Léon à la rescousse
Le Farfuret courait vers le groupe, tendant ses bras griffus de chaque côté comme s'il désirait s'envoler. Max se mit devant les deux autres. Le Farfuret leur sauta dessus mais à quelques centimètres du visage de Maxime il fut projeté soudainement sur le côté et s'écrasa 10 mètres plus loin. Il se releva, et regarda dans la direction de l'objet qui l'avait frappé.
-Léon !
Il se tenait devant l'entrée de la salle, son Pharamp à ses côtés. C'était lui qui avait lancé une attaque électrique contre le Farfuret. Avec un grand sourire Léon dit :
-Et bien, on dirait que je vous ai retrouvé. J'ai du battre mon record personnel de sprint et d'endurance. Mais je vois que je n'arrive pas trop tard.
Tout en passant son poignet sur son front pour essuyer les gouttes de sueurs qui s'y trouvaient, Léon observa attentivement les trois garçons. Ils avaient tous l'air blessés. Mais ce qui le surprit le plus c'est que le Caïd avait déjà sortit son Farfuret… Pourtant, ce cinquième Pokémon était presque une légende. Jack Hannot ne l'avait, selon les sources, presque jamais utilisé. Finalement Razor et les autres lui avaient donné du fil à retordre. C'était maintenant au tour de Léon de les aider.
-Tiens… Voilà le nouveau pantin des Antis, ricana Jack.
-Bonjour Hannot. On dirait que vous êtes malmené. Obligé de sortir votre botte secrète si tôt.
Pour la première fois Jack fronça les sourcils et parût contrarié. Il était clair que Léon le connaissait ou du moins avait étudié son profil et savait comment le battre moralement. Cependant le Caïd reprit son sourire et répliqua :
-J'ai cru pendant un instant que celui avec la coiffure de hérisson allait se suicider devant moi… Quand je lui ai raconté la vérité sur ce qui s'est passé pour son père.
Tom se figea. Il avait presque oublié ces révélations. Il se tourna vers Léon dont l'attitude avait complètement changé.
-Est-ce que… ce sont les Antis qui ont tués mon père.
Tout le monde se tu. Même le Farfuret n'attaqua pas voyant que son maître attendait quelque chose. A contrecœur, Léon avoua :
-Je… On ne peut pas…
-C'est vrai ou pas ! Cria Thomas.
-C'est vrai, mais…
-Tais-toi… dit doucement Tom. Je… je n'ai plus rien à faire ici.
Il se courba pour reprendre son bandana qu'il avait fait tombé. Il le mit dans sa poche et se dirigea vers la sortie de la salle. Mais avant même qu'il n'atteigne la porte de sortie, un poing vint s'écraser contre son visage. Tom recula violemment mais ne tomba pas. Max se tenait devant lui, furieux.
-Tu vas où ?
-Je rentre chez moi, j'ai rien à faire là.
-Tu vas oser voir Marie… Tu…
-Vas-y frappe-moi à nouveau tu n'y changeras rien.
Max tendit son poing et Tom ferma les yeux, attendant le coup. Cependant il fut surpris de constater que rien ne l'avait frappé. Maxime lui tenait l'épaule et le regardait presque en souriant.
-Thomas, tu ne dois pas t'enfuir. Ne baisse pas les bras pour une seule raison. Je me fiche de savoir ce que valent les Antis, ce que je sais c'est que ces Rockets représentent une menace. Et que je ne veux pas voir vivre celle que j'aime dans un monde dangereux. S'il ne fallait qu'une seule raison pour combattre ce type, alors que cette raison soit ton amour.
-M… Max…
Le Caïd éclata de rire.
-Comme c'est touchant. Prenez-vous dans les bras pendant que vous y êtes. Je suis vraiment déçu par ce que vous nous envoyez Léon. Farfuret, finis ton travail, et vite.
-Farfuret… répondit le Pokémon.
-Tsss, c'est moi votre adversaire, lança Léon.
Il rappela son Pharamp puis sortit une autre Pokéball.
-Drattak, go !
Un combat titanesque commença alors. Le Farfuret était plus rapide que le Drattak mais celui-ci était guidé d'une main de maître par Léon qui semblait savoir exactement ce qu'il fallait faire. Le Drattak, dès qu'il le pouvait, s'envolait jusqu'à toucher le haut plafond de la salle puis piquait à une vitesse faramineuse pour attaquer son adversaire.
Le combat dura ainsi une dizaine de minutes, jusqu'au moment où le Farfuret pu enfin placer son attaque Blizzard. Le Pokémon de Léon l'évita partiellement mais ses ailes furent gelées. Cependant, avant d'abandonner, le Drattak cracha un souffle de flammes bleues.
-On dirait un Dracossoufle, remarqua Thomas
Le Farfuret qui pensait avoir gagné fut touché de plein fouet et ne se releva pas. L'attaque semblait l'avoir paralysé. Jack le rappela, sans rien dire. Mais ils purent tous remarquer que le visage du Caïd était très tendu. Un nerf était d'ailleurs apparent sur une de ses tempes.
Il baissa la tête quelques instants. Son corps parut grandir, il était en fait en train de prendre une grande respiration. Lorsqu'il releva son crâne son sourire était diabolique. Il y avait en lui quelque chose qui rendait explicite sa méchanceté et le fait indéniable qu'il voulait faire du mal à ses adversaires. Ses sourcils fin et noirs accentuaient son aspect maigre et mauvais, de même que son grand front.
-Mmh… héhéhéhé…. Hahahahaha… HAHAHAHAHAAHAH. BWAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH ! Pauvres imbéciles ! Vous ne savez pas ce que vous venez de faire ! Vous auriez du accepter de mourir tranquillement, car maintenant je ne vous tuerai qu'après vous avoir vu souffrir longtemps ! Très longtemps !
-Vous êtes complètement dingue ! C'est le fait d'avoir perdu qui vous fait perdre la tête ? Demanda Léon, cynique.
-Perdu ? Si je me souviens bien, un dresseur perd lorsqu'il n'a plus un seul Pokémon.
-Et il est bien connu que Jack Hannot ne possède que cinq Pokémons en tout.
-Vos sources sont … incomplètes.
A la grande surprise de tous, le Caïd sortit une Ball de l'intérieur de sa veste. Lorsque celle-ci fut agrandie, tous purent remarquer qu'elle n'était pas de conception standard. A la place des couleurs habituelles, l'objet affichait un gris métallique sur toute la surface. Mais le plus surprenant était l'écran minuscule sur le côté et le clavier numérique tout aussi petit qui se trouvait en dessous.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Léon.
-Vous semblez surpris, Léon. Dès que vous vous retrouvez en situation inattendue, vous vous affolez, n'est-ce pas ?
Le Caïd composa rapidement un code sur le petit clavier incorporé à la Ball. Il y eut un bruit d'air qui en sortait puis celle-ci se dévissa sur plusieurs axes, laissant échapper de la vapeur d'eau. Jack lança la Pokéball spéciale par terre. Le Pokémon qui en sortit était mauve et gluant. Il glissait sur lui-même, sans afficher de formes fixes.
-C'est un Métamorph ! S'exclama Tom.
-Pas vraiment, nous l'avons nommé Mégamorph, répondit Jack, amusé par la réaction du garçon. Regarde bien, ce " Métamorph " comme tu dis est plus flasque, plus foncé, et surtout plus grand qu'un Métamorph.
-Il n'a pas de visage ! S'aperçut alors le garçon. Mais… Qu'est-ce que vous avez créé, bon sang !
-Ceci est le fruit de dizaines d'années de recherche à extraire l'ADN d'un Métamorph pour le synthétiser. Bien sûr il y a eut de nombreuses modifications et le spécimen que vous voyez là est au stade expérimental. C'est le seul sujet qui ait survécu pour l'instant. Les autres n'ont pas résistés.
Léon regardait Jack et secoua lentement la tête de droite à gauche.
-Vous êtes complètement dingue.
La créature glissait sur le sol, faisant des vagues sur elle-même, tout en produisant des séries de sons peu agréables.
-Je suis " dingue " ? Non… comment pourrais-je mener d'une main de fer une organisation si prodigieuse si tel était le cas ? Regardez…
Il s'agenouilla face à la créature et la caressa. Celle-ci frémit doucement, sortant de petites tentacules mauves qui replongèrent dans le corps après avoir caressé la main du Caïd.
-… Il est mignon, continua celui-ci.
Il se releva et regarda Léon avec un accent de méchanceté apparent.
-Vous ! Vous, Léon Binners, vous, vous êtes dingue ! Vous envoyez vos hommes aux suicides ! J'ai cru comprendre qu'un des Antis qui est mort lors de l'explosion sous l'Arc de Triomphe était un de vos amis le plus proche.
-…
-Vous savez que lorsque les policiers sont descendus dans les égouts après l'incident, certains des votre bougeaient encore ? D'après nos renseignements, car nous en avons même au sein de la police, un des prisonniers avait les deux bras arrachés et le ventre ouvert. Son estomac était à moitié sorti… Tenez, peut-être le connaissez-vous, il a eu le temps de dire qu'il s'appelait Georges Flaillet et qu'il avait une femme et deux petites fille.
Léon le regardait prononcer ces paroles, les yeux grands ouverts, les pupilles rétrécies par l'horreur des propos tenus par le Caïd. Il fonça en hurlant vers Jack, le poing en avant.
Mais voyant son maître attaqué, le Mégamorph poussa un cri horrible et lança une tentacule visqueuse sur Léon. Il lui transperça l'épaule de part en part.
-YAAAAAAAAAAAAAAAARGH, hurla Léon.
-Ca suffit, ordonna Jack.
Sous les ordres de son maître, le Mégamorph retira sa tentacule. L'épaule de Léon suintait de sang. Celui-ci était tombé à genoux, le regard livide en raison de la douleur.
-Hannot… tu n'es qu'un monstre… Créer une pareille aberration… Tu… es le mal incarné.
-Devrais-je vous faire la même remarque qu'à Thomas Bratin ? Je le répète encore une fois, mais il n'y a pas de bien, pas de mal, juste des jugements. Ne croyez pas que vos jugements sont plus justes que les miens tout simplement parce que vous pensez agir pour le " bien ".
Il regarda la créature qui rampait doucement sur le sol.
-Mégamorph à l'air d'avoir faim. Mon petit, si tu désires te rassasier…
Il lui montra les cadavres des Pokémons dont les ceintures avaient été surchargées. La créature s'en approcha. Le Grolem avait la bouche ouverte. Le Mégamorph y entra jusqu'à en disparaître. Soudain, le cadavre du Grolem parût s'affaisser, comme dissous de l'intérieur. Sa peau devint mauve et commença à produire des bulles puis à s'affaisser sur elle-même. Petit à petit le cadavre disparut, laissant place à la créature.
-Ton repas t'a plu ?
-Shiiiiiiiiiii, répondit la créature.