Le rêve du roi des bois
Voilà un mois que j'habite la forêt. J'y ais élus domicile et me suis autoproclamé chef de la forêt. Je suis tyrannique avec les habitants peuplant l'endroit. J'ai pris la place du Florizarre que j'ai détruit. On me respect, j'en doute…on me craint c'est certain. J'ai fait preuve d'une cruauté croissante ces dernières semaines et j'en ignore la raison. Parfois un sentiment de culpabilité tente de s'infiltrer dans mon esprit mais je le repousse sans attendre. J'ai beaucoup tué. Parfois même sans raison valable juste pour un regard de coin ou un dérangement quelconque. Je ne comprends pas pourquoi je réagis si violemment et ça m'inquiète. Avant je ne tuais que pour me nourrir mais aujourd'hui… Je crois que j'y prends goût et je refuse de devenir un être sanguinaire sans scrupules et sans pitié. Peut-être mon agressivité vient t'elle du fait que je ne parvint pas à dormir et que, lorsque c'est le cas, je vais d'atroces cauchemars, remémoration de mon terrible passé. Je suis épuisé et je n'arrive pas à apaiser mon esprit de plus en plus tourmenté. Cette nuit la j'ai réussi à me trouver un abri contre la pluie torrentielle qui ne cesse d'inonder la forêt depuis une semaine ce qui affecte aussi mon moral. Je suis en haut d'un arbre, bien calé entre deux branches, et l'épais feuillage ne laisse passer que quelques gouttelettes. Je n'ai pas eut le temps de retourner dans la tanière que je me suis faîte. Près de moi s'est abrité une Nirondelle. Elle tremble, elle a peur de ce que je pourrais lui faire surtout que son type lui procure une faiblesse plus grande encore face à mes talents électrik. Mais je suis las et je n'ai que faire de sa présence. Je ferme les yeux, priant pour que je puisse trouver un sommeil régénérateur et serein. Près de moi, le volatile reste aux aguets, près à s'envoler au moindre signe d'agressivité de ma part et ce constat me fait souffrir d'avantage. Finalement je m'endors…
" Tout est noir et seul le bruit incessant d'un ordinateur trouble le silence pesant qui m'entoure. Je suis de nouveau dans cette cage aussi résistante que l'acier et aussi transparente que le verre pour mes geôliers. Moi à l'intérieur je suis dans l'obscurité la plus profonde et la seule chose qui m'indique la présence des Hommes est ce maudit ordinateur. Je hurle avec fureur et je tente de briser ma prison en envoyant mes plus puissantes décharges mais je suis faible. Je ne suis qu'un petit Pichu vulnérable et fragile autant physiquement que moralement. Je suis bouleversé, je voudrais pouvoir courir à nouveau, courir à côté de maman et de mes frères et sœurs. Je me demande avec angoisse s'ils vont bien. Maman… ils l'ont tué sans pitié sous mes yeux et à présent son visage a plongé dans les profondeurs de l'oubli. C'était une magnifique et charmante Pikachu c'est tous ce dont je me rappelle. Mes frères et sœurs se sont, comme moi, fait enfermer par les meurtriers de maman. Mais je n'ai aucune nouvelle d'eux. Voilà des mois que je suis séquestré ici et je n'ai vu personne sauf l'homme qui m'apporte de quoi survivre et les scientifiques qui me test et m'inocule parfois d'étranges substances. Mes pouvoirs en sont chaque fois accrus et je me suis promis de me venger un jour avec toute la puissance qu'ils m'offrent chaque fois. Souvent ces expériences sont douloureuses et je suis plaqué au sol par l'intensité de la souffrance. Je suis fiévreux ce jour là. J'aimerais tant m'enfuir de ce lieu de torture ! Le cliquetis de la machine m'agacent au plus haut point ! C'est la seule berceuse à laquelle j'ai droit le soir. Je me souviens que maman chantait pour que je m'endorme et je me laissais envahir par les notes cristallines de cette délicieuse mélodie. J'en ais oublié les paroles mais je me surprends souvent à chantonnait cet air entêtant qui me transporte jusqu'à ma tanière natale, dans ce lieu paisible de mon enfance. Dans cet endroit où le temps n'avait pas d'importance, où je jouais avec insouciance avec mes frères et taquinais mes sœurs. Nous étions sept, quatre mâles et deux femelles. Ils me manquent tellement que parfois, la nuit, quand personne ne peux m'entendre, je pleure de toutes les larmes de mon petit corps encore si frêle. Je voudrais tant entrer en communion avec eux, leur dire ce que je ressens, les encourager, et les aider à supporter cette épreuve. Mais j'ignore s'ils sont encore en vie et si oui en quel état. Depuis nos premiers jours, je me suis imposer en leader et à ce titre il est dans mon devoir de veiller sur eux. Maman disait que j'avais l'âme d'un chef comme l'avait mon père. (Comment pouvais-je savoir à cet instant que les pokémons sont régit par une loi immuable : celle qui affirme qu'un chef, le plus fort, le plus sage d'entre tous, dirige les plus faibles de son espèce et détruit les plus faibles des autres…) J'essaye de garder la tête froide, de me montrer digne et fière comme il l'était. C'était un Raichu courageux et puissant qui bravait le danger sans montrer la moindre trace de peur…je ne l'ai pas vraiment connu, car il appartenait à un dresseur et cet humain l'a repris à sa famille pour continuer la quête de stupides badges ! Mais je l'admire tout de même et j'espère lui ressembler plus tard…si du moins plus tard il y a. Et rien n'est moins sûr pour moi. Je ne peux m'empêcher de trembler de peur face aux hommes, je suis tétanisé, incapable de bouger. Ils me terrifient et je n'arrive pas à lutter contre le sentiment de panique qui s'infiltre en moi à chacune de leur apparition. Soudain une porte s'ouvre dans un bruit grinçant qui me fait mal au oreilles. Mais c'est fini ! Je ne les laisserais plus se servir de moi comme bon leur semble ! Oui je vais me battre et tant pis si les risques sont grands et si les conséquences s'avèrent désastreuses. Une silhouette se dessine et je charge mes joues de toute l'électricité que je stock. J'y mets toute mon énergie."
Je m'éveille en sursaut, le corps trempé de sueur froide. J'ai de nouveau revu cette scène de mon enfance ! Je sais qu'elle aurait été la suite de ce rêve mais mon esprit, mon inconscient n'a pas voulut ce le remémorer, c'est trop difficile. La Nirondelle a vivement sursautée et, terrifiée, elle s'envole loin de moi. Je regrette soudain sa présence. Comme j'aimerais avoir quelqu'un près de moi, quelqu'un qui me console, qui me prenne dans ses pattes pour m'apaiser et me répéter autant que je le désir que ce n'était qu'un mauvais rêve... Mais personne n'est là, je suis seul entièrement seul, comme d'habitude. La faute à qui ? C'est entièrement ma faute, c'est moi qui m'isole et pourtant parfois j'aurais tant besoin d'une présence réconfortante ! Je me gourmande soudain… Non je n'ai besoin de personne ! Pourtant une petite voix perfide dément ces pensées et me le prouvent en m'infligeant le douloureux souvenir de ma famille perdue. Je cri presque malgré moi, je cris pour évacuer ma colère, ma rancœur, mes regrets, ma solitude, mon chagrin, et tous les tourments qui me rongent depuis trop longtemps. Le silence plane alors dans la forêt, comme si toutes les créatures vivantes et même la végétation elle-même se taisaient religieusement, sans doute effrayée par mon hurlement supplicié. J'écoute le silence qui au lieu de me réconforter amplifie encore mes angoisses. Je ne supporte plus ce statut de pokémon despotique et haïssable. Je ne veux pas avoir d'ami, et c'est sincère, mais j'en ai plus qu'assez que tout le monde s'écarte à mon passage. Je ne suis pas un monstre même si mon physique le laisse penser… Moi aussi j'ai des sentiments, des envies, des craintes, des sensations, … Et ce soir dans ce silence pesant, je suis pris d'une irrépressible envie de le crier à tous mais, mon arrogance naturelle reprend vite le dessus, et je me tais. Des larmes, que je tente de retenir, que je renie et qui me révolte contre cette faiblesse qui m'oppresse, gagnent la bataille acharnée entre elle est moi et coulent bientôt le long de mes joues desquels des étincelles jaillissent au contact de ce conducteur d'électricité. Cela faisait des années que je n'avais pas pleuré… qu'elle chose étrange que ce phénomène typiquement humain…
Un bruit retentit soudain, un bruit qui ne m'est que trop familier ! Des fusils… et si fusils il y a, il y a forcément un homme qui le tien ! Mes oreilles frémissent d'irritation et je me concentre afin de déterminer leur position exacte. Ils sont près… trop près. J'entends un Roucool qui hurle de douleur lorsqu'une balle pénètre violemment dans son aile et à ce bruit déchirant suit un son mat qui n'est autre que son corps s'écrasant et roulant sur le sol boueux. Sans perdre de temps je saute de mon perchoir et atterris un mètre plus bas. Je m'élance, bien décidé à m'échapper. Je sens mes pattes qui s'enlisent, rendant ainsi ma course difficile et presque douloureuse. Mes membres rechignent à avancer et à braver cette boue qui semble vouloir m'aspirer et faire corps avec moi. Je rugis pour me redonner du courage, mais bien vite me rend compte de ma bêtise. J'ai indiqué ma position et une oreille paraît l'avoir entendu d'après les grognements qui se rapprochent trop vite à mon goût. La forêt ressemble désormais plus à un marécage qu'à autre chose. Quelque chose ou plutôt quelqu'un bondit derrière moi. Tout se passe incroyablement vite. En un instant la créature est au-dessus de moi et je sais que, si je veux échapper à une mort certaine, j'ai tout intérêt à ne pas la laisser me tomber sur le poil. Elle retombe lourdement, mais je suis trop rapide et ma réflexion ne m'a pas prit plus d'un tiers de seconde. Je ne lui laisse même pas le temps de toucher le sol bourbeux, déjà saute sur le côté puis une fois sur sa gauche je bondis de nouveau. Cette fois c'est moi qui suis au-dessus d'elle. Elle n'a pas le temps de réagir que ma lame caudale l'empale sans pitié. Elle recule sous la violence fatale du coup et regarde, l'air hagard, le sang noirâtre couler le long de sa blessure. Elle lève les yeux vers moi, des yeux vitreux mais qui garde tous de même leur vivacité d'antan. La Mangriff me dévisage, elle est terrorisée comme si elle regardait le démon le plus vil et je frémis sous ce regard pénétrant. Sa patte aux extrémités rouge, déviant peu à peu sur un violet clair, est posée sur sa plaie sanguinolente. Pourtant elle se redresse, ainsi elle a la posture d'un homme. Elle mesure dans les uns mètres trente et un pourtant, petit comme je suis, elle ne m'impressionne pourtant pas. Son liquide vital vint se mélanger à la zébrure rouge qu'elle possède sur le ventre faisant ainsi ressortir son pelage en majorité blanc. Sa queue s'agite furieusement et je peu sentir d'ici son désir de me tuer avant qu'il soit trop tard pour elle. Les effluves de la haine, de la peur et de la douleur s'échappent de la créature et viennent se mélanger en moi comme un tourbillon inexplicable qui ravive mes pulsions assassines. Ses oreilles, l'une rouge et l'autre blanche se dressent, cherchant un son rassurant et je devine facilement que c'est celui de son dresseur qu'elle espère reconnaître parmi les fourmillements perpétuels des bois et les hurlements des pokémon sauvages horrifiés. Sa mine déconfite me donne envi de rire car je sais que celui qu'il attend ne viendra pas à temps. D'ordinaire les Mangriff ont une ouïe super développé presque autant que celle des Caninos et des Démolosse mais elle n'équivaut pas du tout à la mienne qui la surpasse de beaucoup. Je sépare facilement les sons qui m'entourent. C'est une capacité innée. La femelle plisse les yeux et se concentre. Moi de mon côté je la nargue. J'espère qu'elle sera assez maligne pour s'enfuir mais elle ne le fait pas. De toute manière s'en est finit d'elle bien avant que le combat ne commence, elle le sait et moi aussi. Pourtant cette révélation bouleversante ne va pas à mon avantage car le pokémon adverse va mettre toute son énergie dans cette bataille finale, il n'aura plus rien à perdre alors que moi si je veux fuir en vie et en entier je dois économiser le plus possible mes forces. Elle commence brutalement et s'élance vers moi aussi vite que le lui permet sa mortelle blessure. Je l'évite de justesse, impressionné malgré moi par sa détermination et sa puissance. Elle est bien dressée, c'est certain et son maître perdra un excellent combattant. Je lui envoie une faible décharge qui ne le blesse pas mais l'immobilise entre un étau électrik. Je la toise avec mépris. Pourtant la Mangriff résiste à cette emprise, à ma grande surprise, et sort des griffes tranchantes qu'elle m'envoie en plein dans les côtes. Je hurle plus de rage que de douleur. Je sens du sang poisseux coulait de la profonde balafre…mon sang… Les élancements sont vifs, tellement que ma vision s'obscurcie. Chaque mouvement m'arrache une grimace. Je me contente d'esquiver, elle a comprit qu'ainsi elle m'épuisait et que je ne pourrais pas le faire éternellement. Le pokémon ne me laisse pas une minute de répit et je ne peux préparer aucune de mes attaques électrik qui l'achèverait à coup sûr. Mes poumons sont en feu et mes pattes lourdes comme le plomb. Je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. J'ai une idée mais elle est risquée et ne me permettra pas la moindre erreur. Elle m'empêchera tout autre combat et entravera ma fuite, mais rien d'autre n'arrêta cette créature condamnée et désespérée. Je me fige et encaisse tous les coups sans broncher. Je sens couler sur moi toute sa rage qui m'engloutit et menace de me noyer. Les contusions s'accumulent… Soudain Mangriff se calme et s'immobilise à son tour comprenant la bizarrerie de la situation et surtout de ma réaction. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'elle comprend mes intentions. Elle ne s'y attendait visiblement pas. Elle recul d'un pas mais déjà je fonds sur elle. L'attaque Contre… Une attaque inversant les positions, le dominé et le futur perdant, devient le dominant et le vainqueur. Mon dernier recourt. Elle s'écroule, inerte, elle expire une dernière fois. Je suis pantelant et mon corps est endolori. Je fais un pas mais je vacille, titube et m'écroule. Je me redresse, et de nouveau tombe lourdement. Je suis choqué par la puissance du défunt Mangriff. Elle aurait bien put me vaincre… Mon orgueil, mon ego refuse cette probabilité. Non bien sûr que non, j'aurais gagné, je suis bien plus fort que tous ces abrutis de pokémon domestiques réunis ! Je chancèle mais j'avance. Lentement, très lentement. Je sens d'ici l'odeur humaine ce qui m'affole mais je garde mon sang-froid. Je suis persuadé qu'en gardant le contrôle de soi-même en toute circonstance alors peu importe les épreuves on en sortira toujours vainqueur. Il est rare que j'agisse impulsivement, je suis un être réfléchis et m'en félicite…du moins réfléchis en dehors des combats… La panique essaye de percer ma carapace mais je résiste. J'accélère légèrement. Je ne pourrais pas faire plus de cinq cent mètres dans cet état et à cette allure. Pourtant la forêt s'étend encore sur des kilomètres, kilomètres que les Hommes arpentent de long en large pour dénicher un spécimen rare… spécimen que je suis. Je perçois les hurlements de mes congénères, mais ça m'indifférent. Je connais leur funeste destin. S'ils ne sont pas morts, ils finiront en élevage ou, en domestication et pour d'autre ils finiront leur misérable existence dans l'assiette des humains, que nombre d'entre eux chérissent. Je ricane. Jamais ils ne m'auront, je suis trop intelligent et trop puissant pour eux même si mon état semble démentir ma pensée… Mon cœur s'emballe tandis que je puise dans mes dernières forces et il cogne tellement fort dans ma poitrine qu'il me donne l'impression d'essayer d'en sortir…
Je m'écroule, me relève, court et retombe. Voilà dix minutes que je suis cette pénible cadence. Les intonations de mes poursuivants prennent un angoissant timbre triomphant. Je sais qu'ils arrivent à me voir par moment car pendant que je ralentis, eux accélèrent. Le rythme que je m'impose et mon récent combat ne m'aide pas. La plaie la plus profonde, aux côtes, saigne abondamment puisant dans mes dernières réserves. Soudain alors que les doux clapotis d'un ruisseau résonnent dans mes oreilles quelque chose me pousse à freiner brutalement. Je me blesse à la patte et c'est hébété que j'aperçois la cause de ma blessure. Un Dardagnan gît à mes pattes, le souffle saccadé, visiblement agonisant. Je m'approche avec prudence sachant pourtant que je n'ais rien à craindre de sa part et le renifle. Il est sauvage… Il tente de s'élever à nouveau dans les airs mais malgré l'impressionnante rapidité de ses ailes, qui bougent si vite qu'elles me sont presque invisibles, il reste lamentablement cloué au sol. Les deux dards géants, à l'extrémité de ses pattes de devant, creusent des sillons dans la terre boueuse. Ses yeux rouge et globuleux me fixent tantôt apeurés tantôt furieux, poussé par son agressivité naturelle. Mais un voile les recouvrent peu à peu tandis qu'il quitte ce monde. Ses antennes bougent également pour essayer de capter la meilleure direction par laquelle s'enfuir. Il exécute une attaque Puissance pour me faire fuir qu'il accompagne d'une Armure. Pour moi il est déjà mort. Je continue mon chemin en claudiquant. Chaque fois que je pose ma patte une vive douleur m'envahit. Mais je continue, encaissant la douleur comme un nouveau défit. Et puis la souffrance ne met pas inconnu, elle fait presque partit de moi, comme une sœur jumelle dont on voudrait se débarrasser mais qui pourtant nous rassure et qui nous donnerait l'impression d'être nu et sans défense si elle s'absentait. Physique ou morale… il me semble que je l'ais toujours connus. La brûlure s'intensifie mais je résiste. Le souffle rauque des pokémons de chassent retentissent dangereusement proche de moi. Pourtant je n'ai pas peur, j'éprouve juste une indicible et incontrôlable colère qui s'accroît progressivement. Il faut que j'efface ma piste et le ruisseau va m'y aider. Je le traverse pour tromper le flair des pisteurs. L'eau qui s'infiltre dans mes plaies me fait pousser une sorte de gémissement inaudible. Pourtant j'entends encore des bruits de pas derrière moi, bien qu'ils paraissent plus légers. Peu à peu il m'apparaît la futilité de ma fuite qui est perdue d'avance. J'en ai assez de fuir ! Je ne veux plus ! Je ne peux plus. Je suis fort et malgré cela je suis traqué comme un vulgaire Chenipan. Il me débusque, je m'enfuis, me cache et de nouveau il me retrouve… C'est un cycle sans fin et aujourd'hui je veux que ça cesse quitte à mourir. La mort ne m'effraie pas, je l'attends comme un instant de paix totale ou tous les sentiments, toutes les sensations et toutes les douleurs s'estompent et s'évaporent pour ne laisser place qu'à un vide immense où il serait fait abstraction de tout. Un repos éternel et que j'estime bien mériter. Mais je ne suis pas du genre suicidaire, je suis combatif et je ne me résigne jamais. Aujourd'hui sera peut-être mon dernier jour mais je ne quitterais pas cette terre sans me battre ni sans laisser une trace de mon passage dans ce monde ingrat, celui-là même qui m'a vu naître dans un but bien précis que je ne connais pas encore et dans lequel j'ai tant souffert. Je coule doucement dans un état second, m'immobilise et fais volte face, prêt à affronter mon destin, quel qu'il soit…