La vérité qui mène à la haine
-Bon… Par quoi commencer… Soyons ordonnés, d'abord pourquoi venez-vous exactement ?
-Pour savoir ce que les infos ne nous ont pas dit…
-Je t'écoute…
-Il y a eut un combat aux Champs-Élysées, enfin dans les égouts. Et le groupe que tu y as envoyé a perdu. C'est bien la première fois que vous perdez face à la Mafia non ?
Spliffman se cambra légèrement en arrière, puis revint à sa position initiale.
-D'habitude, lors de grosses affaires comme ça, on envoie nos meilleurs agents sur le terrain et je peux te dire qu'avec l'équipe de monstre qu'on a lancé sous les Champs-Élysées, je me sentais plus que rassuré.
-Voilà pourquoi j'aimerais savoir ce qui a fait que la Mafia les a battus…
-Battus et tués…elle les a laissés groggy et ficelés dans les égouts, juste à côté de la bombe …
Marie mit une main sur sa bouche :
-Mon dieu !
-Quelle bande de pourritures, cracha Thomas…
-J'ai perdu mes meilleurs hommes et surtout de très bons amis… et sur le plan financier…
Il baissa sa tête.
-Le gouvernement, qui plaçait beaucoup de confiance en nous, a coupé tous nos financements et la police ne veut plus coopérer avec nous.
Tom s'énerva :
-Mais quelle bande de cons, malgré toutes les fois où vous les avez sauvés, à la moindre erreur ils vous saquent comme ça ?
-Ce n'est pas si simple, Marc Junior… Là, ils ont faillit perdre le Président de la République… C'est ma faute, j'ai placé trop d'espoirs dans un si petit groupe, j'aurais du envoyer une équipe plus complète, ou avertir les policiers…
-Avertir les flics ? Pour que leur nombre soit réduit aux Champs de Mars ? Ca se trouve dans ce cas là, la Mafia aurait attaqué là-bas ! Tu as peut-être fait des erreurs mais ces cons ont besoins de ton aide !
-Hey, Bratin, je ne suis pas le chef de l'organisation. Je ne suis pas le plus touché. Léon, RaZoR… Tous les Anti-Rockets de France sont dans la mouise… On se croirait revenu il y a 30 ans, avant que ton père ne rejoigne le groupe.
Marie se leva, énervée :
-Non Félix, ne commencez pas avec le père de Tom.
-Marie je …
-Non, rien à battre, vous voulez parler de Marc pour avoir la qualité de dressage de Tom à vos côtés et résoudre les problèmes que vous ne pouvez pas résoudre vous-mêmes.
Félix se leva :
-Malheureusement tu as raison Marie… mais saches que c'est Tom lui-même qui est venu de son plein gré…
-Marie, rassied toi, j'crois que Félix a suffisamment de soucis comme ça.
Elle le regarda, énervée :
-Tu crois que je vais te laisser te joindre à ce mouvement ? Aller te faire tuer comme les autres ?
-Mais je n'ai jamais parlé de …
-Tais-toi Thomas ! Je te connais très bien et je sais que tu brûles d'envie d'aider Félix !
-Je…
-Jure-moi le contraire ! Jure-moi que tu es venu le voir juste pour savoir s'il allait bien !
Tom baissa la tête…
-Marie je peux pas rester comme ça…
-Si, si tu peux ! Je trouve que t'as déjà fait beaucoup lors du Pokéfight, et j'ai pas envie qu'on se retrouve avec toute la Mafia sur le dos. Tu n'es pas impliqué dans cet affrontement !
Félix prit alors la parole :
-Marie je…
-Non ! Tais-toi Félix, je sais très bien que tu vas lui demander de suivre la voie de son père, mais il en est hors de question. Je ne veux pas être seule.
Elle sanglotait… Tom se leva à son tour et la prit dans ses bras. Il lui sourit doucement :
-Allez ma puce, ne t'inquiète pas, je ne ferai rien… Je te le promets …
-Tom…
Ils allèrent vers la sortie, Félix les raccompagna. Devant la porte, Tom se trouva légèrement confus…
-Je suis désolé mais… J'aimerais t'apporter mon aide, mais je crois pas que ça soit de mon ressort.
Le visage noir de Spliffman s'assombrit, mais il ferma les yeux puis sourit ;
-Ne t'inquiète pas, je suis trop égoïste, je n'ai pas à impliquer un jeunot comme toi dans ce genre d'histoires.
-C'est moi qui voulais pas toi… Et Marie a raison, je ne veux pas risquer ma vie…
-Comme ton père…
Tom s'arrêta, troublé.
-Comme mon père ?
Félix suait, il venait de commettre une boulette, une énorme boulette :
-Je veux dire que… et bien ton père et moi risquions nos vies souvent. C'est pour ça.
-Félix ? Qu'est-ce que tu me caches ?
-Rien, rassures-toi, rien du tout.
Tom réfléchissait à toute vitesse, de la même façon qu'il analysait en temps réel ses combats. Alors soudain, tous les éléments se regroupèrent afin de lui donner la réponse… Sa mère qui avait si peur qu'il côtoie Félix, celui-ci qui venait d'insinuer que son père était mort à cause de sa participation au mouvement Anti-Rocket…
-Félix… Mon père… il est mort d'un bête accident de voiture c'est ça ?
-Ou… oui, bien sûr, je peux te l'assurer.
-… On m'a toujours dit que c'était un problème de frein et je me suis toujours cantonné à cette idée là… Je n'ai jamais voulu trop y réfléchir… je ne sais pas pourquoi… Peut-être parce que j'ai peur d'entendre quelque chose qui changerait mon futur à jamais…
-Tu devrais rentrer chez toi Tom…
-Non, je veux savoir maintenant. Il est temps que je fasse un choix.
Félix respira profondément :
-J'ai promis à ta mère de ne rien te dire.
-Alors tant pis, tu ne me diras rien, mais moi je sais très bien ce qu'il s'est passé… Ne me prenez pas pour un idiot… C'est la Mafia Rocket qui a tué mon père en desserrant les freins… Ose dire le contraire…
-…
Tom regagna sa maison suivit par Marie qui n'osa rien lui dire le long du chemin. Arrivé chez lui, le garçon s'assit sur son fauteuil et se pencha la tête en arrière, regardant le plafond.
Pourquoi est-ce que j'y réfléchis que maintenant ? Ptain Thomas, t'es vraiment lourd. Je le savais depuis longtemps … Je savais très bien que Papa n'était pas mort comme ça, mais mon inconscient faisait tout pour que je n'y pense pas… Quel con je suis de réfléchir à ça maintenant… Je me sens obligé d'intervenir… Mais j'ai pas envie de mourir ! J'ai pas envie de laisser Marie seule…
D'un autre côté, est-ce que m'allier à l'organisation de Félix et Marcel signe obligatoirement mon arrêt de mort…
Tom n'en pouvait plus, il prit alors le téléphone et appela Félix.
-Ouaip ?
-C'est moi… Je voudrais des infos sur mon père…
-Hors de question, j'ai suffisamment gaffé ces temps-ci.
-Alors j'irais cueillir mes infos autre part…
Furieux, Tom raccrocha. Marie le regardait tristement. Mais il s'avança vers elle et lui fit avec un grand sourire :
-T'inquiètes pas ma chérie, je vais aller voir ma mère.
-Non Tom, ne vas pas lui faire encore plus de mal.
Trop tard, Thomas était chez sa mère, elle le regardait en pleurant.
-Mio filio ! Tu veux donc me tuer ?
-Maman, tu peux pas comprendre ? J'ai besoin de savoir ?
Luna sécha ses larmes.
-Thomas… Ton père est mort parce que la Mafia Rocket a desserré ses freins. Voilà, maintenant je ne te dirai plus rien.
-D'accord…
-Ne t'intègre pas à ce groupe s'il te plaît, je ne veux pas te perdre comme Marc.
Tom sourit :
-T'inquiètes pas maman, pour toi et Marie je ne risquerai pas ma peau.
Il leva les yeux au ciel :
-Et puis j'ai très peau envie de clamser aussi.
Il tira la langue comiquement.
-Maman, je voudrais juste savoir quelque chose, est-ce que Papa faisait encore partie des Anti-Rocket lorsqu'il a été … tué ?
Luna le regarda, puis réfléchit. Soudain elle trembla et recula :
-Maman ? Qu'est-ce qu'il y a ?
-N..Non… il, il avait décidé de quitter l'organisation pour moi…
-Quoi ? Ils l'ont tué alors qu'il n'était plus un ennemi ?
-S'il te plaît Tom… N'insiste pas…
-D'accord ma ptite maman.
Il l'embrassa très fort sur la joue.
Je ne sais pas ce que je peux faire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Mais maintenant je suis sûr que je dois faire quelque chose. Et puis j'ai diablement envie d'aller voir ce qu'il s'est passé.
Peut-être que si je ruse, je pourrais aller voir sur place, dans les égouts où ont eu lieu les combats. Et là, je comprendrai comment les Rockets ont réussi à gagner contre les meilleurs hommes de Félix…
-NON TOM, NON !
-Mais Marie, il faut que je…
-Tu n'iras pas dans ces égouts !
-Mais ma puce, tu sais bien que…
-Tom ! Ca ne te servira à rien ! A rien du tout, tu vas aller aux Champs-Élysées, les policiers vont t'empêcher de rentrer et tu rentreras la tête dans les fesses.
-Oui, mais si je ruse je…
-Tu rentreras et tu vas voir quoi ? Des bouts de cadavres ? Des bouts de pierres qui ont giclé partout ?
-Non je veux découvrir pourquoi ils ont battu et…
-THOMAS ! N'INSISTE PAS !
-J'ai envie d'insister Marie, steuplé steuplé steuplé ! Faut qu'on y aille ! ! ! !
-Alors là, tu peux rêver, non seulement tu n'iras pas, mais alors si tu crois m'y emmener, tu te délires complètement mon pauvre.