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World of Tem : Tome 5 : Je ne t'ai jamais oubliée de CaliKen



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Informations

» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 26/08/2009 à 15:00
» Dernière mise à jour le 26/08/2009 à 15:00

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Une nuit sans rêve
-Violette ! Cria Philippe, le père de Laetitia.
-Enfin chéri, tu n'as pas à crier ainsi pour m'appeler. Qui y a-t-il ?
-Où est Laetitia ?
-Tu pourrais me demander comment s'est passée ma journée …Et m'embrasser, répliqua-t-elle en boudant à demi.
-Je ne te le redemanderai pas !
-Et moi je n'ai pas à surveiller ta fille 24h sur 24.
-Elle est dans sa chambre Monsieur, fit Rose d'une toute petite voix. Il y a à peine dix minutes qu'elle est rentrée. Pinko est sorti à sa rencontre. Mais elle n'a pas l'air d'aller bien, elle sanglotait.
-Comment ?
-Je l'ai entendu de la cuisine, mais Madame m'a interdit de lui parler, sans quoi je serais monter voir ce qui se passait, ajouta-t-elle.
-Violette à quoi ?
-Non, j'ai juste dit à Rose de ne pas la considérer comme son égale ! Répondit Violette en fusillant Rose du regard.
-Violette, depuis sa plus tendre enfance, Rose a toujours été là pour Laetitia, et il est normal qu'elle la considère comme son égale. De plus, Delphine laissait également Rose la considérer comme son égale, je ne vois pas ce qu'il y a de mal.
-Mais c'est ta domestique.
-Non, c'est plus une amie qui m'aide à gérer la maison. Elle tient davantage un rôle de gouvernante, et est payée en tant que tel.
-Je…
-Non tais-toi.
Il se tourna vers la petite femme.
-Rose, elle n'a pas bougé de sa chambre ? Elle n'a appelé personne ?
-Non Monsieur ! Je n'ai pas entendu un bruit depuis qu'elle est montée !
-Merci. Violette, je vais parler à Laetitia, mais je voudrais te voir en privé ensuite, alors je te prierai de ne pas sortir.

Sans lui laisser le temps de répondre, il grimpa deux à deux les marches et se dirigea vers la chambre de sa fille. Il frappa rapidement. Personne ne répondit. Il ouvrit doucement la porte en murmurant :
-Ma puce, c'est papa, je peux entrer une minute ?

Le silence lui répondit. Il ouvrit grand la porte, et la trouva sur son balcon. Il s'approcha doucement de peur de l'effrayer.
-Laetitia ?
-Papa ? Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle sans se retourner, il n'est pas encore l'heure de manger …
-Je sais. Ma chérie, je… Laetitia, mais tu es gelée. Rentre.
-Non laisse moi, la lune est si belle !
-Tu pourra l'admirer depuis ton lit, rentre s'il te plait.

Elle se laissa reconduire au chaud, et frissonnante, elle s'assit sur son lit. Son père la regarda un moment. Elle fixait le sol, et tenait fermement un cadre dans ses bras. Il s'assit à côté d'elle et lui demanda :
-C'est de lui que tu me parlais à Nice, c'est lui qui t'a brisé le cœur ?
-Non, c'est moi qui ai brisé le sien !
-Alors pourquoi pleurer ?

Elle leva vers son père des yeux mouillés :
-Parce que… Papa… Je l'aime encore…

Elle se jeta dans ses bras, laissant retomber la photo sur ses genoux. Son père regarda l'image, et cru un instant reconnaître ce garçon. Il l'avait déjà vu, il en mettrait sa main au feu. Laetitia pleurait doucement. Les larmes qui coulaient venaient s'étaler sur le pantalon de son père. Il lui caressait doucement les cheveux. Quand elle fut un peu plus calme, il lui demanda :
-Tu ne crois pas que maintenant, il est temps de tout me raconter, sans rien me cacher ? Je sais que je ne suis pas aussi présent que je devrais l'être. Néanmoins, je souhaiterais aussi pouvoir consoler tes chagrins comme ta mère et Rose ont toujours su le faire. Tu dois me laisser une chance d'apprendre à être un bon père.
-Tu l'es. Il n'y a qu'une chose que je regrette.
-Laquelle ?

Laetitia hésita un instant. Puis elle se dit qu'après tout qui ne tente rien n'a rien et elle dit :
-Je voudrais que tu me parles de maman.
-C'est tout ? Ma chérie, je pensais que cela te blesserait d'en parler.
-Non, en fait je voudrais plus en savoir sur elle. Sur son passé. Avant que je naisse. Je n'ai jamais osé te le demander avant parce que je pensais aussi te faire du mal.
-Bien, alors tu pourra savoir ce que tu désires sur ta maman, mais d'abord, parle-moi de ce garçon.
-D'accord. En fait, il y a environ 5 ans de ça, tu étais parti depuis peu pour t'occuper de cette entreprise à Nice, j'allais dans le parc près de chez nous assez souvent les samedis. Mais un dimanche d'automne où il faisait très doux, je m'y suis baladée un moment. Tu sais que j'ai toujours un livre sur moi, et j'ai trouvé un banc près de l'étang, je m'y suis arrêtée et juste une minute plus tard, j'ai vu qu'il y avait quelqu'un à côté qui bougeait, je n'y ait pas prêté attention. Pourtant…


Les yeux humides, Max distinguait mal la route, mais il ne s'arrêta pas. Il n'arrivait pas à chasser l'image de Laetitia qui se protégeait de lui. Comment avait-il pu en arriver là ? Pourtant tout semblait s'arranger. Il croyait que leur relation redémarrait. Il avait été bête d'y croire, comment en partant sur des bases si précaires, auraient-ils pu tout reconstruire ? Il aurait fallu dès le début qu'ils mettent à plat tout ce qui c'était passé.
-Pourquoi ?

Cette question ne quittait plus son esprit, pourquoi n'avaient-ils pas plus parler ? Pourquoi était-il un jaloux maladif ? Pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de sa mère ? Pourquoi s'était-il senti obligé de faire des reproches à cette femme, pour insulter encore plus Laetitia ?

-Tout est fini à présent ! Plus de toi, plus de nous, rien que moi… Seul… Pour toujours…

Un coup de klaxon le sortit brutalement de sa torpeur. Il évita la voiture d'en face de justesse. Il conduisit plus prudemment jusqu'à chez lui. Il ouvrit son garage et rentra sa voiture. Sa main saignait toujours.
Il se dirigeait vers l'entrée de son immeuble quand il vit s'étendre devant lui une ombre qui n'était pas la sienne. Il se retourna vivement et fis face à non pas un mais quatre jeunes, qui n'étaient visiblement pas de Monche-Ville.

-T'a pas une clope ? Demanda le plus petit.
-Non, répondit Maxime sèchement.
-Vas-y, file-nous une clope bâtard.
-Non, et encore moins pour des gars comme vous.
-T'as un problème ? Demanda le premier.
-Ouais, plusieurs même, un grave et un autre moins important, le fait d'avoir 4 chieurs qui me prennent la tête alors que je veux rentrer chez moi.
-Comment tu causes, tu veux finir à l'hosto ? Demanda le plus grand.
-Non mais vous, c'est là où vous allez finir si vous me lâcher pas la grappe.
-Putain je vais te défoncer !

Le plus grand se rua sur Max qui lui envoya un crochet droit dans la mâchoire. Il demanda d'un ton à la fois glacial et pourtant très calme :

-Vous voulez vraiment vous battre. Vous savez je suis dans un tel état que je ne vais pas vous faire de cadeau.
-Vas-y ta gueule !

Ils se jetèrent à trois sur lui, le quatrième ayant pris un peu de recul. Il balança au premier un poing dans le ventre, puis s'esquivant sur la gauche, frappa d'un kick foudroyant le second, tandis qu'une tête fit basculer le troisième en arrière. Tous les quatre titubèrent, mais chacun à son tour se relança sur Max. Celui-ci sentant l'énervement le gagner, et sachant qu'à ce moment il ne se contrôlait plus, les expédia rapidement au sol à renfort de crochets droit et de directs. Il essayait de protéger sa main gauche. Ses adversaires furent rapidement neutralisés.

-C'est bon, vous avez eu votre compte ?
-…
-Je vous préviens, je me suis retenu, et en plus j'avais une main en moins, alors comme j'ai retenu vos sales têtes, j'espère que vous ne viendrez plus traîner ici. Monche-Ville est un endroit paisible, pas un truc pour vous c'est clair ?
-Non, non, c'est bon monsieur.
-…

Il rentra chez lui, éreinté. Pyroli qui montait la garde dans l'appartement se frotta aux pieds de son dresseur, en quête de quelques caresses.

-Attends deux minutes d'accord, je vais d'abord allez nettoyer cette cochonnerie.

Il se dirigea vers la salle de bain, chercha de quoi désinfecté sa main et se mit au travail. Des éclats de la canette étaient pris dans la coupure. Il lui fallu une bonne demi-heure de patience avant de pouvoir tout nettoyer. Il désinfecta une dernière fois, puis mit une compresse et un bandage pour protéger sa plaie.

-Pyyy !
-Et oui mon vieux, quand on s'énerve, mieux vaut pas avoir de canette dans les mains.
-Pyroli.
-Allez viens, Je crois que cette soirée restera dans les annales de la bêtise de Maxime Grey.
-Pyy ?
-T'inquiète pas, je vous ai vous tous, ça va aller !

Mais en disant ça, une larme coula sur sa joue. Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas pleuré. Mais ce soir, c'est tout ce qu'il pouvait faire. Il parla de sa mésaventure à Pyroli en essayant de masquer le fait que sa voix tremblait. Un Pokémon même si l'on ne comprend pas ce qu'il dit, comprend parfaitement le langage humain. L'inverse est également possible, à partir du moment où l'on est assez sensible pour comprendre ce que veux dire le Pokémon. C'est ainsi que Pyroli tenta de réconforter Max du mieux qu'il pouvait. Il avait compris que ce soir, c'était à lui de faire des câlins, et non pas d'en demander. Ils s'endormirent d'ailleurs ensemble tout les deux. Mais l'esprit de Max eut beaucoup de mal à se reposer. Son gros problème c'était l'apparition de ce monstre qui était en lui et qu'il croyait avoir fait disparaître il y a 5 ans. C'était comme si quand il était en colère, il n'était plus lui même, d'ailleurs sa mémoire ne lui appartenait plus non plus. Il ne se souvenait pas de ce qu'il avait fait à Laetitia.


De son côté, Laetitia finissait de raconter à son père ce qui c'était passé.
-Voilà tu sais tout. C'est pour cela que j'ai préféré le quitter. Même si je sais que plus jamais je n'aimerai un autre homme.
-Mais ma puce, ce garçon peut avoir fait une mauvaise interprétation de quelque chose. Tu sais rien n'est jamais facile dans un couple. D'après ce que tu m'en as dit, ce garçon semble manquer de confiance en lui. Imagine qu'il a uniquement confiance en toi. Une fois tu pars, et quand tu te remets avec lui tu le quittes à nouveau un peu plus tard !
-Mais papa, après ce qu'il a fait !
-Je sais Laetitia. Mais ce garçon semble avoir eu beaucoup de difficultés dans la vie. Je sais que perdre ta mère et ton meilleur ami ont été des épreuves, mais dans un couple Laetitia, on doit savoir affronter à deux les problèmes de la vie.
-Mais papa !
-Je sais que c'est difficile après la soirée que tu as passée. Mais Laetitia, tout ce que tu as fait c'est fuir. Tu m'as dit que tu n'aimerais plus personnes d'autre ! Veux-tu vraiment vivre avec le sentiment d'avoir échoué ? Ce que tu as fait je l'ai fait. J'avais peur de faire des erreurs en t'élevant c'est pour ça que je m'en suis remis à Rose. Mais j'aurais dû rester, t'aider à affronter la mort de ta mère. Non Laetitia ne pleure pas, tu sais au fond de toi que j'ai raison. Essaye d'y réfléchir. Ne penses-tu pas que c'est ton rôle de l'aider ? Même si ça prend du temps. Ta mère a aussi dû me reconstruire.
-C'est vrai ?
-Bien sûr, j'avais une peur bleue des discours à l'entreprise, alors c'est ta mère qui me faisait répéter encore et encore. Elle a tout fait pour me mettre en confiance, et n'a jamais baissé les bras. Tu es comme elle je le sais. Maintenant si ce garçon, ce Maxime, tu pense qu'il ne vaut pas ton amour…
-Si ! Il le vaut, plus que quiconque dans ce monde il mérite mon amour ! Mais est-ce que je mérite le sien ?
-Laetitia, tu es une fille merveilleuse. Tu as fait des erreurs, lui aussi, mais c'est en en parlant que vous pourrez avancer. Je suis sûr que tu trouveras les réponses à tes questions durant ton sommeil. Il faut juste assez de courage à chacun pour avouer à l'autre qu'on a eu tort mais qu'on veut avancer.
-Je peux le faire !
-C'est très bien ! Mais, il n'a personne à qui se confier, quelqu'un qui peut l'aider quand il rentre, alors n'attend pas qu'il vienne s'excuser. Je sais que tu es une grande diplomate, tu devrais aller le voir.
-Oui, je l'appellerai dès demain. Papa, merci pour tout.
-Je t'en prie, je suis heureux d'avoir pu t'aider.
-On pourra parler de maman demain. Là je voudrais dormir un peu, tant pis pour le dîner.
-Bien, repose toi, on en parlera dès que tu voudras, même si je suis au bureau en ville, tu as l'autorisation de me déranger !
-Merci papa, je t'aime.
-Moi aussi ma chérie, moi aussi … Fais de beaux rêves. Vous aussi Pinko et Flora.
-Nido …
-Myssstherbe.

Il sortit, Laetitia s'endormit un peu rassurée, car elle tenait en main les cartes de son destin.

Papa a raison un couple doit rester soudé quoiqu'il arrive ! Il faut que je lui explique tout, depuis le début. J'espère qu'il me comprendra, et qu'on pourra être à nouveau tous les deux.