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Over The Rainbow de Kayaa



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Informations

» Auteur : Kayaa - Voir le profil
» Créé le 24/06/2009 à 22:58
» Dernière mise à jour le 24/06/2009 à 22:58

» Mots-clés :   Action   Aventure   Humour   Présence de personnages de l'animé   Sinnoh

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A des kilomètres de toi.
Azuria. Sept heures six minutes du soir. Arêne.
- La championne Ondine est déclarée vainqueur du match.
L'inlassable déclaration de l'arbitre résonna aux oreilles de la rouquine. Cette affirmation sonnait de plus en plus fausse à l'oreille de la demoiselle qui, perdant quelques fois il faut l'avouer, n'arrivait pas à déterminer si c'était une bonne, ou une mauvaise chose de remporter une fois de plus ce combat pokémon. Car bien qu'elle gagne souvent et avec joie, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à son adversaire d'aujourd'hui… et d'hier.
- Merci pour ce match, Ondine ! Je vais retourner m'entraîner, et je vous battrai, la prochaine fois !
Elle ne répondit pas à l'appel que l'enfant de douze ans lui lançait de l'autre côté du bassin et dont la silhouette semblait déjà faire demi-tour et courir vers le centre pokémon. Après tout, c'était la vingtième ou vingt-cinquième fois que le petit garçon repartait avec son petit Salamèche avec un statut K.O. A dire vrai, la championne ne savait plus quel conseil lui donner. Elle lui avait précisé qu'attraper un pokémon plante, ou eau, ou même électrique l'aiderait beaucoup mais l'enfant restait de marbre à ses bonnes paroles. En effet, il croyait dur comme fer à son pokémon feu, qui ne résistait cependant pas bien longtemps à un petit jet d'eau de la part d'Azurill. Sa ferveur et son envie de progresser lui rappelaient aux souvenirs, ce qui n'était pas une très bonne chose.
Sautant soudainement dans l'eau, Ondine ferma les yeux. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas entreprit une grande discussion avec quiconque. Elle semblait ouvrir la bouche pour les politesses habituelles… une routine qu'elle commençait à regretter. De plus, les jours passaient lentement, et les nouvelles devenaient de plus en plus rares. A croire qu'il l'avait oubliée. Et que jamais, jamais il ne repensait à elle. La fierté d'Ondine, aussi, jouait son rôle dans ce manque cruel d'appel ou de lettre. Tandis que Léviator somnolait tranquillement au fond du bassin, le visage adouci par cette vision, Ondine remonta à la surface. Cette surface qu'elle n'avait, en aucun cas, envie de regagner.
- Ha, tu es là ! Je croyais que tu n'allais plus jamais remonter, s'exclama Daisy en souriant.
La sœur aînée de la rouquine s'assit en tailleur loin devant elle, sur le carrelage, en prenant bien garde de ne pas froisser sa jupe, et Lily et Violette la rejoignirent quelques secondes après, chacune d'elles affichant un air plus que décidé. Apparemment, elle avait passé plus de temps dans l'eau que ce qu'elle ne l'avait cru.
- Il y a un problème ? S'enquit Ondine, l'air cependant peu intéressé. …Psykokwak a encore cassé le plafond de ta chambre, Violette ? Rajouta-t-elle en refoulant un léger rire.
- Non, bien entendu. S'il avait recommencé, je crois que je l'aurais déjà noyé, répondit la jeune femme avec dédain.
Lily scrutait Ondine avec sérieux, et sa sœur cadette l'ignora, s'appuyant contre le rebord du bassin. D'habitude, Ondine avait l'habitude de répondre sur un ton indigné et de prendre rapidement la défense de ce pauvre Psykokwak. Seulement aujourd'hui, et comme les précédents jours, la championne de l'arène d'Azuria semblait vide et…
- Molle. Voilà, c'est ce que je cherchais pour te qualifier, dit Lily sans préavis. Un vrai Ronflex. Tu manges, tu dors. Ah ! Et tu fais des matches. D'ailleurs, la prochaine fois, laisse ce pauvre gosse gagner !
- Je ne suis pas molle. J'ai peut-être juste envie de…
Changer d'air. C'est ce qu'elle voulait dire, mais Ondine n'osait pas : ce serait révéler trop vite ce qu'elle souhaitait. Mais Daisy comprit et sourit largement, Violette aussi. Lily croisa les bras et releva la tête en soupirant, comme si elle avait compris ce qu'elles avaient derrière la tête. Ondine, quant à elle, fixait un point invisible et semblait de plus prête à cligner des yeux avant longtemps.
- Soit ! Vas-y. Pars, s'exclama Daisy en riant, et Ondine releva lentement la tête sans regarder sa sœur. Le professeur Chen m'a informé de sa position. Il est à Sinnoh, comme tu le sais sûrement déjà. Ne me demande pas où il est exactement, le professeur Chen a refusé de me le dire. Tu as un billet pour le ferry, tu accosteras à Littorella, précisa-t-elle en sortant soudainement un petit miroir.
Ondine sembla troublée, alors que Daisy retouchait sa coiffure avec lassitude. Elle n'avait sûrement pas compris ce que ses sœurs lui disaient. Pourtant les informations que lui servait Daisy s'infiltraient au fur et à mesure dans son cerveau. Les yeux brillants, elle ne s'adressa à personne en particulier.
- Je… Vais les revoir ?
Et alors qu'elle replongeait avec plus de vivacité dans les profondeurs, Violette lâcha son dernier soupire en levant les yeux aux ciel, comme si le pluriel employé par sa sœur était inutile.

Féli-Cité. Sept heures trente huit minutes du soir. Ecole des Dresseurs.
- Tyranocif ! Non ! Tyranocif, pose ce pokémon tout de suite ! Pharamp arrête, ses rideaux ne sont pas… Je suis désolée Monsieur le Directeur, vraiment désolée ! Mais ils ne feront de mal à personne… PHARAMP ! Cesse cette attaque Fatal-Foudre tout de suite !
Un incroyable éclair grilla les lampes, plongeant la salle dans un noir complet. La pièce retomba dans un silence total, à l'instar du vacarme dans lequel elle avait été abandonnée pendant de très longues minutes.
- Jive ! Veuillez faire rentrer ces pokémons dans leurs pokéballs respectives, et tout de suite ! Je vous attends directement dans mon bureau ! s'écria d'une voix autoritaire un petit homme barbu et âgé, qui, après avoir cherché à tâtons la poignet de la porte, remonta quatre à quatre les escaliers du couloir voisin.
La dénommée Jive sortit deux pokéballs, l'air passablement irritée et le teint rouge pivoine, et se contenta de suivre son interlocuteur en allumant le briquet qu'elle avait continuellement dans sa poche pour la guider.
Arrivés tous deux dans le bureau du directeur de l'école des dresseurs, Jive n'attendit pas que l'homme lui prit de s'asseoir. Il avait, apparemment, l'habitude de la désinvolture que faisait preuve la jeune fille aux cheveux noirs, coupés en un carré plongeant et qui semblaient ne jamais être très bien coiffés. Son tee-shirt noir, portant le nom d'un groupe de rock qui utilisait les attaques pokémons comme feux d'artifices à leurs concerts, était assez poussiéreux et son bermuda marron légèrement déchiré sur le côté. Ses baskets, de grosses chaussures noires, semblaient avoir subies le même sort que les précédents habits.
- Sept incidents, en à peine deux semaines de cours, Jive ! Les élèves sont partis en courant et en criant, cette fois. Certains étaient terrifiés !
- C'est des mauviettes ! s'exclama Jive avec fureur.
- Ils sont jeunes. Tout le monde n'a pas ton âge, jeune fille, répondit lentement le directeur en remontant ses lunettes et en s'asseyant sur le fauteuil, derrière son bureau, face à Jive.
- Tout le monde n'a pas le votre non plus, répliqua-t-elle avec dédain. Pardonnez mon impolitesse, mais vous semblez ne voir que le mauvais côté de mon apprentissage quelque peu tardif dans cette école !
Elle s'était levée, et commençait à faire les cent pas devant le vieil homme. Celui-ci soupira et commença à réciter des paroles qu'il semblait avoir déjà répéter des milliers de fois.
- Je t'ai accueillie gratuitement ici, parce que je savais que tes pokémons étaient quelque peu… violents.
- Violents ? Violents ? Répéta Jive avec un sarcasme, vous plaisantez ? Tyranocif et Pharamp ne feront jamais de mal. D'ailleurs Tyranocif ne souhaite que s'amuser.
- Oui, certes. Tyranocif devrait peut-être apprendre à être un gros et grand pokémon. Il faut qu'il comprenne que ce n'est pas un Laporeille ! Quant à Pharamp, il faut qu'il apprenne à contrôler ses humeurs, ses gestes et ses attaques. Un peu comme sa dresseuse d'ailleurs, marmonna-t-il avec rapidité. Et il y a Milobellus ! Encore un fabuleux pokémon, qui malgré les compétences qui lui sont attribuées, n'arrive pas à charger un seul adversaire !
- Milobellus, je vous le rappelle, ne tenait pas dans une pokéball il y a une semaine.
- C'est pour cela qu'il a fallu en casser une dizaine pour qu'il daigne en sortir enfin, pour qu'il puisse se nourrir ! Regarde la vérité en face Jive, dit le directeur en fermant les yeux, l'air concentré, ces pokémons doivent être dressés correctement, et pas par toi, je regrette. D'ailleurs, si tu veux encore faire partie de cette école, il va falloir les caser ailleurs. Je ne veux plus d'une ruine pour salle de classe.
Et lorsque le professeur les rouvrit, Jive avait disparue.

- Pour qui il se prend, celui-là ? Violents. Il n'avait qu'à dire dangereux aussi ! Ils ne feraient pas de mal à un aspicot, s'écriait Jive en pleine rue, tandis que Tyranocif la suivait, et comme frappé par ses paroles, il baissa la tête.
- Ne t'inquiète pas, Tyranocif, reprit-elle avec douceur et compassion. Cet idiot de dresseur nous avait bien cherchés. C'est uniquement de sa faute si son aspicot doit de promener avec une corne en plastique rose à la place de sa vraie venimeuse désormais…