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World of Tem : Tome 5 : Je ne t'ai jamais oubliée de CaliKen



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Informations

» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 26/08/2009 à 14:52
» Dernière mise à jour le 26/08/2009 à 14:52

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Une bien belle journée
Maxime s'éveilla de bonne humeur ce qui, entre nous, était extrêmement rare. Il avait décidé de s'accorder un jour de repos pour lui et ses Pokémons. Après tout pourquoi rester enfermé surtout quand la météo était clémente depuis quelques jours ? Mais soleil ou pas, il avait promis cette sortie à ses Pokémons et il refusait de les décevoir.
Cela faisait deux semaines que Laetitia était revenue, mais ils ne s'étaient que très peu vus. De plus lorsqu'ils se voyaient, ils n'abordaient pas le sujet du passé qui les avaient séparé. Les horaires des cours de Laetitia étaient contraignants, et en totale contradiction avec les heures de travail de Maxime.
Hier il n'avait pu voir Léa qu'un court instant avant d'aller travailler. C'était lorsqu'elle avait ouvert la porte pour y découvrir les roses porteuses de l'invitation au pique-nique d'aujourd'hui. Elle avait sourit en posant ses yeux au sol, cherché du regard le visiteur, mais elle comprit vite que le bouquet avait été déposé bien avant qu'on ait frappé à la porte.
Il faut dire que Pyroli était très rapide, et surtout farceur, il s'était fait une joie d'exécuter la tâche que Max lui avait confié. Le garçon se contenta de cette courte vision pour égayer son après-midi de travail. En rentrant du chantier le soir, il s'aperçut qu'il avait reçu un message de Laetitia sur son répondeur :

" Merci pour les fleurs, et au fait je suppose que tu as utilisé un Pokémon pour ça. Sache que ce n'est pas du jeu et que je me ferai le plaisir de t'infliger une sévère correction. Et n'imagine pas des cochonneries s'il te plaît. Tu auras donc l'obligation de me supporter une bonne partie de la journée de dimanche. En prime, je vais me mettre au fourneau et te ramener un gâteau que je te forcerai à manger même s'il est écœurant. Bon à dimanche 10 heures… "


Il passa une grande partie de la soirée à réécouter ce message, pour entendre la douce voix de Léa, jusqu'à ce qu'il l'efface par mégarde. Après s'être maudit, il fit sa liste de courses pour dimanche. Il détestait faire les courses mais là il avait deux bonnes raisons de ne rien oublier : ses Pokémons et sa Laetitia.
Il prit exceptionnellement le plat favori de chacun de ses petits protégés. Ils y avaient bien le droit, tant pis si après il se contenterait de manger des pâtes pendant des mois. Ils avaient dû supporter ses sautes d'humeur depuis le départ de Léa, et même s'il ne leur disait jamais, il les aimait énormément, plus qu'il ne s'aimait lui-même.

Les Pokémons de Maxime avaient eu l'air heureux de la promesse d'une journée qu'ils pourraient passer à se détendre avec leur dresseur.
La veille de ce fameux dimanche, Max avait voulu affronter un ou deux dresseurs pour entraîner un peu ses Pokémons. Ceux-ci n'avaient que peu l'occasion de montrer ce qu'ils valaient, et firent un carnage face à leurs adversaires. Ils contraignirent leur dresseur à rester sur le stade plus longtemps que prévu. Ils se démenèrent comme des diables afin de n'encaisser aucune attaque qui pourrait les empêcher de profiter à fond du pique-nique du lendemain.
Max qui n'avait pas le temps de les entraîner en profita un maximum pour tenter de nouvelles attaques auxquelles il réfléchissait depuis un moment. L'entrain de ses Pokémons le réjouit et cet entraînement lui fit un bien fou. Mais après deux heures de combats, ils avaient réussi à décourager tous les dresseurs présents qui ne voulurent plus se battre avec lui. Après avoir félicité ses Pokémons, il rentra et tous se couchèrent tôt pour être en forme le lendemain.

-Vous êtes vraiment terribles quand vous le décidez, murmura-t-il en repensant à cette après-midi de folie au stade. Dommage que l'autre minable n'était pas là, je n'en aurais fait qu'une bouchée. D'ailleurs, il me doit une revanche…

Il s'endormit et passa une nuit calme.

Il se leva de son lit et ouvrit les volets. Une forte lumière l'éblouit et envahit la chambre. Cette journée s'annonçait vraiment exceptionnelle.

Enfin… toutes les journées que j'ai passé avec Léa étaient exceptionnelles… comme elle …

Il se leva, et se prépara rapidement. Il avait tout cuisiné hier soir et n'avait plus qu'à mettre le nécessaire dans la voiture. Il se prépara donc rapidement, sortit la voiture de son garage et la mit à proximité de l'entrée. Puis, après deux allers-retours avec Pyroli, tout fut chargé. Il était remonté depuis moins de deux minutes lorsque la sonnette retentit dans l'appartement.
Il se dirigea vers la porte d'entrée et comme à son habitude l'ouvrit soudainement en disant à l'arrivante :
-Pile à l'heure !
-Oui j'essaie, et puis, je n'aurais pas voulu faire attendre mon admirateur secret !
-Ah, alors adresse-toi à Pyroli, après tout, c'est lui qui a déposé les fleurs.
-Pyro…fit le Pokémon en arrivant.
-Bien. Alors au revoir Monsieur Grey, j'ai rendez-vous avec ce galant Pokémon très doué pour l'écriture.

Elle se tourna, amusée, mais à sa grande surprise il était à nouveau devant elle, dos à l'escalier. Il lui dit simplement :
-Je ne crois pas que tu arriveras à te dépêtrer de moi aujourd'hui. En plus, je sais pas ce que tu as fait comme gâteau, mais en tout cas, ça sent vachement bon.
-Bien, alors où allons-nous ?
-Près du ruisseau, j'connais un petit coin sympa là-bas.
-Tu veux que je téléphone à mon père pour lui demander qu'il nous emmène ?
-Oui si tu as peur que je t'y conduise…
-Mais comment ?
-En voiture bien sûr, tu croyais que j'avais un vélo ?
-…
-Tu sais en quatre ans, j'ai eu le temps d'économiser pour mon permis et pour la petite Clio noire qui est en bas à l'entrée.
-C'est la tienne ? Demanda-t-elle de plus en plus surprise.
-Hum hum…
-Waouh mais c'est génial ! Félicitations !

Elle s'était avancée pour le prendre dans ses bras mais se trouva embarrassée par les paquets qu'elle tenait, et aussi parce que…
-Je vais peut-être laisser ça ici, je suis passée chercher ma robe au pressing avant de venir, je ne voulais pas que Rose se rende compte qu'elle manque à mon armoire.
-Bien sûr, au fait elle n'a rien ?
-Rien non, heureusement, j'y tenais. Je t'ai ramené ton pull aussi.
-C'est cool. Mais ça ne pressait pas, enfin je te pose tout dans ma chambre tu n'auras qu'à le reprendre tout à l'heure.
-OK. On y va ?
-Je n'attendais que vous Mademoiselle Dumiax

Ils arrivèrent vers 12h15 devant le ruisseau. Là, Max laissa sortir ses Pokémons, tous ravis de prendre l'air. Laetitia laissa elle aussi sortir Mystherbe sous la condition qu'il ne se fatigue pas trop. Maxime et Léa se mirent ensuite au travail, installèrent nappe et coussins puis disposèrent la nourriture dans les assiettes de chacun. Quand tout fut installé, le garçon siffla, tous ses Pokémons s'arrêtèrent et s'approchèrent, y compris Mystherbe qui arrivait sur le dos de Léviator. Ce dernier se pencha pour que Laetitia puisse récupérer son Pokémon.
-Merci Léviator, fit Laetitia en caressant le grand serpent.

Il n'en avait visiblement pas l'habitude et fut gêné, il se détourna rapidement. Tous, mis à part Pyroli et Mystherbe, prirent leurs assiettes et s'installèrent chacun de leurs côtés pour manger. Quand ils furent tous éloignés, Maxime éclata de rire.
-Quoi, qu'est-ce que j'ai fait, demanda Laetitia.
-Tu n'as pas vu la tête de Léviator ?
-Comment ?
-Ils ne sont pas très habitués aux marques d'affection si spontanées. Je crois que ça à dû leur manquer quand tu es partie.

Voyant la tournure de la conversation, Laetitia demanda rapidement :
-Ils ne mangent pas avec nous ?

Maxime semblait embêté d'avoir perdu l'occasion de parler de ce sujet délicat, mais répondit à sa question :
-Tout au long de l'année, ils sont coincés dans leurs Pokéballs parce que mon appartement n'est pas assez grand pour qu'ils puissent en sortir. Du coup, c'est généralement que lors des combats qu'ils sont à l'air. Et ce n'est pas à ce moment qu'ils peuvent se reposer ! Alors je vais pas les obliger à se serrer les uns aux autres, autant qu'ils profitent un maximum. Chacun choisit là où il veut rester. Je suis heureux parce qu'il le sont.
-Mais alors pourquoi Pyroli reste-t-il ici ?
-Lui c'est différent. Evoli était mon tout premier Pokémon, on a toujours été ensemble, et puis c'est le seul qui peut sortir dans mon appartement, alors il a moins besoin de se dégourdir les jambes. En plus il aime bien les espaces confinés, c'est comme un chat en fait.
-Je suppose que son dresseur doit souvent le câliner pour qu'il soit tellement affectueux.

Maxime rougit :
-N... Non, je ne caresse pas mes Pokémons, c'est un truc de…
-Un truc de nana ?
-Je ne les caresse pas…

Il s'aperçut qu'il rougissait, il se reprit alors :
-Je lui tapote un peu le crâne lorsqu'il est gentil, c'est tout.

A ce moment, le Pyroli s'approcha de Maxime, comme s'il voulait prendre son dresseur au mot. Le garçon tendit sa main par réflexe et se mit à caresser son Pokémon, sans y prendre garde. Il arrêta son geste soudainement, se rendant compte de ce qu'il venait de faire. Heureux de voir son maître embarrassé, Pyroli s'en alla rejoindre ses compagnons, prenant Mystherbe au passage et le mettant sur son dos.
Laetitia et Maxime les observèrent un moment puis leurs regards se croisèrent. Léa baissa les yeux. Max continuait cependant de la contempler. Elle n'avait mit qu'un simple pantalon de toile beige et un pull à col roulé brun, sa veste en laine écru était posée à côté d'elle vu la douceur du temps. Mais malgré la simplicité de sa tenue, elle était ravissante. Il continua de la détailler et sourit en voyant quelque chose qui brillait au niveau de son poignet. Il savait que c'était sa gourmette mais n'y fit pas allusion. En revanche, son regard se durcit dès qu'il s'aperçut qu'elle avait bandé sa main. Il lui demanda d'une voix qu'il aurait voulu moins froide :
-Tu as encore mal à ta main ?
-Non, non c'est juste que j'ai mis une crème pour me soulager un peu.
-Donc tu as mal !
-Je ne souffre pas le martyr ! C'est juste pour éviter de me cogner partout et de me faire vraiment mal.
-Si tu le dis…

Le regard de Maxime changea. Il s'était aperçu de la froideur de ses dernières phrases. Il continua avec un demi sourire.
-Enfin… Je te remercie d'être venue.
-J't'en prie, j'avais hâte de savoir si tes talents de cuisinier s'étaient encore améliorés ! Et je dois avouer que je suis encore plus surprise que j'avais imaginé l'être.
-Tu plaisantes, j'ai vraiment pas fait grand chose.

Aucun des deux n'arrivait à parler du passé lointain, ils évitaient ce sujet difficile, voulant profiter des instants magiques que tous deux partageaient. Ils n'étaient pas encore prêts à replonger dans ces moments douloureux. Quand ils eurent fini de déjeuner, Maxime y fit néanmoins une brèche qu'il pensait sans risque : il la questionna sur ses cours. Elle se lança dans un monologue passionné. Elle avait fini par faire des études de droits après l'obtention de son bac ES. Il est vrai qu'elle en rêvait déjà du temps où elle était avec Max. Ses yeux brillants semblaient prendre toute la place sur son visage lorsqu'elle racontait en faisant de grands gestes son stage, son travail acharné, et le bonheur des résultats de son DEUG, puis de sa Licence.

Elle parlait, elle parlait, et pendant ce temps, des violons accompagnaient ses phrases.

Des violons ?

Maxime n'y pouvait rien, mais déjà, à mesure qu'il la regardait, il l'entendait de moins en moins. Ses paroles disparaissaient derrière une étrange musique, une musique agréablement douce mais ô combien inaccessible. Elle était si belle, ses cheveux de jais flottant dans le vent à chacune de ses remarques. De quoi parlait-elle ? Peu importe, elle parlait de quelque chose qui lui faisait plaisir, et il la sentait heureuse… Et alors… Aussi étrange que cela pu lui paraître, il fut heureux à son tour. Le bonheur, ce fruit défendu auquel il avait goûté il y a quatre ans pendant de si longs mois… Il revenait en lui… De la même façon qu'une odeur familiale que l'on aurait depuis longtemps oubliée et qui reviendrait à soi ramenant avec elle tous ses souvenirs, ses moments de joies, de tristesses, mais surtout de bonheur.
Alors, tel un volcan prit sous les neiges, le cœur de Max se remit en marche. Il sentit à nouveau ce brûlant désir, qu'il éprouvait quand elle parlait, de l'embrasser passionnément. Il revoyait ce visage aux mille beautés qu'il n'avait jamais oublié. Non, il ne l'avait jamais oubliée, il n'avait fait que l'attendre.
Une petite bourrasque le ramena dans la conversation, l'obligeant même à secouer la tête pour sortir de ses rêves romantiques. Dès lors, son esprit reprit le contrôle de son cœur, et sa froideur reprit l'avantage sur le feu de ses passions. Comment avait-il pu se laisser aller ainsi… Lui qui s'était promis de ne plus jamais aimer, de ne plus jamais l'aimer…

-C'est aussi pour cela que je suis revenue à Paris, leur école est réputée.
-Aussi ? Il y avait une autre raison à ton retour ?
-Oui et pas la moindre, toi, tout simplement. J'ai eu un grand vide dans mon cœur depuis que je suis partie à Nice, et je ne suis jamais arrivée à le combler. Enfin, jusqu'à deux semaines dans le passé.
-Je…
-Tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu m'as sauvé l'autre nuit !
-Euh…
-Maxime ?
-Pyrooo ?

Maxime ne fut jamais si heureux de voir son Pokémon couper une de ses conversations et pour la peine, ne lui en fit pas le reproche.
-Pyroli, qu'est ce que tu…
-Pyroli

Il poussait une petite balle de la tête, Max s'en empara et tendit la main à Laetitia :
-Si tu veux bien te donner la peine, je crois qu'il est l'heure de jouer !
-Je, euh tu crois que…
-Léa, tu ne te saliras pas à moins de te rouler par terre ! Tu ne voudrais pas décevoir tout ce petit monde ? Fit il en montrant les Pokémons qui les attendaient.
-Non !
-Et bien alors viens !

Après avoir joué pendant quelques heures, Max et Léa commencèrent à tout rassembler. Ils rangèrent peu après et les Pokémons rentrèrent volontiers dans leurs Pokéballs. Puis le duo reprit le chemin vers la voiture laissée un peu plus loin, sur un plan de terre battue. Il la prit par la main, et Léa sentit son cœur s'envoler à ce simple contact.
Sa main semblait exercer la plus faible pression dont Max était capable sans pour autant la lâcher, comme s'il avait peur de la casser. C'est avec cette impression de bien être et de protection que Max lui apportait, qu'ils arrivèrent à la voiture.