Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

La vie de Nina de SeaMyuu



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : SeaMyuu - Voir le profil
» Créé le 04/06/2009 à 19:46
» Dernière mise à jour le 04/06/2009 à 19:46

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de combats   Absence de poké balls   Humour

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 4- Voyage, voyage!
Dimanche… Ça risque de vous étonner si je vous dis que c'est le jour de la semaine que j'aime le moins. Dans une sélection de sept journées, c'est la plus horrible. Rien que de se dire que le lendemain le boulot reprend et que l'on doit tout préparer du coup. Hé oui, je sais, c'est bête aux premiers abords.
Mais bon, j'essaie au moins d'en profiter de cette fichue journée. D'ailleurs, ce matin, après m'être réveillée, j'ai finie la boîte de céréales Crunch, juste parce que je me suis dit qu'il fallait prendre des forces avant de passer cette dure journée. C'est aussi pour ça que j'ai fini le dentifrice et que j'ai entamé le jus d'orange (déjà à moitié vide d'ailleurs). Un matin de dimanche comme les autres en somme.
Là je suis affalée sur mon cher canapé et je grignote des pipes à sol, vous savez, les graines de tournesol salées. Je déteste la graine mais j'adore la coquille. Seul problème, ça assèche la gorge si on en mange trop. Les pattes posée sur la tablette qui se trouve en face du divan, j'observe mes griffes. C'est tout simplement passionnant, il faut dire. Je remarque même que mon gros ongle d'orteil droit est cassé.
Soudain, je sursaute, le téléphone sonne (Gaston y'a l'téléphone qui sonne mais y'a personne qui répond ! Mais si, vous savez, la chanson, là…). Je fixe l'engin poussiéreux des yeux. C'est très bizarre que l'on m'appelle. De une, j'ai juste un téléphone fixe, alors ce n'est pas pratique, du coup je donne mon numéro à quasiment personne. De deux, il est super tôt (environ dix heure et demi) et enfin, de trois, les gens ont autre chose à faire que de m'appeler, surtout un dimanche. Alors c'est même très bizarre.
J'étais tellement dans mes pensées et mes interrogations que j'oubliais de décrocher. Ma main s'en chargea toute seule. Je décochais un tout petit « Allô ? ». A l'autre bout du fil, ma boîte de marketing. Ou plutôt le secrétaire. Mais de toute manière, comme il est toujours au bureau, il pourrait presque être à lui-même la boîte entière. Je vous jure que je l'ai déjà vu dormir dans l'établissement, à l'accueil, sur sa chaise ! (Me demandez pas ce que je faisais la nuit à mon boulot, je ne saurais pas répondre !)
A l'autre bout, Mr Phil, le secrétaire (Je vous assure que c'est son prénom ! Ba oui, il en à un…), m'expliqua que la société allait subir des rafraîchissements, que des gens allaient retaper le bâtiment. Et alors, Il veut que ça me fasse quoi ? Rien, justement, ça ne changeais strictement rien. Quand il eu fini sa tirade sur le fait que de braves ouvriers allaient faire leur boulot, je lui demandais en quoi cela m'affectait.
Le silence se fit. Je crois qu'il m'a pris un instant pour une débile, puis il à pris une voie posée et m'a parlé comme à une enfant. Juré, dès que je vais au boulot lundi, je lui mets une patate juste pour le fait qu'il m'ai prise pour une fillette. Puis soudain, je fais tilt juste avant qu'il ne me le dise. Le temps des grands travaux, je n'aurais justement pas de travail. Et je ne pourrais pas y aller.
Je sautais de joie dans mon petit salon et je répétais à Mr Société (Appelons le comme cela, ce sera mieux et plus facile à retenir) que dès que j'irais au boulot, je l'embrasserais. Enfin, ça reste à voire, mais la joie c'est toujours moteur d'émotions vives (J'ai lu ça dans Sciences et Vie Junior). Ha, je suis sûre que derrière son bureau, ce vieux crouton de Fouinard était super content (Du fait que des employés ne l'embêteraient plus pendant ce temps, bien sûr). Je lui demandais jusqu'à quand durait les travaux. La seule chose qu'il me dit fut « A la prochaine rentrée prochaine, Mlle Nina. »
Et il raccrocha. J'en déduisis que les vacances auraient une période plus vaste que je n'ai jamais pu en profiter jusqu'à maintenant. Vous vous rendez compte ? Je rentre en septembre au boulot, nous sommes en début juin, ça me fait trois mois de vacances ! Qui sait, peut être qu'il ne rouvrira pas avant novembre ? (Yeux qui brillent) Bref, le seul truc qui me dérange c'est que j'ai promis à ma mère que j'irais lui rendre visite pendant les vacances… Seul chose positive dans ce fait, c'est que je verrais mon grand frère et ma petite sœur, et que Kevin ou Mimi vont venir avec moi. Eux aussi ils ont promis.
N'empêche qu'aller chez ma mère c'est un vrai calvaire. A chaque visite j'ai droit à un riz au lait au raisin. Pwark, dégoutant. Heureusement que papa en est un vrai adepte et qu'il me prend à chaque fois ma part, sinon je serais morte bien des fois (Imaginez, depuis mon enfance je suis assaillie par son riz au raisin !). Mimi qui dis qu'elle à toujours rêver d'y goûter, elle va être servie.
Bref, je sors de mon appartement en faisant jouer le trousseau de clés entre mes doigts. Je vais toquer chez ma meilleure amie, le sourire aux lèvres. Personne ne répond durant quelques minutes. C'est normal, c'est pile l'heure où elle se casse la tête à réviser un Molière (Elle n'aime pas ses pièces, notez le, c'est pour ses cours). Puis, sa tête se pointe dans l'entrebâillement de la porte. Lorsqu'elle me voit, elle me fait signe d'entrer et ouvre en grand la vue sur son petit salon.
Je la laisse refermer la porte. J'observe autour de moi. C'est un peu en bazar. Mais c'est toujours comme ça quand je viens, ma Mimi ne change pas comme ça il faut dire. Elle s'assoit sur l'un de ses poufs mauves posés au milieu de la pièce et me montre le deuxième, m'invitant à m'asseoir dessus. C'est ce que je fais.
L'appartement de Mimi ce n'est qu'une seule et grande pièce. De petites étagères basses font office de rangement contre les murs. Son lit est une mezzanine aux draps colorés. Le reste est plein de costumes de scène, de bidules et d'affaires indispensables : Carnet de notes, crayons de couleurs, feuilles, masques, brosse à dent rose… Un joyeux fouillis pas si en bazar que ça, si on y regarde bien. C'est super spacieux et lumineux, et pour cause, de très grande fenêtres recouvrent les murs de part et d'autre. Et en plus le planché reflète super bien la luminosité du jour.
-Alors, Nina, tu voulais me dire quoi ? Me demande Mimi en se mettant en tailleur et en prenant ses jambes de ses pattes.
-Ba c'est génial, c'est les vacances ! Enfin, pas vraiment, mais la boîte se refait faire un petit coup de jeune, alors les employés sont mis en vacances… Et, est ce que tu serais libre pour venir ? Demandais-je avec un grand sourire.
Elle me regarda puis alla fixer son regard sur un de ses masques de théâtre. Elle me semblait assez embêtée et laissait un sourire crispé se dessiner sur son visage. Ses petites oreilles gigotaient assez lentement et ses yeux évitaient de se détacher des masques. Qu'avait-elle à se reprocher ? Je ne lui dirais rien si elle ne pouvait pas…
-Ba, Nina, écoute… J'aurais beaucoup aimé venir avec toi, mais tu comprends, j'ai les cours de théâtre… Et si je lâche la Poste, surtout qu'en ce moment ils ont du boulot, je crois que ça ne va pas passer. Et puis, je te jure que je viendrais te rejoindre quand je pourrais ! Après tout, j'ai l'adresse… M'expliqua-t-elle avec un petit air désolé.
-Tu sais, je ne t'en veux pas. Pis tu sais, hein, je saurais me débrouiller… Même si tu vas ma manquer ! Je devrais aller préparer mes valises après, je dois partir au plus tôt. Bon, dis-je en me levant, je sais ce que j'avais à savoir. Je vais te laisser réviser, du coup. Au revoir ma Mimi, on se revoit bientôt !
Bon, et c'est là que l'on commence quand même à discuter. Je sais, c'est un peu bête, mais dès que l'on à l'intention de partir, on engage une conversation. La seule chose que j'ai à dire c'est un au revoir qui me rend un peu triste. Un mois sans elle, dur, dur… Elle me fait un câlin, et je sors de chez elle. Je vais rendre visite au Mentali du dessus, le fameux Kévin, sauveur en culotte courte rose, et je lui rappelle qu'il devait partir avec moi. Il me dit qu'il me rejoindra, comme Mimi. Ba, je lui dis que ce n'est pas bien grave et je lui dis à bientôt.
Ha, ils vont me manquer, en plus je vais me retrouver seule avec ma mère, quel bonheur… Heureusement que mon père sera là ainsi que mon frère et ma sœur. Candisse, ma petite sœur, m'a envoyée une lettre récemment (bourrée de fautes, elle n'a que sept ans) à laquelle j'ai répondue. J'ai ensuite eu droit à un mail qui disait un simple bisou. Mais bon, ça fait quand même plaisir d'avoir des nouvelles. Je ne sais pas pourquoi je dis ça, sans doute juste parce que je viens de voir la boîte aux lettres de ma petite Farfuret.
Je retourne chez moi, et puis je commence à fouiller partout à la recherche de ma valise. Il faut dire que cela fait bien longtemps qu'elle ne m'a plus servie… Enfin, je regarde au dessus de l'étagère du couloir d'entrée, aidée par un tabouret bancale, et je déniche ma vieille amie en cuir bleu marine, toute poussiéreuse. Je la tire (faut dire que ça pèse deux tonnes ces trucs-là…) et elle vient s'écraser sur mon pauvre pied. Je pousse quelques jurons, descend complètement du tabouret maintenant souffrant et je continue de m'énerver tout en me massant le gros doigt d'orteil.
Je traîne ensuite la bête jusqu'à ma chambre, fourre dedans des cravates propres, ma brosse à dent bleue (classique, je n'aime pas les brosses électriques), mon ordinateur portable, un miroir et une loupe (pas pour me refaire une beauté, pour observer les animaux), mon herbier, mon bob délavé et d'autres trucs. Et pour finir, un bouquin gros comme mon poing, pour ne pas m'embêter durant ces longues soirées chamalow, identiques à celles des scouts.
Puis je mets une montre à mon poignet (pour calculer le temps qu'il me reste avant de devoir me coucher, onze heures maxi avec ma mère). Je m'assois lourdement sur mon lit qui était derrière moi, et je soupir. J'ai encore des billets nocturnes pour le train à réserver et la valise à trimbaler, tout ça sans voiture.
Je regarde d'un petit œil crispé le téléphone posé sur la table de bois de chêne massif, celle du salon, posée face au mur séparant le mur et la pièce de séjour. Je vais l'utiliser de nouveau, tiens… Deux fois dans une journée, il en à de la chance dis donc ! Je saisi l'engin et colle le combiné contre ma (grande) oreille. Je compose le numéro de la gare la plus proche. A l'autre bout du fil, une femme à la voix fluette (autrement dit d'hôtesse de l'air) me demande ce que je veux. Ba, commander des billets, quelle question tiens !
Elle me propose un train vers la contrée pommée de chez ma mère, dans quelques heures, version nocturne et tarif réduit. J'accepte, donne mes coordonnées pour avoir les billets sur place, et elle raccroche. C'est vraiment une galère de trouver les bonnes phrases sans avoir l'air d'une abrutie. Bref, bref, il faudra quand même que je parte dans quelques minutes, la gare n'est pas à côté.
J'empoigne la valise, la met sur mon dos, m'écroule à moitié sous le poids, et je me redresse avec la bouche crispée. Je me broie la mâchoire inferieure avec mes dents, les mains lacérées par l'horrible poignée de la bête bleuâtre. Quelle torture, mais quelle torture… La prochaine fois, c'est décidé, j'opte pour un sac à dos ! Et d'ailleurs j'aurais mieux fait de m'y mettre avant… (Je sens que je vais mourir dans d'atroces souffrances, avec des courbatures et autres horreurs !)
Je descends les escaliers bruyamment, comme à mon habitude, mais plus lentement, avec cette charge sur le dos. Je souffle comme un phacochère et je me courbe sous le poids, retenant une larme. Bon, d'accord, j'en rajoute un peu, deux ou trois cravates n'ont jamais tuées… Mais pour une personne comme moi qui n'a pas l'habitude de soulever altères et autres, ça tue come si un chameau vous prenait pour sa monture (Alors que normalement c'est l'inverse).
Ensuite, je me débrouille pour choper en hâte un RER menant à la gare. Entre ces quatre murs pleins de graffitis, assise sur mon strapontin, un peu ballotée par le mouvement du train, j'ai l'impression que les regards sont rivés sur moi. Pas des regards mauvais ou tristes, juste des yeux fixés sur moi. Oui, ça m'arrive souvent et en plus c'est rarement le cas. Sauf maintenant, mais c'est plutôt ma valise la cible.
Le train sonne l'arrêt, et je sors. Il fait déjà nuit et je me dirige à grands pas vers le quai indiqué sur le panneau. Je récupère en passant, à un guichet où une « Miss. Hotessdelaire » m'accueil avec un sourire faussement joyeux. Elle me tend les billets, et je me barre vite fait vers le quai. Je monte dans le wagon (le dernier, évidemment, juste pour que ma souffrance dur) et je m'écrase sur le fauteuil m'étant attribué. Je souffle un grand coup, monte ma valise au dessus de moi et j'en sors avec difficulté un petit sac à dos orangé, avec à l'intérieur le matériel indispensable pour les voyages en train.
D'autres voyageurs me rejoignent dans le carré dans lequel je me suis installée. Je gribouille avec enthousiasme sur une feuille, comme une enfant. Mes dessins sont horribles, mais bon, on dira que c'est fait exprès. Quoi, comment ça je dois les mettre ? Non, c'est confidentiel (sauf quelque uns). Classé FBI, certifié cacheté par la société d'espionnage du Groenland. C'est ce que je disais à ma mère quand j'étais petite, lorsqu'elle voulait lire ou regarder dessins ou écrits que j'avais fait.
Ha, que ça va être long… Le train démarre lentement et je suis légèrement secouée. Je grommelle et regarde le trait qu'a esquissé mon crayon à cause de la secousse. On dirait une moustache. Je m'empresse de le gommer et je m'écrase au fond de mon fauteuil. L'espèce d'horrible moquette qui recouvre ces derniers gratte affreusement le dos. Une véritable calamité. Mais comme je pense à tout, j'ai ramené mon grand drap, que je mets dans mon dos. Une légère bosse vient se nicher dans mon dos. Je gigote puis je glisse un peu, la tête juste au dessus du niveau de la tablette où mon dessin et posé.
Je regarde par la fenêtre de double vitrage. Des paysages obscurs défilent. La ville est encore d'actualité, la campagne attendra. Je vois deux ou trois passants passer (que fait un passant sinon passer ?). Les rails du train font un bruit éteint. Comme si cela me berçait, je ferme les yeux. Saviez vous que les trains nocturnes sont plus pratiques pour dormir que les chambres ? Ba, de toutes manières, dans quelques heures, je suis chez ma mère, Villa Gamberge, je retrouve Peter, mon frère et Candisse ma sœur. Autant en profiter pour dormir, je vous raconterais mon arrivée quand ça arrivera… Et je plonge dans un sommeil profond, comme les autres passagers.