Chapitre 4 : Ça, un dresseur ? Un barbare oui !
Chapitre 4 : Ça, un dresseur ? Un barbare oui !
Noir… Il fait si noir… Où suis-je ? Quel est cet endroit ? Et cette silhouette blanche, qu'est-elle ? Qui est-elle ? Elle me semble familière, mais elle est trop loin pour que je la distingue clairement… Elle semble me regarder, mais je n'en suis pas sûre…
SPLASH ! Un torrent d'eau s'écrasa sur ma figure. Je me réveillais en sursaut, complètement trempée.
–Oba, oba, obaliiiiiiiiiiie… fit une petite voix joyeuse à côté de moi.
Je tournais la tête, et vis… un ballon souriant. Blanc et bleu. Avec des yeux. Deux minuscules nageoires. Deux petites oreilles toutes rondes. Et deux petites dents qui dépassaient sur sa lèvre inférieure. Cinq bonnes minutes plus tard, le temps que mes neurones daignent se reconnecter, je finis par reconnaître un Obalie. Et il se trouvait dans les bras de Max. Lequel me regardait avec un sourire en coin.
–Désolé pour le réveil en fanfare, mais ça fait un quart d'heure que j'essaie de te faire émerger. T'as le sommeil profond dis donc, j'ai dû me résoudre à utiliser l'attaque Pistolet à O d'Obalie pour réussir à te réveiller !
–Quelle heure il est ? grognais-je en me redressant dans le lit mouillé.
Il va me le payer. Je sais pas quand ni comment, mais il me le paiera ! Il jeta un regard à sa montre.
–Pas loin de 11h du matin. J'ai amené de quoi manger à tes Evolis, et j'ai prit aussi un plateau de petit déjeuner pour toi.
–Mouais… tu sais si mes vêtements sont secs ?
–Ils sont sur la chaise, au bout de ton lit. Je vais te laisser t'habiller, je dois aller préparer des affaires, mon père m'a appelé tout à l'heure, il aimerait bien que je le rejoigne… Il a besoin de mon aide pour faire quelque chose…
–Comme tu veux…
Une fois qu'il fut sortit, je me levais et retirais mon pyjama trempé, histoire de me sécher avant de m'habiller. Une fois habillée, je commençais mon petit déjeuner, donnant de temps en temps un bout de tartine à mes Evolis. Je m'excusais de les avoir fait attendre si longtemps, et ils se frottèrent contre moi, comme pour me montrer qu'ils ne m'en voulaient pas et qu'ils m'aimaient. À peine deux jours avec moi et ils m'aimaient déjà… C'est complètement dingue… Ils m'étaient si reconnaissants que ça ? Je continuais à réfléchir sur ce mystère tout en mangeant, ne voulant pas trop penser au départ de Max. Qu'est-ce que son père pouvait bien lui vouloir ? Pourquoi il avait besoin de son fils ? Et puis d'abord, il travaillait où ? Et sur quoi ? Lorsque j'ai eu fini de manger, j'ai récupéré mon sac à dos, avant de sortir de la chambre. Je rendis son pyjama à l'infirmière, m'excusant pour le fait qu'il soit trempé. Elle me répondit que ce n'était pas grave, et m'indiqua que Max venait de sortir. Une fois sortie du Centre Pokémon, je regardais autour de moi pour voir où pouvait se trouver Max. Un peu plus loin, il y avait une Boutique Pokémon, son toit bleu aidant à la reconnaître, comme le toit rouge des centres Pokémons. Je me dirigeais dans cette direction, lorsqu'on m'interpella.
–Eh, la fille avec les Evolis !
Je me retournais en soupirant.
–Pour info, je m'appelle Caroline !
Le type qui m'avait interpellé devait avoir quinze ou seize ans à tout casser. Sur le coup, je clignais des yeux, me demandant si j'hallucinais pas. À part le fait qu'il avait l'air bien réveillé et en forme, on aurait presque dit un clone de Shikamaru, les vêtements en moins. Il eut un grand sourire, avant de me répondre d'un ton joyeux (et énergique, ça file la frousse…) :
– Pas grave, c'est jusqu'à ce que tu te présente ! Alors, ça te dit un combat Pokémon ?
–Euh… Ben pourquoi pas après tout… Trois contre trois ?
–Ça marche ! Osselait, à toi de jouer !
–Osselait !
Un Pokémon Sol. Les Pokémons de type Normal n'avaient pas à proprement parler d'avantage sur eux, et inversement, ce qui voulait dire que ce serait uniquement de la stratégie. Très bien, c'est mon premier vrai combat, pas question de perdre !
–Shiny, utilise une Vive-attaque !
Shiny fonça aussitôt sur son adversaire, le percutant de plein fouet. Sous le choc, l'Osselait fut projeté à une dizaine de mètres et ne bougea plus. Je clignais des yeux, surprise.
–Bah ? Il est déjà K.O. ?
Mon adversaire semblait aussi surprit que moi, et il rappela son Pokémon. Il en envoya ensuite un autre au combat.
–Inseeeeeeeee ! lança l'Insecateur de mon opposant, à peine sortit de sa Pokéball.
Aïe, un Insecateur. Doutant que mon Evoli fasse le poids malgré sa force, je lui demandais de revenir et envoyais mon Roucool au combat. Dès que j'aurai fini, je lui donnerai un surnom d'ailleurs.
–Roucool, combine une Vive-attaque avec Tornade !
–Roucool !
Il fonça aussitôt sur son adversaire, et se mit à lui tourner autour, lui envoyant ensuite sans avertissement plusieurs violents coups de vent grâce à ses ailes. Les chocs violents ne tardèrent pas à mettre l'Insecateur au tapis. Mon adversaire ne semblait plus aussi sûr de lui qu'au début du combat, et il avait perdu son air jovial. Il garda les sourcils froncés pendant une bonne minute, avant d'envoyer son dernier Pokémon au combat. Un Persian. Mon Roucool risquant de se faire gober en quelques secondes, je préférais le rappeler. Seuls Evoli ou Shiny étaient en mesure de le battre, en dépit du fait qu'il était largement trois fois plus gros qu'eux. Evoli s'avança alors, me coupant dans mes réflexions. Il fixait son imposant adversaire d'un air déterminé malgré la différence évidente de morphologie.
–Tu es sûr de toi Evoli ?
–Evo ! fit-il d'un ton affirmatif.
–Alors à toi de jouer, je te fais confiance…
–Persian, attaque Combo-griffe !
–Siaaaaan !
Le Persian se lança aussitôt à l'attaque, donnant de rapides coups de griffes devant lui.
–Esquive, Evoli !
–Lili !
Evoli bondit soudain sur le côté, avant d'attaquer son adversaire en le mordant brutalement à l'un de ses pattes arrière. Le Persian poussa un cri de douleur, avant de se retourner pour tenter d'attraper son minuscule opposant. Mais Evoli était bien trop rapide. Il esquivait à chaque fois, avant d'utiliser une Morsure. Il m'avait fallu consulter mon Pokédex pour m'en rendre compte. Sauf que le problème, c'était que, selon ma mémoire défaillante, les Evolis n'apprenaient cette attaque qu'à un très haut niveau. Ils devaient avoir un sacré bon niveau ces deux-là, mais si leur ancien maître n'avait pas utilisé de pierres d'Évolution, c'est qu'il avait dû vouloir les faire évoluer en Mentali ou Noctali. Mais il ignorait visiblement que ce genre d'évolution ne pouvait se faire qu'avec un niveau maximal en bonheur. Ça devait expliquer pourquoi il les avait abandonnés, il avait dû estimer qu'il perdait son temps. Je reportais mon attention sur le combat, et constatais qu'il était presque fini. En effet, le gros chat en face de mon Evoli semblait avoir le plus grand mal à se déplacer, ses pattes arrière étant couvertes de blessures plus ou moins profondes. Je décidais d'achever le combat :
–Evoli, attaque Bélier !
Je prenais un risque en lui disant d'utiliser cette attaque, mais je ne perdais rien à tenter le coup, vu son niveau apparent. Evoli accéléra brutalement et percuta de plein fouet son adversaire, qui s'écroula au sol. Il revint vers moi, l'air très fier de lui, et ça malgré sa légère blessure à la tête. Je le félicitais chaudement, ce qu'il sembla apprécier. En face de moi, mon adversaire rappela son Pokémon, avant de s'approcher de moi.
–Félicitation, tes Pokémons sont très forts… c'est la première fois que je suis battu aussi vite.
–Merci, mais tes Pokémons sont pas mal non plus, lui répondis-je avec un sourire. Et puis, je les ai pas depuis longtemps les miens, je crois aussi que j'ai eu beaucoup de chance.
–Au moins t'es honnête, rigola « Shikamaru ». Tiens, voilà pour ta victoire, fit-il en me tendant de l'argent. Moi c'est Daniel, mais on m'appelle Dan en général. Tu voudrais pas qu'on échange nos numéros ? J'aimerais bien une revanche un de ces jours…
–Pas de problème, mais mon téléphone est mort… répondis-je avec une légère grimace. Enfin, passe-moi ton numéro, et dès que j'ai un nouveau portable, je te contacte, okay ?
–Pas de problème ! me lança Dan, avant de me donner un petit bout de papier où était noté son numéro de téléphone. À un de ces jours alors !
–À la prochaine ! Salut !
Je regardais Dan s'éloigner, avant de compter l'argent que j'avais en main. J'avais de quoi m'acheter quelques Potions, plus deux ou trois autres soins. J'avais intérêt à faire une petite provision avant de partir en voyage toute seule. Je me penchais ensuite sur Evoli, pour évaluer les dégâts dus à sa dernière attaque. L'entaille qu'il avait sur son front n'était pas particulièrement profonde, mais je préférais ne pas prendre de risques, étant donné qu'elle saignait pas mal quand même.
–Bon, allez Evoli, retour au Centre Pokémon ! Faut te soigner avant de partir où que ce soit…
Un ricanement vaguement malsain me fit sursauter, et je me tournais dans cette direction, alors que mes deux Evolis se blottissaient contre mes jambes d'un air terrifié. Le mec auquel je fis face devait avoir mon âge, peut-être même un peu plus, et il avait une tronche à la « Yami Bakura » : soit de longs cheveux blancs complètement en bataille, des yeux bruns clairs un peu fous, et un teint pâle. Il me regardait avec un sourire sarcastique, et je me demandais à quelle partie du combat il avait assisté, et surtout à quel point il était cinglé, comme son sosie.
–Tu vas soigner cette petite merde, alors qu'il a perdu ? Il ne le mérite même pas !
–Tu sais de quoi tu parles au moins ? ripostais-je du tac au tac. Il l'a gagné son combat, alors il a bien mérité de se faire soigner !
–Je sais de quoi je parle, parce que ces deux nuls m'appartenaient avant ça.
–Quoi ? ! ? C'est toi qui les as abandonnés en plein marécage ? Ils ont failli mourir !
–Franchement, ça n'aurait pas été une grande perte, répliqua-t-il avec un geste désinvolte de la main.
–Ça c'est toi qui le dit, répliquais-je, folle de rage pour la première fois de ma vie. Si t'en es si sûr, dans ce cas t'as qu'à m'affronter dans un combat !
Il eut un sourire sarcastique.
–Pourquoi pas… mais je te préviens, si tu perds, je récupère mes Evolis.
–Comme tu voudras, mais si c'est toi qui perds, tu me donneras un de tes Pokémons.
–Pari tenu, dit-il en sortant une de ses Pokéballs et en la lançant devant lui. Colossinge, à toi de jouer !
Mes deux Evolis regardèrent ce Pokémon Combat en tremblant comme des feuilles, terrifiés. Je m'agenouillais pour être à leur niveau et tentais de les rassurer :
–Evoli, Shiny, je sais que vous pouvez le battre. Vous m'avez bien prouvé votre force, et j'ai confiance en vous.
Ils me regardèrent d'un air hésitant, et je posais les mains sur leurs têtes.
–Je sais que vous pouvez le faire, répétais-je, j'ai confiance en vous.
Evoli se décida le premier, et prit une grande inspiration avant de s'avancer face à son adversaire. Je me redressais, et regardais mon opposant.
–Evoli, combine Vive-attaque et Morsure !
Il se lança immédiatement à l'attaque, mordant son opposant de toutes ses forces. Mais un coup de poing du singe fou le projeta en arrière. Par miracle, il ne perdit pas conscience, mais il était clair qu'un autre coup comme celui-là le mettrait K.O. sans effort. Il recula en vacillant, et je repris la parole :
–Ne recule pas, Evoli !
Devant son regard surprit, je clarifiais mes propos.
–Si tu recules, tu lui donneras raison. Est-ce que tu as vraiment envie qu'il continue à penser que tu es un nul et un faible ? Moi, je ne le pense pas. Je pense au contraire que tu es vraiment fort, alors, à qui veux-tu donner raison ? Ou plutôt, à qui préfères-tu donner raison ? À cette enflure qui t'as toujours méprisé et maltraité, ou à moi, qui te respecte et te traites comme tu le mérites ? Le seul problème, c'est que moi, j'ai aucune solution qui me vient à l'esprit ! Si toi t'as une idée, surtout n'hésites pas, parce que là, on est mal !
Evoli me regarda quelques secondes, avant de reporter son attention sur son ancien maître, qui riait aux éclats :
–J'ai jamais entendu un tel ramassis d'âneries ! Ils sont faibles, et ils le resteront ! Ils n'ont même pas été capables d'évoluer en ce que je leur ordonnais ! De toute façon, une fois que je les aurais récupérés, je les enverrais à l'euthanasie ! Ils ne méritent pas mieux !
–Là c'est moi qui n'ai jamais entendu de pareilles âneries ! répliquais-je, furieuse. Pourquoi devraient-ils mourir sous prétexte qu'ils sont faibles ? N'importe quelle créature vivante a le droit de vivre ! Qu'il s'agisse d'un Pokémon ou d'un humain ! Qu'on abrège ses souffrances parce que de toute façon elle va mourir, passe encore, mais lorsqu'ils sont en pleine forme, pourquoi les tuer juste parce qu'ils sont faibles ? Je te jure en tout cas que si tu essaie de faire ça, je te mettrais mon pied dans les c***** avant ! Evoli, si t'as une idée, c'est maintenant ou jamais !
Il hurla de rire encore plus fort en m'entendant. Mais j'étais parfaitement sérieuse et sincère. Aucun de nous deux ne remarqua l'attroupement qui avait commencé à se former autour de nous, attiré par nos éclats de voix. Ce que nous avons parfaitement remarqué, en revanche, c'est le cri d'Evoli, suivit par la lumière qui émana soudain de son corps. À ma plus grande stupeur, il était en train d'évoluer ! Son corps grandit, ses pattes s'allongèrent, comme sa queue qui s'allongea tout en se séparant à la pointe, ses oreilles raccourcirent tout en semblant se diviser, et lorsqu'il cessa de briller, un magnifique Mentali se tenait devant moi.
–Mentali ! fit-il d'un ton nettement plus assuré.
Sur le coup, mon adversaire cessa de rire, et le regarda, l'air quelque peu étonné. Puis un nouveau sourire de fou éclaira son visage.
–Tiens donc, voilà qu'il se décide enfin à m'obéir, même s'il est contre moi. Très bien, je ne te tuerais pas, Mentali, mais par contre, ta sœur si, à moins qu'elle ne se décide, elle aussi, à évoluer !
–Là tu peux toujours causer, répliquais-je, plus assurée maintenant que c'était mon Pokémon qui avait l'avantage. Mentali, Choc Mental ! Fais-moi donc taire cet oiseau de malheur !
–Menta !
Le joyau sur son front se mit à briller, et il projeta le Colossinge dans les airs. Ce dernier retomba au sol, assommé net. « Bakura » grimaça légèrement.
–Ton Pokémon avait l'avantage contre celui-ci, mais contre mon prochain Pokémon, il ne pourra rien faire ! Demolosse, à toi de jouer ! dit-il en rappelant son Colossinge et en envoyant une autre Pokéball.
Le Demolosse poussa un hurlement incroyablement puissant en sortant de la petite balle, qui me fit sursauter de peur. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que ce n'était un cri pour effrayer son opposant, mais un cri de souffrance. Et un autre temps de réaction pour constater que d'une, il était nettement plus grand que la norme pour cette espèce, au garrot, il devait m'arriver à l'épaule, et deux, qu'il était d'un bleu brillant. Un superbe Shiney… qui devait atrocement souffrir, au vu du collier à pointes qu'il portait ! En effet, au lieu d'être posé normalement (ce que j'aurais simplement considéré comme une faute de goût), il était placé de façon à ce que les clous s'enfoncent dans sa peau. Je n'étais pas assez près pour voir dans quel état étaient les blessures, mais j'étais prête à parier ce que je venais de gagner que c'était infecté ! Mentali et Shiny frémirent en cœur. Pour ma part, j'étais horrifiée.
–Mais t'es vraiment un malade ! T'as besoin de te faire soigner ma parole ! Ça va pas de mettre un collier pareil comme ça à un Pokémon !
–Quoi ? fit mon adversaire en levant les yeux au ciel. C'est une faute de goût de mettre ce genre de collier à un Demolosse pour toi ?
–Ça c'est ce que j'aurais dis si tu l'avais mit À L'ENDROIT ! hurlais-je pour mes deux derniers mots, hors de moi. ON NE MET PAS CE GENRE DE COLLIER À L'ENVERS ! À MOINS D'ÊTRE TORDU !
–C'est une simple question de logique, fit-il d'un ton presque ennuyé.
–Pardon ? ! ? Elle est où la logique pour toi là ? ! ?
–Plus tu as mal, plus tu es féroce, m'expliqua-t-il. Et plus tu es féroce, plus tu gagnes. Tout simplement.
Je craquais. Trop, c'est trop.
–Mentali, fis-je en voyant un gros tas de fumier, de Tauros ou d'Ecremeuh, dans la cours de la ferme derrière mon opposant. Tu vois le gros tas marron dans son dos ?
–Menta ! fit mon Pokémon en comprenant ce que je voulais qu'il fasse.
Il se mit à briller, se préparant visiblement à utiliser une attaque Choc Mental.
–N'oublie pas la Pokéball, ajoutais-je au moment où il s'apprêtait à frapper.
Il hocha la tête, et projeta son ancien dresseur tout droit dans le tas de fumier, la Pokéball du Demolosse restant suspendue dans les airs à la hauteur où elle se trouvait juste avant. Elle flotta jusqu'à moi, et je la récupérais, avant de m'approcher très prudemment du Demolosse, qui n'avait même pas cillé en voyant son ancien dresseur être projeté dans les airs. Je m'immobilisais à un mètre environ du pauvre Pokémon, qui me regarda sans broncher. Tendant la main vers lui, je pris la parole :
–Tu veux bien que je m'approche pour t'enlever cette horreur ?
Il me contempla encore quelques secondes, puis il avança de lui-même, venant se placer de façon à ce que je puisse lui enlever son collier. Maintenant que j'étais assez près, je pouvais voir que les blessures causées par ce « collier » à clou étaient effectivement infectées. Je le débouclais prudemment, avant d'enlever une à une chacune des pointes fichées dans la chair de ce pauvre Pokémon. Il poussa un long soupir, visiblement soulagé qu'on lui enlève enfin cette horreur. Je laissais tomber la chose ignoble à terre, ne sachant pas vraiment comment m'en débarrasser. Je tendis ensuite sa Pokéball devant lui, reculant légèrement pour ça.
–Maintenant, qu'est-ce que tu désires ? Si tu ne tiens pas à rester avec moi, je le comprendrais parfaitement, vu ce que tu as vécu avec ce salaud. Si tu veux rester à mes côtés pour aider tous les pauvres Pokémons victimes de ce genre de monstre, je serais ravie de ton aide. Quoi que tu décide, je te laisse le choix : si tu ne veux pas rester avec moi, il te suffit juste de détruire ta Pokéball.
Il me regarda, visiblement étonné, et sembla hésiter. Puis il baissa les yeux vers mes deux Pokémons, qui se mirent à lui parler. Au bout d'une petite minutes, il poussa un cri bref, les faisant taire :
–Demo.
Il tendit ensuite délicatement le museau et referma mes doigts sur la Pokéball.
–Alors comme ça tu veux bien rester avec moi ?
–Losse, fit-il en hochant la tête.
–Alors bienvenue dans l'équipe, fis-je en souriant. Maintenant, direction le Centre Pokémon, tes blessures doivent absolument être soignées.
–Eh ! fit la voix furieuse de mon opposant. Je peux savoir de quel droit tu lui as enlevé son collier ?
Il dégoulinait de fumier, et je ne pus m'empêcher de ricaner en pensant que son apparence extérieure s'accordait enfin à son âme.
–Tout simplement parce que je suis sa nouvelle dresseuse, voilà tout.
–Dans tes rêves ! Demolosse, revient ici tout de suite !
–Cherche pas à le rappeler, objectais-je en retenant le Demolosse qui s'était mit à gronder, c'est moi qui ai sa Pokéball. Et je doute fortement qu'il veuille encore t'obéir, en tout cas pas après ce que tu lui as fait subir.
Mon opposant fulminait de rage, et je l'achevais en enfonçant le clou :
–De plus, au début du combat, nous avions convenu que si je te battais, je récupèrerais un de tes Pokémons. Si tu as d'autres Pokémons capables de battre les miens, je veux bien t'affronter. Mais sinon, considère que je ne fais que récupérer mon prix, voilà tout.
–Un jour je récupèrerai ce qui est à moi ! hurla-t-il, furieux. Et ce jour-là, tu me le paieras !
–Quand les Grorets auront des ailes ! répliquais-je en lui tournant le dos et en me dirigeant vers le Centre Pokémon.
Max me rejoignit peu de temps après, un gros sac à la main.
–J'ai assisté à ton combat contre ce mec… Bien joué, franchement.
–Merci… tu as vu un peu comment il traitait ses Pokémons ?
–Ah ça… mais personne n'avait eu l'idée de faire ça avant toi. Tiens, fit-il en me tendant le sac, un petit cadeau avant mon départ.
Dans le sac se trouvaient une petite réserve de Potions, Super Potions et autres soins nécessaires à un long voyage, sans compter un sac de couchage et un gros sac à dos neuf.
–T'étais pas obligé, vraiment, fis-je, les larmes aux yeux.
–Franchement, avec ce que gagne mon père, c'est vraiment pas grand-chose. Et je t'ai aussi prit un portable, comme le tien était mort, fit-il en me tendant une boîte. Mon numéro est déjà entré dedans, au cas où tu aurais besoin de moi.
On est resté immobile tous les deux pendant une petite minute, un peu gênés. Je finis par lui faire une bise, pour le remercier.
–Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, Max, et j'espère vraiment qu'on se reverra un de ces jours.
–J'espère aussi… au revoir !
Il appela son Alakazam, et ce dernier utilisa son attaque Téléport pour partir…
À suivre…