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Moi, Raichu de Mytitoune



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Informations

» Auteur : Mytitoune - Voir le profil
» Créé le 27/08/2006 à 18:13
» Dernière mise à jour le 27/08/2006 à 18:13

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La forêt
Je pénètre enfin dans la forêt. De multiples odeurs me submergent parfois suaves, parfois légèrement sucrés, et parfois piquante. Les odeurs pour nous pokémon sont comme la palette de couleur d'un peintre il y a d'infinies nuances, de tons différents. Dès fois les odeurs nous brûlent les naseaux et s'en est presque douloureux mais il se peut aussi qu'elle nous bercent et nous offrent la quiétude. J'aime découvrir de nouvelles senteurs c'est comme de nouvelles saveurs. Je m'en délecte. Elles sont presque semblables et pourtant différentes, à la fois. Oui, bien que la plupart des humains n'en sachent rien, les odeurs sont comme des couleurs. Les odeurs faibles ont des couleurs pâles, comme délavées par le temps. Les odeurs nettes ont des couleurs vives. Certains pokémon ont un flair très peu développés, et les odeurs leur apparaissent opaques même parfois invisibles. Leur museau parfois n'est pas plus évolué que le nez des humains !
La dense végétation rend mes mouvements difficiles mais ça ne me dérange pas car rien ne presse aujourd'hui. Je n'ai pas besoin de fuir. Je pense être à l'abri ce qui ne m'arrive pour ainsi dire jamais. Je me sens toujours persécuté, suivis, épié. Du haut d'un arbre un Cornèbre croasse à mon passage comme pour me saluer. Je m'attarde quelques secondes pour le dévisageait. Il ne doit pas aimer ça car il s'envole et me laisse derrière lui. Je l'observe s'éloigner. Je rêve de pouvoir m'envoler moi aussi…m'envoler loin des hommes. Me réfugier sur une île où personne ne viendrait troubler ma sérénité ou la peur, l'angoisse et la colère m'auraient quitté. Je marche d'un pas lent qui n'en reste pas moins gracieux. Près de moi un Charmillon butine paisiblement. Il ne s'inquiète visiblement pas de ma présence. Il est beau et plein de couleur gaie. Je songe à ce que serais ma vie si j'étais un pokémon comme tous les autres. Si j'étais un de ses pokémon « domestique » que je déteste tant. Mais je repousse ses pensées, ça n'arrivera jamais. Je refuse d'y penser, pas maintenant. Maintenant je ne veux penser à rien d'autre qu'à me détendre. Juste un jour, ne pas penser à mes tourments… Le bruit d'un ruisseau me parvient et me fait réagir quant à la soif que je ressens. Je m'y approche et m'abreuve. La fraîcheur qui m'envahit est agréable. A l'ombre d'un peuplier je m'allonge languissamment. Et bientôt le sommeil m'emporte. Je m'éveille. Il est rare que je ne ressente pas cette fatigue, qui me semble coutumière et presque naturelle. Je me sens bien pourtant une voix machiavélique me chuchote que tout ceci, ce bien-être, n'est qu'illusoire et éphémère. Je ne veux pas l'écouter. Je voudrais vivre toujours ainsi, à l'ombre de grands arbres fleuris, près d'un ruisseau d'eau pure. Mais ce désir est utopique. Je pousse un long bâillement et m'étire. J'entends les pokémon vol siffloter. Leur chant est mélodieux et apaisant. Je me désaltère de nouveau. Mais la faim revient bientôt. Si je ne trouve pas de fruit je vais devoir me remettre à chasser. J'aime chasser…
La chasse est terriblement excitante. Je sens l'air, traque mes proies, les débusque et les élimine. Après je savoure mon repas. Je prends du plaisir dans l'acte de chasser, les courses poursuites, les partie de « cache-cache »… Je peux entendre leurs cœurs qui battent à toute vitesse, je peux presque sentir le sang filer à toute vitesse dans leurs veines. Mais je n'aime pas dévorer mes victimes pourtant je le fais parce qu'il le faut si j'espère survivre. Je me souviens de mon premier repas de carnivore. Le combat avait était sanguinaire entre moi et le Rattata. Deux rongeurs de forces presque similaires. Il y avait du sang partout, il parsemait l'herbe verte. Mon pelage en était recouvert. Je me rappelle avoir eu un haut le cœur au moment où j'avalais la première bouchée. Mais aujourd'hui je n'ai plus cette réaction. Je ne m'apitoie plus sur le sort des défunts pokémon.
Je me dirige vers le centre de la forêt. Mon déplacement est pénible. Je sais que si j'entreprends de chasser, je serais ralentit et que mes chances d'attraper une proie sont presque nulle malgré mes nombreux atouts de prédateur. De plus les pokémons vivants dans cette forêt y sont habitués, je suis dans leur terrain et il est difficile de gagner lorsqu'on se trouve sur le terrain de l'ennemi.
C'est alors que j'aboutie dans une clairière. Celle-ci est circulaire et complètement dégagée. Diverses sortes de plantes et de fleurs y poussent et parsèment l'herbe verte et humide de rosée. Au centre se trouve une rivière qui zigzague. L'eau est claire et je peux y voir quelque pokémon poissons qui y nagent. La source est nettement mise en évidence, forçant l'admiration de ceux qui s'aventurent et la contemplent. Le doux clapotis de l'eau s'harmonise parfaitement avec les sons énigmatiques de la forêt. Une légère brise agite l'épais branchage des arbres alentours. Les rayons du soleil ardent se reflètent dans l'eau et ça me donne l'impression que l'eau n'est en réalité que des milliers de diamants entassés. Un enivrant parfum de fleurs embaume la clairière, une odeur délicate et fruitée. Un long frisson me parcourt le corps. L'endroit est idyllique, une sorte de paradis sur terre. Je ne suis pas seul, je le sais. Il y a un autre pokémon caché derrière un arbre. Il ignore sûrement que je sais exactement où il se trouve. Il passe discrètement sa tête et son regard s'accroche au mien. C'est un Chenipotte, un petit pokémon rosé sur le dos et blanc sur le ventre qui possède une petite corne jaune sur le front, ainsi que deux dards de la même couleur sur son arrière train. Ses yeux du même jaune ont de grandes pupilles noirs qui en font ressortir le coloris. Le pokémon est très petit mesurant à vue d'œil dans les 0.3 mètres. J'ai faim mais je ne l'attaque pas. Pas ici… L'endroit est trop idyllique pour qu'un meurtre y soit commis. C'est un lieu de paix et je ne désir aucunement le troubler. Je me contente donc d'avaler quelques fruit succulent provenant des arbres environnants. Chenipotte me regarde, il semble être affamé lui aussi mais il ne peut bien évidemment pas attraper les fruits que j'obtiens à l'aide de ma queue. Il me ferait presque de la peine, ce petit pokémon. Il n'est pas très vieux je lui donne quatre mois. Alors je cueille un fruit et le lui tends. Il me dévisage surpris puis avec méfiance il s'approche me prend la baie des pattes et s'enfuie le dévorer derrière l'arbre le plus proche. Les fruits sont abondants et peu à peu la faim s'estompe. J'en donne deux autre au pokémon chenille avant de quitter cet endroit merveilleux. Ma place n'est pas ici. Ma place n'est nul part… Ça me chagrine mais ne me fais plus autant de mal qu'avant. C'est un état de fait je ne peux que l'accepter. A quoi bon lutter contre son destin ? Je crois que je vais essayer de me dénicher ici un refuge provisoire et y resterais le temps qu'ils retrouvent ma trace. Et quand ce sera fait, je partirais comme je le fais depuis ce jour là... Ce jour maudit...