Le Monde des Pokémons de Fumseck73

Chapitre 3 : Un Pokédex, et en avant la musique !



Max alla directement à la porte d'entrée pendant que je laissais sortir Evoli et Shiny. Les deux s'étirèrent, visiblement soulagés, avant de se frotter contre mes jambes pendant que Max sonnait à la porte. Le Prof Seko ouvrit quelques secondes plus tard. Il eut un grand sourire en voyant Max.
–Maximilien, quelle surprise ! Je ne pensais pas te voir aussi vite ! Tout va bien au moins ?
Il était nettement plus jeune que ce à quoi je m'attendais, en même temps, dans les jeux, il était pas un vieux bonhomme comme le Prof Chen, il devait avoir dans les 30-35 ans environ. Il avait même pas l'air d'un Prof, il était habillé d'un short marron, et d'un T-shirt noir, portait des tongs aux pieds et arborait une barbe de plusieurs jours avec des cheveux courts. La seule chose qui faisait qu'on voyait que c'était un Prof, c'était la blouse de laboratoire. Je repensais aux Profs du jeu, avant de tilter sur le prénom.
–Maximilien ?
–Je préfère Max, expliqua ce dernier, c'est plus court et ça fait moins vieux jeu.
–Ah d'accord.
Je me retins de pouffer de rire, il avait vraiment l'air grognon. Le Prof Seko nous invita à entrer dans son labo. Il nous offrit du thé et un chocolat chaud pour moi, avant de prendre la parole.
–Alors si j'ai bien suivit les explications de Max, tu as sauvé l'un de ces deux Evolis, et ils t'ont sauvé à ton tour… Mais comment t'es-tu retrouvée dans ce marécage ?
–Ben le problème, c'est que j'en sais rien du tout…
–Tu n'avais pas de Pokémon à toi avant ?
–Non, j'avais pas les moyens de m'en occuper, et pas vraiment le temps non plus… Sans compter le fait que j'avais un petit appartement, et que je me voyais mal les confiner dans une Pokéball toute la journée.
Sur ce point je ne mentais pas, j'omettais juste de dire que chez moi ils n'existaient pas, à part au travers d'un jeu.
–Donc tu n'es jamais partie en voyage initiatique ? Mais tu as quel âge au fait ?
–Je dirais à peu près le même âge que moi, fit Max, soit dans les 17 ou18 ans.
Et ben voilà que le fait de faire plus jeune que mon âge réel me servait finalement… J'allais pas le contredire, il me donnait presque 6 ans de moins que l'âge que j'avais vraiment. Le Prof Seko acquiesça.
–C'est un peu tard pour partir en voyage initiatique, mais j'en ai déjà vu de plus âgés partir à l'aventure. Enfin bref… Ton père m'a envoyé les dernières mises à jour pour le Pokédex, Max. Il y a inclut une évaluation du niveau du Pokémon scanné.
–Donc ça me permettra de voir à quel niveau se trouve le Pokémon que je veux capturer ? Cool !
–Je l'ai inclut dans un de mes Pokédex, ton père souhaitait que tu le testes, mais au vu des circonstances, si tu es d'accord, je vais donner ce Pokédex à ton amie, avec les mêmes options que celui que tu as, et mettre à jour le tien.
–En échange de quoi ? Demandais-je, assez curieuse.
Après tout, les Profs ne distribuent pas comme ça les Pokédex, faut faire quelque chose pour eux en échange. Genre collecter des données, faire une étude pour eux, etc… Qu'est-ce qu'il allait me demander en échange ? Mince, c'est quoi déjà son domaine d'étude à Seko ?
–J'ai dans mon laboratoire un œuf de Pokémon. C'est un voyageur qui me l'a donné, mais il a omis de me préciser son origine. Comme Max a déjà beaucoup de Pokémons avec lui, je ne pense pas qu'il ait vraiment le temps ou les moyens pour s'occuper d'un bébé Pokémon. Sans compter que je n'ai plus du tout de place pour prendre d'autres Pokémons en pension ici. Donc si tu pouvais t'en occuper pour moi…
–Je veux bien, mais il va éclore dans combien de temps ?
Dans les jeux, il fallait faire un certain nombre de pas avant qu'un œuf éclose, mais là, ça devait se mesurer en jours. Voire en semaines.
–Il me l'a confié avant-hier, donc il n'est pas près d'éclore, rigola Seko, se méprenant sans doute au sujet de ce qui me traversait l'esprit. Tu auras donc tout le temps de t'habituer à tes deux Pokémons, et même d'en attraper quelques-uns.
–Bon, ben d'accord alors…
–Parfait… Alors, voyons…
Il se leva de sa chaise et se dirigea vers une porte qui devait donner dans une autre pièce, dans laquelle il disparut. On pouvait entendre ses marmonnements par la porte entrouverte : il devait pas être du genre ordonné, il semblait avoir du mal à trouver ce qu'il cherchait. Il revint finalement quelques minutes plus tard, tenant d'une main un Pokédex avec un sac marron se balançant au bout d'une ficelle, et dans son autre bras l'œuf de Pokémon dont il avait parlé. À peu près de la taille d'un ballon de foot, il avait plutôt la forme d'un ballon de rugby, avec des bandes de couleur noire et beige. Seko me le tendit, et je le pris dans mes mains avec hésitation. Il était plus lourd que ce que je pensais, et légèrement tiède. Je le posais sur mes genoux pour l'examiner en détail. Il y avait de jolies nuances dans les couleurs, et j'étais perdue dedans lorsque Max me tapota l'épaule. Je sursautais et relevais la tête, déboussolée.
–Eh, c'est compliqué un Pokédex, écoute un peu les explications du Prof, dit-il avec un grand sourire.
–Heu… pardon, fis-je en rougissant.
–Ce n'est pas grave, sourit Seko, je faisais juste la présentation extérieure. Je reprends maintenant que j'ai toute ton attention.
Il me fit un rapide topo sur les fonctions principales du Pokédex. Il s'attarda un peu plus sur les « fonctions spéciales », me rappelant que je ne devais surtout pas en parler aux gens, à part Max. Il fallait faire une certaine combinaison de touches pour activer la fonction que le père de Max avait appelée « détection Pokéball », qui permettait de savoir si le Pokémon scanné était sauvage ou pas, et depuis combien de temps il avait été relâché si c'était le cas. Bien sûr, plus le temps passait, moins c'était fiable. L'autre fonction, activée grâce à une combinaison de touches différente, s'appelait « évaluation niveau », et elle permettait, grâce à une comparaison avec les Pokémons domestiques, d'évaluer en gros le niveau du Pokémon sauvage. Il me le donna une fois qu'il eut finit, et je le mis dans une des poches de mon jean. Je pris le sac marron qu'il me tendait et rangeait l'œuf dedans avant de l'attacher à une des bretelles de mon sac. Il me rappela de ne pas oublier de le détacher avant de poser mon sac à dos, sinon je risquais d'écraser l'œuf.
–Bien, je crois que c'est tout pour le moment… Tu as prévu quoi pour la suite ?
–Ben déjà je vais essayer de capturer un ou deux Pokémons, et me faire un peu de sous en défiant quelques dresseurs…
–Je vois, alors je vais laisser Max s'occuper de ton apprentissage sur ce point, j'ai des recherches « sur le feu », sourit Seko, alors sans vouloir vous mettre dehors…
–Merci à vous Monsieur, et désolée de vous avoir dérangé…
–Il n'y a pas de mal… allez, filez vite ! Et bonne aventure !
–D'accord ! lança Max. À la prochaine Prof !
Seko referma la porte juste derrière nous, et on se dirigea vers la forêt toute proche. Il y avait plein de hautes herbes par terre, et le chemin était assez étroit. On pouvait quand même y avancer à 3 de front sans trop de problèmes, à condition d'être assez mince. Je profitais du trajet pour observer Max un peu plus en détails. Il faisait nettement plus vieux que ses 17 ans : il était franchement plus grand que moi, dans le mètre 75 environ, il avait de courts cheveux d'un noir de jais, limite avec des reflets bleutés, coiffés un peu façon Naruto, et il avait des yeux d'un bleu très clair. Il était très mignon, mais un peu trop jeune pour moi. On en profita pour bavarder un peu et faire connaissance. Il était fils unique, sa mère étant morte peu après sa naissance. Son père était un informaticien de génie, et il avait hérité de sa passion. Il n'était pas aussi doué que lui, même s'il comptait bien tout faire pour un jour arriver à son niveau, mais pour l'instant, il voyageait un peu partout dans le monde, histoire de se perfectionner avec ses Pokémons. Son père n'avait pas eu cette possibilité à son âge, et avait vivement insisté pour que lui parte en voyage initiatique, afin de faire le plein d'expériences. Entre deux voyages, Max essayait toujours de passer chez son père afin de le voir, et de lui raconter ses aventures. Je lui racontais un peu ma vie, en omettant bien sûr les détails gênants : mes parents s'étaient séparés quelques années plus tôt, et j'étais restée un moment chez mon père, avant de venir habiter avec ma mère quelques mois plus tôt. Son appartement était trop petit pour que nous ayons des Pokémons, et elle ne les aimait pas trop (en fait, elle haïssait les Pokémons, trouvant que c'était bon pour les gosses de 6 ans et moins…). Donc voilà, je n'avais jamais pu avoir de Pokémons à moi avant ça… Il me posa aussi la question de comment j'avais pu me retrouver dans le marais, mais là encore, je n'eus absolument pas à mentir, je n'en savais rien du tout. Il me demanda ensuite ce que je comptais capturer comme Pokémons.
–J'en sais trop rien, il y a quoi dans les environs ?
–Heu… Voyons voir, fit Max en sortant un petit carnet d'une de ses poches avant de se mettre à le feuilleter. Ici, il y a… des Rattatas, des Roucools aussi, sans compter les habituels Chenipans et autres Chenipottes. Fouinette, Nirondelle, Hoothoot, mais il ne sort que la nuit lui, Coxy… Et un certain nombre d'autres Pokémons insectes assez courants… Tu veux commencer par quoi ?
–Franchement, j'aimerais bien un Roucool, ou alors un Rattata.
–Pour ça, pas besoin d'aller bien loin, on en trouve plein la forêt. J'ai une autre question à te poser d'ailleurs, tu voudrais les faire évoluer comment tes deux Evolis ?
–Ben j'aimerais bien qu'il y en ait un qui évolue en Mentali, et l'autre en Noctali… Mais après, je considère que c'est aussi à eux de choisir leur évolution, et s'il y en a un qui veut évoluer en autre chose, je le laisserais faire, faut juste que je me procure ce qu'il faut pour ça…
–Je trouve ça bien de ta part de laisser le choix à tes Pokémons, remarqua Max. D'ailleurs, ils ont l'air d'apprécier ton attention…
En effet, ils poussaient de petits cris de joie en sautant autour de moi. Je leur aie présenté mes excuses en riant, avant de me baisser pour les prendre dans mes bras. Un câlin plus tard, Max attira mon attention sur une clairière. Il y avait là-bas tout un groupe de Roucools en train de se nourrir. Un individu en particulier attira mon attention : contrairement à ses congénères, il n'était pas beige et marron, mais doré… de deux nuances différentes en plus. En nous apercevant, il poussa un grand cri, qui fit fuir la majorité de ses congénères. Il devait être le guetteur de la colonie, et son rôle devait être aussi de s'occuper de nous retenir pour permettre aux plus lents de fuir. En plus, il était nettement plus gros que ses congénères… Bon, on va voir s'il est possible de l'attraper maintenant.
–Shiny, à toi !
–Evooo !
Shiny s'avança aussitôt et fixa le Roucool droit dans les yeux. Il aurait l'avantage dans les airs, mais il n'était pas dit qu'il serait plus puissant que mes Pokémons.
–Shiny, Vive-attaque !
Shiny fonça aussitôt sur le Roucool, qui esquiva en s'envolant, avant de lui foncer dessus. Mon Evoli esquiva sans trop de problème, et sauta pour essayer de le mordre. Il le manqua de peu, et le Roucool reprit un peu d'altitude, l'air méfiant. Je fronçais les sourcils, réfléchissant brièvement, avant de lancer un autre ordre :
–Shiny, Mimi-queue !
Mon Evoli agita immédiatement sa queue, ce qui parut déstabiliser le Roucool, qui perdit un peu d'altitude, semblant déconcerté. Shiny sauta aussitôt et le mordit à l'aile, l'obligeant à se poser. Son aile blessée l'empêchant de voler correctement, il se mit à donner des coups de becs pour se défendre. Mais Shiny esquivait à chaque fois et répliquait avec une Vive-attaque bien placée. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il tombe K.O., et je lançais une Pokéball pour le capturer. Elle remua deux ou trois fois, avant de s'immobiliser. Yes ! Et voilà mon premier Pokémon de capturé ! Je félicitais chaudement Shiny, qui eut l'air à la fois surprit et très heureux de ça.
–Si tu continue, rigola Max, il va évoluer en Mentali avant que t'aies eu le temps de dire ouf !
–Pas tout de suite quand même ! fis-je, un peu affolée sur les bords.
Max explosa de rire avant de continuer :
–Mais non, je rigolais ! Tu prends tout au pied de la lettre ma parole !
–Euh… ben oui… C'est un gros défaut, je sais… Ah zut !
–Quoi ? fit Max en reprenant son sérieux, un grand sourire continuant à barrer son visage.
–Tu n'aurais pas une Potion en trop par hasard ? Je suis désolée de te piquer sans arrêt tes affaires, mais…
–Mais tu as rien sur toi. T'en fais pas, j'ai largement ce qu'il faut sur moi, pour parer à tout ! Passe-moi ta Pokéball, je vais te montrer comment on fait.
Il posa son sac par terre et fouilla dedans quelques secondes, avant d'en sortir une petite bouteille, sur l'étiquette de laquelle était marqué « Potion ». Il en plaça le goulot sur l'orifice de la Pokéball et appuya sur un bouton. Quelques secondes plus tard, il me la rendit.
–Et voilà, il est en pleine forme. Mais dis-moi, tu les attire les Pokémons Shiney !
–J'ai peut-être juste du pot, répondis-je avec un sourire gêné. Mais si j'en crois mon expérience, ça va me retomber dessus tôt ou tard par de grosses emmerdes !
–Tu en es sûre ? me demanda-t-il, redevenu complètement sérieux.
–En général, j'ai souvent des problèmes après avoir eu du pot… J'espère que ça sera pas le cas cette fois…
–Je prierais pour que ça soit pas le cas, sourit Max, mais passons… Tu veux chercher d'autres Pokémons, ou on y va ?
–J'aimerais bien atteindre Rosyères, histoire de faire quelques courses, mais aussi et surtout d'affronter quelques dresseurs pour gagner des sous.
–Ok, alors c'est partit… Par là !
Deux heures après, un coup de tonnerre nous fit sursauter. Le ciel était en train de se couvrir à vitesse grand V. Max accéléra dans l'espoir de distancer l'orage, mais ça n'a pas suffit. Moins d'une demi-heure plus tard, les éléments se sont déchaînés. Vent, grêle, pluie, on a eut droit à la totale. Courant sous la pluie, on est finalement arrivé à Rosyères, trempés comme des soupes. On s'est engouffrés dans le Centre Pokémon, pour manquer de percuter d'autres dresseurs, arrivés visiblement juste avant nous. Mon éternuement sonore attira l'attention de l'infirmière Joëlle, copie conforme de celle qui m'avait accueillie dans le village où je m'étais retrouvée… un Leveinard vint nous apporter des serviettes sèches et douces, toutes chaudes en plus. Au lieu de m'occuper de moi en premier, je séchais mes deux Evolis avec une des serviettes. Ils poussèrent mes mains avec leurs museaux, sans doute pour me faire comprendre que je devais aussi m'occuper de moi, mais je n'ai pas cédé. J'étais trempée, et quelques minutes de plus ou de moins ne changeraient rien à mon état. J'éternuais tout le temps de toute façon. Quelques minutes plus tard, l'infirmière Joëlle vint nous annoncer qu'il ne lui restait plus qu'une chambre double, et qu'on serait donc obligé de la partager. Heureusement, les lits étaient séparés. Je la pris à part une minute pour lui demander si elle pouvait me prêter un pyjama et des sous-vêtements secs, j'avais aucun vêtement de rechange sur moi et il était hors de question que je dorme à poil dans la même chambre qu'on garçon, aussi gentil soit-il. Elle accepta et revint quelques minutes plus tard avec les vêtements dans les mains, avant de nous guider vers la chambre. Ô douche, mon amie ! Galanterie oblige, Max m'avait laissé passer la première. Je plaisantais avec lui en lui disant que j'allais finir par tomber amoureuse de lui s'il continuait. Quelques minutes plus tard, je m'écroulais dans mon lit, Evoli et Shiny blottis contre moi, avant de sombrer presque tout de suite…


À suivre…