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Rébellion de Alabama



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» Auteur : Alabama - Voir le profil
» Créé le 28/10/2009 à 17:17
» Dernière mise à jour le 25/02/2010 à 17:02

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Action   Région inventée

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Chapitre 01 - Rébellion
-Ainsi cela doit se finir, énonça rauquement l'Empereur déchu.

Aux bords mêmes du cratère, Dracaufeu, le leader des rebelles, se tenait devant le chef de la dictature de Pokéisland. Son armée avait été écrasée et tous ses conseillers avaient été tués, ou capturés. Il avait réussi à fuir jusqu'au Grand Volcan, où le chef des insurgés l'avait suivi afin d'en finir une bonne fois pour toutes avec lui.

-Et que comptes-tu faire après m'avoir vaincu ? demanda-t-il, sur un ton de défi. Tu crois pouvoir mettre fin à la junte… Tu crois préserver l'île d'un futur dictateur ?

Dracaufeu ne répondit pas. Les poings serrés, il se préparait à attaquer et guettait le moment propice. Cependant l'ex-Empereur continua :

-Ma mort n'empêchera pas la junte de revenir ! Ta rébellion n'aura conduit qu'à mon remplacement ! Dans une dizaine d'années, déjà le pays retombera dans la misère et un bon orateur aura tôt fait de prendre le pouvoir !
-Je l'en empêcherai, déclara Dracaufeu stoïquement.

Le tyran se mit à pouffer.

-Toi ? Après un court moment de démocratie, tu seras vite blasé de tout le temps devoir demander l'avis des autres et…

Il levait imperceptiblement sa garde ! Dracaufeu fonça droit sur la silhouette du Laggron et dans un coup d'épaulé-jeté appuyé, l'envoya valser. Il réussit à atterrir sur ses jambes une dizaine de mètres derrière.
Haletant, Laggron tenta une attaque. Un jet d'eau de sa composition manqua le rebelle de peu. Il s'était envolé, et redescendait maintenant en piqué vers le tyran. Loin de paniquer, celui-ci lança une colonne de boue en direction de Dracaufeu. Afin de l'éviter, ce dernier changea sa trajectoire et termina en rase motte autour de Laggron.
Volant toujours, une longue flamme jaillit vers Laggron. Il esquiva avec grâce, puis… il reçut en pleine tête un puissant coup de queue de son ennemi. Chancelant, il fut projetée par le Draco-Rage de Dracaufeu jusqu'aux rebords du cratère.
Dracaufeu fonça en sa direction et…

« LONGUE VIE AUX ROIS !!! » « VIVE LES NOUVEAUX ROIS ! » 

La clameur montait unanime de la foule massée autour du promontoire où Dracaufeu, qui revenait à l'instant du Volcan, et son ami Dracolosse souriaient, remplis de rêves de justice et d'égalité. Dracolosse règnerait sur la moitié nord de l'île, et Dracaufeu prendrait la partie sud. La capitale serait ainsi coupée en deux et ils prendraient tous deux leurs décisions dans le Palais de l'Empereur, aidés d'une assemblée de représentants du peuple. Oui, les années à venir s'annonçaient paisibles.

*Aujourd'hui, cinquante ans plus tard sur l'île de Pokéisland. Les choses ont bien changés. Depuis la mort subite et mystérieuse de Dracolosse, Dracaufeu règne seul sur l'île et ne tient même plus compte de l'avis de l'inutile Assemblée des Représentants. Ses seuls conseillers sont ses vicieux généraux, Drattak, Jungko et Kaimorse. Les petites révoltes sont vite matées par son armée toute-puissante, et la tension monte dans le peuple ainsi que la misère.
Une partie non-négligeable des Représentants décide alors de faire front publiquement au despote. Altaria, jeune Représentante autrefois admiratrice de Dracaufeu et de ses actions contre la dictature de Laggron, est à la tête de cet important mouvement. A sa suite, Voltali, la rivale de Dracaufeu lors de sa rébellion, Arcanin, le Président de l'Assemblée des Représentants, et Grolem, ancien général à la solde de Dracaufeu sont ses plus proches conseillers.
L'îlot du Sanctuaire, faisant face aux hautes falaises du sud de Pokéisland, est leur QG. Ici vit le doyen de l'île, le bicentenaire Florizarre, qui fut le maître de Dracaufeu. Il est aujourd'hui assisté entièrement par son dernier élève, Feunard.
Les membres du mouvement rebelles font principalement de la propagande dans les plus grandes villes de l'île. Ainsi, de plus en plus de Pokémons rejoignent les rangs insurgés, mais les soldats sont de plus en plus présents en ville et la morosité monte. Des restrictions très dures sont imposées à la population, par peur des espions, ce qui a pour effet de monter encore plus la tension qui atteint presque son paroxysme.
Le camp des insurgés se remplit de jour en jour, et le Sanctuaire ne pourra bientôt plus accueillir les nouveaux arrivants. De plus, le réapprovisionnement en nourriture est très risqué et force les rebelles, dont les besoins sont toujours plus grands tous les jours, à s'aventurer beaucoup plus loin que le tolère la sécurité élémentaire.*

Voilà pourquoi Altaria, Voltali et Arcanin étaient réunis au centre d'une pièce circulaire qui ne comportait qu'une table grossièrement ronde, avec au centre une boule de cristal immobilisée sur un coussin rouge rempli de paille. De cet objet Roucarnage, qui était en ce moment près d'une des villes les plus importantes de Pokéisland, Jungkcity, narrait sa mission.

« Oui, c'est clair que le nombre de soldats pour surveiller les points de réapprovisionnement a encore doublé. L'entrepôt central est beaucoup trop bien gardé. Ce serait de la folie que de s'y aventurer. La garde est plus nombreuse que toute mon escouade ! Et je n'ai pas emmené en entier. Il va falloir se rabattre sur la tertiaire, en bordure de la ville. Ca va être long, mais j'ai évalué la situation et d'un point de vue stratégique et numérique nous avons l'avantage. Mais, euh…

-Oui ? l'encouragea Altaria.
-Je sais que je ne fais pas partie intégrante de ce Conseil, mais… je ne pense pas que l'entrepôt tertiaire ne nous donne beaucoup de nourriture, poursuivit-il.
-Et pourquoi cela ? répliqua froidement la chef rebelle.
-Eh bien… Dracaufeu a dû anticiper notre venue, et concentrer toute la nourriture dans l'entrepôt le plus grand, et le plus défendable. Comme ça il économise de sa garde, et il évite une disette qui énerverait encore plus le peuple.

Altaria questionna du regard Voltali. Celle-ci hocha la tête : oui, l'argument n'était pas irrecevable.

-Mais pourquoi y aurait-il des gardes dans ce cas ? vous m'avez bien dit que…
-Oui, il y a des gardes, mais pour une ville comme Jungkcity, et un entrepôt de cette taille, ils sont bien peu nombreux, et surtout, ils ne doivent pas être très entrainés.

Altaria resta silencieuse. Finalement, ce fut Arcanin qui prit la parole :

-Eh bien, s'il y a des gardes, ça veut toujours dire qu'il y a de la nourriture, en abondance ou non. Ramenez-la à l'îlot. Nous aviserons de ce genre de problèmes plus tard.
-Bien.

L'image se dissipa. Puis la boule émit celle de Grolem, en mission périlleuse et secrète à la deuxième ville de l'île, Dracoville.

-Alors ? demanda Voltali.
-Ca ne se passe pas très bien répondit-il. Le Raichu qui devait m'héberger a été arrêté. Et je n'ai pas pu discourir sur la Place Centrale. La foule y est trop importante : c'est le marché aujourd'hui.
-Vous avez essayé le Parc du Palais ?
-Non, il y a beaucoup trop de soldats. Je crois qu'il y a même un Agent Royal.
-Un agent royal ? Comment le savez-vous ?
-C'est un Lucario… Il a le badge rouge à sa poitrine et les soldats s'inclinaient devant lui.
-Eh bien, un Agent Royal à Dracoville, et en plus un Lucario, pour vous, il vaut mieux arrêter là votre mission, Grolem, décida Altaria.

Grolem acquiesça, anxieux. Il jetait de fréquents coups d'œil soucieux derrière lui.

-Il y a un problème ?
-J'ai l'impression qu'un de mes gardes du corps est en train de se faire contrôler… Oh mon dieu !

L'image se brouilla. Les trois Pokémons étaient abasourdis.

-Vite, rétablissez le contact ! ordonna Voltali.

L'image se rétablit. Grolem était face au Lucario qu'il avait décrit, avec son garde du corps. Le Kadabra qui leur servait de contact était lui resté dans la foule mais devait aussi se tenir prêt au combat.

-Vite, Arcanin, dit Voltali, envoyez-leur une unité rapide d'élite. Roucarnage est partie un temps, prenez Porygon-Z comme chef. Trois Pokémons suffiront, pour peu que ce soient les meilleurs !

Arcanin s'exécuta.

-Coupez, dit Altaria.

La boule redevint opaque.

-Les choses s'annonce plutôt mal…, résuma Altaria
-Comme à chaque fois ! dit Voltali. Ces problèmes ne sont pas nouveaux. Il va vraiment falloir agir pour la nourriture. Le camp se remplit de jour en jour, il faut le déplacer !
-Oui, mais où ?
-Humm, c'est toujours la même question. Laissez-moi du temps, j'aurai bien une idée.

Voltali quitta la salle, laissant seule Altaria.

Pendant ce temps, au Palais, l'ambiance n'était pas tout à fait la même qu'au camp rebelle. Sur un trône confortable et richement ouvragé, le roi Dracaufeu siégeait, au bout d'une immense et magnifique table de conseil, au milieu d'une pièce gigantesque et luxueuse.
A la droite du monarque, Drattak s'adressait à tous les Pokémons présents, réunis autour de la table.

-Aux dernières nouvelles, le rebelle aperçu à Dracoville est toujours dans la nature. J'ai envoyé une troisième escouade d'Agents Royaux afin de capturer cet anarchiste au plus vite. Ils devraient être arrivés à l'heure qu'il est. Quant aux trois autres, j'ai demandé au maire de me les envoyer dans les plus brefs délais de façon à ce que nous puissions les interroger personnellement.

Il se tut et se rassit. Dracaufeu hocha lentement la tête, le regard dans le vague, puis il regarda la tablée silencieuse.

-Bien. Merci, général Drattak. Les mesures que vous avez prises porteront très sûrement leurs fruits. Maintenant, … (il marqua une pause) nous allons débattre du remplacement d'Arcanin. Depuis qu'il a tourné le dos à notre régime, le poste de Président de l'Assemblée des Représentants est vacant. … Par amendement royal, la désignation du Président appartient entièrement à ce Conseil. C'est pourquoi… j'ai demandé à tous les candidats susceptibles à la Présidence de venir, en tant qu'auditeur et invité de ce Conseil d'État-major.

Les têtes se tournèrent vers l'unique représentant qui était venu. Ectoplasma était le seul candidat crédible au poste.

-Eh bien, puisqu'il est le seul à se sentir digne d'endosser ce rôle, je propose d'élever Ectoplasma au titre de Président des Représentants. Ectoplasma … a prouvé plus d'une fois, par ses récentes actions, qu'il est tout à fait à même…

Dracaufeu n'avait pas pris la peine de finir sa phrase. Il se replaça dans son siège et se remit à scruter un point imaginaire de l'horizon. Les regards convergèrent, par habitude, vers Drattak. Celui-ci prit alors la parole :

-Oui, Ectoplasma, vous semblez être le mieux désigné pour remplacer un traître malencontreusement placé à la tête des Représentants. Nous savons tous que vous saurez faire.

Tous les autres acquiescèrent. Il était tout à fait inutile de discuter cette nomination, et de toute façon personne n'en avait le pouvoir, ni l'audace.
Ectoplasma se leva, et remercia chacun des membres du conseil, en particulier Dracaufeu.

-… Mon prédécesseur m'a laissé beaucoup de travail en emportant avec lui plus de la moitié des Représentants dans ce mouvement subversif et intégriste, mais j'essaierai du mieux que je pourrai de faire revivre l'Assemblée, aussi bien…

Ces mots étaient vides et chacun savait bien que l'Assemblée ne servait plus à rien. La seule raison pour laquelle Ectoplasma avait été nommé Président de cet organisme était qu'il était un très bon espion, et il pouvait maintenant siéger au Conseil.
Une fois la séance levée, tout le monde, à l'exception de Drattak et Dracaufeu, quitta la salle et se dispersa dans l'immense bâtiment. Jungko, qui était général et responsable de la formation des Agents Royaux, atteint une petite salle de la tour est, où il fut vite rejoint par Kaimorse, le général qui commandait la branche marine de l'armée.

-Le roi n'était pas particulièrement en forme aujourd'hui, dit Jungko. Autant précipiter les manœuvres de préparation pour en finir au plus vite.
-Eh bien, mon cher ami, énonça lentement Kaimorse de sa voix profonde et grave, j'ai appris par Drattak avant le Conseil que Dracaufeu ne se déplacera peut-être pas pour la bataille.
-Quoi ? Mais… comment cela se peut-il ? Il faut qu'il dirige les opérations ! Ce sera beaucoup plus facile de l'achever après un combat exténuant que de l'assassiner ici, en pleines possessions de ses moyens ! Peut-être même que les rebelles le tueront avant la fin !
-A ce moment-là, dit Kaimorse, on peut l'empoisonner juste avant la bataille.
-Non, non, sinon ce sera Drattak qui héritera du trône. Il faut absolument que…

La porte s'ouvrit brusquement, faisant sursauter les conspirateurs. Il s'agissait d'un Zigzaton qui devait sûrement faire le ménage dans la salle.

-Oh, pardonnez-moi, messires, s'excusa platement le domestique. Je repasserai plus tard.

Jungko était toujours blême après que le Zigzaton eut refermé la porte.

-Il faut absolument le tuer, déclara Jungko dans son timbre nasillard.
-Oui, ça je sais, mais s'il ne vient pas à la bataille…
-Non, pas lui, le Zigzaton !
-Et comment ? Tous les domestiques chargés du nettoyage sont des Zigzaton !
-Alors il faut vite le rattraper ! Les domestiques sont bavards comme des pies, des vraies commères ! Si la nouvelle venait à arriver aux oreilles de Dracaufeu ou même Drattak, nous serions vite suspectés et surveillés ! Ca pourrait détruire complètement notre projet !

Ils se turent un instant.

-Je vais le chercher. Retourne dans tes appartements. En général les Zigzaton font la tournée d'un étage. Celui-ci doit être dans une des pièces adjacentes.
-Très bien. Mais, euh… que feras-tu du corps ?
-Ca, je verrais après. Vas-y ! On se retrouve ici à la fin du prochain conseil.

Zigzaton XXXII (c'était son nom) astiquait, la patte graissée de savon, la commode poussiéreuse lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir.

-Qui est-ce ?

Il n'eut même pas le temps de se retourner. Une feuille d'arbre rigide et ultra-coupante ingénieusement projetée lui entailla le cou dans un sifflement aigu. L'artère avait été sectionnée. Il tomba raide mort dans une flaque de sang.

Feunard déposa la grande écuelle de lait d'Ecremeuh devant la gueule énorme de son maître.

-Merci, Feunard, dit-il d'une voix basse et fatiguée qui faisait vibrer le sol.

Depuis sa naissance, il y avait quinze ans, Feunard s'occupait de Florizarre. Durant les cinq premières années, sa mère l'avait aidée avant de décéder des suites d'une vie aventureuse et d'intenses et longs combats. Dès lors, Feunard avait dû s'occuper seul du sage, qui ne se déplaçait plus, et ne parlait qu'à peine. Souvent cette responsabilité pesait à Feunard. Quel n'avait été son soulagement le jour où Altaria et ses troupes avait débarqué ici !
Un soir, un Roucarnage au plumage éclatant avait atterri plein de grâce et de majesté devant le vénérable en un dérapage contrôlé qui forçait le respect. Avec une bienséance et une politesse incroyable, il avait demandé à Florizarre de bien vouloir les héberger dans son îlot en lui exposant la situation de Pokéisland. Florizarre avait répondu que l'îlot ne lui appartenait pas réellement et que seul le sanctuaire lui avait été confié, et lui avait dit qu'ils étaient libres de s'installer où il voulait.
Le lendemain, plusieurs Pokémons tous différents étaient arrivés à dos de Roucarnage, d'Altaria ou dans les serres de Rapasdepic… Feunard avait regardé ce défilé, rêveuse et admirative et avait tout de suite visité chacun des rebelles dans leur campement, qui s'étendait sur toutes les pièces creusées sous les ruines du sanctuaire et reliées entre elles pas un escalier de pierre qui, collés aux parois circulaires, descendait jusqu'à la fameuse Pièce Mystérieuse. Personne encore n'était allé dans cette pièce, et personne n'aurait jamais l'audace de s'y aventurer.
Tous les jours, la jeune Feunard descendait voir ses amis, Kadabra, en ce moment en mission, et surtout Teddyursa, comme elle orphelin. Puis elle devait apporter l'écuelle, que, tous les soirs, un Canarticho déposait devant l'entrée du sanctuaire en ruines rempli de lait d'Ecremeuh d'excellente qualité.
Très lentement, Florizarre approchait sa tête, et aspirait sans se presser le liquide un bon quart d'heure sans discontinuer. Feunard s'était toujours demandé comment un corps aussi gigantesque pouvait se contenter d'aussi peu de substance. Une fois que Florizarre eut fini et se remit en place, pour s'endormir immédiatement, elle prit l'écuelle comme à chaque fois, alla la déposer là où le Canarticho du lendemain allait pouvoir le prendre en apportant le lait, puis commença à chasser des petits Rattata sauvages pour manger à son tour.