Eternelle de SeaMyuu

J'étais là, la face ensanglantée contre le sol. Ma respiration était faible, je sentais mon pouls ralentir. L'eau qui m'entourait était floue et une larme salée de couleur rouge s'évanouit sur ma joue. Derrière ce corail, je pleurais, même si je n'en avais pas la force. J'avais peur. Je l'avait vu partir et se battre pour moi, laisser son sang couler pour ma vie. J'avais vu son œil sévère me dire de partir, de me cacher pour ne pas mourir. Et elle est partie. Pour toujours. Me laissant mourir de chagrin.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Ils sont venus et ont sillonné les eaux à sa recherche. Pour la tuer. Nous étions en train de jouer dans un corail rêche et orange. Elle était heureuse et ne savait pas ce qui allait se passer par la suite. Son regard si doux ne laissait rien présager. Je ne sais même pas pourquoi ils sont venus. Juste par méchanceté. Et puis, ils sont apparus. Leurs yeux rouge sang de requins me faisaient peur. Mais je ne pouvais pas la laisser. Pas toute seule. Alors, je me suis mis à ses côtés, sans savoir ce qui allait se dérouler. Ils ont sauté sur elle, et lui ont arraché sa nageoire dorsale. Du sang à coulé de son dos. J'ai hurlé.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Je me suis misérablement jeté sur l'œil de notre assaillant. J'ai enfoncé ma trompe dedans. Et son œil à explosé, le sang s'est dilaté dans l'eau translucide. Je me suis réfugié derrière une roche. Mais je ne voulais pas… Pas la laisser seule. Ils ont tous sauté sur elle. Elle à poussé un cri de désespoir, me disant de ne rien faire. Mais je ne pouvais pas, alors je me suis rué sur l'un deux, détournant deux secondes son attention. Mon petit corps frêle d'hippocampe à cédé à un coup de mâchoire. Une incisive est venue se planter dans ma queue avec une grande violence. Mais je n'ai pas crié. J'ai souffert en silence, pour ne pas effrayer celle que j'aimais tant. Il a vite reposé son attention sur elle. Il s'est amusé à lui cisailler les veines, celles du dos. Je voulais pleurer, partir loin d'ici avec elle.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Ces poissons sans queue voulaient lui faire du mal. Ils voulaient la tuer. Leurs cris primitifs m'effrayaient, leur vitesse aussi. A chaque fois l'un d'eux s'écartait puis revenait à toute allure sur elle, pour lui planter ses dents aiguisées dans le corps. Puis, son regard doux mais inquiet s'est posé sur moi. Sur mes yeux rouges et pleins de larmes. Sur ma queue en sang et sur ma petite nageoire qui bougeait avec peine. Elle à poussé un cri à mon intention. Avec puissance elle à repoussé ces tueurs, avec sa queue. Juste le temps de me rejoindre et de m'envelopper dans le creux de son corps. J'étais bien, là. Des volutes de son sang se déposaient sur moi. Mais j'étais avec elle, c'était le principal. Ils sont revenus à la charge. Encore plus décidés à en venir à bout.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Elle leur à jeté une bourrasque d'eau à la figure. L'un d'eux s'est écrasé contre un corail et a été transpercé par une pointe aiguisée. Le signe de sa mort s'est écoulé dans l'eau. Ils étaient un peu plus petits qu'elle, mais ils étaient trop nombreux. Elle était plus grande que la normale, mais ça ne suffisait pas. Elle savait qu'elle ne pouvait rien pour elle. Mais elle m'a ordonné de partir. J'ai refusé, je me suis prostré devant elle. Ils m'ont foncé dessus, m'arrachant une pointe de mon crâne. Ils m'ont écorché le corps, et sont passés sans problème derrière moi. Je me suis retourné, seule sa tête dépassait. Elle m'a regardé sévèrement et une larme s'est dessinée au creux de son regard. Elle était triste. Pas pour elle, pour mon avenir.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Je ne voulais pas lui faire trop de peine, alors je me suis réfugié derrière le corail où nous étions en train de jouer avant cette attaque. Je l'ai regardée, en sanglotant avec force. Je me retenais quand même pour ne pas lui laisser de mauvais souvenir de moi. Pour qu'elle ne me voit pas comme un trouillard. Mais je voyais son corps se faire déchiqueter dans tous les sens. Des bouts de chair volaient dans les courants marins. Je voyais sa silhouette si belle se transformer en festin pour ces charognards. Et elle me regarda. Juste au moment où une larme coulait sur mon petit visage. Et je la vis sourire. Elle ne mourrait pas triste.

Elle était mon Eternelle, elle s'est éteinte.

Je voulais hurler mon désespoir. Celui d'avoir perdu l'être qui m'est le plus cher. Celui aussi d'être maintenant seul au Monde. Je voulais disparaître, me terrer au plus profond de la terre. La vue de sa mort m'avait plus qu'horrifié. Les tueurs étaient partis après l'avoir tuée. Pourquoi elle ? Si douce, si gentille, si belle. Je ne pouvais pas vivre sans elle. Et, comme si mon cœur m'avait entendu, il s'arrêta de battre. J'eu juste le temps de me laisser aller à lâcher une larme et de penser à elle. Je t'aime, Maman…