L'ennemi de mon ennemi est toujours mon ennemi.
Attention ce chapitre contient de nombreuses scènes choquantes, violentes et malsaines. Il n'est pas nécessaire de lire ce qui suit, un résumé rapide sera fait de cette partie au chapitre 17)
-Maître…
-Quoi encore ?
-Le… le groupe D que vous avez envoyé pour capturer le jeune Bratin, à l'entrée de Yona-Thang…
-Oui, et bien ?
-Nous les avons retrouvés, à l'entrée du village… Ils étaient inconscients quand l'équipe française qui devait la rejoindre un peu plus tard est arrivée. Ils ont subis de grandes brûlures mais survivront.
-Vous pouvez disposez.
-Bien maître…
Ce gosse…
* * *
-Il semblerait que votre groupe se soit fait battre par ce gamin…
Le chef Rocket Français regardait son homologue Indien droit dans les yeux. Celui-ci répondit par un air dédaigneux :
-Le groupe D n'a jamais été fameux, c'est tout à fait logique qu'ils se soient fait battre.
-Vous n'avez pas l'air d'avoir une très haute opinion de cette équipe…
-En effet. Vous savez Charles, je…
Le chef Rocket Indien ne put terminer sa phrase, un de ses sbires le coupa en s'approchant de lui.
-Chef, Berd ne répond pas à l'appel !
-Ne m'interrompez pas pour si peu, il a certainement du se perdre dans le coin, il retrouvera notre groupe.
-Ce n'est pas son genre, il était guide à Lhassa autrefois !
Le chef français prit la parole.
-Quand est-ce que vous l'avez vu pour la dernière fois ?
-C'était il y a une heure, il a dit qu'il allait boire un coup dans le petit ruisseau à côté du chemin.
-C'est bizarre, le ruisseau n'est qu'à 500 mètres de là où nous sommes… Nous devrions y…
-AAAAAAAAAAAAAH MON DIEUUU !
Les trois hommes ainsi que le reste des Rockets Indiens et Français sursautèrent face à ce cri d'épouvante.
-C'était quoi ce cri ?
-AAAAAAAAH VENEZ VOIIIIR !
-C'est la voix de Xavier.
Tous les Rockets se dirigèrent vers l'endroit d'où venaient les cris. Un des leurs était assis sur une pierre et reculait doucement en tremblant. Son visage était bleu.
-Et bien Xavier qu'est-ce qui se passe ?
-Ils… ils l'ont tué…
-Où est-il ?
-Là…
-AH !
-Ch… Chef, on a ret..trouvé Berd…
Certains Rockets durent détourner la tête pour ne pas vomir, cependant, un autre qui semblait avoir mal supporté la vision s'appuya contre un arbre et se mit à régurgiter. Les deux chefs s'approchèrent et durent tourner la tête face à une telle boucherie. Devant eux était étalé le cadavre de Berd, le Rocket Indien disparu. Sa gorge avait été complètement ouverte et un trou rouge et béant était visible. Son ventre avait également été ouvert et l'intestin en avait été sortit, le plus horrible était que les neufs mètres de l'organe avaient visiblement étés tirés et le bout avait été remis de façon immonde dans la bouche du cadavre.
-…
Le chef Français baissa la tête et fit un signe à son homologue Indien qui comprit immédiatement puis ordonna.
-Que tout le monde sorte son arme, que les bas gradés qui n'ont en pas préparent leurs Pokéball, il y a un meurtrier, et il est peut-être parmi nous…
Tous les regards se posèrent sur Xavier.
-Attendez, je l'ai découvert, j'aurais jamais pu faire ça, je le connais même pas ce Berd !
-Il a raison chef, Xavier est mon ami et…
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH.
A nouveau, tout le groupe Franco-Indien sursauta. Cette fois, le cri venait de derrière eux. Ils s'approchèrent de l'endroit d'où le bruit était venu et virent un nouveau cadavre, celui d'un Rocket Français cette fois. Le sbire avait les deux yeux arrachés et tenait ses globes oculaires dans chacune de ses mains. Mais c'était visiblement à la gorge qu'il avait lui aussi été tué. Les deux chefs prirent la parole avant que leurs sbires ne s'affolent d'avantage.
-Bon, on se regroupe tous en arc de cercle et on attend.
-Bien chef !
Tous les Rockets firent une ronde, entourant leur patron Français et Indien. Ils tremblaient tous pour la plupart et tendaient nerveusement leurs pistolets ou leurs Pokéballs. C'est alors qu'une voix qu'ils crurent venu de nul part se fit entendre.
-Je vous déconseille d'appeler vos Pokémons, j'éprouve trop peu de satisfaction à tuer ces choses.
-Qui est là ! Cria le chef Français.
Il n'eut aucune réponse, mais quelques secondes plus tard, un coup de feu retentit. Tous se tournèrent vers l'endroit d'où provenait le son, mais il n'y avait rien. Un Rocket s'écroula, une balle dans la tête.
-LASHIM !
-Bordel, il a eu Lashim !
Le chef Français regarda son collègue, celui-ci lui demanda ce qu'ils devaient faire.
-On est face à quelque chose face à laquelle on ne peut rien faire, oublions notre fierté et appelons les secours, répondit le Français.
-Tout à fait.
-Aurez-vous le temps ?
La voix fit de nouveau sursauter tout le groupe. Une corde apparut de nulle part et vint se poser sur les pieds d'un Rocket. Celui-ci tomba et la corde le tira derrière un arbre.
-Vite, ordonna le chef Indien, il est derrière cet arbre, tuez-le, TUEZ-LE.
Cinq hommes armés se dirigèrent vers l'arbre, on entendit un bruit rapide et un filet de sang gicla de derrière le tronc, sans un cri. Le Rocket ficelé, qui essayé de se détacher depuis que la corde cessait de le tirer, fut à nouveau aspirer et disparu derrière l'arbre.
-Non, non, non ! Ah, v… vous êtes … Non, pas ça ! NOOOON ! GYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Ce fut à nouveau le silence. Perdant tout contrôle de lui-même, le chef Rocket Indien hurla :
-TIREZ SUR L'ARBRE TIREZ !
Tous les sbires lui obéirent et l'arbre reçut une véritable pluie de balle. Lorsque ce fut terminé, le chef Français donna un coup de poing à son collègue.
-Imbécile, vous leur avez fait perdre toutes leurs munitions.
-Mais une balle à du forcément le toucher !
Un homme apparut derrière l'arbre. Ses cheveux étaient mi-long, noirs et fins. Son visage été assez maigre et dur, et une petite moustache noire contrastait avec sa peau pâle. Le chef Français ouvrit de grands yeux.
-Rain ! Misérable traître !
-Un traître ? Je n'en vois pas qu'un seul, j'en vois plusieurs.
-VITE TUEZ-LE, cria l'Indien.
-NON, rétorqua aussitôt le chef français. Il est à notre portée, il ne tentera rien dans cette position. Je veux savoir quelque chose…
Ses yeux se plissèrent.
-Rain, vous insinuez donc que NOUS sommes les traîtres ?
-Tout à fait, Hannot m'avait certifié que je serai seul sur cette mission… Et que vois-je ? Tous ces pantins Français et Indiens ? Je sais très bien que si vous tuez Bratin avant moi, je n'aurais pas la seconde partie de ma paye…
-N…non, vous vous méprenez David, nous sommes là pour vous épauler.
-Vous mentez mal. Vous auriez été les premiers à m'avertir dans ce cas là.
-Je…ABBATEZ-LE !
Cette fois-ci tous les sbires tirèrent, imités par les deux chefs. D'un bond incroyable, David Rain sauta dans les fougères.
-Allez attraper ce type ! Allez, bordel qu'est-ce que vous attendez ?
-Je…
Aucun n'osait y aller, par peur de subir le même sort que ses camarades. Rain profita de ce moment d'égarement pour réapparaître, cent mètres à gauche de l'endroit d'où il avait disparu.
-C'est pas possible, c'est un guépard !
Deux couteaux s'abattirent en même temps sur le front des deux Rockets les plus prêt. Rain courait à une vitesse surprenante vers ses ennemis. Il récupéra un couteau avec sa main gauche et couru à travers les lignes ennemis. Personne n'osa tirer, de peur de toucher son voisin. Son passage terminé, le tueur se cacha une nouvelle fois derrière un arbre et ses buissons. Six sbires tombèrent alors, égorgés.
-C'est pas un humain ! Il a tué les trois quarts de notre groupe, fit le chef Français.
-Il faut se disperser, nous devons vivre, je veux pas mourir ! Répondit l'Indien.
-Dispersion ! Cria le Français.
Il n'en fallut pas plus pour que tous les Rockets s'enfuient dans toutes les directions.
-Grave erreur, chuchota Rain.
En quelques secondes, le reste du groupe fut décimé, la plupart du temps par de rapides coups de couteaux placés au niveau de la gorge. Le chef Indien était le dernier survivant, bien qu'il ne le su pas. Il s'approcha alors de la silhouette familière du chef Français.
-Je crois qu'on s'est suffisamment éloigné, fit l'Indien avec un demi sourire. Vous ne croyez pas Charles… Charles ? CHARLES ! ! !
Le chef comprit l'horrible vérité lorsqu'il vit le regard vitreux de son ami. Alors qu'il s'approchait de lui, le corps du français tomba par terre, sans le moindre signe de vie. Un couteau était planté profondément dans le haut de sa nuque. Effrayé par cette découverte l'Indien resta planté sur ses pieds, son revolver en avant, et tournant autour de lui-même à la recherche d'un ennemi invisible. Des buissons bougèrent et il tira plusieurs salves.
-Meurs, meurs, MEURS !
Lorsqu'il comprit qu'il n'avait plus de balles, il fouilla dans sa poche pour chercher un chargeur plein, mais une ombre fonça sur lui à pleine vitesse. Il entendit un bruit de métal et un craquement sinistre. Quelques secondes après il vit que sa main droite avait été tordue et que son majeur avait été coupé. Il s'écroula, étouffé par la terrible douleur qui l'assaillait désormais. Devant lui apparut David Rain. Le tueur s'accroupit, alluma une cigarette et regarda le Rocket qui se tenait la main en essayant de respirer.
-V… vous…
-Du calme, ce n'est certainement pas une blessure mortelle.
-Je… S'il vous … plaît.
-Quoiqu'avec les gros porc dans ton genre, une petite accélération cardiaque et c'est vite réglé…
Sans rien dire l'Indien le regardait, effrayé.
-Ne t'inquiète pas, tu as gagné le prix du seul survivant.
-Q…quoi ?
-Tu sais, le seul gars qui survit dans les films, et le seul capable de raconter l'histoire.
-Je…
-J'aurais préféré épargner le Français, il est plus proche d'Hannot que toi, mais il s'est montré le plus dangereux. Alors c'est toi qui survivras mon gros. Il faudra que tu racontes tout ce qui s'est passé à ton maître, et que tu dises bien mon nom. Daaaviiiid Raaain. Tu as bien compris ? Tu diras que ce David Rain était très fâché qu'on essaye de lui piquer son travail et qu'il a boudé très fort.
Le meurtrier ferma les yeux et sourit.
-Quoique, je pourrais très bien le dire tout seul à ton chef et tu trucider maintenant… Que faire ? Tu ferais quoi à ma place ?
-Ep… épargnez-moi s'il vous plait !
-Tu tiens à la vie ?
-Oui ! S'il vous plaît.
Rain se gratta le menton quelques instants, faisant mine de réfléchir, puis il ouvrit sa main gauche qu'il tenait fermée depuis le début de la conversation. Elle renfermait le majeur qu'il avait coupé. L'Indien regarda son doigt avec effroi.
-Si tu tiens autant que ça à la vie, mange.
Il lui tendit le membre saignant.
-Je… je peux pas manger mon doigt voyons !
-C'est ça ou la mort. Que préfères-tu ?
En pleurant, le blessé dû manger, avec un dégoût visible, l'intégralité de son majeur.
-C'est surprenant à quel point c'est solide. Ne vas pas te casser une dent.
La bouche de l'Indien était couverte du sang de son doigt qui avait giclé sur ses lèvres brunes. Après quelques minutes de cauchemar, il prit le dernier bout et l'avala.
-Voilà. Tu es quelqu'un de raisonnable. Maintenant retourne à New-Delhi et dit à ton chef de bien informer le Caïd français de mon acte.
-…
Rain partit, son rire malsain le poursuivant.
Dès que le meurtrier ne fut plus visible, le chef Indien se pencha sur le côté et se mit à vomir. Il se releva en tremblant et se dirigea vers Lhassa.