Un voyage à travers le froid et le noir
Gandalf leva les yeux vers le sommet de la montagne la plus proche.
-Nous devons passer par le col de Caradhras.
La communauté traversa des champs enneigés, un vrai martyr pour les hobbits et leurs pieds nus. Cynthia haïssait la neige, probablement parce que la glace est l'ennemi ancestral des pokémon dragons. Alors qu'ils traversaient des congères sans trop se plaindre, Frodon fit une chute et roula dans la neige avant d'être rattrapé par Aragorn. Il découvrit que l'anneau avait glissé traîtreusement de son cou et ce fut Boromir qui le récupéra.
-Quel ironie que nous devions éprouver tant de doutes pour une si petite chose. Une si petite chose.
Il se mit à caresser l'anneau avant de reprendre ses esprits. Cynthia essaya de lui reprendre l'anneau, mais quand elle toucha l'outil de pouvoir, l'œil de Sauron apparut comme un flash dans son esprit.
Frodon récupéra l'anneau sous la pression du rôdeur. Cynthia était terrifiée car dès qu'elle touchait l'arme du seigneur de la terre noire, une grande douleur l'envahissait. Le petit manège n'échappa à l'œil vigilant du magicien.
Le calme de la montagne se transforma en tempête lors de la traversée d'un passage périlleux à flanc de falaise. Cynthia souffrait plus que les hobbits du froid, même sa cape ne pouvait rien contre la neige fine qui s'insinuait partout entre les vêtements. Boromir suggéra d'abandonner et de passer par le Rohan. Cynthia avait vaguement vu ce nom sur une carte et même si elle ne savait pas ou cela était, elle préférait passer là bas que de continuer par ce chemin.
Alors qu'ils continuaient de lutter contre le blizzard, Legolas avança et tendit l'oreille.
-J'entends une voix sinistre dans les airs.
-Et moi qui croyais que l'alcool n'avait pas d'effet sur les elfes.
-C'est Saroumane !
Le pèlerin gris se lança dans un combat avec des formules magiques prononcées dans une langue inconnue. Hélas, le maître d'Orthanc avait l'avantage et avec sa puissante éloquence, un éclair frappa le sommet de la montagne, causant alors une avalanche qui engloutit la compagnie. Une fois tout le monde dégagé, le groupe rebroussa chemin.
Gandalf et Legolas n'avaient pas l'air de souffrir plus que cela du blizzard, les deux humains se protégeaient tant bien que mal, surtout Boromir, avantagé par son bouclier. Gimli avait la barbe de la même couleur que celle de son père et les hobbits durent être portés pour avancer. La dresseuse tenta de se réchauffer avec un Lance-Flamme mais impossible de réussir l'attaque avec un vent pareil.
Voyant que le passage était bloqué, la compagnie était divisée sur l'itinéraire à choisir et Frodon trancha en décidant qu'ils passeraient par les mines de la Moria. Cynthia et l'elfe contestèrent ce choix.
-C'est amusant, je n'ai jamais aimé les grottes, je préfère les espaces lumineux. En plus, ce nom ne me plait pas.
-Moria est le nom donné par mon peuple, les elfes. Les nains nomment cette cité Khazad-dûm.
-Je comprends mieux, une cité naine avec un nom elfique. C'est pour ça que le nom sonnait faux.
Alors que l'elfe était courroucé, le guerrier nain en rajouta une couche.
-La plus grande cité de mon peuple connue sous un nom de lopette. Quelle honte pour les miens.
Le magicien les appela alors qu'ils étaient encore en grande conversation.
-Cynthia, Legolas, Gimli. Dépêchez vous au lieu de parler.
Rien que le nom et l'idée de se retrouver sous terre n'enchanta pas la blonde, ni l'elfe d'ailleurs.
-Aragorn, je vous ai déjà dit que c'était une mauvaise idée ?
-Attends voir, tu as du le répéter une cinquantaine de fois.
La compagnie se retrouva à proximité d'un étang sinistre. Gandalf s'approcha de la falaise et posa la main sur une paroi, comme si une porte invisible attendait qu'on la découvre.
-De l'ithildin. Cela ne reflète que la lumière de la lune et des étoiles.
Comme par hasard, les nuages se dissipèrent et une porte apparut dans le mur. Il n'y avait plus qu'à l'ouvrir mais le hic, c'est qu'il fallait un mot de passe. Cynthia regarda la porte et Gandalf tenter diverses formules en diverses langues. Elle tenta de défoncer la porte, mais malgré son Ultralaser, l'ouvrage des elfes semblait vouloir résister à ses attaques.
-J'abandonne, ça me soûle.
Elle retourna voir la communauté et l'un des hobbits qui ne trouvait rien de mieux que de jeter des pierres dans l'étang. Elle saisit le bras prêt à lancer un nouveau caillou.
-Arrête avec ces pierres, cet étang ne me plait pas. De toute façon, tout ici est sinistre alors mieux vaut être discret.
Au même moment, Frodon eut une idée de génie et permit à Gandalf d'ouvrir la porte. La communauté se glissa dans la Moria et Gimli commença à vanter l'hospitalité des nains.
-Une bonne pièce de viande, une bière glacée ! Et on appelle ça une mine. Une mine !
Boromir regarda autour de lui.
-Ce n'est pas une mine, c'est un tombeau !
Alors que la communauté découvrit les cadavres des nains massacrés par des gobelins, tous prirent l'intelligente décision de faire demi tour. Ils se jetèrent de Charybde en Scylla puisque un tentacule sortit de l'eau et agrippa Frodon.
Cynthia tenta de trancher le membre gluant pour sauver son ami mais une dizaine d'autres surgirent. Les deux hommes tranchaient sans cesse tandis que Frodon était en hauteur et bien destiné à servir de repas au guetteur aquatique. Cynthia trancha un autre tentacule avant de se faire éjecter sur la rive. Des flèches bien placées de Legolas sauvèrent le porteur de l'anneau. Alors que le céphalopode allait contre-attaquer, Gandalf ordonna à tous de se replier dans les mines.
La créature tentaculaire bloqua le passage en arrachant les portes de pierre, provoquant par la même occasion un éboulement. Alors que tous se retrouvèrent dans le noir, le magicien soupira.
-Nous n'avons plus le choix, il va nous falloir affronter les ténèbres de la Moria. Ne faites pas de bruit, il nous faudra quatre jours de marche pour atteindre l'autre côté, espérons que notre présence passera inaperçue.
-Avec Pippin, ce sera dur. Qui a eu l'idée débile d'allumer un feu, attirant les spectres au mont Venteux ?
-C'est bon Cynthia, on avait dit qu'on en parlait plus.
La compagnie passait dans les grottes, slalomant entre d'immenses arches, grimpant le long d'escaliers raides et traversant des ponts de roche sculptés. Des veines de mithril s'enfonçaient encore dans les profondeurs ténébreuses des mines. Des échafaudages, des grues, des palans et d'autres outils miniers indiquent que ce lieu connut jadis une intense activité. Le guide de la communauté éclairait faiblement le chemin avec son bâton.
-La richesse de la Moria n'était pas l'or ou les joyaux, mais le mithril. Aussi léger que du coton, aussi dur que les écailles d'un dragon. Aujourd'hui cela n'a plus de prix. Bilbon avait une veste en mithril, je ne lui ai jamais dit qu'elle avait plus de valeur que toute la Comté.
Pippin et Merry s'approchèrent du bord du pont pour voir jusqu'ou descendait le filon, mais Aragorn les rattrapa. Mieux valait être prudent car on ne connaissait pas la profondeur de certaines crevasses.
-Prenez garde, il y a des êtres plus anciens et plus répugnants que les orques dans les profondeurs du monde.
-Gandalf, je sais qu'il est bon de prévenir certains que leurs conneries pourraient nous coûter la vie, mais pourrais tu arrêter de me rendre paranoïaque ?
La communauté finit par atteindre une sorte de carrefour. Trois portes sculptées s'offraient à eux. Gandalf ne se rappelait plus du chemin alors les autres décidèrent de bivouaquer. Frodon demanda à son guide des informations sur la créature qui les suivait. Cynthia écouta vaguement parler de ce Gollum et préféra se rapprocher des trois autres hobbits. Sam avait été particulièrement attristé de la perte de son poney.
-Je suis désolé pour Bill. Je sais que tu es triste, mais je suis sure qu'il ne lui arrivera rien. C'est un cheval intelligent, il retrouvera la route de Fondcombe.
-Merci. Dis moi comment fais tu pour rester optimiste en toute situation, même dans les ténèbres ?
-Je n'ai pas souvent été heureuse. J'ai perdu beaucoup de choses qui m'étaient chères. Je n'ai plus de souvenirs de mes parents et ils me manquent parfois. J'ai peut être l'air forte, mais avec la vie assez sombre que j'ai vécue, j'ai décidé de toujours voir le meilleur côté des choses.
Sam la vit sourire, malgré qu'une larme était en train de naître dans les yeux bleus de Cynthia.
-Pour répondre à ta question, il ne faut pas avoir peur du noir. L'obscurité effraye parce que nous craignons ce qui est inconnu. Il faut se battre pour ne pas rejeter ce qui est différent, j'ai connu cela moi aussi. Enfin, quoi qu'il en soit, tu n'as rien à craindre ici Sam. Ce n'est pas parce qu'il fait sombre que tout espoir est vain.
-Comment peux tu ne pas avoir peur dans ce lieu ?
-J'ai peur, mais pas de ce lieu. Je n'aime pas l'idée de me retrouver enfermée, mais je n'ai pas peur. C'est sombre et enfermé, d'accord, mais je ne crains pas ce genre d'endroit car c'est dans des endroit pareils que j'ai erré pendant des années. J'ai vécu sans lumière et sans espoir pendant longtemps. La seule chose qui m'inquiète ici, c'est de me faire remarquer par je ne sais quoi. Il y a quelque chose de dangereux, je le sens. C'est puissant mais éloigné.
Alors qu'elle rassurait le jardinier, Gandalf retrouva finalement le chemin. Il prit la voie de gauche, la seule dont l'air n'était pas vicié. La compagnie se retrouva alors dans une salle aux dimensions impressionnantes même si elle était noyée dans l'ombre. Gandalf alluma son bâton.
-Je vais me risquer à faire un peu de lumière. Admirez les salles sous la montagne et le hall du grand royaume de Cavenain.
Tous regardaient des centaines de magnifiques piliers de roche sculptés. Les colonnes immenses soutenaient des arches monumentales. Le style était à la fois massif et harmonieux, s'adaptant merveilleusement bien avec la roche.
-Pour sur c'est artistique, y'a pas d'erreur.
Cynthia était bouche bée. Jamais elle n'aurait pu imaginer telle splendeur.
-Comment est ce possible ? Je n'ai rien vu d'aussi stupéfiant depuis longtemps. Comment imaginer que des nains aient pu construire une telle merveille ?
Legolas souffla un mot à l'oreille de son compagnon Gimli.
-Désormais, je ne dirais plus que les vôtres sont incapables de raffinement et de magnificence.
Gimli ne répondit même pas, trop subjugué par l'œuvre imposante de ses ancêtres.
La compagnie continua son voyage dans le hall de la plus grande cité des nains jamais créée. Peu de temps après, Gimli aperçut une petite salle latérale faiblement éclairée par un rayon de lumière.