Le Monde des Pokémons de Fumseck73

Chapitre 2 : Ok, c'est pas un rêve… Cool !


Le soleil se posa sur mes yeux, m'arrachant un grognement. J'ai oublié de fermer le volet… Je tentais de me retourner pour y échapper et dormir encore un peu, mais un poids sur mon estomac et un autre sur mes jambes m'empêchèrent de bouger. Gnhein ? C'est quoi encore ce délire ? J'ai pas de chats pourtant ! Pas encore du moins. J'ouvris un œil, et tombais sur la petite frimousse d'un truc approchant le fennec, quoique d'une couleur marron, un peu endormie.
–Evo ? fit le fennec d'un ton mi-interrogatif mi-endormi.
Ah oui, c'est vrai. Evoli. Je tournais un peu la tête, et vis que le Shiney s'était servit de mes jambes comme d'un matelas. Bon… C'est pas tout, mais il faut le décrasser en profondeur ce squatteur de ventre. Grouiiiiiiiiiiiiiiic. Ok. Quand on parle du loup… Pardon, du Grahyena… Si on peut dire… D'abord, ptit dej'. Je me levais, enlevant pour ça l'Evoli de mon estomac et son frère (ou sa sœur) de mes jambes. Ils protestèrent d'un ton grincheux.
–Pas de protestations, les flemmards, et si vous vous levez pas, pas de petit déjeuner !
Ils sautèrent aussitôt sur leurs pattes et me suivirent. J'avais toujours un mal fou à croire que j'étais dans Pokémon. Mais où ? Tout le problème était là. Étais-je à Kanto, Hoenn, Johto ou Sinnoh ? Quoique pour cette dernière région, j'avais des doutes… En tout cas, c'était pas mes deux compagnons qui allaient pouvoir m'éclairer sur ce point. Pour savoir, il fallait que je trouve un Pokémon spécifique à un de ces endroits, sauf si, comme dans certaines fanfics que j'avais lu, on trouvait ces Pokémons un peu partout. Complètement perdue dans mes pensées, je ne vis pas le dresseur devant moi et le percutais de plein fouet.
–Oh pardon !
–C'est rien, sourit mon interlocuteur. Eh, c'est pas un Shiney là ? Il est à toi ?
–Heu… si on veut… Pourquoi tu me demande ça ? demandais-je, aussitôt méfiante.
Les Shiney étaient si rares qu'ils étaient l'objet de toutes les convoitises parmi les dresseurs. En tout cas c'était ce que disaient les fics, et, même si j'étais une brêle au combat et que j'avais oublié toutes mes prises de judo, il se retrouvait avec mon pied dans l'entrejambe avant d'avoir eu le temps de dire ouf s'il tentait de me piquer mon Evoli.
–Cool ! fit mon interlocuteur en levant les mains dans un geste pacifique. Je vais rien lui faire, j'aime bien les Shiney, mais pas au point de piquer celui d'un dresseur. Au fait, moi c'est Max, et toi ?
–Euh… Caroline…
Grouiiiiiiiiiiiiiiic. Et vlà l'autre qui se manifeste encore. Max éclata de rire.
–Tu veux que je te montre la cantine ? T'as l'air d'être jamais entrée dans un Centre Pokémon.
–J'veux bien, mais pas d'allusion à ce sujet, ok ?
–D'accord, mais si tu veux des infos, demande, je me ferais un plaisir de te répondre !
–T'es sympa !
–Ben je vais pas laisser une jolie fille perdue sans aide ! Rigola-t-il.
–Merci Monsieur le Chevalier Servant ! Répliquais-je sans pouvoir m'empêcher de sourire. Y a pas à payer au moins ?
–Nan, c'est gratuit pour tous ceux qui demandent l'asile au Centre. Au fait, il leur est arrivé quoi à tes Evolis ? Y en a un qui m'a l'air un petit peu crasseux…
–Il était tombé dans des sables mouvants. Alors chuis allée l'y chercher. Mais la liane que j'avais prise pour faire une corde s'est cassée, un Chenipan l'avait un petit peu grignotée.
–Et alors ? fit mon interlocuteur pendant que je me servais.
–Ben je l'ai renvoyé sur le sol ferme, et sans que je leur dise quoi que ce soit, ils m'ont sorti de la boue.
–Et tu dis qu'ils sont pas à toi ?
–Ben oui, pourquoi ?
–C'est pas normal que des Evolis sauvages soient aussi forts, même si y a un Shiney dans le lot… Laisse-moi vérifier un truc…
Il sortit son Pokédex de sa poche (j'en veux un…), fit une manip avec les boutons, et le passa devant mes deux Evolis occupés à se goinfrer. L'appareil émit un bip quelques secondes plus tard, et il consulta l'écran.
–D'accord… C'est bien ce que je pensais.
–Quoi ? fis-je, la bouche pleine. Kechkiya ?
–C'est pas des Evolis sauvages tes deux amis là. C'est des Pokémons qui viennent d'être relâché, et il y a moins de 24h.
–Quoi ? ! ? je déglutis avant de continuer : mais qui peut être assez sadique pour relâcher des Evolis en plein milieu d'un marais ?
–Un sadique, comme tu dis. Tu as prévu quelque chose pour les jours qui viennent ?
–Nan, pas vraiment… Me faudrait des Pokéballs, mais j'ai pas un rond sur moi. Dis, tu l'as eu où ton Pokédex ?
–Pour les Pokéballs, je peux t'en filer quelques-unes, tu auras qu'à me les rembourser plus tard, pour le Pokédex, je connais le Prof Seko, c'est lui qui me l'a donné, je suis chargé de tester des programmes de mon père pour lui.
Hein ?
–Tu connais le professeur Seko ? Fis-je, éberlué.
–Pas trop mal on va dire, c'est un bon ami à mon père.
–Non, sérieux ?
–Ben oui, mais je préfère que t'ébruite pas ça, après on va me harceler.
–Promis. Dis, je pourrais le rencontrer s'il te plaît ?
–Heu… je vais lui poser la question, mais je peux rien te promettre…
Ben ça alors… Il m'annonça qu'il me retrouverait d'ici une heure dans la salle d'accueil, le temps de passer son coup de fil et de régler une ou deux formalités. Pour ma part, je décidais de retourner dans ma chambre, histoire de décrasser un peu mes deux compagnons. Étant tous deux de type Normal, ils ne furent pas spécialement gênés par l'eau, et parurent même heureux que je m'occupe d'eux. Si leur dresseur était assez mauvais pour les abandonner en plein marécage, il devait pas les avoir traités particulièrement bien. Je cherchais des traces de mauvais traitements pendant que je les lavais, mais tout ce que je trouvais fut un état de maigreur juste un peu préoccupant, sans pour autant me sembler dangereux. Une fois qu'ils furent lavés, je regardais le contenu de mon sac à dos, histoire de vérifier ce qu'il y avait dedans. Alors… Mon portefeuille, va pas me servir à grand-chose pour le moment lui, l'euro a pas cours dans le coin, même chose pour mes cartes, la carte Vitale et la carte bancaire sont inutilisables, carte d'identité idem, carte de bibliothèque… elle est bonne à jeter l'ancienne, j'ai jamais pu m'abonner à celle de la ville, les RIB, les soldes du compte… ça sert à rien aussi. Porte-monnaie foutu, il était à ma ceinture et il a prit la boue, et ce qu'il y a dedans aussi. À part les pièces, mais elles me servent à rien ici. Qu'est-ce qu'il y a d'autre… les bouquins de la Ballade de Pern, à garder ça par contre, de quoi écrire, pour mon bouquin… un chargeur acheté spécialement pour le MP4, qui m'avait coûté les yeux de la tête (et une quinzaine de mangas au moins), le MP4 lui-même, chargé à bloc de mes chansons préférées, les petits haut-parleurs que je pouvais réunir en faisant comme un œuf pour pas les abîmer (pas besoin de piles en plus, pratique), et puis c'est à peu près tout. Le fond du sac tiendra plus très longtemps par contre… Mon portable était dans une pochette accrochée à ma ceinture, et j'avais pas pensé à l'enlever avant de plonger. Une tentative d'allumage ne donna rien, il était mort. Et dire qu'il avait à peine un an… je le posais avec le portefeuille en soupirant. Tant pis, je le garderais quand même en souvenir, mais j'ai intérêt à me procurer de quoi téléphoner. Pour ça, faut que je gagne des sous. Donc que je fasse des combats. Mais même si j'adore jouer aux jeux Pokémons, j'ai zéro en expérience de dresseuse réelle. Je jetais un œil à ma montre, le tout m'avait prit environ trois quarts d'heure. De toute façon j'avais plus rien à faire dans la chambre, mes vêtements devaient avoir fini à la poubelle, mais comme c'était des fringues que j'utilisais pour faire le ménage, ils ne me manqueraient pas trop. Le pantalon avait prit de la Javel, ce qui lui faisait de jolies arabesques jaunes sur la jambe gauche, et il avait en plus un trou au genou droit, quant au T-shirt et à la veste de survêtement, ils étaient spécialement pour cette tâche aussi, et ils ne me manqueraient pas trop. Des vêtements propres m'avaient été déposés au matin avant que je me réveille, et je les avais enfilés. Dessus, il y avait un petit mot de la part de l'infirmière me disant qu'elle me les prêtait le temps que j'en trouve d'autres. Des baskets blanches, basiques, un jean bleu tout simple, pas taille basse pour ma plus grande joie, un T-shirt blanc à manches courtes et un chapeau de la même couleur pour me protéger du soleil. J'aime ces fringues. Bon, ben il est temps d'y aller. En arrivant dans le hall d'accueil, je repérais Max, en train de téléphoner à une cabine. Il m'adressa un signe de la main, auquel je répondis avant d'aller m'asseoir à une chaise pas loin. J'hésitais à sortir un livre pour attendre, mais le Shiney sauta sur mes genoux et réclama une caresse. Je le papouillais avec joie, j'adorais sa petite frimousse. Mais il fallait que je lui trouve un surnom si je voulais les différencier. L'autre Evoli sauta à côté de moi et se mit également à réclamer des câlins. Une idée me traversa soudain l'esprit, et je m'adressais à eux :
–Pour vous différencier, ça vous dit que je donne à l'un de vous un surnom jusqu'à ce qu'il évolue ?
–Evo ! fit le Shiney d'un ton enthousiaste.
–Liiiii ! Fit l'Evoli avec joie.
–D'accord, alors, ça te dit si je t'appelle Shiny ? demandais-je en souriant à l'Evoli Shiney.
–Vovo ! approuva de la tête ce dernier.
Evoli eut l'air content lui aussi. À ce moment-là, Max acheva sa conversation téléphonique et nous rejoignit.
–Alors, comment ça se passe avec tes Evolis ?
–Pas mal, je viens de trouver un surnom pour le Shiney, fis-je en souriant.
–Super, alors, je peux te filer les Pokéballs tout de suite si ça te dit. Est-ce que tu veux aller directement chez le Prof Seko ?
–Heu… J'aimerais bien si ça te dérange pas trop… mais on va pas y aller à pied quand même ?
–Nan, t'en fais pas, j'ai un Alakazam, et il maîtrise Téléport.
–Heu… Ça m'angoisse un peu ton histoire de Téléport…
–On risque rien, et on sera devant chez lui en un rien de temps.
–Je conteste pas, c'est juste l'idée qui me file la trouille.
–De toute façon on y sera nettement plus vite qu'à pied, Bourg-en-Vol est à un bon mois de marche.
–Ha ouais, quand même…
–En attendant que tu te fasses à l'idée, tiens, voilà tes Pokéballs, tu devrais y mettre tes deux Evolis avant le voyage. Comme j'en avais un bon paquet en trop, je t'en ai filé une dizaine en plus des deux dont t'as besoin immédiatement, comme ça tu pourras commencer à te faire une équipe rapidement.
Il me donna les Pokéballs, et j'en ai mis la plupart dans mon sac, avant de me tourner vers mes deux Evolis, une Ball dans chacune de mes mains, et ils me regardèrent avec des yeux de chiot… pardon, de Caninos battu, visiblement, ils n'appréciaient que moyennement l'idée d'entrer là-dedans. Je soupirais, puis me baissais pour me mettre à leur hauteur.
–Écoutez, c'est juste pour le voyage, et Shiny, c'est aussi pour éviter qu'un dresseur n'essaie de te capturer quand il se rendra compte que tu es libre. Promis, je vous en sors dès qu'on est arrivé, et vous y entrerez qu'en cas de nécessité absolue. D'accord ?
Les deux hésitèrent visiblement, ils semblaient garder de mauvais souvenirs de leur ancien maître. Puis, avec un soupir de condamné à mort, ils touchèrent chacun une Pokéball, disparaissant dedans. Les Balls se tortillèrent pendant quelques secondes avant de s'immobiliser. Je les ramassais, avant de manquer les lâcher de surprise : elles étaient devenues transparentes sur le dessus, et je pouvais voir mes deux Evolis, qui avaient l'air franchement malheureux.
–Y a un problème ?
–Euh… Nan, nan…
Si c'est normal pour lui… je vais rien dire, sinon je vais encore passer pour la débile de service. C'est pas que ça me changerait beaucoup de d'habitude, vu ma tendance à ouvrir ma grande bouche sans réfléchir un minimum avant, mais autant éviter de me faire remarquer. Il appela son Alakazam, et son attaque Téléport nous emmena directement devant une petite maison toute simple. Alors il vit là ? J'aurais jamais imaginé que ça serait à la fois si semblable et si différent du jeu.


À suivre…