Un retour plein de surprises
Sur la route, Maxime était très décontracté. Il lui racontait quand il avait décidé de faire évoluer Pyroli, les progressions de tous les autres, mais tout en évitant de lui dire que depuis qu'elle était partie, il n'avait plus jamais cherché des Pokémons à soigner. Bien sûr, il lui arrivait encore d'en trouver mais plus jamais il ne les entraînait. Il se contentait à présent de les soigner, et de les ramener où il les avait trouvés. Plus d'attaches, il voulait l 'éviter à tout prix. Il s'était souvent demandé ce qu'était devenu Pinko, mais n'osa le demander à Léa.
Elle restait souriante, ponctuant les récits de Max de quelques remarques mais sans plus. Il décida de la dérider un peu en lui racontant des histoires " drôles " qui se racontaient au chantier et bien qu'il les trouvait pitoyables, il s'avéra qu'elles firent rire Léa, alors, il continua, aimant trop l'éclat de ses yeux pour le laisser s'estomper. Il y prit bientôt goût. Laetitia vit s'afficher discrètement un sourire ou plutôt un demi sourire sur le visage de celui qu'elle aimait.
Mais bientôt se profila la maison de Laetitia. Maxime se gara, coupa le moteur et se tourna vers Léa qui essuyait les dernières larmes qui, à force de rire, lui avaient coulées sur le visage. Il sourit pour de bon.
-Oh ma Léa tu es encore plus belle quand tes yeux brillent de bonheur.
-Quoi ?
Se rendant compte que ses paroles avaient surpassées ses pensées, il tenta de se rattraper.
-Euh… Je disais que le rire t'allait bien !
-Ah ! Mais c'est pas ça que j'ai entendu.
-…
-Mais on va dire que c'était ça si tu préfères. Merci pour le pique-nique, merci pour le bonheur que tu m'apporte à nouveau… Je t'aime Maxime !
Elle l'embrassa rapidement sur la joue, et sortit. Se retournant avant de franchir la grille d'entrée, elle jeta un coup d'œil à la voiture et sourit en voyant le visage ébahi de Max. Elle disparut derrière le mur.
C'est la première fois qu'il restait sans voix face à elle, face à un de ses ''je t'aime''. Mais, cela faisait si longtemps qu'il n'en avait pas entendu, alors c'était compréhensible. Il repartit en s'efforçant de concentrer à nouveau toute son attention sur la route.
Il conduisait depuis moins d'une minute lorsqu'il reconnu des voix appartenant à un couple tapageur à côté duquel il passa. Au moment où il s'arrêta pour voir ce qu'il se passait entre ce couple bien connu, un cri féminin, enfin presque animal, lui explosa les tympans, malgré les fenêtres de la voiture.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! ! ! Putain t'es trop con mon vieux !
La voiture derrière lui klaxonna. Max avait mis son clignotant mais il ne bougeait pas du milieu de la route. Il se rangea donc sur le côté, malgré son envie de repartir.
-C'est pas ma faute si t'es une femme violente ! Fallait pas me frapper ! Et puis t'as cas pas être si maladroite, s'exclama le garçon à la jeune fille qui sautillait en se tenant la cheville d'une main.
-Oh c'est trop fort, si t'étais pas si lâche ça ne serait pas arrivé !
A priori, se dit Max, ce minable a repris du poil de la bête. Quand on le voit, on peut difficilement penser qu'il y a quelque mois, il ne pouvait quasiment plus rien faire.
Il sortit de sa voiture. Après tout, Tom lui devait un défi. La dernière fois, juste après le retour de Marie, il l'avait écrasé et Max supportait mal la défaite. Il l'avait sous-estimé, et il tenait à sa revanche. Il s'avança vers les deux hystériques qui semblait prêts à se mordre et siffla. Tom se retourna, étonné il lança :
-Qu'est-ce tu fous là toi ?
-Ça me fais pas plus plaisir de te voir t'inquiète !
-Oui… Enfin, tu veux quelque ch…
-Maxime, coupa Marie, toujours une main sur sa cheville, tu veux être gentil ?
-Non…
-Toujours aussi aimable, mais tu sais c'est pas comme ça qu'on parle à une fille ? Emmène-moi loin de ce mec, répliqua-t-elle sans tenir compte de la réponse du jeune homme.
-Tu demandais pas ça il y a quelque temps, rétorqua Maxime.
-Oui, mais là si ! A cause de lui, je me suis flinguée la cheville, répliqua Marie
-Comment il a fait ? Je savais qu'il était doué, mais à ce point, demanda Maxime en maudissant sa curiosité qui l'avait poussé à poser cette question.
-Marie tu sais bien que c'est pas moi, pleurnicha Tom.
-Et bien, quand j'ai voulu lui donner un coup de pied bien mérité il s'est poussé et je me suis pris le poteau. Ca me lance, Je voudrais rentrer vite et puis…, Marie fit une pause.
-Et puis… continua Max.
-Et puis toi tu as une voiture, finit-elle.
Maxime réfléchit un instant puis déclara :
-Pourquoi tu ne rentres pas avec ton Dracaufeu ?
-J'ai tous mes Pokés à la maison, répondit-elle.
-Marie je peux très bien te porter jusqu'à la maison, interrompit Thomas.
Tom semblait déçu que Marie n'ait pas davantage confiance en lui et en ses capacités physiques.
-Minable je veux pas te vexer mais t'es battit comme un fil de fer, lança Max en le regardant.
Marie étouffa un rire en voyant la tête de Thomas qui répliqua immédiatement
-Si j'arrive pas à la soulever, c'est que c'est un Béluga, c'est tout.
Elle faillit s'étrangler en entendant sa réponse, et lui cria dessus :
-AAAAAAaaaah ça suffit avec ça ! ! !
Max la regarda administrer une grande baffe sur les fesses de Thomas. Il se retint de sourire parce que sinon tous les deux se seraient posé des questions. Il les coupa :
-Bon Marie, ce que tu veux c'est que je te dépose chez toi.
-Oui, répondit-elle les yeux brillants.
-J'ai pas besoin de prendre l'autre minable ?
-Non, euh…enfin…
-Marie ! S'exclama Tom
-Humm… C'est d'accord, c'est bien parce que tu es souffrante ! Tu veux de l'aide ? demanda Max.
-Oui, merci.
-Hé, la touche pas minable, coupa Tom.
Thomas ne laissa pas le temps à Maxime de s'approcher de sa fiancée. Il passa son bras autour d'elle et l'aida à marcher jusqu'à la voiture. Assise à l'arrière, elle ferma la porte en disant
-C'est bon Max on peut y aller !
-…
-Pardon, fit elle en voyant le regard de ce dernier.
On ne donnait jamais d'ordre à Maxime Grey, enfin pas Marie du moins, mais une fille sur Terre avait ce pouvoir de lui faire faire des choses insensées. A l'extérieur, Thomas regardait l'intérieur de la Clio avec un air de chien battu. Max s'installa au volant pendant que son rival gémissait :
-Mais, Marie…
-Max, est-ce que… commença t-elle.
Il se pencha et ouvrit la portière avant du côté passager.
-Monte minable, j'aime pas avoir l'air d'un taxi.
Marie sourit, elle n'aurait pas voulu qu'il le laisse ici, sur le bord de la route. Tom tenait la porte, incrédule.
-Je…fit il.
-Tu te décides, oui ou merde ?
-Ok…
Il entra, Max les regarda successivement et demanda :
-Qu'est ce que j'ai en échange ?
-Euh…Tu veux quelque chose pour ça ? Demanda Tom.
-Oui, ce pour quoi je me suis arrêté…
-Quoi ?
-Un match contre moi minable. Parce que je suis redevenu imbattable grâce à une nouvelle arme secrète toute neuve.
-Parce que tu l'étais demanda Tom en souriant
-Tu préfères marcher ?
-Bon OK ! Si tu veux te reprendre la même pâtée que l'autre jour !
-Moi je peux vous faire un gâteau si vous voulez ?
Les deux garçons se retournèrent en même temps vers la jeune fille qui avait proposé ça timidement. Ils la regardèrent, se regardèrent, puis partirent d'un grand éclat de rire.
-Choupinette, t'es vraiment à croquer.
-Le combat suffira, fit Max.
Marie fulminait. D'accord, elle n'était pas très douée, mais il y avait un gâteau qu'elle savait faire, celui que sa mère lui avait appris à faire quand elle était petite. Quels grands crétins !
-Bon alors dimanche à 11h00 au stade, déclara Max à travers la vitre ouverte.
-J'y serai, et ne crois pas que c'est parce que tu nous as ramené que je vais te laisser une chance, fit Thomas.
-C'est toi qui aura besoin de chance pour ce combat, tu risque d'avoir des surprises, et la plus grosse sera ta défaite minable !
-Ouais, ouais, c'est ce qu'on verra !
-Merci Maxime pour nous avoir raccompagnés, c'était sympa de ta part, dit Marie.
-C'était intéressé, j'voulais juste ma revanche c'est tout !
-Ouais, enfin merci quand même ! Salut, à dimanche !
-Ouèp !
Il reprit la route, et fut chez lui peu après les avoir raccompagnés.
Voilà une journée bien remplie, se dit-il. J'ai pu être avec Léa une bonne partie de la journée, et j'ai ma revanche programmée pour dimanche prochain.
-Ils vous faudra reprendre des forces pour la semaine prochaine, alors tachez de bien vous reposer, dit-il à haute voix à ses Pokémons en entrant chez lui.
Il ferma la porte et constata qu'ils avaient oubliés de passer récupérer la robe de Léa, avant de la raccompagner chez elle.
-Quel dommage ! Dit-il ironiquement.
Et souriant il la reprit et ressortit pour la lui ramener. C'était l'excuse idéale pour la revoir. Il sifflota jusqu'à chez elle mais soudain, son sifflement s'arrêta : elle sortait, devant ses yeux ébahis, aux bras d'un garçon, qu'il trouva bien laid – et ce n'était pas que la jalousie qui parlait. Elle était encore plus radieuse dans sa robe de soirée, et il se dit qu'elle aurait intérêt à tout lui dire sans qu'il ait besoin de le lui demander.
Il rentra chez lui frustré, laissa même la robe dans la voiture, et passa une très mauvaise nuit à envisager toutes les solutions possibles. Toutes, sauf la bonne.