La dixième marcheuse de junkolusa

Les rôdeurs et leurs trois prisonniers se rendirent donc vers la cité d'Osgiliath. Pendant leur marche, Frodon se rapprocha de Cynthia et lui posa une question.
-Cynthia, au cours de notre discussion en Lorien, il y a une chose qui m'échappa. Au début, nous te prenions pour un bloc de pierre. Tu gardais toujours un visage de marbre et même quand tu t'énervais, tu arborais toujours ce même regard de glace inflexible.
-Je sais déjà cela. J'ai pourtant dit que je ne voulais pas aborder le sujet de nouveau car je vous ai révélé tout ce qu'il y avait à savoir.
-Tu n'as rien dit sur ta boîte à musique.

Cynthia rata un battement de cœur et mit la main dans sa poche avant de constater que sa boîte était toujours avec elle. Elle soupira de soulagement. Elle se retourna vers le hobbit et détacha chaque mot avec la plus extrême froideur, celle du Laser Glace d'un Artikodin en colère.
-Cela ne concerne que moi. C'est la dernière fois que nous abordons ce sujet.

Frodon vit la destination se détacher au loin, il pouvait espérer la faire parler en attendant l'arrivée dans la ville. Il était trop curieux, parfois au point de voir ses amis se retenir de le frapper.
-Je sais ce que tu ressens. Tu caches tes secrets derrière un masque. Il y a quelque chose qui te fait plus de mal que tout.
-Oui. Tu as raison petite fouine. Mais comme tu l'as dit, c'est un secret.

Elle changea de place, se mettant aux cotés de Faramir. Elle pourrait enfin avancer sans être dérangée par un curieux et même si ce capitaine était borné, il ne la braquerait pas avec ses questions. Cynthia est comme un ressort que l'on comprime. Plus on le comprime, plus il accumule de tension et quand il saute, il part plus loin. Il est bien sur préférable d'éviter de mettre Cynthia dans un tel état, sa fureur est explosive et sa rancune tenace.

Enfin, la troupe entra rejoindre les défenseurs de la ville. Cet endroit n'était qu'un champ de bataille traversé par un profond fleuve. Cette cité, autrefois la resplendissante capitale du royaume du Gondor n'était plus que l'ombre d'elle même. Ses jours de gloire étaient derrière elle depuis longtemps. Désormais envahie par les ombres, ses magnifiques ponts ruinés étaient à l'image de la ville. Dans cette ville en ruines, de petites escarmouches éclataient régulièrement.
Entre les bâtiments en ruines, les pierres jonchant le sol, les colonnes brisées et les barricades élevées à la hâte, les soldats lançaient parfois des flèches vers l'autre rive, espérant abattre un ennemi. Les catapultes de l'ennemi pilonnaient sans cesse les troupes du Gondor pour les déloger, un peu comme les missiles soviétiques rasant Berlin quartier après quartier.

Cynthia regarda le capitaine donner ses ordres. Il hésitait parfois, se penchant sur ses cartes, écoutant les rapports de ses hommes et cherchant lentement la solution à son problème. Alors qu'elle attendait avec Frodon, Sam et ce Gollum, Frodon et Cynthia sentirent une présence dans leur cœurs. Ils arrivaient et l'instant d'après, un cri strident perça l'air.
-Les Nazgûl ! Tous à couvert !

Une immense ombre voilà le ciel. Le serviteur de l'anneau était monté sur une immense créature ailée. Semblable à un dragon sans pattes avant, le monstre survolait les positions des hommes, frappant les ruines de sa puissante queue, mordant et attrapant les soldats avant de les dévorer ou de les relâcher à une centaine de mètres du sol. Faramir prit les prisonniers et les emmena derrière une arche.qui ne retenait plus rien
-Vous serez en sécurité. Surtout ne bougez pas, restez cachés.

Peu désireuse de prendre une flèche perdue ou de jouer aux héros, Cynthia entreprit avec Gollum de suivre les instructions de Faramir à la lettre. Malheureusement, il y en avait un qui avait cédé à l'appel de l'unique. Frodon se tenait sur un toit, l'anneau à la main, tendu vers la rivière. Le Nazgûl monté sur son terrifiant destrier ailé se plaça juste devant Frodon. L'anneau était devant lui, il n'avait plus qu'à le saisir. Cynthia sentait l'énergie de l'ombre l'appeler, si délicieusement tentatrice. Elle voulait aspirer cette puissance, d'ailleurs elle le faisait déjà. Elle fut interrompue par Sam qui courut vers Frodon pour le faire descendre de justesse avant que les serres du dragon ne l'attrapent.

Peu de temps après, Faramir avait compris quel était le danger si l'anneau revenait aux hommes. Il fallait le détruire à tout prix. Il conduisit les trois membres de la communauté et leur guide et les dota de quelques provisions.
-Allez prestement. Le destin de toute cette terre dépend de vous.
-Merci Faramir, nous n'oublierons pas votre geste. Prenez soin de vous et ne risquez pas votre vie sans réfléchir.