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Le Philosophe-Roi de Nyarno



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» Auteur : Nyarno - Voir le profil
» Créé le 21/10/2009 à 17:34
» Dernière mise à jour le 21/10/2009 à 17:34

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Intervention musclée
« Une nouvelle victoire pour le mystérieux challenger

But, c'est un nom que tous les dresseurs se doivent désormais de retenir. Nouveau venu sur la scène des combats officiels organisés par la Ligue Pokémon, un mois a suffi à ce prodigieux combattant pour réunir les seize badges de Kanto et Johto nécessaires pour défier la Ligue Pokémon de ces deux îles, avant de défier et vaincre le Conseil des Quatre et leur Maître, Peter.

Nous ne savons que peu de choses sur ce dresseur, si ce n'est qu'il voyage seul, n'acceptant aucun défi de dresseurs itinérants, ne combattant que dans l'enceinte des Arènes avant de reprendre la route. Fait étrange, il disparait parfois avant de réapparaitre à la prochaine ville sur sa route, sans même utiliser de téléportation.

Actuellement sur l'île de Hoenn où il a déjà vaincu quatre champions d'Arène, But est sans aucun doute un adversaire dont les combattants reconnus officiellement devront se méfier. Gageons que nous le verrons très bientôt à la Tour Céleste, quartier général de la Ligue Pokémon hoennienne. »

Ed replia l'édition du jour de « La gazette du dresseur » avant de la jeter sur la table avec un soupir. Il finit son café et se leva pour préparer le petit déjeuner de Flora. Il avait pris l'habitude de raréfier ses sorties et d'aider la jeune femme pour les diverses tâches de la vie quotidienne. C'était sa façon à lui de prouver à son amie qu'il était là pour la soutenir et l'aider. Elle entra à ce moment-là dans la cuisine et embrassa son compagnon avant de s'asseoir à la table.

« J'espère que c'est fini, les nausées ? s'enquit Ed.
- Oui, ne t'inquiète pas.
- Alors tu peux prendre un petit déjeuner normal ?
- Oui oui, répondit-elle en relevant la tête, un grand sourire s'étalant sur son visage.
- Génial. D'abord un p'tit café pour te réveiller, dit-il en remplissant une tasse d'un liquide noir fumant. Et ensuite… »

Il fut interrompu par son téléphone portable qui se mit à vibrer. Le jeune homme tendit le bras et attrapa l'appareil avant qu'il ne tombe de la table. Il regarda l'écran qui affichait « Appel : Antoine ».

« Allô ? lança-t-il, irrité.
- Ed, c'est moi, répondit la voix d'Antoine. OK, alors écoute-moi bien. Je te donne dix minutes pour te téléporter à Vermilava !
- Et on peut savoir pourquoi ? Non, parce que Flora et moi, on a la dalle.
- On va cueillir nos terroristes au réveil ! répondit Antoine.
- Quoi ? Hé, attends, ATTENDS ! cria Ed.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il m'a raccroché au nez, ce con-là. »

Il posa brutalement son téléphone sur la table avant de se précipiter vers sa chambre à l'étage, sans faire attention aux questions précipitées de Flora. Il attrapa sa ceinture à laquelle étaient clippées les Pokéballs de ses Pokémon et l'attacha à sa taille avant de dévaler les escaliers. Son amie le regardait d'un air interloqué.

« Heu, mon cœur, je dois aller à Vermilava, tout de suite…
- Et pourquoi ? s'étonna la jeune fille.
- D'après Antoine, on va chercher les gars dont je t'ai parlé.
- Ah, encore et toujours à sauver le monde… Fais attention à toi. »

Ed prit son téléphone, embrassa rapidement la jeune femme et se rua à l'extérieur de la maison.

Quelques secondes plus tard, un Gallame apparut devant le centre Pokémon de Vermilava, Ed agrippé à son épaule. Il rappela le Pokémon et chercha Antoine du regard. Il n'eut que quelques mètres à faire : Antoine était adossé au mur d'une maison, le regard fixé sur une autre habitation située un peu plus loin. Les volets étaient fermés, la pelouse était excessivement haute et la peinture des murs avait quasiment disparu. A l'évidence, cette maison n'était plus habitée depuis des lustres.

« Salut, lança Ed.
- Salut ! Bon, on y va !
- Attends, attends. Donne-moi des détails sur la mission.
- OK, répondit le jeune homme, visiblement pressé d'en découdre. Bon, Arno les a finalement localisés parce qu'ils utilisaient des appareils qui recevaient des ondes de satellites européens uniquement. Le problème, c'est que les nôtres reçoivent des ondes de leurs satellites et des nôtres. Il y a des flics un peu partout dans la ville pour empêcher une éventuelle fuite, qu'on devra leur signaler avec ça, dit-il en lançant un talkie-walkie à Ed.
- Et nous, on doit les capturer.
- Exact, comme ça, on pourra les interroger sur leurs supérieurs, le pourquoi de ces menaces, et comment ils ont pu entrer dans le Triangle des Bermudes.
- Bon, je suppose que quand faut y aller… »

Les deux Elus se dirigèrent vers la maison abandonnée. Ils avançaient prudemment, parés à toute éventualité. Dans les hautes herbes, on pouvait voir des sillons, comme si quelqu'un était passé là récemment. Un bruissement se fit entendre, qui fit sursauter Ed et Antoine, mais ce n'était qu'un Rattata qui s'enfuit rapidement de la pelouse à la vue de ces deux étrangers.

Ed et Antoine se positionnèrent chacun d'un côté de la porte. Antoine tendit une arme à feu à son équipier, qui la prit à contre-cœur. Le jeune homme blond fit mine de frapper, mais Ed l'en dissuada d'un signe de la main : il ne fallait pas se faire remarquer. De moins, pas trop tôt. L'Elu des Ténèbres ferma les yeux et éprouva une sensation étrange, comme s'il fondait. Il savait que ses pouvoirs le transformaient en ombre. Il passa sous la porte et se matérialisa de l'autre côté.

Il n'y avait personne devant la porte. Il prit une clé sur un meuble près de la porte et ouvrit le plus silencieusement possible. Antoine se glissa dans la maison à son tour et ferma la porte. Ed s'avança à pas de loup et surgit dans ce qui devait être le salon, mais personne ne s'y trouvait. Antoine désigna les escaliers d'un signe de tête : les terroristes devaient se trouver à l'étage. Il monta lentement les escaliers, Ed sur ses talons. Ils entrèrent dans toutes les pièces, une par une. Toutes vides.

Antoine allait ouvrir la dernière porte quand Ed lui attrapa le bras. Il lui fit signe de se plaquer contre le mur et de le laisser faire. L'Elu du type Vol s'exécuta, et son homologue des Ténèbres serra son arme à feu plus fort que jamais. Il donna un coup de pied contre la porte, qui ne claqua pas brutalement contre le mur, ce qui confirma les pensées d'Ed. Il entra dans la pièce en brandissant son arme et entendit une voix dans son dos :

« Maintenant, tu poses ton arme par terre… »

Ed tourna lentement la tête pour voir un homme brandir lui aussi son arme, dans le dos du jeune Elu. Un deuxième homme sortit de sa cachette, derrière la porte, en se tenant le nez. Ed eut un bref sourire en pensant à toute la force qu'il avait mis à ouvrir la porte, sachant que quelqu'un se cachait derrière. Il posa son arme au sol et avança dans la pièce avant de se retourner, souriant toujours.

« Tu te moques de nous, hein ? lança d'un ton rageur l'homme qui était caché derrière la porte.
- En même temps, tu verrais le nez que je t'ai fait.
- La ferme ! Maintenant, c'est nous qui allons te faire un nez gros comme ça.
- Salut, lança la voix d'Antoine derrière eux. Ce serait pour vous coffrer. »

La réaction ne se fit pas attendre. Les deux terroristes se retournèrent rapidement, mais pas assez pour que l'homme au nez ensanglanté puisse éviter le coup de crosse qu'Antoine lui décocha. Le deuxième étranger pointa son arme sur le jeune homme blond, mais Ed se jeta sur lui. Il l'immobilisa en lui attrapant le poignet d'une main et la nuque d'une autre. L'Elu des Ténèbres tordit le poignet de l'homme, qui ne lâcha pas son arme pour autant.

« Soit tu lâches ton arme, soit c'est ta nuque que je brise.
- Ce serait fâcheux, fit remarquer Antoine. On a quelques questions à vous poser.
- Hmm…, fit le terroriste, comme s'il cherchait quelque chose à répondre.
- T'as entendu quelque chose, toi ? demanda Ed à son comparse. Moi, j'ai rien entendu. Parle plus fort ou on cogne plus fort. »

A ce moment, les pieds du terroriste glissèrent sur le sol, et il s'effondra. L'Elu des Ténèbres le retint suffisamment pour empêcher une chute trop brutale, mais il heurta tout de même le sol avec un bruit lourd.

« Et meeerde. Il s'est évanoui, cet abruti. »

Mais Ed savait qu'il se passait quelque chose de plus grave. Il prit le pouls de l'homme qui venait de glisser au sol, mais ne sentit rien.

« Antoine… Il est mort.
- Répète ça ? s'exclama Antoine, stupéfait.
- Vérifie, pour l'autre. »

Antoine se pencha, toujours sur ses gardes. Il prit le pouls de l'homme au nez cassé et se redressa.

« Rien non plus ! Bon sang, on les a tués tous les deux ! Ou bien…
- On les a pas tués, nous. Tu vas pas me faire croire qu'ils sont morts, l'un de trouille, l'autre d'un nez cassé, tous les deux, au même moment. Ils sont bien organisés, ils ont réussi à se suicider sans qu'on se rende compte de quoi que ce soit. Tout ça pour ne pas parler…
- Ici Antoine, dit le jeune homme blond dans le talkie-walkie. Les deux suspects se sont donné la mort. Venez inspecter les lieux. »

Du bruit se faisait déjà entendre au rez-de-chaussée. Apparemment, les policiers trouvaient qu'ils prenaient trop de temps et étaient venus voir comment se déroulaient les opérations. Alors que les premiers hommes pénétraient dans la pièce, portant un gilet pare-balles et suivant quelques Caninos, Ed réfléchissait. Il regardait toujours les corps lorsqu'ils furent recouverts d'un linceul pendant qu'Antoine se disputait avec le chef de la brigade – « On avait dit pas de Pokémon, pour éviter les ennuis ! ».


Il devait être près de midi quand Ed et Antoine purent enfin quitter la maison, se frayant un chemin à travers la foule de badauds étant venus voir ce qui se passait. L'Elu des Ténèbres se souvint soudain de l'article qu'il avait lu dans le journal, avant de partir pour Vermilava.

« Bon, Antoine, je suppose que tu vas faire ton rapport à Lilian…
- Ouais, je lui dirai d'en parler à Pierre, pas de soucis.
- Merci. J'ai encore un truc à voir avec Max avant de rentrer.
- Ca marche. Espérons qu'on se reverra bientôt pour partager une belle baston. »

Ed se dirigea vers l'Arène de la ville, alors qu'Antoine maudissait cette matinée perdue. Il emprunta un petit chemin qui montait en pente vers l'Arène de Vermilava. Depuis la mort de l'ancienne championne lors de la guerre qui opposait Hoenn à Sento, et la reconstruction de la ville et de l'Arène, quatre ans plus tôt, Max, ex-leader de la Team Magma, avait accepté de littéralement reprendre le flambeau.

Il estimait que pour racheter sa dette envers la société, combattre pour la Ligue Pokémon et aider à la reconstruction de l'île serait plus utile que de rester reclus dans une grotte au fin-fond de l'archipel. Depuis, il avait férocement défendu son badge, et peu de dresseurs pouvaient se vanter de l'avoir vaincu. En fait, le jeune homme qu'Ed avait battu quelques jours auparavant était le premier en huit mois à y être parvenu. L'Elu des Ténèbres pensait à l'incroyable talent que possédait ce jeune prodige quand il fut bousculé et projeté au sol par un homme tout de noir vêtu, un chapeau recouvrant sa tête, et une cape sur les épaules. L'homme se retourna, mais au lieu de s'excuser, il dit calmement :

« A bientôt. »

Ed resta pétrifié. Rares étaient les personnes à l'avoir effrayé dans sa vie, et pourtant, cet homme-là venait de lui glacer le sang. Son attitude, sa façon de se déplacer, la froideur dans sa voix, tout en lui était extrêmement déroutant.

« C'est pas vrai… »

Ed se retourna. Max était là, près de lui. Il regardait le dresseur s'éloigner, un air de totale incompréhension et de surprise, voire même de terreur, sur son visage.

« Max ? Qu'est-ce que… »

La Pokéball que Max tenait à la main tomba au sol, et un Camerupt en jaillit. Mais ce Camerupt était KO. Max venait d'être vaincu.

Et soudain, Ed comprit. Son sang ne fit qu'un tour lorsque la vérité lui apparut. Il tourna la tête si violemment qu'il eut l'impression d'entendre sa nuque craquer, mais il n'y prêta pas attention. Le dresseur qui était désormais retourné dans la ville s'arrêta et se retourna. Son visage affichait un air triomphal et méprisant à la fois. C'était lui, Ed en était sûr.

« Il est revenu… balbutia Max.
- Quoi ? dit Ed.
- Butler est revenu. »