Destins liés ~Crépuscule~ de fan-à-tics

Bon sang de bois !

J'ai cru ne jamais finir ce chapitre ! J'ai eu un mal de chien à l'écrire ! Désolée pour le retard, j'espère qu'il vous plaira. J'ai de moins en moins de temps pour moi, c'est pour ça que la galerie de pokébip n'a pas de mise à jour. J'ai mes pages de faites, hein, vous inquiétez pas, j'ai même commencer au brouillon le chapitre 3, et j'ai des tonnes de feuilles à scanner…Mais il me faut du temps pour ça. Et je préfère écrire en ce moment –parce que je dessine déjà beaucoup dans ma prépa d'art-. pas d'inconvénient ?

Toute façon c'est pas comme si vous aviez le choix ! (en plus je n'entends plus beaucoup de monde sur pokébip...)

Oh, encore une fois, si vous voulez de la lecture sympa, n'hésitez pas à aller lire sur fanfic-fr, Les larmes de Jirachi, et à laisser un commentaire, mixy en sera ravie !

Allez sur ce, je vous dis bonne lecture.
Bisous.

-chapitre 37-

La lune d'argent éclairait cette nuit d'une pâleur spectrale, presque effrayante. Aucune étoile ne constellait les cieux, seul un disque auréolé d'une aura blanche perçait les ténèbres de leurs chemins.

C'était bien la première fois qu'ils voyageaient de nuit, habituellement, ils s'arrêtaient au moment du crépuscule pour établir le campement, mais l'urgence les pressait. Ils devaient bien l'avouer maintenant, ils ne pouvaient plus se permettre de trop grandes pauses dans leurs voyages. Ils allaient établir leurs campement à Celadopole et faire le tour de toutes les arènes aux alentours, ils l'espéraient, en moins de deux mois. En attendant, il fallait se dépêcher d'atteindre le métro qui les mènerait jusque là, même si cela signifiait finir sur
les genoux !

-J'suis fatiguéé je veux rentrer à la maison !! Gémit bruyamment Akira.
-J'veux pas le savoir ! Grouillez vous, on reste pas une minute de plus dans cette ville hantée ! Monsieur Yuki, allez, continuez le questionnaire, j'ai besoin d'entraînement ! L'houspilla Samantha fermement.
-C'est de ma ville dont tu parles ! S'offusqua Yoann, qui traînait des pieds, loin derrière. Il faut dire que sa mère et sa sœur, pour son départ, lui avaient remis une écharpe immense qui traînait sur son chemin, menaçant de s'entortiller sous ses pas, et un chapeau pouffant tellement grand qu'il lui tombait sur le crâne s'il ne mettait pas ses lunettes sur son nez.

Comme prévu, le garçon les avait suivies gentiment, officiellement pour démarrer son propre voyage initiatique, officieusement, pour surveiller ces filles étranges pour le compte de Twilight à la place de Gold et Silver. Il conférait plus d'entrain à la première option, mais là, il devait bien avouer, que s'ils gardaient ce rythme effréné, il allait retourner vite fait dans son patelin hanté, comme l'autre le disait.

-Et tu prévois quand de dormir, hein ? S'interrogea le professeur, au bord de la syncope.
-Dans le métro ! Rétorqua son élève sans temps d'arrêt. –Vite, les questions de mathématiques des attaques ! Allez !

Devant le cri d'effroi que poussa l'enseignant, cette fois Yoann eut vraiment peur de devoir appeler une ambulance. Il soupira, intimidé, se massa sa nuque raide et se tourna avec désespoir vers la dernière roue du carosse, leur seul espoir :

-Eléa, tu t'es évanouie tout à l'heure, tu dois être éreintée, non ? Tu veux pas essayer de la convaincre de faire une pause ?

Mais la gamine fixait un point fixe dans les ténèbres, ailleurs, pâle. Auréolée par les rayons lunaires, elle ressemblait vraiment à un spectre. D'ailleurs, Yoann se demandait où était passé celui qui l'accompagnait comme un petit chien, il avait brusquement disparu sans laisser de trace, sauf une expression triste sur la frimousse de sa porteuse. Le petit médium stoppa sa marche quelques secondes et recula pour rejoindre Eléanore, inquiet, il évita de la toucher, pour ne plus ressentir cette sensation affreuse dans la tour de Lavanville, mais il se pencha vers elle pour demander :

-Tu attends ton petit toutou fantôme ? Plaisanta-t-il gentiment.
Brusquement, la préadolescente tourna ses talons vers lui et lui lança un regard noir, qui le fit sursauter tant il ruisselait de colère contenue.
-J'ai pas besoin de lui ! Lâcha-t-elle froidement.

Yoann préféra lever les mains en signe de paix, pour éviter tout conflit et commencer une dispute, de toute façon il était trop épuisé pour en refaire une. Celle avec son soi-disant ami d'enfance l'avait déjà vidé totalement de ses forces. Il espérait sincèrement, sincèrement, ne Jamais revoir ce type !

-Toute façon, j'lui ai déjà trouvé un remplaçant ! S'emporta la gamine en plaquant ses mains sur ses hanches dans un geste furieux, de dédain. Et sans rien ajouter de plus, elle repartit sur ses pas, s'enfonça dans le nuage de ténèbres dévorant leur ancien passage.

Un cri retentit dans la brume argenté, tel un monstre qu'on venait d'abattre, Samantha sursauta et fit volte-face, apeurée. Les hurlements se firent de plus en plus forts, les enfants se planquèrent derrière un Akira tout aussi pétrifié, qui gémissait que c'était pour ça qu'on dormait la nuit et qu'on ne se baladait pas.

Puis soudain, une face étrange, semblable à une poupée vaudou, aux monstres sur les tableaux religieux apparut, flottante dans les ombres. Un sourire en banane jusqu'aux oreilles, des dents acérées, des yeux inexpressifs, quasiment sadique tant ils restaient impassibles. Et cette fois le hurlement qui fendit la nuit, les enfants surent d'où il provenait : de leurs propres gosiers. On eut beau jeter Yoann en sacrifice, en tout bon médium qu'il était, rien à faire ! Faut dire, le bouc émissaire ne restait pas très digne dans la mort en mélangeant ses sutras, en bégayant de l'épargner, et surtout de leur rendre Eléa.

Pourtant la prière fut exaucée, le visage flottant du monstre leur apparut complètement une fois un nuage obstruant la lune emporté au loin. Son aspect terrifiant disparut presque entièrement. Il ne resta plus qu'Eléanore, tirant par les cheveux le dénommé Shagi qu'ils avaient rencontrés à lavanville. Sa mine toujours en colère, vexée. Devant les visages catastrophés qui s'offraient à elle, la gamine gonfla sa joue, et balança :

-Pour d'accord mon nouveau toutou a une sale gueule, mais quand même…Il est loyal, ça fait trois plombes qu'il nous suit !

Samantha ne dit rien, mais c'était imprimé sur son visage qu'elle voyait déjà ce nouveau comme un serial killer en devenir, cependant Eléa l'ignora, et elle soupira :

-Alors, j'peux le garder ?

Evidemment tout cela du demander une longue discussion pour s'expliquer, ce qui obligea le groupe à faire une pause. Autant dire, qu'il était déjà le bienvenu en ce qui concernait presque tous les membres, oubliant le sale coup de la journée.

Shagi justifia sa filature de manière tout à fait franche devant le feu de camp, n'y allant pas par quatre chemins. Il pointa Eléa du doigt et balança simplement :

-C'est elle que Giratina visait, il a disparu juste après l'avoir touchée.

La frimousse d'Eléanore se rembrunit à ce souvenir.

-Et alors ? S'impatienta Samantha.

Shagi siffla, agacé de devoir développer un concept aussi évident.

-Je vais le dire plus lentement pour que vos cerveaux puissent suivre, souffla-t-il en se massant les tempes. –Elle attire Giratina. Je cherche Giratina. Giratina a disparu. Elle est toujours là.

Haussement de sourcils général et sur le coup, le garçon sembla vraiment sur le point de devenir marabou spécialiste en poupée vaudou. Mais il retint son tic nerveux, et croisa les bras pour lancer :

-En plus je vous ai entendu parler de Lance dit Peter, avant votre départ, et de plusieurs Pokémons légendaires sur votre chemin. J'ai tout intérêt à vous suivre.
-Et nous qu'est-ce qu'on y gagne, enchaîna la fille de Jadielle, fatiguée.

Shagi se contenta de la fixer avec ahurissement, comme si elle prononçait la plus grosse bêtise que l'univers ait jamais entendue. Yoann caressa son chapeau et du se faire une raison. Ils allaient faire avec un orgueilleux, menteur, et imbu de lui-même, se prenant pour la 8eme merveille du monde. Le point positif, au moins ils pouvaient dormir.

Akira n'avait même pas attendu l'explication pour mettre cette idée à exécution. Même Eléanore n'avait que très peu patienté, enroulée dans une couverture de laine, prostrée contre son Dracaufeu, elle ronflait déjà gentiment.

Finalement, Samantha abandonna la partie, et accepta de dormir cette nuit. « Mais c'est bien la dernière ! » Annonça-t-elle avant de se faire couper par Shagi qui lui répliqua : « C'est déjà la dernière nuit du monde, mince, alors ! ». Yoann se promit de bien se reposer pour le peu d'heures qui leur restait de sommeil, car avec l'ambiance qui s'annonçait…

Malheureusement, il entendit les gémissements étouffés des deux filles en proie à des cauchemars jusque très tard. Il était maudit.

Il tourna la tête vers l'énergumène qui les suivait, qui roupillait sur son altaria, le soupçonnant d'être responsable de tout ça. M'enfin, c'était foutu maintenant, il n'avait plus son mot à dire, autant sommeiller lui aussi.

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-Pokemon plante, donne moi toutes les faiblesses de ce type !
-Feu, Glace, Vol, Poison, Insect. Ils sont en revanche, efficaces contre l'eau, le sol, résistent très bien à l'électricité, et selon leur move-set, peuvent infliger d'énormes dégâts à leur propre type grâce à leurs capacités plantes qui sont proches moléculairement parlant de celles type poison.

Cela faisait une demi-heure que cela durait. Le groupe avait du se remettre en route dès l'aube, sous les injonctions de Sam, et même Eléanore s'était faite tirée du lit. Depuis, l'élève enchaînait les questions réponses avec son professeur, plus que résigné. On se demandait quelle mouche lui piquait, elle qui paraissait si déprimé à Lavanville, aujourd'hui en revanche, elle marchait d'un pas si vif, comme si elle fuyait les soucis qu'elle abandonnait au bord du sentier. Elle parlait d'une voix forte, donnait des ordres, et ses Pokémons sortis, s'entraînaient à ses côtés, tout en essayant de ne pas se faire semer.

Daniel et Lucas n'auraient pas reconnu leur amie. Ou plutôt leurs amies. Eléanore ne s'était pas levée à l'aurore ce matin, elle avait voulu traîner au lit. Ses créatures étaient certes dehors, mais elles jouaient. Eléa ne desserrait pas la mâchoire, et on ne l'entendait ni rire, ni se plaindre. Shagi avait essayé un peu plus tôt de lui soutirer des infos, pour savoir pourquoi elle attirait Giratina, et elle l'avait ignoré royalement, alors même qu'elle était à l'origine de son intégration dans le groupe !

En désespoir de cause, vers la pause repas tardive, Yoann lui proposa un match contre lui, qu'elle refusa tout net.

Peut être fut-ce cette réaction qui titilla Sam, toute prise qu'elle était dans son déjeuner mélangé à ses études pourtant. Sa coéquipière s'avança vers la gamine aux couettes et plaqua une main sur le front de son amie ; mais rien, pas plus de fièvre qu'à l'habitude. Eléanore, furibonde à cause de ce geste la rejeta sèchement, se leva d'un bond et alla manger dans un coin plus éloigné. Sous les yeux écarquillés de Sam.

Mais l'adolescente n'allait pas se laisser faire ainsi, hors de question, après tout, elle se démenait pour la forcer à continuer son voyage initiatique, au lieu de jouer les super héros chez Twilight ! Et Eléa allait s'y résigner, d'une manière ou d'une autre ! Samantha se l'était promise à elle-même, jamais elle ne laisserait sa vision se réaliser, elle préférait encore la renvoyer chez elle chez ses parents, rater son voyage encadré, ou même être viré de l'école de Jadielle, plutôt que de revivre cette mise à mort dans le futur.
Samantha se redressa, et partit la rejoindre à nouveau, en tapant des pieds. Elle se planta en face de sa camarade. Elle posa sa fourchette sur son assiette, et lâcha sur un ton sans réplique négative possible :

-Bon, qu'est-ce qui va pas ?

Eléanore fronça les sourcils, la cuillère pleine de porridge resta un long moment dans sa bouche, comme pour lui conférer une bonne raison de rester fermer. Quand enfin, elle daigna la retirer, ce fut pour répondre :

-Je suis juste fatiguée.
-Faux.

La constatation de Samantha la laissa coite une seconde. Mais la fille studieuse leva un doigt, tel un enseignant, et expliqua doucement :

-Je t'ai déjà vu fatiguée Eléanore, comme au mont Sélénite, tu refuses de l'avouer facilement, et tu continues à sourire. Là tu n'es pas fatiguée, tu es fâchée.

La gamine tiqua devant l'utilisation de son vrai prénom. Oui, c'était vrai, maintenant, elle connaissait sa véritable identité. Elle grimaça, une boule dans la gorge obstruant son gosier et coupant sa faim. Quoique, même elle l'ignorait finalement. Pouvait-elle garder cette appellation, dire qu'elle était la fille de Marina et Charles Sarl après ce que lui avait dit Giratina ?

-Si tu es si sûre de toi, pourquoi me poses-tu la question ? Répliqua Eléa, aigre.
-Pour savoir contre qui tu es fâchée. Analysa Sam.

Les doigts d'Eléa se crispèrent sur le manche de son couteau, puis ses muscles se relâchèrent presque aussitôt, elle détourna la tête, et son visage se détendit pour afficher une mine désolée.

Bonne question, elle ne savait pas vraiment. Contre Miyu ? Oui, certainement. Il l'avait trompé, il ne lui avait pas révélé la vérité, une si grosse vérité, qui plus est ! Contre Samantha, aussi probablement, parce qu'elle aussi, avait ce genre de comportement, à tout garder pour elle quand elle allait mal. Mais surtout, surtout contre elle-même finalement. Parce qu'elle n'avait pas réalisé la vraie nature de Miyu, ses mensonges, elle n'avait pas su les percer à jour. Parce qu'elle ne savait plus vraiment ce dont elle était capable, à quoi elle ressemblait. Après tout, elle était morte sans s'en rendre compte, ironique non ? Pendant des années, elle avait usurpé la vie d'une autre. Si Eléanore Sarl était morte ce jour là, dans l'accident, tellement de monde auraient moins souffert. Elle était en colère contre elle-même également, parce que, elle voulait oublier, oublier cette histoire pour continuer à aller de l'avant, comme elle le faisait toujours. Elle désirait zapper ce moment de sa vie et faire comme si de rien n'était. Mais elle n'y parvenait pas. Elle se retournait encore par moment pour voir comment allait Miyu. Alors même qu'elle l'avait chassé ! Elle se posait des questions sur la vie et la mort aussi. Elle ne faisait jamais ça avant ! C'était le meilleur moyen de déprimer…Mais là, ces dernières heures, elle avait été incapable de songer à un autre sujet, de s'éloigner de ce problème morbide plus d'une minute. Même dans son sommeil ! Elle n'arrêtait pas d'y penser, et cela devenait insupportable…En cet instant, Eléanore aurait tout donné pour pouvoir faire le vide dans son esprit.

Bon sang.

Eléanore passa une main dans sa frange, exaspérée. Samantha nota son geste et soupira.

-Bon, on va faire une pause un peu plus longue pour que tu récupères bien…Marmonna-t-elle.

Immédiatement, une plainte retentit :

-Y-a du favoritisme c'est pas juste !!

Mais quand l'adolescente se retourna prête à en coller une, les trois membres de l'équipes, Akira, shagi et Yoann se pointaient mutuellement du doigt, dénonçant son voisin pour échapper à sa fureur. Comme un ballon de baudruche percé, l'énervement se dissipa devant la dure réalité. Elle devait bien se rendre à l'évidence, elles ne pouvaient pas faire une plus longue pause, même pour Eléa, sauf cas d'urgence. Sinon, ils n'allaient pas voir la couleur du métro avant le lendemain.

En même temps, que faire d'autre ? Eléanore semblait au bord du gouffre. Elle l'avait rarement vu si perdue. Toujours à jeter des regards par-dessus son épaule, à contempler le vide, ou alors le sol avec une mine déconfite. Samantha avait même lu sur sa frimousse un semblant de regret. Autant dire que cette marque là, elle ne l'avait jamais vue tout court. Cela l'inquiétait, son amie prenait des décisions stupides assez rapidement, mais même quand ça lui retombait dessus, elle ne les remettait pas en cause, elle essayait juste d'endiguer les dégâts.

Et si…Si elle repensait à la proposition de Peter ?
Un frisson saisit Samantha.

Avec les évènements de la tour de Lavanville, il était possible qu'elle y songe après tout…Mais…
Une idée germa dans l'esprit de l'étudiante de Jadielle, elle grimaça un sourire faible ; la piochant dans les souvenirs douloureux qu'elle détenait de son plongeon dans la « dimension de Celebi », comme elle la nommait.

Elle s'approcha d'un pas enjoué vers Ash, le beau dragon noir, et déplia la tente de sa camarade. Avec quelques modifications, elle pouvait la transformer en une sorte de nacelle, comme elle l'avait vu lors du passage entre Eléa et Daniel…Elle rougit brusquement et secoua la tête pour chasser ces images qui la déconcentraient. Elle se dépêcha d'installer une sorte de hamac, s'arrangeant pour que le poids se répartisse sur tout le corps du Pokémon feu, et pas sur sa nuque uniquement, pour prévenir d'une quelconque déformation.
Quand le tout fut fait, il fallut ensuite convaincre Eléa de se poser là dedans, d'accepter de faire la sieste pendant qu'eux marchaient. Akira regarda la gamine avec une jalousie évidente, mais il ne donna pas le fond de sa pensée, puisqu'il devait entraîner Sam, lui…
Après maintes essais infructueux, l'idée que cela allait entraîner Ash, lui permettre de se muscler les ailes, finit par l'emporter, et la gamine aux couettes s'allongea dans l'amas de toile, avec Pilou, Evoli, Hope, et Feurisson à ses côtés. Dracaufeu mit quelques minutes à décoller, mais une fois dans les airs, on entendit son rugissement fier.

Enfin, c'est tout ce que les gamins purent percevoir en vérité, parce que Shagi dévoila son altaria presque aussitôt, sauta dessus et suivit Eléa, renversant tout le monde en décollant, au passage. Yoann le visage plaqué face contre terre, fixa les deux silhouettes vagues dans les cieux, puis Samantha qui recommençait déjà à travailler avec un Yuki complètement démoralisé, et il soupira bruyamment.

La journée s'annonçait longue. Ce n'était pas comme ça qu'il voyait un vrai voyage initiatique...Malheureusement, Twilight s'inquiétait pour l'avenir de ces personnes, et il était l'espion, leur protecteur discret, c'était sa mission ! Il ne pouvait pas la refuser, ni même échouer ! Depuis le temps qu'il attendait le moment pour faire ses preuves !

Il se rendit soudain compte que le groupe qu'il surveillait avait déjà presque totalement disparu à l'horizon, d'un geste paniqué il se redressa et se mit à courir pour les rattraper. Sur le Cv, ça ne le faisait pas vraiment la note « s'est fait semer par les enfants qu'il devait protéger. ».

Le cri d'une Eléanore exaspérée par un Shagi collant traversa la plaine, et Yoann se demanda une brève seconde si ces filles avaient réellement besoin de son aide.

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En parlant de twilight, l'organisation plus si secrète que ça, deux personnes récemment acceptées dans la confidence commençaient à regretter amèrement d'être entrés dans le camp des gentils.

Christopher et Angèle rendaient l'âme, leurs têtes encastrées dans les claviers des ordinateurs derniers cris qu'on leur avait fourni, et s'il ne crachait pas de sang encore, ils étaient persuadés que ça n'allait pas tarder. Devant eux, l'écran hi-tech bourdonnait de mécontentement, menaçant de sombrer sous la masse de travail lui aussi. Une série de chiffre s'affichaient continuellement, sans aucun sens réel à première vue. Pourtant, ils représentaient les bases de données des teams, toutes les informations qu'avaient pu regrouper Twilight sur ses ennemis au cours de son existence. Le tout, non trié évidemment. Les sauveurs de l'univers avaient peut être pensés aux combattants, à un système de sauvegarde de leur région, mais ils avaient omis un détail important, primordial… Ils n'avaient recruté aucun informaticien compétent. Ce qui signifiait : système de communication archaïque, matériel d'espionnage presque aussi vieux de les Pokémons préhistoriques, et bien évidemment, aucune certitude quant à la sécurité de leurs propres messages internes. A peine arrivés, Christopher et Angèle avaient déjà trouvé des trous de le pare-feu qui permettait à n'importe quel adversaire un tant soi peu fort dans ce domaine, de connaître très exactement chaque action du groupe.

Soudain, une porte s'ouvrit dans leurs dos, les deux voleurs sursautèrent, leurs cœurs manquant de s'extirper de leurs poitrines sur le coup. Ils se dressèrent d'un même mouvement et hurlèrent : « NOUS TRAVAILLONS ! » très peu convaincant. Heureusement pour eux, ce n'était que Marion, la cousine de Lucas, qui l'entendit, Peter avait déjà fait machine arrière pour vaquer à ses occupations top-secrètes. Comme d'habitude.

La blondinette leur fit un sourire chaleureux, et sortit de son sac deux plats surgelés à réchauffer en guise de repas.

-Pour votre peine ! Plaisanta-t-elle. –Vous avez besoin de force je vous apporte encore du boulot !

Les visages des deux voleurs virèrent tellement au blanc, que quand ils tombèrent au sol, dans un mouvement dramatique exagéré, la jeune femme crut voir leurs fantômes, leurs âmes blême stagner dans l'air, prêt à s'envoler pour le paradis. Foutue persistance rétinienne qui jouait des tours, elle qui en usait sans cesse dans ses combats, grâce à ses Pokémons glace, se faisait toujours avoir quand on lui renvoyait sa tactique en pleine figure.

Le bruit et l'odeur des plats ravivèrent tout de même les anciens bandits, revenus à la vie, ils se jetèrent dessus goulument, sous l'œil plus ou moins écœuré de Marion. Elle leur laissa le temps d'avaler leurs bouchées convenablement, puis lança innocemment :

-Je voulais appeler Sunny, ainsi que Régis…Avez-vous réussi à rétablir la connexion ? On peut de nouveau appeler sans risque ?

Devant cette requête, un « bong » répliqua, la tête d'Angie venait de retrouver le clavier amoureusement. En revanche, Christopher, des étoiles dans les yeux, tout enthousiaste, se mit à faire de grands gestes tout en braillant, fier d'eux :

-Nous n'avons pas dormi depuis trois jours, mais c'est fait !

S'en suivit un long discours sur le cryptage extrêmement complexe qu'ils avaient instauré sur la ligne top secrète qu'entretenaient les membres entre eux quand ils n'usaient pas de postes communautaires. Apparemment, ce bouclier était imprenable et innovateur, même si Marion ne comprit pas comment il l'était au juste. L'important restait qu'elle pouvait de nouveau communiquer avec ses collègues. Elle les remercia gentiment et se dirigea vers un des communicateurs de la pièce.

C'était la seule pièce réellement informatisées mise à disposition des membres du groupe, quelques fois un ordinateur traînait dans un bureau, connecté au serveur local, mais rien de plus. Leur Qg était imprenable, piégé dans une vallée abandonnée derrière le mont argenté, protégé naturellement par les Pokémons furieux aux alentours et les rumeurs sur le compte de la chaîne de montagnes. Le point négatif résidait dans le fait qu'ils avaient également du mal à recevoir tout le confort moderne, les électriciens et les plombiers acceptaient rarement de venir jusqu'à eux sans escorte.

Lentement, Marion composa le numéro habituel, et elle croisa les doigts pour que pendant l'absence de liaison, Régis soit revenu à Celadopole, cela évitait deux appels. Il fallait vraiment qu'il soit mis au courant des dernières informations qu'ils avaient pu obtenir. Elle soupira tandis qu'à des kilomètres de là, une néo-pokémontre abandonnée sur un bureau, sonnait.

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Une forme rose, pourvue d'oreilles de chat, flottait dans les airs, gracieusement, tel un oiseau libéré de tout poids. Eléanore écarquilla des yeux, sentant son cœur se réchauffer et sa conscience lui crier de retrouver cette colère, cette rancune qui l'avait animé à le chasser de sa vie.

La silhouette s'arrêta et se retourna vers l'enfant, les contours étaient si incertains, elle semblait inondée de lumière, comme provenant du fond des âges, une sorte de cadeau divin.
En un sens peut être que Miyu avait été un cadeau, une chance pour elle de continuer à marcher. Cette idée en elle-même la ravissait, alors pourquoi restait-elle si furieuse envers le spectre ? Après tout, il n'avait fait aucun mal, il avait voulu sauver leurs vies à tous les deux ? Etait-ce une erreur, un acte égoïste de vouloir sauvegarder sa propre existence tout en aidant une autre ? Surement pas, c'était humain !

Humain…

Elle avait ressenti tout ce qu'avait voulu lui dire Miyu en un regard, quand il avait été piégé dans les griffes de Giratina, et peut être qu'à ce moment là elle lui avait déjà pardonné son acte en quelque sorte. C'était parce qu'il l'avait sauvée qu'elle avait pu rencontrer tous ceux qu'elle aimait, vivre auprès de ses parents…Pour cette vie qu'il lui avait offert, elle le remerciait.

Cependant… Il avait sacrifié, partagé son côté Pokémon, et elle son côté humain, ils étaient devenus des chimères en un sens…Et il ne lui avait rien révélé. Il lui avait laissé croire qu'elle restait la même, qu'elle pouvait tromper son monde, en prétextant être Eléanore Sarl ! En lui mentant, il l'avait fait mentir elle aussi à ses proches : Elle avait donné de faux espoirs à des parents terrifiés par l'avenir de leur fille !

Le souvenir de sa mère pleurant dans les bras de son père un soir, la fatigue et la peine l'emportant sur ses principes, la hantait. Elle percevait encore sa voix enraillée, suppliant son mari de trouver un moyen de protéger leur unique enfant, de mettre tous les moyens en œuvre pour l'empêcher de succomber. Elle se remémorait encore l'expression d'infini douleur dans les yeux de son père, celui d'un homme résigné, qui savait que peu importe ses efforts, sa puissance, son bien le plus précieux ne pouvait que disparaitre entre ses doigts.
Non, ça elle ne pour ça, elle ne pouvait pas pardonner à Miyu. Elle avait peut être gagné un sursis, mais jamais elle n'aurait du le vivre ainsi…Pas comme Eléanore Sarl…

A cette constatation suivait une autre interrogation, celle qui l'avait tant effrayée, qui avait renforcé sa haine lorsqu'elle avait chassé Miyu. Qui était-elle alors ?

Cette question sous entendue dans les révélations de Giratina l'avait obligée à se remettre en question, à chercher ce qui était à l'origine de chacun de ses actes. Et son orgueil avait tout simplement volé en éclats. Elle était incapable de le savoir ! Certaines qualités ne venaient pas d'elle à coup sûr, d'autres, semblaient auréolés de flou.

Miyu parti, rien n'avait été plus clair, elle continuait de sentir les émotions des Pokémons environnants, d'Ash, de ses amis, elle continuait à sentir ce pouvoir grandissant en elle, cette lutte perpétuelle contre la maladie. Le Pokémon l'avait dit lui-même, ils étaient devenu un, indissociable à présent. Même si elle ne percevait plus sa présence de manière visuelle, elle savait qu'il était encore là, quelque part, malgré ses mots rudes et son ordre.
Etait-ce pour ça qu'elle le voyait en rêve ?

Eléanore leva la tête, le cœur gros, son amour propre se fracassant contre sa poitrine, lui sommant de ne pas l'interpeller, de ne plus recourir à lui. Mais en cet instant, la gamine était si perdue, si fatiguée, qu'elle n'avait guère plus envie de chercher au fond d'elle-même, de fouiller son passé, afin d'en découvrir le véritable meneur. Ces doutes de n'être qu'un pion sur un grand échiquier la déprimait peut être, surtout si Miyu se révélait être le manipulateur, mais revivre son existence sous un autre jour ne faisait que la déprimer davantage. D'une manière ou d'une autre, elle était accablée par le regret, l'épuisement. Sa bataille continuelle finissait par la lasser. Elle en avait juste assez de cette situation. Elle allait finir par se détruire toute seule.

Alors, peu importait sa vanité à présent.

D'un pas tremblant, elle s'avança vers la silhouette gracile du chat rose. La brume qui l'entourait commença à s'estomper, à l'instar de l'esprit de l'adolescente, de plus en plus lourd et opaque. Doucement elle tendit la main vers lui et murmura :

-Miyu, dis moi la vérité…

Une sorte de masse froide se plaqua contre sa gorge, longue et fine, et le Pokémon fit volte-face vers elle.

Un rondoudou rose pointait une une mitraillette droit sur sa gorge.

Eléanore se réveilla en sursaut et en sueur.
Ash pencha sa tête vers elle et la contempla, légèrement ahuri, comme tous ses Pokémons.
Eléanore plaqua sa main sur son front. Elle devenait folle.
C'était bien la première fois qu'elle faisait un rêve différent.

Pourquoi un rondoudou et une mitraillette ?
En plus il avait un air trop familier avec Shagi…

Hélas, les chemins de l'inconscience humaine sont impénétrables. Plus encore quand il s'agit d'un être mi humain, mi Pokémon.

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La sonnerie répétitive commençait à lui casser largement les oreilles. Gabriel, assis devant son ordinateur, à rechercher encore une fois l'étrange signal qui l'avait lancé dans cette aventure, aurait tout accepté, même préféré mourir plutôt que de montrer son agacement. C'est donc avec le même air indifférent qu'il accueillit les reproches qu'on lui fit.

-Gabriel… TU POURRAIS REPONDRE !

Le cri provenait d'une jeune femme, fine, d'environ 16 ans, vêtue d'une salopette bleue, un col roulé rayé et des chaussettes assorties dans les mêmes tons, avec en prime des bottines hautes en cuirs. Son teint pâle, s'accentuait par sa tenue à la base, mais pour couronner le tout, ses cheveux noirs, attachés en une couette sur le côtés, restaient si ternes que même les mèches roses fushia ne les illuminaient pas. Cependant, ses deux yeux verts clairs, ornés de cils, n'en ressortaient pourtant qu'avec plus de beauté, malgré la lueur furieuse qui y brillait en cet instant.

Gabriel haussa les épaules et continua de taper sur son clavier.

-Je suis pas payé pour ça. D'ailleurs, je ne suis pas payé tout court.

Le regard de la concerné se durcit et elle saisit l'appareil sifflant avec rage.

-Tu es le gosse le plus insupportable que j'ai vu jusque là ! Et pourtant crois-moi mon frère est une perle en son genre ! Ton attitude est PUERILE !

-Merci.

Un cri de colère fut étouffé, et la concernée se détourna tout en décrochant, le visage de Marion apparut dans le petit cadre de la montre. L'œil droit de son interlocutrice tiqua instantanément tandis que la blondinette la saluait poliment.

-Sunny, nous pouvons de nouveau communiquer en toute sécurité…Je suis là pour donner de nouvelles instructions à Régis et Gabriel, ainsi qu'à toi.
-Hn. Fit simplement la concernée, loin de l'allégorie du soleil qu'évoquait son nom. Marion parut mal à l'aise, se trémoussa et bafouilla :
-Heu, tu me les passes ?
-Je suis là, et Gabriel aussi, nous ferons la communication à Régis quand il reviendra enfin.
-Oh…Dans ce cas…Gabriel, tu m'entends ?
-J'aime faire office de médiateur…Commenta simplement Sunny en tendant le poignet avec agacement vers l'enfant qu'elle venait tout juste de réprimander. Lequel lui fit un immense rictus fier. Elle soupira.
-Gabriel, Peter aimerait que Régis et toi, vous travailliez sur un nouveau système de protection des Pokémons. Le frère de Sunny est revenu de son expédition à la Central, et apparemment, les sbires n'ont même pas essayés de capturer Elektor, ils ont juste pris des photos…Vu que jusqu'à maintenant, le plan Artémis consistait à attraper les légendaires pour empêcher leurs captures par nos ennemis, sans avoir à les garder en captivité, il semble évident que ça ne suffit plus…Nous ne savons pas ce qu'ils préparent, mais si ces clichés sont importants dans leurs plans c'est ennuyeux, tous les Pokémons légendaires capturés par nos membres flânent dans la nature et sont donc accessibles…Il faudrait que vous trouviez un moyen qui nous permettrait de savoir exactement où se trouvent, par exemple Raikou ou Entei, et un moyen de leur faire comprendre à distance qu'il faut fuir…Vous pouvez faire ça ?
-Ca dépend, avec une puce implantée sous la peau, et des pulsions électriques ça doit être faisable, on peut même entouré le Pokémon d'une onde particulière qui brouillerait les appareils électriques qui l'entourent, empêchant la prise de photo…Analysa rapidement le petit en se frottant le crâne.
-Donc c'est possible ? S'enquit Marion. –C'est urgent, Peter est très inquiet par leurs réactions étranges, il faut faire évoluer le plan Artémis…Et vraiment, emprisonner les légendaires nous abaisserait au niveau de ces monstres…
-On verra. Répondit vaguement Gabriel, en éteignant son programme avec lassitude, pour en démarrer un nouveau.
-Génial…Lâcha Marion, optimiste. –Sunny ?
-Ah, on y vient…
-Je sais que tu dois entraîner le nouveau, Daniel…
-Oui, et tu parles d'une plaie, j'ai jamais vu une cruche pareille ! Souffla l'adolescente en s'affaissant. –Toujours à être ailleurs, il est mou comme un escargot ! Certes il a de la patience mais bon sang, on dirait qu'il est constamment shooté ! Ca rentre par une oreille et ça sort par l'autre !

Gabriel fronça les sourcils, n'appréciant que peu le chemin que prenait le discours de la jeune femme. Il ne pouvait pas non plus remettre en doute ces paroles, puisqu'il s'agissait que de pure vérité, mais il n'aimait pas qu'un autre que lui puisse sortir ce genre de méchancetés sur le dos de son frère. De toute évidence, ces plaintes mettaient également la cousine de Lucas mal à l'aise, même si elle détestait l'ami du garçon, être la confidente des ragots l'embarrassait.

-Bien…Heu, enfin, bref, je sais que tu n'es pas faite pour les missions d'actions, mais…Cela nous aiderait beaucoup, que tu fasses une commission pour nous…Peter pourrait enfin dormir la nuit si tu allais vérifier quelque chose.
-Peter ? Et alors, je fais quoi, j'abandonne l'entraînement du petit quelques heures ?
-C'est ça l'idée…Nous avons vu dans les données volées, qu'il y avait une sorte de Bunker d'Opale près de la piste cyclable, et apparemment, c'est une sorte de refuge pour eux, en cas de crise, il faudrait que tu y fasses un saut discret pour voir ce qu'il en est…
-Je peux faire ça…Mais, pourquoi, toi tu n'y vas pas ? Tu n'es pas loin, plus puissante que moi dans ce genre de mission et en plus tu n'as pas fait de mission depuis carmin sur mer…

La frimousse de la jeune femme se déforma et elle rougit brutalement.

-Je…je préfère rester avec Peter, je m-m'inquiète un peu trop pour lui pour le laisser seul, tu comprends…Je peux compter sur toi ?

Cette fois, l'adolescente émit un son dédaigneux, montrant bien évidemment sa désapprobation, puis d'un air froid elle lâcha :

-Puisque pour toi être près de ton CHERI est plus important que l'avenir de l'univers. Je vais faire tout ton boulot. Encore !

Sans lui laisser le loisir de répliquer, elle raccrocha, et reposa la pokémontre sur le bureau avec une brutalité à peine camouflée. Elle partit de la salle en traînant les jambes, maugréant à voix basse une stratégie avec ses Pokémons au cas où sa mission échouerait.
Lucas et Daniel pénétrèrent dans la chambre en même temps qu'elle en sortait, Sunny pointa distinctement le garçon aux yeux vairons du doigt et répliqua :

-Hey, je m'en vais pour une affaire urgente ! Toi tu t'entraines c'est clair ! Si je vois que tu as paressé pendant mon absence tu peux écrire ton testament, capich ? Parce que ma patience d'ange a ses LIMITES !

La porte claqua et le son résonna entre les quatre murs bien longtemps après son départ. Un silence tendu s'installa entre les enfants, jusqu'à ce qu'enfant Daniel ose enfin détourner la tête pour demander naïvement :

-Bah qu'est-ce qu'elle a ?

Gabriel, pragmatique, mais surtout, franc comme un marin, lança :

-Je déteste cette fille.

Lucas haussa les épaules, camouflant un rire devant le visage courroucé du bambin, puis dans
un élan de plaisanterie, il expliqua :

-Moi j'l'aime bien, on a la même opinion sur ma cousine !

Comme pour confirmer cette phrase, un cri terrible retentit dans les couloirs du centre Pokémon quelque chose difficilement décortiquable, mais que le brun identifia comme : « FOUTUE MARION EGOISTE ET PARESSEUSE ! JE LE FICHERAI DANS L'CUL TON SOURIRE D'INNOCENTE ! SALE DRAGUEUSE ! ».

Les kazamatsuri ricanèrent gentiment, et se jetèrent un coup d'œil complice. Comme d'habitude, la jeune fille était partie s'enfermer dans un coin pour ne pas qu'on la voie péter les plombs. Autant dire qu'elle connaissait à présent très bien le placard.
Daniel caressa son pendentif jumeau, celui qui correspondait à une braguette de vieux jean de la dénommée Marion, séquelle d'un mauvais tour joué petits. Et se gratta la joue en repensant à cet évènement. Son meilleur ami passa un bras autour de son cou et mima un geste victorieux.

-Enfin, elle est partie pour quelques jours tu es tranquille, et en plus les filles vont pas tarder à revenir, tout ça pour qu'on fête ensemble l'anniv de Sam ! Content ?

Il y eu un temps de pause, où Daniel parut extrêmement sérieux, se posant réellement la même question plusieurs fois, pour être certain de sa réponse. Hoshi n'avait pas encore évolué, et en plus ils n'avaient pas tout à fait fini les préparatifs de leurs retrouvailles…Mais…
Il imagina le sourire des filles, et automatiquement il rougit, et souffla :

-Ouais !

Malheureusement, son expression changea du tout au tout, s'assombrissant d'un coup dès que ce cri lui vrilla les tympans : « DANIEL VIENT ICI TOUT DE SUITE !! ». Vu que le gamin gardait ce même air zen presque en toute circonstance, Lucas fut d'autant plus surpris de le voir déambuler jusqu'à l'origine de la voix, comme un condamner à mort.

Inquiet, Lucas passa la tête dans l'encadrure et assista à l'engueulade en se rongeant les ongles, priant pour que cela ne tourne pas mal, pour une fois.
Sunny avait l'air furieuse, elle montrait sa ceinture de pokéball à son apprenti, et la pointait du doigt avec insistance.

-Je t'ai dit des CENTAINES de fois de me PREVENIR quand tu usais toutes les honorball ou luxeball ! Maintenant je vais devoir faire ma mission sans elle ! SI je croise un Shiney je fais quoi ? Hein ? Bon sang, comment tu fais pour en user autant si vite ? J'en ai acheté y-a trois jours !
-Je vise mal…Se défendit mollement le petit.

Gabriel hocha la tête avec impartialité, se souvenant trop bien du nombre de fois où la sphère avait échappé à son aîné pendant son mouvement, et qu'elle avait finalement atterri dans la face d'un de ses coéquipiers plutôt que sur le Pokémon. Lucas nota simplement le manque de solidarité familiale chez le cadet.

-Mais Qu'AVAIS-TU A VISER ? TU N'AS PAS CROISE UN SEUL SHINEY ! S'emporta la jeune fille, son teint virant au même rose que ses mèches.

Agacée, elle planta ses mains sur ses hanches et sortit de sa poche, son plus beau trophée, l'ornement qui contenait son starter, son premier Pokémon, sa noctali shiney. Sa plus belle joie, dont elle ne cessait de rabâcher les mérites à son élève dès qu'elle voulait le motiver. N'avait-elle pas encore compris que c'était une tâche impossible ?
L'adolescente soupira d'exaspération, passa une main dans sa chevelure dans un geste résigné, puis ferma les yeux, se pencha et déposa une main sur son cœur en souriant gentiment au gamin dressé devant elle.

-Daniel, écoute, je sais que tu veux vite attraper des shiney, je sais que tu veux être prêts le jour où tu en croiseras enfin un…Mais j'ai mis trois ans à sillonner tout Kanto, trois ans de déceptions, de courage, de volonté, avant de trouver mon évoli. Il te faut de la détermination Daniel ! Autant de détermination que moi, quand j'avais dix ans, et que j'ai décidé que je ne démarrerai pas mon voyage initiatique sans un évoli shiney ! Tu as la patience qu'il faut Daniel, tu peux devenir un excellent chasseur ! Il faut juste que tu t'assagisses un peu, que tu prennes le temps qu'il te faut, sans te presser ! C'est seulement comme ça que tu progresseras, tu comprends ?

Lucas resta abasourdi, il ne pensait pas que la jeune fille pouvait se montrer si, humaine, il ne l'avait vu agir avec tant de tendresse, qu'avec ses Pokémons jusqu'à maintenant. Le brun eut un rictus, attendri. Seul Gabriel resta renfrogné, grommelant que ce discours gnangnan manquait d'impact. Le meilleur ami de Daniel ne comprit ce qu'il voulait dire que quelques secondes plus tard. Quand Sunny ouvrit de nouveau les yeux pour contempler les réactions de l'enfant sous son aile, et pour le découvrir en train de fixer une mouche sur le point de se faire carboniser par l'ampoule branlante au plafond. Totalement absorbé dans ses rêves, où il inventait un récit d'un héros quelconque dont l'amour de l'interdit le menait à sa perte, à l'instar de l'insecte et la lumière, il n'avait pas perçu un seul mot.

Lucas se frappa le front et se mordit la lèvre tout en lâchant un : « c'est reparti… »

La mouche s'écrasa et grilla comme un pancake.

Sunny abandonna le centre Pokémon, fulminante, laissant derrière elle un Daniel assommé, et pour un bon moment. Lucas avait beau le secouer comme un pruneau, avec le coup qu'il venait de se prendre, il allait dormir pendant quelques heures ! Elle l'espérait en tout cas !
Gabriel ricana devant le spectacle tandis que Lucas était secoué de tics nerveux, marmonnant que quand même, son ami aurait pu faire un effort et ne pas partir sur la lune…que Sunny avait bien raison dans ses propos et qu'elle était une bonne enseignante. Le cadet des kazamatsuri haussa des épaules et baissa les yeux tout en murmurant :

-Elle a raison, Daniel a le temps de devenir un shiney hunter accompli…

Il fronça les sourcils, mit les mains dans ses poches, et se retourna pour reprendre ses recherches tout en sifflant une dernière phrase :

-Mais pas Eléanore.

Les mots stagnèrent lourdement dans l'air, et encore trop longtemps dans le cœur des garçons.

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Samantha siffla dans l'air, et un rugissement stria dans le ciel, la forme noire du dracaufeu descendit un peu pour marquer sa présence, suivit de près par l'oiseau bleu majestueux que montait Shagi. La jeune fille brassa des bras, pour leur ordonner d'atterrir. Elle piqua même l'écharpe de Yoann pour accentuer ses gestes, le gamin à moitié étranglé n'eut pas le loisir de répliquer.

Les Pokémons se posèrent délicatement sur terre, Ash émit un gémissement et tendit le cou pour dévoiler sa dresseur, lourdement assoupie, entourée de ses autres créatures, dans une étreinte quasi désespérée. Akira posa une main sur le front de la petite, et haussa les épaules, pour signifier qu'elle n'avait pas une température plus élevé qu'à l'accoutumé.

-On atteindra pas le métro avant sa fermeture…Constata Yuki avec une grimace. –On a qu'à
camper ici, on reprendra demain, de toute façon c'est foutu. Laissons-la se reposer encore.

Samantha parut déçue, mais elle dut se faire une raison. Elle appela les garçons pour les prévenir de leur retard. Shagi se porta volontaire pour surveiller Eléa, et le reste du groupe monta les tentes. Le brun prenait son travail très à cœur, ne voulant pas manquer la moindre occasion de dénicher le secret de cet enfant. Evidemment, son regard insistant ne fut pas sans conséquences, quand la jeune fille ouvrit les yeux, abandonnant les pattes de son dracaufeu pour voir en premier la frimousse concentrée de Shagi, elle poussa un hurlement strident. Pour sa défense, l'étranger avait des airs d'ectoplasma par moment. D'ailleurs les yeux de celui-ci étincelèrent d'une lueur peu rassurante.

-Tu as crié le mot MEW là non ? Tu as aussi vu un MEW ?

Le manège dura jusqu'au dîner, la gamine ne parvenant pas à le faire lâcher prise. L'ambiance tendue qui régnait entre eux finissait par les rendre tous mal à l'aise, Yoann n'eut même pas le droit à des compliments sur le souper qu'il avait préparé. Samantha posa son assiette et soupira, éreintée. Elle jeta un coup d'œil à son professeur qui s'endormait à moitié dans son coin, luttant contre la fatigue du mieux qu'il pouvait, puis à Eléanore, toujours dans son monde, ignorant les questions de Shagi et Yoann.

Cela lui rappela trop aisément l'atmosphère des premiers jours avec Lucas et Daniel. Un sourire lui vint.

C'est vrai qu'au début, ils ne s'aimaient pas vraiment, bien ak,u contraire. Tout avait changé avec la journée où elles avaient inversée leurs rôles, puis leur soirée à Argenta à se raconter leurs rêves après le combat à l'arène. Peut être que cela allait détendre tout le monde, d'agir de la sorte…

-Dites, et si on faisait un peu mieux connaissances, tous les quatre ! Proposa-t-elle.

Expressions étranges en retour, à la fois ébahies et dégoûtées, on pouvait même rajouter un refus total entre Shagi et Yoann. C'était pas gagné…Mais Samantha retenta le coup.

-Je commence, je suis Samantha Joëlle, ça vous le savez…J'aimerai devenir championne d'une arène ambulante, pour pouvoir continuer à voyager. Si je pouvais trouver mes origines de cette manière, cela me conviendrait, mais le plus urgent, c'est de trouver un remède pour Eléanore.

La concernée leva la tête brutalement, les yeux écarquillés, le visage blême, ses lèvres se tordirent quand elle cracha :

-C'est nouveau ça.

Samantha haussa les épaules, et rétorqua d'une mine déterminée :

-C'est normal à mon avis, de vouloir te sauver, non ? Nous sommes amies !
-C'est stupide.

Samantha sursauta, s'attendant à beaucoup de chose, mais pas à ça. Eléa, froide se dressa sur
ses jambes, et alors qu'elle retournait sous sa tente elle balança :

-Tu perds juste ton temps en une chimère, tu ferais mieux de te concentrer sur ta quête des badges.

Le visage de l'élève s'empourpra, elle se gonflait déjà, prête à lui hurler qu'elle choisissait toute seule les priorités de ses objectifs, mais Akira l'interrompit doucement.

-Elle a raison Samantha, tu ne fais que perdre ton temps dans cette histoire.
-Quand bien même, c'est pas une raison pour être aussi désagréable ! S'exclama la dresseuse.
-Tu trouves ça plaisant, toi, de voir que ton amie a pitié de toi ? La calma son professeur. – Elle semble déjà assez mal ces derniers temps, alors là….Laisse tomber, ne lui en parle plus.
-Mais je peux pas faire ça ! Se défendit Samantha avec véhémence.

Comment son tuteur pouvait même y songer ? Si elle avait le pouvoir de peut être changé la donne, pourquoi l'abandonner, cela n'avait aucun sens.

-Parfois le choix le plus dur à réaliser, et le meilleur, sont les mêmes.

La phrase de Shagi crépita telle la flamme de leur feu de camp. Ses yeux sombres brillèrent dans la pénombre profonde. Eléanore derrière son mur de toile, elle-même sursauta devant ce discours familier. Le jeune garçon lui, posa sa cuillère dans la marmite vide, et croisa les bras, sérieux.

-C'est ce que je me suis dit, en partant d'Irisia. Eluda-t-il simplement. –J'étais le meilleur dresseur de mon île, je ne pouvais pas progresser en restant éternellement là-bas. Je devais rencontrer d'autres gens, les combattre, perdre parfois, même si cela signifiait lâcher prise. Quelque fois, ça ne fait pas plaisir, mais c'est comme ça.

Samantha se renfrogna, consciente qu'il détournait la conversation pour éviter un sujet épineux, et qu'il lui faisait la moral tout en même temps. Elle n'appréciait guère ce genre de comportement, lui qui connaissait à peine la gamine aux couettes. Il n'avait pas son mot à dire, il ne savait pas combien elle méritait de vivre normalement. Qu'y avait-il donc de mal à vouloir que sa camarade de survivre ? Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ! Cela n'augmentait que ses chances, en quoi, cela les dérangeait tous ?

-C'est pour ça que je suis parti sur la route, pour devenir fort, avec mes Pokémons dragons, nous surpasserons bientôt Lance, dit Peter, lui-même. Parce qu'on aura quitté notre nid, qu'on aura croisé des centaines d'adversaires différents, même les plus rares. Grâce à notre expérience, nous ne perdrons plus.

Yoann, embarrassé par la tournure des évènements, dont le regard oscillait entre l'étranger de Jotho, et la jeune fille de Kanto, balbutia :

-Heu…Je voulais plutôt quitter la maison, moi en fait…Je trouve pas que ce choix soit difficile à faire. L'idée de vivre des aventures, seuls, de devenir indépendant, ça doit rendre fier…

Shagi ricana :

-Je suppose que tu es aussi le genre de type qui estime être ami avec ses Pokémons.

Yoann tiqua.

-Evidemment, un problème avec ça ?
-Bien sûr, les Pokémons, des amis ? Quel genre d'ami oblige l'autre à se battre pour lui ? C'est pathétique, les Pokémons sont des partenaires, nous œuvrons dans un même but, c'est pour ça que nos volontés se joignent et que nous acceptons les concessions. Les considérer autrement est une aberration.

Les deux garçons se lancèrent des éclairs, les dents grinçantes, les poings serrés. Puis Yoann détourna la tête exaspéré en sifflant :

-Crois donc ce que tu veux.
-Grand bien m'en fasse, au moins, avec tant de gens ayant ta mentalité, ça me fait moins de rivaux. Je vais dormir. Bonne nuit.

Il se redressa et disparut sous la toile de sa tente, Akira l'imita bien vite après avoir lavé ses couverts. Le silence revint de nouveau dans la plaine, seulement coupé par les hululements des Hoot-hoot. Décidément, leurs discussions n'avaient pas du tout eut le même effet que celle d'Argenta. Cela avait même empiré les choses. Samantha baissa les épaules, abattue. Elle n'y comprenait définitivement rien en amitié. Alors qu'elle se mettait à ranger les restes avec Yoann, celui-ci lui fit un petit sourire et la rassura gentiment :

-Hé, t'en fais pas, je suis du même avis que toi ! C'est normal de vouloir aider un copain d'abord.

Samantha arqua un sourcil, surprise de le voir se remettre de sa dispute si rapidement. Ce garçon devait être un peu lunatique sur les bords. Il lui fit un clin d'œil complice.

-Elle n'est pas obligée de savoir que tu as changé d'objectif ! Tu fais ce que tu veux après tout. J'vais te dire quelque chose, moi j'ai aucune envie d'être un médium comme mes parents, et je ne leur ai pas dit, je les mettrai juste devant le fait accompli un beau jour, et ils n'auront pas le choix.

Il rigola timidement et lâcha :

-Donc, un objectif n'empêche pas l'autre dans ton cas, non ?

Samantha sourit tendrement, se sentant un peu mieux avec quelqu'un partageant son point de vue. Elle hocha la tête, la gorge serrée.

Oui, après tout, même si les autres ne semblaient pas la soutenir, ce n'était pas une raison pour changer. Ce n'était pas la première fois qu'elle se dressait seule face au monde, elle n'allait pas transformer ses objectifs pour d'autres, elle restait la seule maîtresse de ses actions. Et même si Eléa refusait de son aide, elle ne pouvait guère l'empêcher de faire sa route.

-Tu veux faire un combat ? Pour te détendre ? Proposa Yoann. –J'connais rien de mieux pour se changer les idées.

Samantha le dévisagea quelques secondes, puis accepta avec joie. Directement, elle envoya Kraknoix et Wattouat, les deux Pokémons qu'elle désirait entraîner. Elle savait que Galifeu risquait de bientôt évoluer, et les autres devaient le rattraper. Le jeune médium sortit son Noadkoko et son Tritosor.

Eléanore, elle, de son côté, ruminait dans son coin. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à vouloir la sauver ! Elle était assez intelligente pour s'en sortir toute seule, Régis, Samantha, et même Miyu. C'était à croire qu'ils la prenaient pour une empotée. Elle ne leur avait rien demandé ! Jamais ! Avait-elle-même un jour supplié quelqu'un de lui venir en aide ? Elle savait se débrouiller seule, par ses propres moyens, ce n'était pas parce qu'elle était mourante qu'elle en devenait handicapée.

Les bruits du combat qui se déroulaient à l'extérieur lui parvenaient, de même les sentiments qui s'affrontaient les uns envers les autres. Samantha devait avoir une extraordinaire envie de se défouler, car ses Pokémons le lui rendaient bien, ils avaient une hargne de vaincre. Yoann se défendait bien, elle sentait ses créatures user encore et encore des stratégies qui lui avaient posé tant de soucis en le combattant à Lavanville. Ils connaissaient tant de choses sur les types des attaques, les contre attaques…

Malheureusement, si avec elle, ça avait bien fonctionné, Samantha s'y connaissait trop pour se faire prendre, déjà elle prenait lentement le dessus.
Eléanore soupira, sentant sa rage s'atténuer à mesure que la bataille s'intensifiait. Se laissant bercer par ces échos lointains. Et sans même s'en rendre vraiment compte, elle s'assoupit de nouveau, épuisée, sans le savoir.

-Kraknoix, maintenant, attaque tourbi-sable !

Les œufs que venaient de lancer Noadkoko furent emportés par la tempête provisoire, et retombèrent directement sur l'utilisateur, qui ploya, déstabilisé, tout autant que son dresseur. Il n'avait même pas prononcé son ordre à haute voix, il avait juste donné le numéro de sa stratégie. Comment avait-elle pu percer son code ? Avant même qu'il n'ait eut la réponse, le mouton électrique fonça sur l'arbre géant et le renversa tout entier. Un éclair parcourut rapidement son écorce, et longea son feuillage. Si le bois stoppait la cage éclair, l'eau contenue dans sa ramure la conduisit, et bientôt il se retrouva au tapis, incapable de bouger.

-Tu aurais du d'abord utilisé Rune protect ! Conseilla à demi-mot Samantha. –Kraknoix, attaque….
-C'est bon, j'abandonne. Déclara Yoann en levant les bras, en signe de paix. D'un geste lasse il rappela ses créatures, et soupira.

Samantha toujours pétrifiée par sa renonciation, le dévisagea, et il haussa les épaules avec un sourire.

-On continuera une autre fois, il est tard, et mettre au tapis Tritosor avec les types que tu as à ta disposition risque de prendre jusqu'à l'aube. Je m'avoue vaincu pour le moment.

La jeune fille arqua un sourcil, puis se résigna, elle allait rappeler ses Pokémons quand Kraknoix se mit à luire brutalement, illuminant de sa clarté les ténèbres de la nuit. Cette sensation l'aveugla, des ailes poussèrent sur le dos du petit crabe qui s'éleva dans les airs et vint se poser sur la tête de sa dresseuse. Comme pour le féliciter, Capumain sortit de sa sphère lui aussi, et vint se placer à ses côtés en ricanant et en lui tapotant affectueusement le crâne.

La nouvelle libellule gémit avec dignité. Samantha écarquilla des yeux, de même que Yoann, un cri de joie leur échappa, tandis que la brune enlaçait la créature avec fierté. On la caressa, la cajola, l'inonda de félicitations, à tel point que Wattouat gêné, décidé de leur envoyer à tous les deux une décharger pour leur rappeler sa présence.

Les deux enfants toussotèrent, regardèrent leurs faces noirâtres, et ricanèrent en caressant le pelage du mouton pour se faire pardonner. Les gamins se jetèrent un coup d'œil à la dérobée, et ils rougirent à cause du froid. Samantha passa ses doigts sur les écailles de son protégé, puis murmura :

-Dis…Comment fais-tu pour garder tout le temps le sourire… ?

L'adolescent chercha une petite minute, puis il lâcha :

-Je crois, que je veux tout simplement être heureux.

Samantha fronça les sourcils, ne parvenant pas à saisir en quoi cela lui permettait de garder une telle insouciance, semblable à celle d'Eléanore à l'aurore de leur aventure commune. Yoann bafouilla une phrase incompréhensible, puis inspira profondément avant de répliquer :

-Tout le monde a envie d'être heureux, mais ma mère et ma sœur me disaient toujours, que, même si on en a très envie, tout ne se passe pas comme on l'avait prévu. Mais, si on y croit, si on cherche constamment les petits riens qui nous touchent dans la journée…Alors on est forcément heureux, qu'importe ce qui se passe.

Samantha baissa la tête, et enfoui son visage dans la laine de son Pokémon, Capumain vint l'enlacer et son nouveau vibranif battit des ailes joyeusement en ricanant. Elle se concentra sur l'évolution de la petite créature, et retrouva irrémédiablement le sourire. Pourtant, elle n'oubliait pas la réaction stupide d'Eléanore, ni même sa fatigue grandissante ou le stress des derniers jours, et pourtant, pourtant ce souvenir là se détachait des autres. Aussi horrible qu'étaient les évènements qu'elle avait traversé, elle pouvait encore ressentir du bonheur apparemment. L'humain pouvait décidément s'habituer à tout.

Quand elle leva la tête pour remercier Yoann, celui-ci était déjà parti dormir, alors elle resta là, entourée de son équipe, le cœur gonflé d'une allégresse qu'elle-même ne pouvait expliquer, mais qu'elle savourait pleinement.

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-Bien maintenant, Samantha, une question plus dure, pour te préparer à l'arène de Celadopole ! Cite moi les endroits fragiles des Pokémons que je vais citer : Ortide, Noadkoko, Insecateur, et empiflor.
-Ortide, le cœur de sa fleur, Noadkoko : son feuillage, Insecateur, son dos à la base de ses ailes, empiflor, son estomac, peu importe quel objet il ingurgite, si c'est corrosif ou pointu il risque de contracter un ulcère à l'estomac.

Akira siffla de fierté, mais le son ne recouvrit pas le grincement continuel du métro. Shagi pouffa tandis que Samantha demandait avidement une nouvelle interrogation. Yoann dormait dans un coin, à côté d'Eléanore, absorbée dans la contemplation du paysage souterrain qui défilait.

Plus de deux heures qu'ils étaient assis là, et leurs fesses commençaient sérieusement à les faire souffrir. Alors même qu'ils avaient pris l'habitude de marcher toute la journée, ils ne se sentaient plus capable de rester assis aussi longtemps. Heureusement, le train s'ébranla enfin. Samantha sourit, et envoya un message aux garçons pour les prévenir de leur arrivée. Akira la prit dans par la taille et la souleva pour qu'elle atteigne l'endroit où ils avaient planqué leurs bagages, lui ne pouvant pas les prendre à cause de son bras en écharpe. Samantha se fit un plaisir de s'accrocher à son cou « pour ne pas tomber » soit disant.

Shagi observa le manège et ricana, il passa devant Yoann, et enfonça son chapeau si vivement que le petit se réveilla en sursaut et se ramassa sur le sol, glissant de la banquète. Samantha furieuse revint à la charge et aida le médium à se lever avec une mine courroucée envers l'étranger. Le gamin, hagard se remua en criant des grands « j'étais réveillé ! J'étais réveillé ! » qui ne permettait aucun doute. Mais là n'était pas la question.

Ce fut la ruée vers la sortie, le pauvre Monsieur Yuki vit Shagi filer à toute vitesse, une Eléanore rêveuse aller dans la direction opposée sur le quai, son élève poursuivre le brun en vociférant, et un Yoann toujours aussi perdu, essayer de retrouver son chapeau.

Il maudit tous les dieux de l'existence.

Il rattrapa assez vite Samantha et Shagi, qui se disputaient sur la place publique, et même le couvre-chef du médium. D'ailleurs, des gens balançaient déjà des pièces dedans, amusé par la supercherie, d'ailleurs certains murmuraient des commentaires comme « très réaliste, on croirait qu'ils vont se sauter dessus ! cet gamine, quelle actrice ! ».

Ce fut un vrai tonnerre d'applaudissement quand il vint séparer les adolescents, Shagi s'attribua vite le mérite et confisqua les gains sous le prétexte, qu'il était à l'origine de ce spectacle, après tout. Ce fut plus difficile pour Yuki de retrouver Eléanore.
Cependant, la gamine aux couettes s'était égarée et faute d'indice, avait fini par fixer son attention sur le panneau d'affichage des départs. Elle remua à peine quand on l'interpella, et suivit sans mot dire ni sourire en revoyant le professeur.

Néanmoins, quand Akira arriva à l'endroit où ils s'étaient séparés, plus personne. Une foule immense avait remplacé peuplé le lieu, le va-et-vient continuel le rendait presque malade, tous affluaient vers les trains. Plus de trace de Yoann.

Les enfants se mirent à appeler leur ami, inquiets. (Enfin, il ne fallait pas compter Shagi parmi eux).

-Il a peut être pris le mauvais train ? Tenta Eléanore avec une petite voix. Après tout, elle-même s'était demandée si elle ne devait pas monter dans l'un d'eux.
-Pourquoi aurait-il fait ça ? On a plus de train à prendre ! Le défendit Sam. –Il n'est pas stupide.

Bonne réflexion, pourquoi avait-elle voulu prendre un autre véhicule ?

-Quatre gosses comme ça, c'est trop…c'est beaucoup trop…Souffla Akira, qui commençait
vraiment, vraiment à les effrayer avec son teint, son regard vitreux.

Décidément, le manque de sommeil ne lui réussissait pas.

Soudain, alors même qu'ils perdaient espoir, que Shagi, avec son tact et sa compassion habituelle déclarait unanime :

-Quelqu'un a fait une bonne action et l'a jeté sur les rails.

Une voix le reprit.

-Ahaha, très amusant, c'est plutôt toi qu'il faut balancer.

Ils se retournèrent comme un seul homme, et Samantha soupira d'aise. Yoann se tenait là, portant encore toutes leurs affaires, avec une expression un tout petit peu plus réveillé. Pourtant, elle ne montra pas son soulagement et balança :

-Ne part pas comme ça sans prévenir ! On t'a cherché partout !

Personne ne lui fit remarquer que c'était ce qu'elle avait elle-même fait.

-Mais, je n'ai pas bougé du tout…
-Il est tellement insignifiant qu'on l'a pas remarqué voilà tout. Maugréa Shagi avec un demi sourire.

Cette phrase sembla toucher profondément le gamin qui grimaça. Avec cette foule, normal qu'ils
ne l'aient pas aperçu, après tout, ils se connaissaient depuis peu de temps, mais quand même...ca ne faisait guère plaisir d'entendre dire qu'on avait un physique tristement banal, insipide.

Au final, le groupe finit par quitter la gare, Samantha tirant un Akira qui répétait encore en boucle « c'est vraiment trop de gosses à surveiller hors d'une salle de classe…Beaucoup trop… ». Si ça continuait comme ça, elle allait l'emmener à nouveau à l'hôpital. Mais sa bonne résolution tomba à l'eau immédiatement quand un grand cri résonna sur le parvis enneigé.

-ON EST LA !

Le timbre si familier eut à peine le temps de réchauffer sa poitrine, un éclair vert passa devant ses yeux. Elle vit Eléanore descendre les escaliers à toute vitesse n'abandonnant derrière elle, qu'un nuage de buée condensée. Les silhouettes de Lucas, Daniel et Gabriel, emmitouflés dans leurs manteaux, apparurent, se démarquant du brouillard.

Instinct de survie ou simple prévision scientifique, Gabriel écarquilla des yeux et fit deux pas sur le côté. Juste à temps, Une furie sauta sur son aîné, le renversant au passage. Lucas, les bras tendus, s'apprêtant à recevoir son amie, en resta silencieux, inerte, glacé par ce vent monumentale.

Heureusement cela ne dura pas longtemps, bien vite Samantha courut vers lui et l'enlaça comme il le méritait, bien qu'elle, ne le cloua pas à terre. Ils s'étreignirent tous avec empathie. Ravi de se retrouver. Daniel, rouge, passa ses bras autour de sa camarade et se redressa difficilement, en essayant de ne pas la repousser dans son geste.

Eléanore plongea ses iris dans les siennes, et murmura :

-Tu m'as manquée Daniel.

Le concerné jeta une œillade à son coéquipier, qui souffla « sympa pour moi, il n'y a que Daniel qui t'a manqué ? », et aux étrangers qui avaient accompagné les filles jusqu'ici. Son cœur se gonfla, et il lâcha à son tour.

-Toi aussi, tu m'as manqué.

Ils rougirent de gêne, leurs visages se rapprochèrent irrésistiblement, Eléanore ferma les yeux et soupira d'aise. Samantha piqua un fard monstrueux et Lucas ouvrit la bouche, ébahi, Gabriel arqua un sourcil.

-Ouh, les amoureux.

La voix de Shagi, moqueuse, les coupa net. Ils se séparèrent dans un même mouvement, complètement embarrassés. Les rires et ricanements les entourèrent, malgré leurs répliques outrées et véhémentes… S'empourprant de plus en plus.

Devant la scène Akira Yuki s'affaissa et bafouilla :

-Y-a vraiment trop de gosses à surveiller là…

Un sanglot nerveux lui échappa.

Les enfants repartaient déjà au centre Pokémon en discutant avec un plaisir non dissimulé, Eléa reprenant son sourire habituel qui avait tant manqué au ciel ces dernières heures. Alors qu'ils apprenaient que Régis rentrait dans la soirée, revenant de Safrania, ils ignoraient que derrière leur dos, un drame se préparait.

Sunny, chasseuse de shiney de son état, et éleveuse, abandonnait son vélo dans les fourrés, sur le rebord de la piste cyclable, et s'enfonçait dans l'inconnu, suivant les instructions qu'elle avait téléchargé sur son pokémontre. Comme prévu, quand elle épousseta un peu la terre sous la barrière, une trappe se dessina. Elle put sans problème l'ouvrir avec le code fourni par Chris et Angie, et descendit à l'intérieur.

Elle lâcha son Noctali shiney, et ses tatouages brillèrent dans la pénombre, leurs reflets bleutés entouraient leurs silhouettes, d'une auréole spectrale. Cette idée la fit frissonner et elle pria pour que les lieux ne soient pas emplis de Pokémons spectres. Elle grimaça, et son souffle se condensa devant ses yeux, accentuant leur couleur claire.

Elle croyait trouver un comité d'accueil, mais de toute évidence, ces lieux étaient désertés, on l'avait fait venir pour rien. Sunny grommela, Daniel avait besoin d'entraînement, et ce contre temps ne lui apportait rien. Tout ça parce que Marion avait eu la trouille de quitter son chéri. Elle l'aurait baffé, quitte à devenir membre d'une organisation secrète, autant s'atteler à la tâche avec assiduité. Cette fille était d'une puérilité naïve, se prenant pour une justicière mais ayant peur à la moindre complication, ou du moindre effort.

Elle s'apprêtait à rebrousser chemin, quand un grognement sinistre s'éleva dans son dos. Un réflexe lui sauva la vie, elle dégaîna sa pokéball et fit sortir son Goupix au pelage doré, au jet de flamme qu'on lui préparait, le renard répliqua par le même feu. Un démoloss s'approcha de la bête, montant les babines, léchant ses crocs acérées.

Sunny soupira, s'il n'y en avait qu'un seul…Cela allait être du gâteau.
Acheva-t-elle sa pensée, qu'une dizaine de créatures similaires reprirent en écho ce grognement furieux, des yeux rouges parsemèrent les ténèbres qui l'entouraient.

Brusquement, Une chose poisseuse, âcre, saisit Sunny par la taille et la souleva de terre, elle hurla, et sans l'intervention de son noctali, envoyant un puissant rayon gemme, elle ne s'en serait pas sorti. Pourtant, touché, le Pokémon coudlangue relâcha sa prise, et elle put s'enfuir. Elle courut dans les couloirs, couverte par ses camarades dressés.

Bien que son cerveau marchait à deux cent à l'heure, et que l'adrénaline gonflait chacune de ses veines, une brin de lucidité la frappa. Malgré le labyrinthe apparent des lieux, elle ne suivait qu'un seul et unique chemin. Les portes avaient été fermées, scellées.
Elle dérapa en s'arrêtant, et tambourina à une des allées bouchée, cela sonna creux. Ils avaient prévu son arrivée, ils avaient crée ce chemin spécialement pour l'intrus, pour la piéger !

Ses poumons se contractèrent d'effroi. Néanmoins, les hurlements des bêtes derrière elle la dissuadèrent de rester immobile plus longtemps au même endroit. Elle prit de nouveau ses jambes à son cou, et déboucha sur une sorte de salle de contrôle. Elle referma la porte blindée derrière elle dès que ses Pokémons entrèrent à sa suite. Les sons de choc rude l'informèrent de la mise en déroute des monstres qui la poursuivaient. Elle soupira et tenta de reprendre son souffle, l'acier des murs atténuant la fièvre qui l'avait gagné si fortement.
La respiration saccadée, elle scruta sa prison, pas une seule fenêtre, juste des dizaines d'écrans éteints. Les ordinateurs grésillaient encore, les comploteurs n'étaient pas loin. Elle fit de son mieux pour reprendre une attitude professionnelle, se remit sur ses jambes tremblantes, et s'arma d'une autre pokéball. Les poils de son noctali et son goupix se hérissèrent.

Elle fit trois pas en avant, sur les nerfs, et se braqua. Les écrans s'illuminèrent, et un chiffre s'y incrusta. Un compte à rebours. La peur lui bloqua les muscles. Elle regarda sa vie défiler devant ses yeux, et avala de travers.

Son frère, qu'est-ce que Peter allait donc dire à son frère ?

Il lui restait trente secondes. Sunny fit volte-face, saisit la poignée de la porte, mais elle resta bloquée.

20 secondes.

Et sa mère, son père, qu'est-ce qu'il allait dire à ses parents ?

La jeune femme se rua vers le panneau de contrôle mais son regard se perdit devant tous ses
boutons, elle eut beau frapper dessus, appuyer sur chacun d'eux, à part quelques bruits
terrifiants, elle ne changea strictement rien.

10 secondes.

Finalement Marion avait peut être raison de rester auprès de lui…Il allait avoir besoin de réconfort.

Le compte à rebours atteignit zéro, elle ferma les yeux douloureusement et siffla un « merde » étranglé.

Une explosion ébranla la piste cyclable, plusieurs randonneurs tombèrent de leurs véhicules, paniqués, un large nuage de fumée noire s'éleva dans le ciel contrastant avec les flocons de neige pure qui tombaient sur eux.

Au même moment, dans un bureau sombre et empli d'une atmosphère lourde à cause d'un abus de travail, Twilight reçut un e-mail. Christopher leva la tête, les marques du clavier encore imprimées sur sa joue. Angie sursauta, réveillée par le tintement. Marion entra alors au mauvais moment, apportant la collation du soir. L'ex-voleur, étonné de recevoir un message, ouvrit sans se douter de rien.

Une vidéo se déclencha, et le visage de boss des Opales s'afficha, il arborait un sourire victorieux, les bras croisés, tel un gladiateur survivant aux lions. Un murmure étouffé leurs échappa.

-Qu'est-ce que c'est que ça ? S'offusque Angèle blanche.

Méfisto, protégé derrière son écran, ricana, l'enregistrement prévoyait probablement leur réaction abasourdie. Christopher essaya de tracer le lien de l'e-mail, mais les pistes passaient par presque tous les continents, et même des pays dont il ignorait l'existence.

« Bonjour Twilight ! Je suppose que vous savez qui je suis. Moi en tout cas, je me rappelle trop bien de votre première intervention dans mes plans. C'est d'ailleurs un très mauvais souvenir. Heureusement c'est la dernière fois que vous vous opposerez à nous les Teams. Ca je peux vous le jurer. »

Un rictus machiavélique orna ses traits tandis que les visages des spectateurs se décomposaient.

« Vous vous croyiez invincibles ? Invisibles ? Vous vous trompiez, nous connaissons tout de vous. »

Il caressa sa main potelée avec délice, et fit craquer ses articulations sadiquement.

« Je suis de nature rancunier, soyez sûr que je n'oublie pas les visages de ceux qui ont déjoué mes plans, et tôt ou tard je les fais payer. Vous êtes prévenu, je ne vous prends pas en traître. Je vais vous laisser donc, avec cet avertissement. »

Il se leva, et alors qu'il se dirigeait déjà vers la porte, il s'arrêta, leva le doigt en l'air, et rigola de nouveau, comme pris d'une illumination.

« Ah oui, je ne sais pas qui vous avez envoyé pour cambrioler notre Bunker, mais j'espère que vous arriverez à trouver assez de restes pour l'identifier. »

Le plateau couvert de victuailles heurta le parquet dans un bruit de casse, Marion poussa une exclamation brisée. Méfistos, comme s'il assistait en direct à sa peur, qu'il voyait ses yeux caramel se teinter de la terreur qu'il avait soigneusement orchestrée, injectée en elle, émit un rictus satanique.

« Prenez ça comme un avant goût de ce que je vais vous faire, surtout ce dresseur masqué et cette gamine aux cheveux verts….Et bien, ça a été un plaisir de parler avec vous. J'espère que c'était réciproque. »

La vidéo cessa, l'écran devint noir. Un silence morbide suivit cette déclaration. L'écho de leurs cœurs palpitants, de leurs souffles pétrifiés, sembla absorber les tic-tacs monotones de l'horloge murale. L'appréhension, la crainte, les gagna, les paralysa tout entier.
Ils avaient réussi à pénétrer leur système de sécurité, ils avaient réussi à leur parler, ils les avaient menacé ouvertement. Ils…Ils…

La réalité frappa Marion plus brusquement que la foudre de l'orage qui sévissait chez eux. Elle se rua vers un appareil et composa fébrile le numéro de sa camarade, Sunny Blake. Elle porta le combiné à son oreille, et s'intégra de chaque tonalité, comme s'il s'agissait des battements de son propre myocarde, bien vivant si elle se fiait à la douleur omniprésente dans sa poitrine.

Mais personne ne lui répondit.

Au loin, enfouie sous les décombres de la piste cyclable, la sonnerie de la pokémontre résonnait dans le vide, plus personne ne pouvait l'entendre.