Epiloques ?
La voiture filait bon train le long de cette route qui, au fur et à mesure, se faisait moins campagnarde et arborait des traits qui la faisait plus ou moins ressembler à une grande nationale.
-T'étais où pendant tout ce temps ?
Maxime ne regardait pas la personne à qui il parlait. Il se contentait de tenir le volant d'une main, l'autre dépassant de la vitre de sa Clio. Dark-Crystal ne le regardait pas non plus, fixant lui aussi le bitume qui défilait à une allure régulière :
-Je me suis entraîné pendant un bon moment à travers la France. Fallait que je comprenne certaines choses à propos de mon Kicklee. Son ancien dresseur… Enfin son ancienne dresseuse ne savait pas s'en occuper correctement. Je lui ai appris à mieux se connaître, à mieux se servir de ses talents au dessus de la norme.
-J'ai vu ça…
Max ne dit plus rien pendant un instant, Jérôme non plus. Ce n'étaient pas de grands bavards et pour eux le silence qui régnait n'avait rien de gênant, bien au contraire. Pourquoi parler pour ne rien dire. Les deux garçons n'avaient pas le même caractère mais possédaient cependant certains points communs, et le fait de ne pas vouloir dire de niaiserie juste pour couvrir le silence était une de ces similitudes. Finalement ce fut le conducteur qui reprit la parole, après une bonne dizaine de minutes sans rien avoir dit :
-Et au fait, ta copine. Gaëlle c'est ça ? Elle va bien ?
-… J'en sais rien. On a cassé il y a peu de temps. Elle en avait marre que je m'occupe que du dressage et pas assez d'elle.
-C'est compréhensible.
-Il faut faire des choix dans la vie, c'est comme ça.
-Des choix ET des concessions, souligna Maxime.
Après quelques minutes, ils arrivèrent dans Paris.
-Laisse-moi là. Merci de m'avoir raccompagné, fit Dark-Crystal.
-… Bye.
-Bye.
Quand Max rentra chez Laetitia, il sentit une bonne odeur qui venait de la cuisine. Il s'y dirigea et vit celle qu'il aimait tant, en tablier, en train de remuer le contenu d'une marmite avec une grande cuillère en bois. Elle arrêta cependant de faire tourner la spatule dès qu'elle sentit la présence de Maxime. Elle se retourna avec un grand sourire et se jeta dans ses bras.
-Mon chéri ! J'ai eu si peur !
-Je croyais que tu avais plus peur pour mes adversaires ?
-Oui mais… Maxime, c'est quoi ce pansement ?
Elle regardait le bandage sur le front de son petit ami.
-Un dommage collatéral. T'inquiète mon ange, rien de grave. Je suis là, Thomas va bien, tout le monde va bien.
-C'est un peu fou… J'espère que tu… ne recommenceras pas.
-Ne t'inquiète pas Léa. Je t'aime, c'est le principal non ?
-Exact. Tiens goûte, dis moi ce que t'en penses.
-Hmmm… Pas mal.
-Pas mal ?
-Bon d'accord, délicieux.
Elle le regarda, les yeux brillants :
-Bon allez, va à table, mon père rentre tard et Rose est en congé, on a l'appart' pour nous seuls. Je vais pouvoir te faire plein de calinous.
-Berk.
-…
-Bon oké oké, j'adore les calinous, enfin TES calinous, mais le répète pas trop.
Elle l'embrassa sur la joue et dit d'une voix aussi grave et dur qu'elle pouvait :
-Oui caporal.
Ils passèrent ainsi une très agréable soirée.
* * *
Lorsqu'elle entendit la serrure de la porte d'entrée, Marie se leva précipitamment et couru vers l'entrée de la maison. Tom venait juste d'ouvrir la porte. Elle se jeta dans ses bras, sous le regard étonné du garçon. Sentant que quelque chose clochait elle desserra son étreinte et observa son petit ami.
-Quelque chose ne va pas ?
Il lui adresse un faible sourire qui la fit frémir.
-Pas mal de déception…Je t'en parlerai…. En gros j'ai décidé de ne plus jamais avoir à faire avec les Antis.
Marie se recolla contre lui et déclara, les yeux fermés :
-Idiot, j'ai cru que t'allais m'annoncer un truc grave, genre la mort de Félix
-Ca va pas ! S'indigna Thomas.
-Ou Max, continua-t-elle.
Une sueur froide fit tressaillir Tom. Il ne pu s'empêcher de penser que ce crétin de Grey lui avait sauvé la vie.
Marie proposa à Tom de s'asseoir et lui servit un grand verre de jus d'orange. Affalé sur le canapé, il raconta toute l'opération à Marie qui ne pu s'empêcher de frémir lors des passages les plus glauques. Tom élida avec un grand réconfort son sauvetage par Maxime.
-Je suis heureuse que tu aies décidé de ne plus les aider.
-Et moi je suis désolé de t'avoir fait peur. Mais tu sais chérie, c'était plus fort que moi. Y avait quelque chose qui me poussait à agir.
Elle lui passa un doigt sur les lèvres pour le faire taire.
-Ce n'est pas grave mon ange. Je sais ce que c'est de vouloir se rendre utile. Tu es le fils de ton père et tu as des gênes qui ont envie de ça ! Envie de se fritter aux Rockets !
Elle se cala contre son torse, ferma les yeux, soupira puis continua :
-Mais tu as aussi un cœur et je suis contente que tu aies pris la décision d'arrêter. Même si c'est égoïste de ma part.
-Ce n'est pas égoïste de vouloir être heureux ma choupinette.
Il reprit une gorgée de jus d'orange.
-Ce qui est égoïste c'est de réclamer l'aide d'un type alors qu'on peut très bien se passer de lui.
-N'en veux pas à Félix. Ca devait pas être facile pour lui non plus.
-Je ne vise pas que Félix. Il y a aussi Léon et …
Il s'arrêta et se frappa la tête.
-Oh et puis arrêtons de nous prendre la tête avec ça. Je suis avec toi et je suis heureux ! C'est ça le principal !
Il l'embrassa et la serra fort contre lui.
-Tom j'étouffe !
-BWAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Je suis un vrai héros maintenant !
-Ah bon ?
-Et oui ! J'ai rempli mon devoir ! J'ai vaincu la Mafia Rocket à moi seul, j'ai ma place réservée dans l'Olympe. Je brillerai de mille feux, nu, habillé uniquement d'une couronne de … euh… tu sais, la plante que César à sur la tête.
-Du laurier…
-Oui c'est ça ! Je serai un héros dont on fera une statue et les enfants m'aduleront et je serai immortel !
-Et bien tout ça… Moi je te trouve bien maigre pour que tu sois un héros dans le style grec.
-Mais non, tout mon muscle est intérieur !
Marie se leva subitement :
-Fous toi en caleçon TOUT DE SUITE !
Trop heureux de cette demande et de ce qui allait forcément suivre, Tom obéit et se retrouva juste en caleçon. Marie le regarda, peu convaincue :
-C'est ça le corps du héros ?
Elle courut prendre quelque chose dans un placard et revint avec des altères et une tenue de gym moulante rose qu'elle jeta à la figure de Tom. Elle mis la chaîne hi-fi en marche, une musique rythmée se fit alors entendre.
-Tu veux être un héros Bratin ? ALORS ON COMMENCE PAR 100 POMPES !
-NOoooooOOOoooOOooOOOooOOOOooOOn !
* * *
Maxime attendit quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre. Marie avait un regard étrange et une musique très forte s'entendait jusque dans l'allée.
-Euh salut… Je voulais voir si ton minable de petit ami allait bien.
-Il est… dans le salon.
Elle le conduisit jusque dans la pièce.
-Merci, tu sais, c'était uniquement pour savoir si… Gueuh ?
Devant le corps pétrifié de Maxime, Tom faisait des sauts tout en soulevant des altères, dans une tenue moulante rose fluo. Le garçon serrait les dents et suait à grosse goutte. Ses Pokémons qui étaient sorti pour l'occasion le regardaient, hilares.
La musique s'arrêta et Tom lui aussi, trop heureux de la pause accordée ainsi.
-Ah… Fiou… Marie, c'est gentil de…. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! Max ! Qu'est-ce que tu fous là !
-Il se passe des choses anormales ici…
-Attends, non, il faut que tu comprennes Max je…
-NE M'APPROCHE PAS ! ! !
-Maxime attends !
Tom se changea et prit une tenue plus… saillante. Lorsqu'il revint, il parla longuement et plus sérieusement avec Marie et Maxime. Lorsque celui-ci partit, la journée était déjà terminée.
Le soleil se cachait dans l'horizon, diffusant une lumière orangée sur Monche-Ville. Tom dormait déjà, étalé sur le canapé du salon, épuisé par l'entraînement de Marie. Celle-ci l'avait recouvert d'un drap pour qu'il n'attrape pas froid. Elle sourit devant le visage endormi du garçon.
-Je t'aime crétin. Je t'aime infiniment.
Elle posa ses lèvres sur les siennes.