Le combat nutritif
J'ouvre les yeux et me redresse brutalement, surpris par mon environnement. Les souvenirs reviennent et je m'apaise. Un bruit étouffé se fait entendre. Encore ce fichu estomac ! Ça fait deux jours que je n'ais rien avalé. Je me prélasse, et me repose. Je ne fais rien d'autre que dormir et me détendre. Cette fois, il va bien falloir que je me mette en chasse d'une quelconque nourriture. J'avance dans la forêt. Je croise sur ma route quelques pokémons qui ne prennent même pas le peine de m'éviter. C'est alors que je le vois ! C'est de la nourriture pour humains mais je m'en moque. Cette viande alléchante m'attire et je m'approche sans prudence. Mais alors que je ne suis plus à quelques mètre de l'ingrédient, un grognement se fait entendre rapidement accompagné par un sourd grondement. Trois créatures de type plante surgissent devant moi. Ils s'interposent entre moi et mon repas ! Un Empiflor, un Florizarre, et une Chapignon qui me regardent avec dédain et colère. Le Florizarre semblait être le chef. Il possède une grande fleur rose tachée de jaune sur son dos muni de feuille d'un vert vif ressemblant à celle des fougères. Il doit mesurer dans les deux mètres et peser dans les 100 kg. Ses yeux sont rouge vif et brillent de cruauté. Ses oreilles sont en pointes. Le reste de son corps est d'un vert d'eau. Ses griffes, trois par pattes, sont immenses et tranchantes. Il se tient sur ses quatre pattes colossales. Il s'approche de moi croyant m'impressionner. Il me domine de toute sa taille. Je ne recule pas et me contente de le fixer dans les yeux. Empiflor imite son compère et s'avance. Son corps est jaune pâle tâché de vert par endroit. Ses pattes inférieures sont deux petits appendices de la même couleur incapable de le soutenir. Pour avancer, il exécute de petits bonds, et ça lui donne l'air d'un un parfait imbécile. Mais ses yeux noirs démentent cet aspect lourdaud. Ils reflètent mépris, colère et vice. Ses « bras » sont en réalité deux feuilles pointues, épineuses et coupantes. Sa queue est une sorte tige dont l'extrémité, une petite feuille, vient se placer comme un couvercle sur sa bouche béante. Chose insolite, sa bouche se trouve au-dessus de ses yeux, elle est même au sommet de son crâne. La créature ne possède que deux canines qui sont visibles même lorsque ce pokémon ferme les « lèvres ». Cette plante géante, dans les uns mètre et demi, est bien plus légère que son compagnon, environ 16 kg. Elle est cent pour cent végétal et ne ressemble en rien à un pokémon animal. La Chapignon est la plus petite des trois, elle mesure 1 mètre et pèse tout de même 40 kg. Sa queue est jaune très clair et possède quatre petits bourgeons à son extrémité. C'est son membre le plus musclé et le plus dangereux. Elle se tient sur deux pattes arquées verte qui se finissent par deux griffes rougeâtres. Son buste est dans les mêmes teintes que son membre caudal. Ses petits yeux noirs reflètent son intelligence. Ce pokémon ne possède pas de membres supérieurs comme on l'imagine. Mais juste de petites griffes rouges, complètement inutiles qui ne peuvent même pas agripper quelque objet que ce soit. Elle détient une sorte de casque vert plante, surmontée d'une minuscule pomme, qui ressemble points par points à un « chapeau » de champignons. Ces monstres sont apparemment les pires « voyous » du bois car tout le monde les craints. Pas moi. L'évolution ultime de Bulbizarre se décide à entamer un dialogue que tous les trois savons déjà stérile :
- Ce repas nous appartient ! Nous l'avons vu les premiers ! Vas t'en et tu auras la vie sauve.
- …
Je ne réponds pas, mais un léger sourire humiliant flotte sur mon museau.
- Tu l'auras voulut ! Cria l'unique femelle du lot
C'était apparemment le plus impulsif et impatient des trois pokémons. J'enregistre cette nouvelle donnée dans un coin de ma tête sachant qu'elle me servirait bientôt. Elle effectue un Para-spore dans l'espoir de m'immobiliser mais, avec une lassitude visible, je lance ma Vive Attaque. Incapable de m'atteindre avec cette vitesse les spores couleur jaunes se dissipent dans l'atmosphère. Ils me prennent pour un pokémon de bas étage… Ça risque fort d'être leur plus grosse et dernière erreur… J'utilise Rugissement pour les effrayer et les impressionner. Ma technique fonctionne et ils hésitent. Florizarre se ressaisit et m'attaque avec son Fouet lianes. Il parvient à me saisir et je suis prisonnier de ses liens malgré tous mes efforts pour me détacher de cette emprise. La fureur monte en moi. Chapignon exécute un Doux Parfum pour me détendre mais je reste concentré et son action n'a quasiment aucun impact sur moi. D'un commun accord Empiflor et la femelle joignent leurs efforts. Et un parfum agréable m'envahit le museau. Une sensation de bien-être s'infiltre en moi. Je me reprends en voyant arriver sur moi la Poudre Dodo du végétal. Je réalise une attaque Tonnerre sur mes attaches, qui conduit par ces dernières, frappe durement mon agresseur. Sans attendre, je recommence Vive Attaque afin d'échapper aux effets soporifiques de la poudre bleue violacée. De nouveau je réussis à esquiver mais déjà Empiflor recommence ses attaques avec Acide tandis que Chapignon se lance à l'assaut avec Coup d'boule. La rage me submerge mais je garde la tête froide. Cette nourriture est à moi ! Je suis surpris par mes réactions. Mon comportement est des plus primaire et des plus bestial ! Se battre pour de la nourriture, se battre jusque la mort. Nous sommes presque des animaux et plus rien d'autre ne comptent que ce combat. L'esprit ne compte plus, c'est le corps qui réagit. Quand je me bats, j'oublis tout, je ne réfléchis à rien, c'est mon corps qui parle ne laissant pas la parole à mes pensées. Ma faculté d'analyse et d'observation est presque sans pareil. En quelques minutes je peut déceler les point faibles et forts de mes ennemis, voir les avantages ou désavantages du terrain,… En réalité quand je combats, je suis dans un état second, plongé dans une sorte de transe. J'adore me battre, je me délecte de ce sentiment exaltant. Savoir que la vie de l'adversaire être entre nos pattes, que le moindre mouvement peut soit mener à la victoire soit à la défaite, … Les attaques fusent dans ma tête… c'est enivrant… Je fais une attaque Reflet, le coup d'boule de la femelle est déviée par mes clones, Acide également. Florizarre s'énerve et utilise son attaque Danse-fleur. Des pétales de sa fleur dorsale foncent droit sur moi et surpris, je reçois l'attaque de plein fouet trois fois de suite. Je ne connaissais pas les effets de cette attaque plante. Je sens monter en moi la confusion et j'essaye de reprendre mes esprits. J'ai beaucoup de mal mais j'y parviens finalement. Chapignon éjecte des particules verdâtres sur moi, c'est l'attaque Vampigraine. Du coin de l'œil j'aperçois qu'Empiflor utilise Croissance. Une lueur blanche l'entoure et il double de volume mais je n'ai pas le temps de m'arrêter à cette contemplation que déjà je sens mon énergie m'échapper pour aller augmenter celle de Chapignon. J'enrage. Le chef des trois m'envoie Tranch'herbe bientôt imiter par les deux autres. Des petites feuilles aussi tranchantes que des rasoirs fusent vers moi. Pour parer les coups j'augmente ma vitesse avec Hâte. Je suis à peine touché. Je les électrocute tous les trois avec l'ultime attaque électrik, Fatal Foudre. Ils se tordent de douleur face à l'intensité du voltage. Mais je suis essoufflé par l'effort fournis et je m'arrête. Je peux lire la peur sur leur trait. A force d'utiliser Croissance, Empiflor fait au moins six fois sa taille initiale. Il tente de me ligoter avec ses lianes mais d'une simple attaque Eclair je le contre. J'ai alors l'idée d'utiliser Patience et c'est perplexe que mes ennemis me regardent m'asseoir tranquillement. Florizarre me charge violemment et Empiflor exécute Souplesse. C'est le moment que j'attends. J'encaisse les dommages des deux attaques offensives et à mon tour je me prépare à charger. J'atteins ma cible, le Florizarre. Les dégâts qu'il m'a infligés lui reviennent en deux fois plus intenses. Je l'achève avec Tonnerre sans lui laisser une seconde de répit. Il s'écroule sous les regards abasourdis de ses amis. Il n'est pas mort, juste K.O. Je m'en occuperai plus tard, j'ai encore deux combattants à éliminer. Je réitère Fatal Foudre et Empiflor reste à terre incapable de se redresser contrairement à Chapignon qui se relève vaillamment. Dans l'espoir de se régénérer, il s'approche de moi et lance Méga-Sangsue mais j'enchaîne rapidement avec une Souplesse destructrice. Le tranchant de ma lame pénètre dans sa chair, elle hurle et s'effondre. Mais le végétal géant n'a pas dit son dernier mot et ce rétablis légèrement avec Synthèse. Agacé, je roue de coup cet Empiflor et à son tour il se retrouve dans l'incapacité de se battre. Je termine ma besogne en créant un Tonnerre d'une rare puissance. Ils ne se battront plus jamais à présent. Je saute au-dessus du cadavre de l'évolution de Balignon et m'empare de la raison de ce match. Ravi, je me sauve du lieu du carnage et je trouve un endroit paisible pour me régaler de ce repas durement gagné.