World of Tem : Tome 5 : Je ne t'ai jamais oubliée de CaliKen

Maxime raccompagna Laetitia en premier, laissant Tom et Marie dans la voiture. Ils restèrent tous deux les yeux rivés sur ce couple qui était tout neuf pour eux.
-Tu crois qu'ils vont s'embrasser ?
-Nan, Max m'a raconté un truc quand vous étiez dans les toilettes…
-Ah c'est étrange, moi Laetitia m'a raconté un truc quand vous combattiez.

Max et Léa se regardaient, un mètre seulement les séparait de la grille d'entrée. Ils ne disaient rien, tous les mots semblaient passer par leurs regards. Max prit enfin les deux mains de la jeune fille, les porta à ses lèvres et lui dit, après les avoir embrassées :
-J'ai passé des moments formidables, je suis heureux que tu sois de nouveau là.
-Je te vois demain ?
-Non je vais être sur le chantier toute la journée mais si tu as quelque chose tu me laissse un message à la maison, je téléphonerai d'une cabine pour consulter mon répondeur !
-Non c'est pas la peine, c'était juste pour savoir, comme je n'ai pas cours demain, mais t'inquiète, je vais bien trouver autre chose à faire.
Elle l'embrassa sur la joue, consciente qu'il ne fallait rien brusquer.
Elle alla vers l'entrée, et se retourna au dernier moment.
-Maxime, j'ai aussi passé une merveilleuse journée à tes côtés.

-T'as vu Marie, je te l'avais dit.
-Oui mais c'est sûrement parce qu'elle a peur qu'il n'ait toujours pas accepté ses sentiments.
-Bon alors les jeunes, je vous ramène, fit Max en claquant la porte. Mais par contre, il y en a un de vous deux qui se met devant parce que j'ai horreur qu'on me prenne pour un taxi !
-OK. Choupinette, tu vas devoir être forte, fit Tom en désignant la place vide à côté de Maxime du coin de l'œil.
-D'accord, vas devant je survivrai, répondit malicieusement Marie.
-Mééééé !
-Bratin magne tes fesses ou je t'assassine…



-Merci Max
-Pas de quoi minable !
Il partit en direction de son appartement.
-Punaise, il a fait vla le détour pour nous raccompagner. T'as vu la maison qu'elle a Laetitia ? Ses parents doivent avoir de gros, gros salaires !
-Son père !
-Elle ne travaille pas sa mère ?
-Elle est morte quand Laetitia était encore très jeune.
-Mince ! Elle vit seule avec son père depuis tout ce temps ?
-Son père a rencontré une autre femme, il vit avec elle mais Laetitia ne l'aime pas beaucoup. Elle a rejoint son père à Nice il y a environ quatre ans.
-Après le fameux match de qualif de Max, où il a été éliminé.
-Et après le décès de Pinky, leur Nidoran femelle.
-Tu as beaucoup parlé à Laetitia !
-Et toi à Max.
-Laetitia a très peur qu'il n'arrive plus à avouer ses sentiments.
-Maxime, lui, pense qu'il faut encore du temps, le temps de rouvrir les plaies et d'en sortir ce qui l'empêche de cicatriser. Enfin c'est ce que j'en ai déduis.
-En bref ça serait bien qu'ils en parlent.
Tom regarda le ciel, il paressait réfléchir.
-J'aimerais bien revoir cette Laetitia en tout cas. Elle est mignonne.
-Oui, Maxime n'est pas mal non plus.
-Bon, c'est bon j'arrête, ricana Tom. Mais plus sérieusement, il faudra les réinviter.
-Je pense qu'on les reverra, en tout cas Laetitia.
-Pourquoi donc ?
-Parce qu'elle m'a promis de venir quand elle aurait besoin de moi. Et que je sens qu'on va avoir de ses nouvelles.


Léa regardait la serviette de papier sur laquelle Marie avait inscrit leur adresse. Elle la posa sur sa commode.

Max, bientôt tout va redevenir comme avant. Tout nous rapproche de plus en plus, rien n'arrive à nous séparer. Je sais qu'on est proche de la délivrance, après ça, je prendrai soin de toi pour toujours.

En posant le papier, elle vit le numéro de Vincent. Elle partit avec au rez-de-chaussée et prit le téléphone.

J'ai totalement oublié de le rappeler, on a tant à se dire pourtant.

-Vincent Morenzo, j'écoute !
-Oui bonjour monsieur, c'est l'agence matrimoniale.
-J'écoute Mlle Dumiax !
-Ecoutez, pour cette jeune fille avec qui vous avez sollicité un rendez-vous, Laetitia, et bien je crois, je suis même sûre de pouvoir faire quelque chose pour vous.
-Ah oui et quoi donc ?
-Tout d'abord je vais vous la passer au téléphone. Ca va toi ?
-Tu n'as vraiment pas changé pomponnette !
-Arrête avec ce nom débile !
-Pomponnette, pomponnette, pomponnette, sans rire ça va ?
-Oui et non mais et toi ?
-Bien, si tu savais j'ai tant de truc à te raconter.
-Et moi donc.
-Mais tout d'abord une grande nouvelle. Depuis aujourd'hui je suis officiellement le chef pâtissier du Millenium Dream.
-Waou félicitations, attends deux secondes papa est rentré.

Laetitia accorda un grand sourire à son père.

-Coucou papa ! J'arrive, je parle juste avec Vincent.
-Bien, dis-lui bonjour de ma part.

Elle reprit sa conversation téléphonique.

-Oui, Vincent, t'as le bonjour de papa. Alors ça y est ? Ton rêve est devenu réalité ?
-Un peu. J'étais là pour essai et on m'a pris. Mais encore une meilleure nouvelle, j'ai ramené ma moitié américaine de Paris. Enfin, c'est une moitié qui est française aussi !
-Génial. Je voudrais en dire autant !
-Problème de cœur ma jolie ?
-Un peu. Mais je suis si contente pour toi, écoute, je dois aller au ciné avec mon père, il est sorti du travail exprès pour ça. Mais pourquoi on ne se verrait pas demain ?
-Oui c'est cool, mais ce ne sera que moi. Gérald travaille. Il a ouvert un club de karaté.
-Je crois qu'on l'aurait peut-être trop mis à l'écart. Tu vois où j'habite ?
-Je préférerais que tu viennes. Tu sais, je n'ai jamais aimé Violette, et elle me le rendait bien.
-Pas de problème, attends, je prends un stylo donne moi ton adresse…
Léa, le téléphone calé sur l'oreille, chercha un papier et un stylo.






Max, t'es qu'un idiot. Tu avais là la plus belle occasion de ta vie de dire à tous ce qu'elle représente pour toi, et tout ce que tu trouves à dire c'est son nom de famille !

Il se laissa mollement tomber sur son lit et prit la télécommande de sa télévision. Il l'alluma, puis l'éteignit deux minutes après, il fit subir le même sort à sa chaîne qui ne resta allumé que quelques minutes. Il se leva, ouvrit les fenêtres parce qu'il avait chaud, les referma après une bourrasque glacée. Il finit par se diriger vers son frigo, en sorti une bouteille d'eau qui finira sur la table, ouverte, et refermée juste après.

Punaise mais qu'est ce que j'ai.

Il prit une des photos de Laetitia, la regarda longuement cette fois.

Pourquoi est-ce que je t'impose tout ça ?

Il se souvint de ce qu'elle avant dit avant d'entrer au Gyriados.

" Depuis la première fois où je l'ai vu, il n'a pas quitté mon cœur une seconde, malgré tout ce qui s'est passé, je n'ai jamais et ne cesserai jamais de l'aimer. Je peux tout lui pardonner si lui le fait ! "


C'est cette phrase qui me trotte dans l'esprit. Pourtant la réponse à la question que je me pose est si simple : bien sûr, je peux lui pardonner. Après tout elle a dû souffrir aussi. Pourquoi continuer à se blesser ? Je t'aime Laetitia, je n'ai pas pu faire taire ses sentiments pendant tout ce temps où tu es partie. Il faut que ça s'arrête, à la première occasion, je viendrai, et je te dirai tout ça. Plus que tout au monde, je veux te revoir sourire, vraiment sourire, sourire à faire étinceler tes yeux. Ma puce si tu savais la douleur que j'ai éprouvé quand j'ai dû te lâcher tout à l'heure, j'aurais voulu arrêter le temps pour nous deux et pouvoir à nouveau t'embrasser. Tout ton être me hante, j'ai tellement envie de te serrer à nouveau contre moi. Il faut que je fasse quelque chose, demain je viendrai et on enterrera le passé une fois pour toute.



Les deux couples s'endormirent très tard, Marie s'assoupit devant le film qu'elle regardait pendant que Thomas révisait. Il l'allongea sur le divan et la couvrit du duvet qu'ils avaient sur leur lit. Lui s'endormit dans ses livres.
Laetitia rentra tard car après le ciné, son père et elle se rendirent au bureau du premier où sa fille l'aida avec des papiers nécessitant des connaissances en droit. Ils travaillèrent toute la nuit sur un projet qui leur tenait à cœur et elle n'eût même pas le courage de se déshabiller pour aller se coucher et s'endormit au-dessus des couvertures, en tenant dans le creux de sa main la gourmette de Max qui tombait toujours un peu.
Max, lui, s'endormit tard parce qu'il n'arrivait pas à trouver le sommeil, sa résolution de tout arranger l'empêchait de rester serein. Sentant la fin s'approcher, il avait de plus en plus peur de décevoir Laetitia, gardait-il pour elle le même amour ? Etait-ce juste de la tendresse qu'il lui restait ? Et tout en se posant ces questions dont il savait pertinemment qu'elles étaient non fondées, il se torturait. Il s'endormit finalement après avoir écouter en entier le dernier album de Red-Hot.

Leur sommeil fut reposant, court mais apaisant, mais peut-être pas assez pour la journée qui allait suivre.