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World of Tem : Tome 5 : Je ne t'ai jamais oubliée de CaliKen



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Informations

» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 26/08/2009 à 14:55
» Dernière mise à jour le 26/08/2009 à 14:55

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Invitation inattendue
Laetitia franchit la porte de chez elle en chantonnant. Elle se dirigea dans la salle de bain, sortit Mystherbe de sa Pokéball, changea le pansement de sa tête. Elle piqua quelques cookies dans la cuisine et sous les réprimandes de Rose gagna rapidement les escaliers.
-Rose si tu les fais c'est pour qu'ils soient mangés non ?
-Oui mais pas n'importe quand dans la journée. Au fait, il y a un certain Vincent qui a téléphoné ! Ca te dit quelque chose, demanda-t-elle faussement intriguée.

Le visage de Laetitia s'illumina.

Vincent, ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu. La dernière fois, c'était avant que je ne rencontre Maxime. Je n'ai plus tellement pensé à lui dès lors… pourtant avant on était aussi inséparable que les deux doigts d'une main. Je ne pensais jamais le revoir depuis que ses parents ont déménagé aux Etats-Unis.

-Mince, Vincent ! Tu parles si ça me dit quelque chose ! Rose pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Pourtant tu l'as connu, tu sais bien que c'est mon meilleur ami depuis la crèche ! Mais qu'est ce qu'il voulait ?
-Il était de passage sur Paris pour son travail et a demandé à te voir. Il a laissé son numéro, qui est dans ta chambre.
-Merci Rose, tu es un amour !
-Oui… souviens-t'en quand tu voudras à nouveau me prendre des cookies sous le nez !
-Mais Rose, ils sont si bons !
-Ah, tu sais me faire changer d'avis toi, sacrée Laetitia !

Elle la gratifia d'un immense sourire et monta dans sa chambre, décidément c'était une bonne journée. Elle eut à peine le temps de se laisser choir sur son lit et de voir que Pinko faisait encore la tête que déjà Violette frappa à la porte pour lui annoncer si elle était libre pour accepter une invitation à dîner.
-Il s'excuse évidemment de t'en faire part si tard, mais ayant appris que tu étais déjà rentrée, il n'a pu s'empêcher de me demander si tu…
-Bien sûr, dis lui que je serais prête dans vingt minutes environ.
-Je ne pensais pas que tu serais si enthousiaste !

L'instant d'après, Laetitia farfouillait dans sa penderie et en ressortie (oui, elle s'était enfoncée dedans !) avec sa robe préférée, une rouge claire sans manches qu'elle mettait toujours avec l'étole en organza qu'elle tenait de sa mère. Il fallait qu'elle soit belle ce soir, le plus possible. Elle se prépara rapidement, et descendit dès qu'elle entendit une voiture s'arrêter devant chez elle.
Elle allait passer une merveilleuse soirée. Quel plaisir de revoir son meilleur ami ! Celui qu'elle n'avait pas vu depuis tellement longtemps. Avait-il changé ? Etait-il toujours aussi drôle et gentil ?
Après avoir rapidement embrassé ses Pokémons, elle sortit. Elle se retenait de ne pas courir, se souvenant des paroles de sa mère à ce sujet :

" Laetitia chérie, ça ne se fait pas de courir ainsi habillé. Tu dois savoir faire patienter ton cavalier, il ne faut pas qu'il croie que tout lui est acquit, sinon, il ne se donnera plus aucun mal pour te faire plaisir. Et surtout, tu risques de trébucher et te faire mal.
-Maman, c'est comme ça que tu as fait avec papa, tu le faisais patienter ?
-Non c'est plutôt lui qui le faisait, ton père était si timide que pour toutes les fêtes de l'école c'est moi qui devais l'inviter. Tous ses amis me disaient qu'il voulait m'inviter mais qu'il avait trop peur. D'ailleurs, je crois que si je n'avais pas fini sa demande en mariage, il en serait encore à " Delphine, Delphine, Delphine " voilà c'est tout ce qu'il a pu dire ce soir là.
-Ah bon ?
-Oui ! Essaye juste de ne pas tomber dans les bras d'un garçon tant que tu n'es pas sûre que c'est le bon. "

-Mon Dieu, quelle ravissante apparition, vous ne trouvez pas Violette ?

La voix nasillarde de Paul De Ralotre la sorti de sa rêverie.
Mais qu'est qu'il fait là ? Oh non ne c'est pas vrai ! Quand Violette m'a dit qu'un ami m'avait invitée à dîner, j'étais si persuadée que ce serait Vincent que je n'ai même pas pensé que ce serait peut-être quelqu'un d'autre !

-Bonsoir Paul.

Attends peut-être vient-il ici pour papa !

-Vous êtes venu pour me dire bonsoir ?
-Quel humour ! Je suis passé vous enlever pour la soirée. Je me suis dépêché, vous ne m'avez laissé que vingt minutes, j'ai bien cru arriver en retard heureusement que j'ai une voiture très rapide, et qu'il n'y a jamais de policiers dans le coin ! Ils vont plus dans les cités, là où il y a vraiment des gens à problèmes
Léa sentait l'énervement monter en elle, comment osait-il ? Si seulement je pouvais te mettre mon poing dans la figure comme j'ai fait à l'autre…
-J'ose espérer que vous ne ferez pas la même chose avec ma fille dans la voiture, déclara froidement une voix grave, sinon, je peux vous assurer que Laetitia ne bougera pas d'ici.
-Philippe, voyons n'embêtez pas ces petits amoureux, Paul plaisantait !
-Violette, il me semble que Laetitia est encore ma fille et que je peux décider si elle sort ou pas et avec qui !

Laetitia regardait son père le regard brillant d'espoir.

Punis-moi papa, s'il te plaît empêche-moi de sortir. Petits amoureux, non mais et puis quoi encore !

Violette entraîna son compagnon à la cuisine, laissant les deux jeunes adultes seuls.
-J'espère que notre soirée ne sera pas compromise, déclara Paul, visiblement ennuyé de l'apparition soudaine du père de Laetitia
-C'est vrai que ce serait vraiment dommage ! Répondit-elle ironiquement.
-Voilà, j'ai tout arrangé vous pouvez filer, fit Violette qui sortait de la cuisine.
-Violette, papa est d'accord ?
-Pas trop mais il vient d'avoir un coup de fil important, alors il en a pour un moment. Dépêchez-vous avant qu'il revienne.
-Merci Violette. Viens Laetitia, je vous la ramènerai sûrement après minuit, dit Paul triomphant.
-Prenez tout le temps que vous voudrez, elle a les clefs, elle peut rentrer à l'heure qu'elle veut !

Paul la prit par la taille et l'entraîna dehors. Il lui ouvrit la portière et elle s'installa à regret dans la voiture, elle se hâta d'enlever la gourmette qu'elle portait et la rangea rapidement dans son sac. Seigneur, elle qui pensa avoir une soirée agréable avec Vincent… Elle aurait besoin de tout son courage pour ne pas finir en morceaux, elle et son cerveau.

Quoique c'étaient peut-être des préjugés, enfin espérons…

Ses espoirs furent de très courte durée, elle eut le droit durant le trajet pourtant court à un long monologue grâce auquel elle su tout de sa vie, de sa naissance jusqu'à maintenant. Son débit était aussi rapide que l'eau s'écoulant d'une écluse quand on en ouvre les portes. Ils arrivèrent tant bien que mal au Millenium-Dream.

Il lui dit en lui ouvrant la porte :
-J'aurais voulu t'emmener dans un meilleur restaurant mais, je n'ai pu avoir de réservation que pour celui ci. Mais l'essentiel est que j'en ai trouvé un digne de toi.

Cause toujours, tu sais très bien que ce restaurant est le plus huppé de toute la région.

Bien qu'elle essayait de ne pas le faire, elle n'arrêtait pas de comparer Paul à Maxime. Celui-ci aurait dit qu'aucun ne pouvait être digne d'elle mais qu'elle l'illuminerait de sa présence. Elle qui se sentait presque mieux dans le premier restaurant où ils s'étaient rendus… Maxime, Pinko et Pinky. Mais ça remontait à si loin… Elle soupira à ce souvenir encore douloureux.

-Ca ne va pas ma jolie ? Le restaurant ne te convient pas ?
-Si, si c'est très bien, je pensais juste à un truc pas très joyeux.
-Tu veux m'en parler ?
-Non… Je ne préfère pas….
-Oh, mais alors parle-moi d'un truc joyeux !
-Je ne crois pas que ma vie puisse être intéressante.

Elle profita de l'arrivée de la serveuse pour mettre un terme à cette conversation.
-Prends tout ce que tu veux, c'est moi qui t'invite.
-Très bien, mais ne te vexes pas si je ne mange pas beaucoup. J'ai pas très faim ce soir …

Ils passèrent une soirée acceptable car, bien qu'elle ne fût pas agréable, car Paul parlait énormément d'industries, elle ne s'ennuya pas autant qu'elle l'avait craint. En effet, il la laissa parler de sa passion pour les Pokémons et de celle pour ses études de droit.
Lorsque les cafés arrivèrent, elle s'était presque entièrement décontractée. Il commençait à raconter des histoires un peu folles qui lui étaient arrivées. Elle avait sourit, puis se mit à rire de bon cœur avec lui.

Finalement, se dit-elle, je l'avais mal jugé.

Mais à croire qu'il avait un don particulier pour l'agacer, il posa sa main sur celle de Laetitia, elle se braqua de suite. Cependant, même s'il l'avait remarqué, il ne bougea pas sa main de la sienne. Il la maintenait sous la pression de sa paume et lui déclara.
-Je suis vraiment content que tu sois heureuse avec moi.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il continua :
-Je vais aller payer et ensuite je vais t'emmener voir quelque chose qui va à coup sûr te plaire.

Cinq minutes plus tard, ils s'installaient dans la voiture et Laetitia était à nouveau aussi tendue qu'en arrivant.

Pourtant on était bien partit pour s'entendre… Pourquoi j'ai cette impression désagréable qu'il croit que je lui appartiens… Pourquoi je sens qu'il cache son jeu…

Ils roulèrent un bon moment puis arrivèrent à la sortie de Monche-Ville, là où se trouvaient l'ensemble de bureaux et le centre commercial de la cité. Elle ne connaissait pas cet endroit et une certaine peur l'assaillit. Il gara la voiture et se tourna vers elle.
-Il faut marcher un peu, suis-moi.

Elle le suivit malgré elle et ils arrivèrent sur une sorte de colline surplombant la ville illuminée. Les lumières de Monche-Ville brillaient comme des étoiles dans le ciel noir d'encre de l'hiver. On était déjà le 28 novembre, dans moins d'un mois, ce serait Noël… Laetitia ne savait pas où elle allait le passer… Mais surtout, elle ne savait pas avec qui… Enfin, elle connaissait la personne avec qui elle voudrait le passer, mais serait-elle d'accord ?
-C'est… c'est très beau, fit elle.
-N'est-ce pas ? Je suis content d'être le premier à te faire connaître ce lieu. Je voudrais pourtant t'apprendre d'autres choses…

Il l'enserra dans ses bras, puis d'une main lui tint le menton et se pencha pour l'embrasser. Elle tourna vivement la tête, le baiser de Ralotre se posa sur sa joue. Elle le repoussa vivement.
-Je voudrais rentrer s'il te plaît.
-Si seulement tu étais moins farouche… Tu verrais que c'est un doux plaisir d'embrasser quelqu'un. Laisse-toi faire Laetitia. Tu pourras connaître des sensations que tu ne soupçonnes même pas. Laisse-moi t'embrasser.
-Non, je ne veux pas ! Ramène-moi chez moi ! Je te préviens que je rentre à pied sinon !

Le retour fut silencieux. En arrivant, Paul se tourna vers Laetitia et lui dit :
-Je m'excuse pour la tournure qu'a pris la soirée. Mais tu es si belle. Chaque parcelle de ton corps me hante jour et nuit. Je rêve de pouvoir t'étreindre, t'embrasser… Mais je sais que je vais trop vite pour toi. Je vais te laisser t'habituer à moi, à ma passion, à tout ce que tu inspires en moi. Je vais faire un effort pour freiner mes ardeurs. Donne-moi une autre chance….

Comme elle ne répondait pas, il poursuivit :
-Tu t'es amusée ce soir au restaurant… Alors dis-moi que tu me laisses une chance.
-Très bien, j'avoue que je ne me suis pas ennuyée.
-Alors laisse moi te fixer un autre rendez-vous !
-Ecoute, fais comme tu veux !

Elle rentra chez elle et claqua presque violemment la porte, le laissant un peu bête devant sa voiture, la main sur la portière. Elle se sentait enfin en sécurité.
Quel personnage ce De Ralotre… Il est aussi gentil qu'il peut être sournois.
Elle se hâta de monter dans sa chambre pour raconter sa soirée à Pinko et Flora, le nom qu'elle avait donné à son Mystherbe. Elle les trouva sur le lit. Le petit Pokémon plante sautilla dessus en la voyant arriver. Léa ferma la porte et prit un air sévère :
-Flora, j'avais dit que tu devais te coucher tôt ! Pinko, je suis fâchée que tu m'aies désobéie ! Mais il y a plus grave encore…pourquoi est-ce que je n'ai pas le droit à un câlin ? Pourquoi j'ai l'impression que tu me fais la tête depuis qu'on est retourné à Paris, Pinko ? Tu crois que ça m'aide ? Tu crois que tu es le seul à avoir le droit d'être triste ?

Le Nidoran mâle baissa la tête et se dirigea vers sa Pokéball. Il l'ouvrit d'un petit coup de corne et se laissa aspirer à l'intérieur. Laetitia, triste, marcha vers la sphère blanche et rouge.
-Excuse-moi… Je sais que ce n'est pas facile… Mais, essaye de comprendre… Je ne peux pas rester sans rien faire. Je l'aime Max… Je l'aime…

Elle s'assit doucement dans son lit, Flora se posa sur sa jambe, inquiète. Léa examina sa blessure sur le front et fut contente de voir que la crème faisait effet : il n'y avait plus qu'une petite cicatrice à peine visible.
-C'est tellement difficile en ce moment, dit-elle à son Pokémon. Pourquoi cet abruti de De Ralotre commence à faire son gentil… Je sens que je n'aurais pas le courage de l'envoyer valser… Je suis trop gentille peut-être… Trop c…
-Mystherbe ! Le coupa le Pokémon.
-T'as raison, ça ne se dit pas.

Elle la prit dans ses mains et lui fit un tendre baiser sur les feuilles qui couronnaient sa tête. Cela chatouilla le petit Pokémon qui roula dans les mains de Laetitia en poussant de petits cris d'amusement.
-Tu sais, il y a un proverbe qui dit que la nuit porte conseil. Alors je vais vérifier cet adage.
Elle voulut se lever pour faire rentrer Flora dans sa Pokéball mais sa fatigue l'obligea à rester assise sur son lit… et peut-être aussi pour une autre raison. Rougissante, elle demanda :
-Dis, ça te dirais de dormir avec moi ?
-Mystherbe ! Fit le Pokémon très content.
-Tu pourrais convaincre ton nouveau camarade de faire pareil ?
La petite plante sauta du lit et se dirigea vers la Pokéball. Elle la toucha légèrement du bout d'une de ses minuscules tiges.
-Mys ? Mys mys therbe therb !

La Pokéball bougea légèrement, puis rien. Le Mystherbe baissa sa tête, déçu. Laetitia fit de même :
-Pinko… j'espère aussi que cette nuit te fera comprendre que ton attitude n'est pas des plus gentilles…

Puis elle sourit :
-Allez, saute dans le lit Flora !

Le Pokémon fronça les sourcils, s'arqua sur ses petites pattes et sauta de toutes ses forces. Il atterrit la tête la première. Il était coincé dans les draps et se débattait dans tous les sens, la tête posée sur le lit. Elle le prit doucement entre ses mains et le cala contre son cou.
Elle n'eut que le temps de les recouvrir de son drap avant que le sommeil ne les emporte tous les deux.