La dixième marcheuse de junkolusa

La Communauté de l'Anneau quitta Fondcombe pour se diriger vers le sud. Le chemin serpentait sur les contreforts des monts Brumeux mais le beau temps et les températures clémentes favorisaient la bonne humeur. Cet état d'esprit ne résistait pas toujours lorsque Boromir, toujours ulcéré de son humiliation, lançait des piques à Cynthia. Celle ci ne répondait pas et Gimli la surprit souvent à jubiler lorsque Boromir s'agaçait de ne pas la voir réagir.

Une fois, il réussit à la mettre en colère. Cynthia avait trouvé un petit ruisseau, idéal pour faire sa toilette. La communauté s'était arrêtée à proximité et Cynthia s'éloigna. Avant de partir, elle souffla une demande à l'oreille de Merry.
-J'aimerais que tu éloignes tout le monde. Si quelqu'un approche, préviens moi. Si je te vois en profiter et crois moi je le saurais, tu payeras ça très cher. Est ce que je peux te faire confiance ?
Le hobbit fut surpris, mais il comprit qu'il n'avait pas le choix.
-Oui.
-Merci.

Cynthia posa ses vêtements sur un rocher d'un mètre de haut. Elle garda une serviette à portée de main et se décrassa dans le ruisseau. Merry faisait le guet mais une main se plaqua sur sa bouche. Boromir lui ordonna de se taire et le ligota après l'avoir baillonné. Ce petit vicieux s'approcha et fila discrètement avec les vêtements de la blonde. Lorsqu'elle s'aperçut que ses affaires avaient disparues, elle pesta contre le pauvre hobbit. Entourée de sa serviette qui tenait toute seule et qui la cachait entièrement par on ne sait quel miracle, Cynthia partit voir Merry.
Elle retrouva le pauvre Brandebouc attaché avant de le libérer. Il baissa la tête, honteux d'avoir failli à sa mission.
-Il m'a eu par derrière, je n'ai pas fait attention. Je suis désolé.
-Qui ?
-Boromir.

La boule de nerfs tremblants de rage se dirigea vers le reste du campement, vêtue d'une fine serviette. Lorsque la communauté vit le spectacle, le rôdeur siffla et les commentaires flatteurs fusaient. Cynthia se planta devant le Gondorien. Elle détacha chaque mot.
-Ou … sont … mes … affaires ?
Il ricana avant de se prendre un coup de poing en plein nez et un coup de genoux dans ses bijoux de famille. Il s'écroula avant de se relever, visiblement furieux.
-Je vais te le faire …
Avant qu'il ne mette sa menace à exécution, une Griffe-Ombre lui lacéra le visage et un violent coup de pied frappa une zone déjà martyrisée. La dresseuse répéta son ordre.
-Ou ?

Le soldat à terre indiqua le tas de linge qu'elle recherchait. Cynthia prit ses affaires avant de partir s'habiller. Boromir, toujours plié en deux, s'approcha du reste groupe.
-Elle est complètement cinglée !
-Moi je trouve qu'elle à de l'audace et du charisme cette petite.
Pour une fois et ce n'était pas la dernière, Gimli fut entièrement d'accord avec le prince Legolas de la Forêt Noire.

Cynthia revint quelques minutes après pour le repas. Sam et Pippin qui s'entraînaient un peu en contrebas et qui n'avaient rien remarqué de la scène revinrent pour le dîner. L'ambiance était déplorable, personne ne parlait alors que d'habitude, tout allait assez bien. Cynthia mordait rageusement dans son morceau de viande. Sam s'approcha du magicien gris.
-C'est la fête ici. Que s'est il passé ?
Cynthia réagit au quart de tour.
-Rien qui vaille la peine d'en discuter.

La froideur de la dresseuse ne dissuada pas Pippin de tenter de poser une autre question, mais le regard d'Aragorn y parvint cependant. Après le repas, les hobbits se rassemblèrent autour de Grands-Pas tandis que Legolas, Gimli, Cynthia et Gandalf étaient rassemblés pour parler du trajet. Cynthia qui ne connaissait pas vraiment la géographie de la région fut d'accord avec le plan du magicien.

Alors que le soleil déclinait derrière l'horizon, la dresseuse encore énervée alla voir Aragorn.
-Aragorn, J'aimerais prendre le premier tour de garde, cela vous va t'il ?
-Oui bien sur. Si tu vois quelque chose de suspect … ou que tu as besoin de parler, n'hésites pas.
-Merci, c'est gentil.
Cynthia resta éveillée tandis que les neuf autres membres s'endormirent. Vers la fin de son quart, alors qu'elle était satisfaite de voir que tout s'était bien passé, elle partit en direction de sa couverture. Un grognement parvint cependant à son oreille. Elle ressentit l'aura de nombreuses bêtes à proximité.
Cynthia réfléchit. Comment le rôdeur avait-il appelé ces animaux ? Cela lui revint en mémoire. Elle prit le cor du Gondorien avant de souffler dedans. Le son réveilla tout le monde en sursaut.

Avec une tête à faire peur, le jardinier de Frodon s'éveilla.
-Qu'est ce qui se passe ?
La question fut répétée par les autres.
-Pourquoi te permets tu de souffler dans mon cor ?
-Oh, désolée de te prévenir, mais il y a des ouargues qui approchent !
A la nouvelle de l'approche de ces monstrueux loups, la communauté se prépara au combat. Cynthia était bien contente de l'épée que lui avait donnée Aragorn au mont Venteux, même si ses pouvoirs nettoyaient efficacement à distance, tout comme les flèches de l'archer elfe. Une fois les loups sauvages éliminés, la dresseuse regarda ses compagnons avec soulagement.
-Tout le monde va bien ? Bon excusez moi, mais il faut vraiment que je dorme.

Le lendemain matin, elle fut réveillée par le bacon grillé de Sam. Alléchée par cette odeur, elle se leva vers le repas que tout le monde prenait en commun. Gimli lui tendit un bol rempli du repas exquis préparé par Sam.
-On vous a laissé dormir un peu, on pensait que vous en auriez besoin après cette nuit.
Elle prit la portion que le nain lui tendit et sourit en murmurant un simple « Merci ».
Alors qu'elle mangeait, Boromir s'approcha d'elle.
-Cynthia, je sais que je n'ai pas toujours été gentil avec vous.

Même si c'était le cas de le dire, elle ne le coupa pas.
-Je vous ai vu combattre hier et en nous prévenant, vous nous avez sauvé la vie. Je me rends compte que vous êtes une personne de grande valeur, alors je voudrais vous demander d'accepter mes excuses pour tout ce que je vous ai dit ou fait.
Cynthia regarda le fier guerrier dans les yeux avant de faire un léger sourire.
-J'accepte vos excuses Boromir.
A partir de ce moment, ils ne devinrent pas les meilleurs amis du monde, mais désormais, ils se supportaient parfaitement.

Le voyage de la communauté se poursuivit tranquillement vers le sud. Alors que Boromir s'entraînait avec Merry et Pippin, le repas cuisait. Cynthia regarda le ciel et vit une tache sombre se déplacer.
-Legolas, qu'est ce donc ?
Le nain répliqua sans cesser de fumer.
-C'est rien, c'est qu'un petit nuage.
Boromir sentit ses cheveux flotter à cause du vent.
-Il avance vite et contre le vent !
L'elfe regarda plus précisément.
-Des crébains du pays de Dun !
-Tu peux pas dire des corbeaux comme tout le monde ?

La communauté se cacha entre les rochers en attendant le passage de ces oiseaux de mauvaise augure. Une fois passés, Gandalf constata que le passage vers le sud était surveillé par des espions de Saroumane.
-Qui est Saroumane ?
Devant la question de Cynthia, le magicien lui fit un speech sur les magiciens venus de l'ouest, sur le Conseil Blanc puis sur la trahison du chef des Istari par le biais du palantir. Cynthia demanda ce qu'était un palantir et eut droit à une leçon d'histoire en bonne et due forme sur ces pierres magiques permettant de communiquer à grande distance, ce qui la passionna.

-Attendez Gandalf, la je ne suis plus. En gros, on a un mage qui vous a trahis et qui est en train de créer une armée privée.
-Oui.
-Ensuite, il veut récupérer l'anneau pour s'en servir contre le seigneur du Mordor et devenir le big boss de la Terre du Milieu.
-C'est un peu réducteur mais c'est ça.
-O.K. C'est tout ce que je voulais savoir. On passe par ou maintenant que l'autre vieux sénile nous empêche de continuer ?