1 - L'écume des eaux
---I---
Lily, Violette, et Daisy se prélassaient au soleil, au large de Nénucrique, dans la région Hoenn. Déjà presque un an que leur voyage autour du monde était terminé. Mais cela leur manquait trop, et Violette avait insisté pour prolonger le plaisir, à l'occasion de rentrées d'argent particulièrement importantes grâce à leur dernier spectacle. Et puisque Ondine avait la gentillesse de s'occuper seule de l'arène en leur absence...
Sœurette ne changera jamais, songea Violette avec amusement alors qu'elle commandait un nouveau cocktail. On pourrait lui demander n'importe quoi qu'elle s'exécuterait bien gentiment. La grande et longiligne jeune femme rit à la pensée de tous les combats répétitifs que sa petite sœur rouquine avait pu mener depuis tout ce temps contre ces dresseurs débutants, avec toujours les mêmes Pokémon, faibles et inexpérimentés. Un temps heureusement révolu pour elle.
Lily se redressa sur son transat.
« Violette ? Pourquoi tu rigoles ?
- Je pensais à Ondine, répondit-elle avec un grand sourire. J'espère qu'elle ne s'ennuie pas trop là-bas, à l'arène, à tourner en rond dans la piscine froide.
- Ca ne risque pas, pouffa sa sœur, et puis, nous lui avons dit de rester jusqu'à notre retour, elle est tellement, hum, serviable, que je suis sûre qu'elle ne s'est même pas posé la question ! »
Les trois sœurs éclatèrent d'un rire sonore, même si Daisy ne put s'empêcher d'avoir quelques regrets de traiter encore sa sœur de cette manière. Alors qu'elle se repositionnait sur le transat, un serveur du bateau de croisière s'approcha.
« Et où est mon cocktail ? s'exclama Violette quand elle s'aperçut que l'homme n'avait pas de plateau.
- Hum, veuillez m'excuser, mademoiselle, mais il y a un appel urgent pour vous dans votre cabine personnelle.
- Un appel urgent ? Quel genre ? Nous n'attendons aucun appel, nous sommes en congés !
- Hum, hé bien… dit l'homme d'un air gêné, l'homme au téléphone n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie d'attendre…
- Bon, soupira longuement Daisy. Restez là. Je vais aller voir. »
Le combiné de téléphone était décroché sur le bureau de la cabine. Daisy s'en empara, et une voix froide et dure lui répondit.
« Daisy Williams ?
- Elle-même, à qui ai-je l'honneur ?
- David Léonard, administration de la Ligue Indigo. »
Les yeux de Daisy se figèrent sur le téléphone. Elle resserra sa serviette autour des épaules, pressentant que la suite de la conversation n'allait pas lui plaire.
« Que… que puis-je faire pour vous ?
- Mademoiselle Williams, nous avons reçu ces deux derniers jours beaucoup de plaintes de dresseurs engagés dans le tournoi Indigo. L'arène d'Azuria est fermée depuis maintenant une semaine, et ce sans qu'aucune explication ne soit parvenue au service d'inspection de la Ligue. Cette situation est intolérable, et personne n'est capable de répondre à nos interrogations : votre arène est déserte, et ni le poste de police, ni le Centre Pokémon n'ont été en mesure de nous aider. J'ai moi-même mis cinq heures à retrouver votre trace. Que se passe-t-il bon sang ? finit-il par crier.
- Heu, ben, je… balbutia Daisy. C'est… c'est ma sœur Ondine qui est la championne en titre, pourquoi s'adresser à moi ?
- Ondine Williams est injoignable et introuvable depuis la fermeture de l'arène. Vous étiez la championne précédente et vous avez la qualification. Pourquoi n'êtes vous pas à votre poste en remplacement ?
- Je… je… des… affaires me tiennent loin de Kanto en ce moment et…
- Si l'arène d'Azuria n'est pas rouverte la semaine prochaine, je doute qu'elle conserve son statut pour l'année suivante, pensez-y. Au revoir, mademoiselle ».
La communication était coupée. Le teint pâle, elle raccrocha le combiné. Puis, soudainement, elle sortit furieuse de la cabine, avec trois idées en tête. Passer ses nerfs sur Violette, trouver un moyen de rentrer à Azuria, et surtout, surtout, savoir ce qui avait pris Ondine pour laisser l'arène comme ça, sans les prévenir.
---II---
« Corayon, finissons-en, utilise Picanon ! »
Le petit Pokémon corail poussa son cri, resserra ses cornes et faucha en pleine course le Piafabec qui s'efforçait jusque là d'éviter les attaques de son adversaire. Le petit oiseau dévia de sa course, tomba sur un des promontoires de la piscine, et échoua dans l'eau.
« Corayon, attaque Damoclès ! »
Corayon descendit de sa plate-forme et sauta dans l'eau en prenant son élan. Il bouscula violemment le Piafabec déjà étourdi, qui alla s'échouer aux pieds de son dresseur ébahi.
« Piafabec est hors de combat, annonça l'arbitre officiel, levant son drapeau rouge. Corayon remporte cette manche. Le vainqueur du match est Ondine, championne de l'arène d'Azuria, par deux manches à zéro. »
Le jeune dresseur rappela son Pokémon dans sa balle, et rejoignit le bord de la piscine où se déroulaient les combats.
« Bien joué tout de même, Christophe, le félicita Ondine. Il te faut encore un peu d'entraînement pour réussir à me battre. Je te conseille d'aller visiter l'arène d'Argenta, je connais un peu le champion de là-bas, c'est le père d'un vieil ami. Il sera ravi de t'enseigner les rudiments du combat en arène officielle.
- Merci, Ondine, vous êtes super ! s'exclama le petit garçon. Je vais aller au Centre Pokémon faire soigner Piafabec.
- C'est une bonne chose.
- Je reviendrai bientôt, Piafabec sera encore plus fort !
- Je n'en doute pas, à bientôt ! »
Ondine s'assura que la porte soit bien fermée et attendit quelques secondes, les poings serrés. Elle remercia l'arbitre qui s'en alla ; vu l'heure, il n'y aurait plus de nouveaux concurrents pour aujourd'hui. La mâchoire crispée, elle se mit à courir vers la porte, et abattit sauvagement le loquet. Puis elle se précipita en haut du plongeoir, et se défit de sa tenue de combat pour ne laisser que le maillot de bain. Elle s'était détaché ses cheveux roux, qui tombaient derrière ses épaules, jusqu'au milieu de son dos. Puis les mots s'échappèrent en cascade. « C'est ça, reviens avec Piafabec, il sera encore plus fort, peut-être qu'il aura appris Pic-pic entre temps hein ? Ou Charge aussi ? Pourquoi tu ne reviendrais pas avec un Roucool, ils feraient la paire. Ou un Rattata, j'adore ça aussi, ces souris que je ne peux plus voir. Ou non, mieux, ramène un Nidoran, oui, ça va me changer, j'en ai pas vu depuis hier matin ! »
Elle donna deux impulsions à la planche, en haut de l'échelle, et plongea au fond du bassin. « Je n'en peux plus ! »
***
Dix-septième longueur de bassin. « Oui un Roucool. Stari adore pilonner les Roucool, il est habitué maintenant qu'il en voit cinq par jour. C'est bien les Roucool ».
Dix-huitième longueur. De rage, elle nageait de façon tellement désordonnée que la fine écume blanche que provoquait le battement de ses pieds se maintenait sur le bassin. Au fond de celui-ci, Lamentine suivait des yeux la championne. Dix-neuvième longueur. « Mais non, mieux ! Tu pourras ramener un Aspicot, un de ces immondes Pokémon insectes de la forêt, ça me ferait… tellement… plaisir ! »
Vingtième longueur. Ondine serrait les dents. « Oui un Aspicot, comme ça je pourrais au moins m'imaginer que cet immonde truc viendra se frotter contre moi, ça donnera du piment ! Ou un Coconfort, pour m'entraîner à viser ! Ou un Chenipan tant qu'on y… »
Elle s'arrêta brusquement, alors qu'une légère vague du bassin venait de s'engouffrer dans sa bouche et ses narines. Elle toussa pour expulser toute l'eau qu'elle venait d'avaler. Lamantine s'élança, et vint l'aider à regagner le rivage. Elle était épuisée, et s'affala sur le bord du bassin. « Merci… Lamantine, dit-elle entre deux quintes de toux ».
Un Chenipan…
***
La nuit était froide ces temps-ci à Azuria. Très fatiguée par cette séance intensive et fulgurante de natation, Ondine rêvassait dans son lit. La tête posée sur son oreiller, elle regardait par delà la fenêtre. Toujours les mêmes journées, les mêmes matchs, elle n'en pouvait plus. Où étaient passés ses espoirs de petite fille ? Elle avait toujours voulu être une championne d'arène, spécialiste des Pokémons Eau ; elle l'était aujourd'hui, mais tout lui semblait fade. Elle était pourtant reconnue dans tout Kanto désormais, et décrocher le badge Cascade était aujourd'hui synonyme d'être classé directement parmi les favoris du Tournoi Indigo. Ondine avait grandi. Si dans son esprit, elle se sentait toujours un peu honteuse lorsque ses sœurs revenaient parader dans les rues de la ville, elle n'avait plus vraiment de quoi rougir. En tout cas pas de ses prétendants, qui se sont succédés en une longue liste de rendez-vous refusés et de tentatives de soirées ratées. Etre une célébrité locale avait aussi ses avantages. Non, ses inconvénients ! Elle enroula ses fines jambes dans sa couverture, et se cacha le visage. Après les 4 années passées à courir les routes avec Sacha et Pierre, n'avait-elle pas ce qu'elle voulait ? Un poste de championne des Pokémon Eau, un chez-elle, et, pour couronner le tout, tous ces garçons à ses pieds ! Qu'est-ce qu'il lui avait pris tout à l'heure ?
Chenipan était le premier Pokémon capturé par Sacha… Et elle avait bu la tasse à son évocation. Enchaîner les matchs et les tours de bassin… Non, ce n'était définitivement plus ce qu'elle voulait. Régulièrement, ses pensées la faisaient divaguer vers Sacha et Pierre, vers Sacha, surtout. Tout cela lui manquait, le voyage, les routes, les amis…
Est-ce vraiment tout cela qui me manque ?...
Mais après tout, voilà près d'un an qu'elle était sans nouvelle de ses amis. Pas une lettre, pas un coup de téléphone ! Elle savait juste que Sacha et Pierre se trouvaient à Sinnoh. S'ils l'avaient oubliée, pourquoi s'en soucier ? Elle serra les dents. Sacha ! Comment as-tu pu oser ? Tu m'avais promis… Elle l'imagina parcourir les arènes de Sinnoh avec Pierre, toujours concentré sur la prochaine, comme il l'avait fait à Kanto, à Johto, à Hoenn lorsqu'il était avec Flora et Max. Il ne s'arrêtera jamais avant d'en avoir terminé ! Qui suis-je moi, à côté des champions et des badges ?
Malgré sa rancune, elle n'avait pas pu s'empêcher d'assister aux prestations de Sacha à la télévision, lors des tournois précédents et notamment Hoenn. Elle avait amèrement regretté de ne pas être là à l'encourager dans les gradins, dans les vestiaires, comme à la Ligue Johto. Et elle ne le sera pas non plus à Sinnoh, du moins tant qu'il ne lui donnera pas de nouvelles. Pourquoi n'appelle-t-il plus ? Elle imaginait toutes les possibilités, jusqu'à en avoir mal à l'estomac.
Souvent, elle pensait à tout ça. Mais cette nuit, comme cela ne lui avait été jamais arrivé hormis ce jour où elle lui avait dit adieu, elle ne parvint pas à dormir. « Non, je n'en peux plus ». Elle rejeta la couverture, s'habilla rapidement, prit sa ceinture de PokéBalls, n'oubliant pas d'amener Léviathor, qu'elle n'avait pas utilisé depuis bien longtemps pour ne pas effrayer les jeunes dresseurs. Sur le moment, elle pensa à ses sœurs. Et elle repensa également à ce qu'elle avait ressenti quand son retour dans sa ville natale lui avait été imposé en quelques secondes, via un simple téléphone.
Il était quatre heures du matin. Azuria dormait. Et Azuria n'avait plus de champion d'arène.
***
Ondine courait sans s'arrêter, son sac lui frappait le dos. Elle avait laissé sa bicyclette chez elle. Pas question de tout recommencer. Il faisait encore très sombre, mais cela n'était pas important, tellement elle se souciait peu de regarder devant elle. La Route 05 déroulait ses arbres et ses cours d'eau, et le léger chant des Mystherbe réfugiés dans les hautes herbes au bord du chemin rythmait les heures de la nuit. A bout de souffle, la jeune fille s'arrêta sur le bord du chemin. Elle avait emporté sa tenue quotidienne, de courts vêtements jaunes, qui faisaient ressortir l'éclat de ses cheveux roux, qu'elle ne prenait plus la peine d'attacher. A quoi bon conserver sa coupe de petite fille, puisqu'elle ne l'était plus, puisqu'il lui semblait avoir tout raté ? Maintenant qu'elle avait peut-être définitivement dit adieu à son rêve : faire de l'arène d'Azuria la pointe du dressage des Pokémons Eau. Elle partie, qu'allait devenir l'arène ?
Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Bonne question. Qui en entraînait d'autres. Qu'allait-il se passer à Azuria ce matin, lorsque la ville découvrira la fermeture des locaux et sa disparition ? Qu'allaient dire ses sœurs ? Le dernier de mes soucis. Mais surtout, qu'allait-elle faire maintenant ? Je ne sais même pas pourquoi je suis partie !
Elle se laissa tomber dans l'herbe, et s'adossa à un poteau. La nuit était sans lune.
Suis-je vraiment partie pour retrouver Sacha ?
Mais cela n'avait aucun sens ! Quelle pourrait être la raison de se rendre, sans prévenir, à Sinnoh, elle qui n'était jamais allée si loin au Nord ? Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire ? Tu me manquais, il fallait que je te retrouve ! C'est ça, Ondine, au moins ça le fera bien rire. Rien, aucune raison. Hormis revoir Sacha, deux ans après ces deux jours passés avec lui, pour son retour de Hoenn, son départ n'avait aucune explication rationnelle. Sacha n'avait visiblement pas terminé la qualification pour la dernière Conférence de la Ligue, puisqu'elle avait guetté toutes les nuits les retransmissions en direct sans apercevoir l'ombre de sa casquette… Ca veut dire qu'elle ne pouvait pas savoir où il était exactement. Une seule vraie raison pour partir qu'elle ne pouvait révéler à personne, aucune destination précise hormis un continent tout entier. Me voilà bien.
Perdue dans ses pensées, elle ferma les yeux. Assommée par cette nuit blanche, elle s'assoupit, seule, sur la route déserte. Le soleil se levait à peine, lorsqu'elle fut réveillée par des chatouillements sur sa jambe gauche. Perdue dans ses rêves, elle sourit. Sacha, arrête ! Rappelle Pikachu, tu sais que je déteste ça ! Elle ouvrit un œil, pour voir une grosse bête verte la dévisager depuis son genou replié. Che… nipan !!
Ce matin là, les habitants de la banlieue de Safrania ne furent pas réveillés par les habituels cris des Roucool.
---III---
Le voyage vers le Nord était agité par un océan capricieux. Mais La Reine, qui reliait chaque semaine Carmin-sur-mer à Joliberges en avait vu d'autres, et il ne faisait aucun doute que tous les passagers vers Sinnoh arriveraient à bon port.
Le ferry était bondé. Le trafic vers Sinnoh était très important en ce moment, sans doute l'attrait, du Grand Festival, encore plus réputé que celui de Kanto, qui aura lieu dans deux mois. Affalé dans un des fauteuils du salon principal, mais l'œil vif et aux aguets, Charles étudiait la foule, derrière le numéro du jour du Kanto-Matin. Cet homme de haute taille, à la stature imposante, dissimulait son crâne chauve sous un large chapeau, ce qui lui donnait son style si particulier. Un large manteau sombre dissimulait ses vêtements. Il releva légèrement son couvre-chef pour balayer la salle de son regard perçant et de ses yeux bleus.
Tant de gens se rendant à Sinnoh, voilà qui était forcément intéressant. Il se remit à lire son journal avec l'article de la page centrale. « Emoi à la Ligue Indigo : Azuria sans champion depuis 6 jours ». Voilà une affaire qui faisait grand bruit dans tout le pays. Une des plus talentueuses dresseuses du circuit de Kanto qui se volatilisait du jour au lendemain. Il rit intérieurement. Au moins nous n'y sommes pour rien ! Il regarda attentivement la photo qui accompagnait l'article. La jeune femme rousse, cheveux fermement attachés en une queue de cheval sur le côté, terrassait un nouvel adversaire à l'aide de son Staross. Qui aurait pu penser que l'Arène d'Azuria aurait vu sa cote monter si vite ? Même si les jeunes dresseurs se bousculaient encore à sa porte, de l'avis de bon nombre d'observateurs, le Badge Cascade allait être aussi prisé que le Badge Volcan d'Auguste la saison prochaine ! Et voilà que la championne se fait la malle ! Charles soupira, et reposa son journal pour se replonger dans le spectacle bien plus intéressant des touristes, quand son regard fut irrésistiblement attiré par un éclat de cheveux roux au milieu de la foule. Les roux se font rare, mais d'une telle couleur, c'en devient presque unique. Il vérifia rapidement la photo de l'article, et s'élança à travers la pièce. Après avoir constaté que celle qu'il avait vue n'était plus dans la salle, il sortit sur le pont, et vit la jeune fille rêvasser, accoudée à la rambarde. Ses cheveux étaient couvert d'une capuche, et visiblement attachés derrière, ce qui, comparé à toutes les photos qu'on avait pu voir d'elle dans la presse, la rendait presque méconnaissable. Pour quelqu'un qui n'avait pas le sens de l'observation de Charles.
Il passa derrière Ondine en marchant d'un pas détendu, et se dirigea vers le centre du bateau. Il actionna son oreillette.
« Bolly ? Ou es-tu ?
- Toujours au salon évidemment ! La pêche est bonne si tu savais…
- Laisse tomber tes talents de pickpocket et rejoins moi dehors, j'ai quelque chose de bien plus intéressant.
- Bon, soupira Bolly. J'arrive. J'espère pour toi que ça vaut le coup. »
***
« 08h16. Il est temps de passer à notre page compétition. Au concours de Verchamps, c'est le favori du prochain Grand Festival, Kenny, qui a remporté de justesse la finale, face à sa grande rivale pour le titre, Zoé. Tous les habitués du circuit cette année se sont retrouvés pour cette compétition qui s'est révélée haute en couleurs. Sur les images que nous vous proposons en direct, vous pouvez voir les Coordinateurs qui quittent la ville pour choisir leur prochaine destination. Il ne reste plus que deux mois à attendre pour le fameux Grand Festival de Sinnoh, plus qu'il n'en faut à tous nos concurrents pour récupérer les rubans qui leur manquent ! Restez branchés sur SLN pour la suite de l'actualité des concours Pokémon !
International maintenant, et nous commençons en bref par un fait-divers qui secoue actuellement la Ligue Indigo de la région de Kanto, au sud. Depuis plus d'une semaine maintenant, une des principales arènes de cette Ligue est fermée faute de championne, qui a tout simplement disparu sans laisser de traces. L'affaire fait grand bruit, d'autant plus qu'il s'agit d'une des arènes les plus cotées actuellement, celle d'Azuria, menée par la championne Ondine, dont le niveau est estimé supérieur à celle de Verchamps, dirigée par le célèbre Lovis. L'administration de la Ligue Indigo ne s'explique pas cette disparition, tout comme l'agent Jenny qui, d'après les premières constatations, n'exclue pas l'enlèvement. Nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial sur place, à Azuria… »
***
« Alors, c'est elle ?
- Aucune doute, c'est bien Ondine ».
Bolly et Charles étaient à présent sur le pont. Ondine n'avait pas bougé de la balustrade et, tête basse, elle regardait la mer lécher les flancs de La Reine, flottant sur l'océan entre Kanto et Sinnoh. Au début de la soirée, aucun indice ne permettait de savoir quand allait s'achever le voyage, sinon les estimations du capitaine : arrivée prévue à Joliberges très tôt demain matin.
« Bon, mettons, chuchota Bolly. Qu'est-ce que tu veux qu'on en fasse ? Elle a de l'argent, des Pokémons intéressants ?
- Mais enfin, soupira Charles. Tu ne lis jamais les infos ? Ondine, la championne d'Azuria qui a disparu depuis une semaine ! On est peut-être les seuls à savoir actuellement où elle est et où elle va ! Une championne d'arène ! Il faut faire quelque chose.
- Mais quoi ? On a un objectif précis, qui n'est pas suivre une championne fugueuse !
- J'estime que c'est au moins une information intéressante.
- Alors ? Tu veux appeler la base c'est ça ? Alors qu'on nous a bien signifié de ne pas opérer de contact ?
- A Sinnoh oui, pas à Kanto. Il faut le prévenir. »
Charles se détourna et se dirigea vers sa cabine, suivi par Bolly. Une fois à l'abri de leur petite salle, il sortit un ordinateur portable. Après quelques manipulations, une communication vidéo s'enclencha.
« Boss, ici Bolly et Charles. »
***
« Sacha ?
- Oui, Pierre, qu'est-ce qu'il y a ? Tu as une drôle de voix.
- Tu as vu les infos ce matin ? »