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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 12/05/2009 à 17:01
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 08:02

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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176 - Paso Doble
« A qui la faute ? 
Le "Vous" se fait suave et tendre 
Ah vous dirais-je 
Maman, que j'aime sa présence.. »

(Consentement, Mylène Farmer)

« Le paso doble est une danse espagnole qui fut à la mode autour de 1920. […] Le nom paso-doble signifie littéralement "deux pas", probablement parce cette danse est basée sur une simple marche stylisée. Le paso-doble est associé à une mise en scène où l'homme joue le rôle du toréador et la femme joue le rôle de la cape. C'est pour cela que "l'habit de lumière" et l'attitude macho correspondent bien au cavalier et la robe rouge et l'attitude provocante correspondent à la cavalière. »
(Wikipédia, article du Paso Doble.)


Reveil.
Il s'étire, la nuit fut longue.
Léopold regarda Charlie et se plaça face à lui. Le brun se réveilla, heureux.
-Ca va ?
-Bien sur ! Sourit Léopold. J'me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie.
Sourires échangés.
-Je t'aime, murmura Charlie.
-Moi aussi je t'aime. C'était la... deuxième plus belle nuit de ma vie.
Charlie sourit.
-Comment oublier notre super partie de scrabble avec Dawn !
Charlie éclata de rire.
-T'es nul ! J'croyais que tu pensais à notre première fois !
-Mais évidemment gros bêta, je te faisais marcher.
Ils s'embrassèrent.
-On reste au lit ?
-Evidemment, sinon on devra retourner voir les tarés... grommela Léopold.
-Bon. Si tu veux.
Signal SMS.
-C'est qui ? S'étonna Léo.
Charlie prit son portable.
-SMS de Travis... Hmmm... OH PUTAIN !!
-Quoi ?
-HABILLE-TOI !
-Mais quoi ?!

Travis était éberlué.
Tout simplement éberlué.
Roland était à ses côtés, lui aussi en larmes, réveillé par Travis, et Roland le grand garçon qui met ses chaussures tout seul, pleurait comme un bébé contre son « Tonton Travis ».
Ils pleuraient. Ah ça oui. Il n'avait jamais rien vu d'aussi triste. Franchement. D'aussi dégradant aussi. D'aussi ignoble.
Mais comment deux personnes pouvaient faire ça ensemble ? De cette façon ?
DEVANT LUI ???
Oui, comment deux infirmiers pouvaient retenir Etienne qui tenait à tout prix à se lever, maintenant réveillé, frais et dispos.
-Je suis à poil sous cette foutu robe de chambre ! Je veux mettre un slip au moins ! AU VIOL ! DES PERVERS !!!
-Monsieur Smirnoff, il faut qu'on vérifie vos constantes ! Vous venez de vous réveiller d'un coma de deux semaines !
-Et je vais bien, merci ! Laissez-moi au moins embrasser ce clochard qui serre mon fils contre lui !
Pendant ce temps, Kenneth et Linda sortaient, habillés à la hâte, de la réserve. Ils virent Travis devant la chambre. Ils coururent.
-Qu'est-ce qui se passe ?!
Travis les regarda, souriant.
-Il... Il est réveillé !!
Linda se décomposa, poussa Travis, éloigna les infirmiers et hurla de joie.
-ETIENNE !!! OH MON DIEU !! OOOOH !!!
-Chérie ! Me serre pas comme ça ! Tu m'étrangles !!
-ETIENNE BON SANG JE T'AI CRU MORT !
-C'est bon, c'est bon, je vais bien.
Roland hésitait à aller vers son père maintenant que sa mère était là.
Pour une simple raison.

Il s'était levé la nuit dernière.
Et il avait vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir.
Le regard qu'il portait à Linda était horrible.

Norbert se réveilla, caressé par une main.
-Hm... Lionel...
-Ca va, Norbert ? Pas trop inquiet ?
-Lionel, tout va bien ?
-J'peux pas la bouger, ils me l'ont pratiquement plâtrée, alors bon... Mais ça va.
-Oh chéri je suis si heureux ! Je ne vois pas comment la journée pourrait être plus belle !

Charlie et Léopold arrivèrent en même temps qu'Estelle.
-FREROT !!! YIIIIIIIIIIIIIII !!!
-Han non, passez-moi un taser !
-ABRUTI TU M'AS MANQUEEEEEEE !!! OUIIIIIIIIIN !
-Estelle arrête ! Tu vas remplir ma perfusion de larmes !!
-BOUHOUHOUUUUU !!!
-Rholala....
Charlie et Léopold regardèrent Etienne, souriants. Etienne leur sourit.
-Ca va les gars ?
-Ouais...
-Et toi aussi, ça a l'air d'aller... sourit Charlie.
-Oh que oui ! La forme ! Ou est Kenny ?
Le blond parut à la porte. Il essuya quelques larmes.
-Je suis là !
-Dans mes bras, mon amour ! Plaisanta Etienne.
Kenneth vint serrer Etienne dans ses bras.
-Content de te revoir en vie !
-Merci, toi aussi ! J'ai toujours cru que dans ce genre de situations tu te serais jeté par la fenêtre !
-Tu sais même pas ce qui s'est passé pendant ton coma ! Grommela Estelle.
-Oh vous vous êtes entretués, c'est ça ?!
Charlie et Léopold se regardèrent.
-Bingo ! Sourirent les deux.
Jonathan, Linus, Norbert et Lionel arrivèrent.
-Aaaaaah !
-Enfin ! Sourit Jonathan.
Linus regarda Charlie et Léopold, embarrassé. Tout comme Norbert. Etienne regarda tout ce monde.
-Ok, je vois... Je vois, je vois, je vois. PASO DOBLE !
Tout le monde regarda Etienne.
-Je veux vous voir deux par deux. Deux par deux en entretiens serrés, stricts. Je veux que vous m'expliquiez ce qui s'est passé. Mais on va pas rester comme ça, c'est trop confus, brouillon et stressant pour mon fragile esprit de midinette sorti du coma et prêt à tuer Bill ! Je verrais Linda et Kenny en dernier. Femme, va me chercher mes Pokémon !
Linda sourit et se leva. Kenneth sourit aussi.
-J'en étais sûr !

Travis et Roland étaient assis face à Etienne, dans son lit, souriant.
-Alors. Ca va, vous deux ?
-Bah... ouais ! Sourit Travis.
-Hm ! Sourit Roland.
-Petit père, tu m'as pas serré dans tes bras !
-Pardon papa !
Roland se jeta au cou de son père.
-Travis, tu diras à cette salope d'infirmière que cette perfusion n'absorbe plus que du sang coagulé !
-Ouais...
-Tu es revenu pour moi alors. J'aurais pensé que tu serais revenu pour Linda ou même pour Lucy... Mais tu préfères les mecs bien mûrs !
-Gros con... marmonna Travis.
Il sourit quand même.
-C'est bon de te revoir. Ils étaient tous devenus complètement tarés. Charlie a tout avoué à ses parents...
-Ah bon ?!
-Ouais, parce que...
-Ne dis rien sur eux, ne dis rien sur eux ! Je veux qu'ils me le disent eux même !
-Ah, même toi ça te passionne ce truc ?!
-C'est moi l'instigateur de tout ça ! Ricana Etienne.
-...Oh...
-Je veux connaître les effets finaux de ma machination !
-... putain et je trouvais les constructeurs automobiles fêlés...
-Tu ne les as toujours pas retrouvés ? Alice et Vincent ?
Travis secoua la tête.
-Non.
-J'suis désolé...
-Je crois vraiment que le pire c'est le petit.
-Oui, je reconnais que ça doit être une situation difficilement gérable. A moins d'avoir une assemblée de potes.
-Mais c'était la faute à Linda...
-Non, ma faute...
-Je savais bien que tu la couvrais ! Soupira Travis.
Roland, entendant parler de sa mère, se renfrogna.
-Elle lui a juste parlé, j'étais là. Elle lui a parlé et elle a fait ça après sans qu'on n'en sache rien, ni elle ni moi. Pardonne lui.
-C'est un peu déjà fait.
-Tu as réussi à lui pardonner des choses dans cet environnement hostile ?
-Bah elle avait besoin d'être consolée, j'ai essayé de faire en sorte qu'elle se repose...
-C'est bien, ça. Je suis sur que tout le monde voulait qu'elle reste...
-Euh non, seulement Kenneth.
Etienne haussa un sourcil.
-Bon, duo suivant. Dis à ma sœur et à John de rentrer !
-Ok ! Content de te savoir en vie.
-On t'a pas dit ? C'est un rêve ! Après vous avoir tous vus je mourrais !
-.... Tu fais ça, j'te tue !
Etienne sourit Il salua Roland.
-Papa reste avec toi, poussin ! Je plaisantais, hein !
Roland sourit.

Estelle serra Etienne dans ses bras. Jonathan arriva en fauteuil.
-J'te serre pas dans mes bras, j'ai la gale...
-Moi non plus, j'viens de me réveiller d'un coma !
Estelle semblait larmoyante.
-Tu vas bien, c'est sûr ?! Tu vas pas rechuter...
-Mais non ! Rhololo !
-J'espère parce que... Je supporterais pas...
-Il vous est arrivé quelque chose ?! Vous avez l'air... distants... Tu lui as cassé la gueule ?!
Estelle secoua la tête. Jonathan soupira.
-On a été te venger. Gallhager est mort.
Etienne resta étonné par cette nouvelle.
-Oh... Dexter...?
-Aux dernières nouvelles il est chez sa grand-mère, assura John.
-Au dernier moment ils ont voulu me laisser la vie sauve... marmonna Etienne. Les deux petits. Ils... voulaient me laisser partir. Mais en même temps j'aurais été obligé de me cacher avec Linda et les enfants... C'est peut-être mieux que ça se soit passé comme ça. Je suppose que vous n'avez pas fait de bêtises pendant mon petit coma ?
Estelle et Jonathan se regardèrent. Jonathan soupira.
-Je... J'ai pas été un super soutien pour ta sœur, je te demande pardon.
-M... Mais non ! J'ai été une vraie pétasse...
-Tu te rappelles quand on a été voir maman avant qu'elle meure ? Marmonna Etienne.
Estelle regarda Etienne, surprise.
-Ou... Oui... Pourquoi ?!
-Elle voulait regarder un DVD à un moment, tu lui as mis l'épisode 14 de la saison 2 de Lost.
-Ouais et alors ?
-Elle t'a dit : « Estelle, Estelle voyons mets le premier épisode de la saison qu'on sache un peu ce qui s'est passé après qu'ils aient ouvert cette trappe à la con. »
Estelle regarda Jonathan.
-Racontez depuis le débuuuuut !
-Ah...
-Ah oui, bah... J'ai été super négatif, je lui ai même reparlé d'Irène et de Lise...
-Rien de surprenant jusque là...
-Et je gardais la conviction certaine que tu pouvais éventuellement mourir...
-Qu'est-ce que maman a pu pleurer quand Charlie est mort à la fin de la saison 3...
-Et on s'est engueulés au point que... Je dors sur le canapé.
-C'est pas elle qui t'a tabassé alors ! S'assura Etienne.
-Non ! C'est le putain de Simiabraz de l'autre connard qui m'a cassé la gueule !
-Ah, à toi aussi... Il a dû croire que j'étais revenu... Bref et toi, Circé ?
Estelle s'étonna.
-Tu transformes les mecs que tu rencontres en porcs... Circé !
-Le coma ça te réussit pas...
-Ca va hein... Respecte les morts-vivants !
-Hmph... Je... Ton état m'a... transformée en harpie...
-Si on continue sur cette lancée, on a aussi l'hydre de Lerne, la fille qui donne naissance au minotaure, Louis XVI... On devrait demander à Linda !
-En fait j'étais... irritable, personne ne pouvait me consoler. Quand on a pu te voir j'ai pas pu rester, tu me déprimais trop, j'étais choquée...
-Mais ça se comprend ça ! Ton petit frère adoré entre la vie et la mort... Même Lovis le Teigneux aurait pleuré... Encore que, non peut-être pas...
-Et à côté, même quand on essayait de me réconforter j'étais méchante... Amère... Brusque...
-Bon, écoutez... Tout ça c'était à cause de mon coma, ok ?
Les deux hochèrent la tête.
-Mais maintenant je vais mieux ! Alors réconciliez-vous !
Estelle regarda Jonathan.
-Je... sais pas.
-Moi non plus... soupira Jonathan.
-Ah non eh oh vous divorcez pas ! John si tu divorces de ma sœur je te tue ! Et toi Estelle si tu deviens célibataire je te marie de force à un Rattatac !
Estelle soupira.
-C'est pas aussi simple ! Il était vraiment noir comme le charbon... Il est vraiment pas rassurant dans ce genre de situation...
-Et elle s'est révélé finalement aussi idiote que n'importe quelle autre femme avec les mêmes réactions idiotes. Quand je suis revenu blessé, madame s'est aplatie comme une crotte.
-Mais évidemment, tu voulais que je t'engueule ?
-Peut-être pas non plus, mais je ne voulais pas que tu reviennes sur ce que tu avais dit avant. Ce que j'aime chez toi c'est que tu es impitoyable ! Tu lui en as voulu pendant un an parce qu'il avait pas appelé d'ambulance pour ton beau-père ! C'est l'Estelle que j'aime, ça !
-Et moi donc... soupira Etienne. Cette pisseuse me manque ! Allez, sortez, vous me déprimez finalement. Tâchez de résoudre cette brouille, au moins pour les minots !
Estelle et Jonathan sortirent. Estelle tapota sur l'épaule de son frère.
-Reste en vie, hein ?
-Avec le monstre sous mon lit, peu probable ! Appelez-moi les fanas de MTV.

Etienne fit la danse de la joie.
-JE M'EN GOURRAIS ! J'EN ETAIS SUR QUE VOUS ALLIEZ FINIR ENSEMBLE ! LALALA JE SUIS GENIAL ! YES !!! TROP BON !
Charlie et Léopold sourirent.
-Tu l'avais vraiment dit à tout le monde...
-Bah oui... A lui le premier en fait ! Sourit Charlie.
-Vous êtes contents tous les deux ?
-Ouais. Ensemble et contents ! Sourit Léopold.
-Et les darons alors ?
Charlie et Léopold se regardèrent, inquiets. Charlie tint les mains de Léopold.
-C'es aussi grave pour toi ! Geignit Charlie.
-Mais toi plus ! Soupira Léopold.
Etienne regardait ça, passionné.
-Ah lala, dire que c'est moi qui ait créé cette sitcom !
-En fait... Mon père semblait plutôt ok au départ, marmonna Charlie.
-Evident. La Norbinite l'a décontaminé de toute pensée satanique, nota Etienne.
-Le problème a été ma mère...
-Voilà une phrase qui pourrait être ressortie à foison en toutes circonstances.
-Elle a... très mal réagi, et le problème c'est que quand mon père a compris que tout le monde savait sauf lui...
Etienne grimaça, peiné.
-J'ai créé cette sitcom avec malice, j'ai même créé un rebondissement final inattendu...
-Résultat, ils me parlent plus...
-Han non ! Geignit Etienne.
-Ca ira, ça ira... tant que j'ai Léo...
Léopold sourit faiblement.
-Et toi, blond ?
-Bah... Grâce à ton coma, moi et mon père on s'était plus ou moins réconciliés...
Etienne retomba, raide mort. Charlie et Léopold se levèrent surpris. Etienne releva la tête.
-Retourne le voir ! J'te laisse vingt minutes de plus !
-Crétin !! grommela Léopold. Bref... C'est moi qui ait découvert en premier que Gallhager vous avait attaqué. On y est allés avec des potes, et ensuite on a été sauvés par John, mes parents et son père. Le problème c'est que... Lionel a... perdu une main dans le combat.
-Ah ça quand on perd la main c'est toujours terrible. Il a jamais eu de chance au poker le pauvre.
-C... C'est sérieux, Etienne ! Norbert me déteste, il m'a traité de...
-Pédé ?
-Non, de...
-Enfoiré ?
-Mais non, de...
-Salaud ? Malade mental ? Teletubbies ?
-Non il m'a traité d'ordure. Que j'étais une ordure égoïste, qu'il a dit. Il... criait tellement fort...
Etienne soupira.
-Oh lala... J'devrais tomber moins souvent dans le coma, moi en fait. Vos parents vous détestent alors ?
Les deux hochèrent la tête.
-Mais tous les deux ensemble, vous avez trouvé la paix intérieure dans tous les sens du terme !
Charlie et Léopold plissèrent les yeux.
-Tant que vous êtes heureux, tant mieux. Profitez de ça !
Charlie et Léopold hochèrent la tête.
-Y'a moyen que vous m'appeliez les british ?
-On va essayer... marmonna Léopold.

Ils sortirent de la chambre d'Etienne. Léopold soupira.
-Monsieur Winchester, il veut vous parler, avec votre femme.
Linus se leva. Il regarda son fils, déçu. Charlie baissa la tête. Sa mère ne se donna même pas la peine de le regarder. Léopold prit Charlie par le bras.
-Viens, on rentre.
Linda et Kenneth semblaient impassibles, comme si absolument rien ne s'était passé.

-Vous allez bien ?
-C'est plutôt à vous que je devrais demander ça, Linus...
Le britannique acquiesça.
-Ce ne sont que des côtes fêlées.
-Bien. Elles n'ont pas trop atteint votre cœur j'espère.
-Vous allez nous parler de Charlie ? Soupira Linus. Je ne veux pas en parler.
-C'est moi qui ait titillé le premier Charlie à ce sujet. Je l'ai mis en confiance. Je l'ai encouragé à en discuter.
-A tout le monde sauf à moi !
Etienne regarda Lucy.
-J'imagine que vous, ça ne vous...
-Je ne veux absolument pas entendre parler de ça... Je suis très contente que tu ailles bien. Maintenant... Si c'est pour parler de Charlie, c'est non.
-C'est votre fils.
-Je ne peux pas le nier...
-Vous l'aimez toujours ?
Lucy geignit.
-Je... ne peux pas nier non plus que...
-Le problème c'est qu'il préfère les garçons, quoi. La tuile ! Ca me rappelle cette très belle citation... « Je me coucherais dans les amours qui font votre dégoût. »
Lucy haussa un sourcil.
-Forcément, ce qui vous rebute, lui ça le tente.
-Vous insinuez que c'est sa faute ?! Brailla Linus.
-Quelle faute ? Votre fils est amoureux, il est heureux, son amour a trouvé une résonance ! Vous saviez que ça faisait deux ans qu'il était à moitié dépressif à cause de cette histoire ?
-Evidemment que non, il ne nous a rien dit ! Rétorqua Linus. Et moi, vous savez comment je me sens, là ? D'avoir été si étranger à mon fils qu'il ne m'en dise rien ! Je pensais avoir tout bien fait, tout mieux fait qu'avec les petites...
-Vous avez bien fait. Charlie est un garçon très mature, très droit dans ses bottes ! Grommela Etienne. C'est toujours votre fils !
-Mais pourquoi plus en parler à vous qu'à moi ?
-Il en a aussi parlé à John, à Estelle, à Judith, à Linda...
-Bon sang...
-A Kenneth aussi... On l'a tous aidé à trouver sa voie.
-Mais pas moi ! Vous savez à quel point je me sens coupable ?!
-Avec la femme que vous avez c'est compréhensible, il a été témoin de son rejet de Léopold dans sa jeunesse, ça lui aurait fait un double choc d'apprendre qu'il était gay et amoureux de l'enfant qu'elle a tant méprisé.
Lucy soupira.
-C'est toujours votre Charlie. Le même qui demandait à ce qu'on lui essuie les fesses après être passé au pot. Le même qui jouait au ballon avec votre Barbicha dans votre jardin, le même qui a supporté le divorce de ses parents, le même qui est un combattant extrêmement talentueux. Vous comprenez ? C'est le même. Il est juste un peu différent sur un autre point. Il est « exceptionnel » sur d'autres sortes de choses. C'est toujours votre Charlie.
Lucy hocha la tête.
-V... vous avez raison.
-Quant à vous, Linus, votre querelle est idiote !
-Pard...
-Vous avez été un excellent père pour ce petit gars, je n'ai jamais vu de gamin mieux élevé depuis mon Capidextre !
-... Mais...
-Mais vous ne saviez pas avant tout le monde, et alors quoi ?! Il vous aime trop pour vous dire quelque chose qui pourrait briser votre fierté ! Et surtout il est amoureux du fils de votre meilleur ami ! Il s'en foutait de nous le dire, c'était à VOUS que c'était important, difficile, percutant de le dire ! Ca avait du sens envers vous.
Linus hocha la tête.
-Alors efforcez-vous de vous réconcilier avec lui. Et aussi avec Léopold. Ils sont très amoureux tous les deux à ce que j'ai compris. Alors tâchez de vous y faire.
Linus et Lucy hochèrent la tête et sortirent.
-Rétablissez-vous bien, Linus.
-...merci...
-Appelez-moi Norbert et son policier de mari. J'ai besoin d'un Peep-Show. Les Monthy Pythons ne sont plus aussi drôles...

Norbert poussa le fauteuil de Lionel, la main droite emplâtrée.
-Ouah... T'as pas l'air bien, mon pauvre Lionel.
-Ca va aller, ne t'en fais pas. Je suis content que tu sois réveillé...
Lionel vint saisir la main d'Etienne.
-Je suis désolé... Désolé d'avoir été aussi incompétent...
-Mais nooooon Lionel, voyons...
-J'aurais pu faire arrêter ces gosses, mettre en cause Gallhager...
-Arrêter un météore avec un doigt, assumer les fonctions de Batman à sa place... Mais oui bien sur...
Lionel recula aux côtés d'un Norbert effondré. Etienne les observa. Il acquiesça.
-T'as pas parlé à Lionel de ce qui s'est passé avec Léopold, hein ?
Norbert secoua la tête.
-Regarde-moi au moins...
-Non...
-Qu'est-ce qu'il y a, Norbert ?! Demanda Lionel.
-Euh... Je... J'ai fait une grosse bêtise... je crois.
Lionel regarda son mari.
-J'ai... engueulé Léopold à cause de ce qu'il t'a fait subir.
Lionel fit de gros yeux.
-M'A fait subir ???
-Bah oui, c'est de sa faute si...
-Si quoi ? Il m'a tranché le poignet ? Il m'a susurré à l'oreille de me taillader les poignets ?! C'est à cause de lui que je vais peut-être rester incapable toute ma vie ?!
-Bah en quelque sorte...
Lionel sembla bouillonner.
-Norbert, tu me connais, je suis très calme...
-Lionel...
-C'est pas la peine de t'énerver... marmonna Etienne.
-Je suis allé là bas de mon propre chef ! Avec vous tous, j'ai sauvé Léopold des griffes de ce connard ! J'ai assisté à sa mort ! Mais en aucun cas c'est de la faute de Léopold, putain ! Tu cherches toutes les raisons du monde pour t'engueuler avec lui ou quoi ? Merde !
-Mais non je...
-OH LA FERME !
Norbert écarquilla les yeux.
-Depuis... Depuis quelques temps déjà, Norbert, j'en ai assez que notre fils soit devenu un étranger pour nous... Je... Quand je t'ai épousé, j'ai aussi fait le serment de protéger Léopold !! Et maintenant j'ai l'impression que c'est juste un invité !
-M... Mais c'est pas...
-MAIS CA C'EST TA FAUTE, PUTAIN ! Je l'ai pas adopté avec toi mais c'est MON FILS aussi ! Est-ce que tu crois qu'Eddy aurait été d'accord avec ça ?! Avec tout ça ? Mais enfin tu te rends compte que tu as été pire que Lucy avec lui ?! Merde ! T... Tu as encore perdu une occasion de le récupérer, mais enfin Norbert !!
Norbert sanglotait.
-Mais je croyais... Je pensais...
-Ca n'est pas sa faute, merde !! C'est moi qui ai voulu affronter ce type ! Pour le protéger, pour te protéger ! Comment peux-tu oser le blâmer pour...
-JE SAIS TOUT CA LIONEL !!
Etienne savourait.
-Du pop-corn, un petit chèque et je me croirais presque producteur de télénovela !
-J... JE NE LUI EN VEUX PLUS ! POUR RIEN ! J'ETAIS EN COLERE ! CE TYPE VENAIT DE M'EXPLIQUER QUE TU ALLAIS RESTER HANDICAPE A VIE !
-Je vais juste garder un tic à la con dans le petit doigt, pas la peine d'utiliser des grands mots !
-Lionel, notre fils... Je sais pas comment t'expliquer ça...
-Calme-toi, arrête de pleurer...
Norbert se moucha dans la couverture d'hôpital d'Etienne.
-Oh super, y'avait pas assez de l'odeur de mon pipi dans la bassine ! Soupira Etienne.
-Charlie est très amoureux de notre fils !
-Oui et alors ? On ne peut pas les...
Lionel réalisa.
-Ahoooon.... Oh d'accord... Ils...
-Oui voilà...
-Mais Linus et Lucy...
-Le savent, marmonna Etienne. Elle est un peu en pétard, lui a du mal à digérer que tout le monde savait avant lui...
-Que Charlie était gay ? J'en savais rien avant que Linus me le dise ! S'étonna Norbert.
-C'est trop compliqué pour moi ce genre d'histoires... soupira Lionel.
-Bref, essayez de reconquérir le cœur de votre fils. Je suis sûr qu'il a compris que vous agissiez sous le coup de la colère. Il vous a sûrement déjà pardonné.
Norbert et Lionel se regardèrent. Lionel soupira.
-Je t'en veux quand même !
Norbert soupira.
-Dehors, les z'homos. Appelez ma femme et mon best des best à mon chevet. J'ai besoin d'histoires moins stressantes.

Norbert et Lionel sortirent. Kenneth et Linda n'étaient plus dans le couloir.
-Ah bah... Ils sont où ?!
Travis haussa les épaules. Norbert s'assit aux côtés de Lionel qui avait encore du mal à digérer.
-Ca va, Lionel ?
Le policier secoua la tête.
-Ramène-moi à ma chambre.
-D'accord, on va là bas...
-Non, non, non. Moi seulement. Toi tu restes là. Je veux juste que tu me ramènes.
Estelle regarda les deux hommes, éberluée.
Norbert sembla dépité. Il acquiesça et ramena mollement son mari à sa chambre. Estelle secoua la tête.
-Eh bah...

-C'est pas possible, Linda, tu ne réalises pas ce que tu dis !
Linda semblait désabusée.
-Etienne ne m'a jamais menti, tout au plus il éludait certains faits mais s'il y a quelque chose qu'il n'a jamais fait c'est me mentir sciemment !
Kenneth soupira.
-Alors tu veux tout lui dire ?!
-Bien sur !!
-Mais tu n'es pas obligée !
-Et comment je me regarde en face, moi, après ?!
-... Tu réalises que tu pourrais le perdre ? Et que par là même... Je vais le perdre, et... Mon Dieu mais comment on a pu en arriver là !!
-Ca faisait deux semaines qu'on ne faisait qu'être ensemble, alors bon... c'était... prévisible.
Kenneth se frictionna le visage.
-Je regrette, Linda. Rien contre toi, mais... Je m'en veux qu'on... ait fait ça.
-Moi aussi. Raison de plus pour tout lui dire.
Kenneth soupira et ne put qu'acquiescer.

Ils entrèrent. Etienne leur sourit.
-Ca va ?
Linda le serra dans ses bras comme si c'était la dernière fois. Kenneth de même. Ils s'assirent face à lui.
-Bien. Au cours de mes précédents entretiens, j'ai pu constater que tout le monde était sévèrement parti en vrille, alors... Je me suis dit qu'on pourrait regarder All My Pokémon. D'après la speakerine, Aurore va abandonner son Capidextre. Je vais ressortir ma photocopieuse à lettres de menaces !
Etienne les regarda tous les deux. Il baissa le son de la télé.
-T'es encore enceinte ?
Linda secoua la tête. Kenneth soupira.
-Etienne, la nuit dernière, moi et Linda on a...
Etienne les regarda, mit un temps à réaliser, et hocha la tête.
-Oh. Je vois.
-Je suis désolé, vraiment.
-Oh, non non... Ca va.
Linda regarda Kenneth et regarda Etienne.
-T... Tu réalises ce qui s'est passé ?!
-Aux dernières nouvelles j'étais dans le coma, pas sourd, aveugle ou muet !
Linda se mordilla les lèvres.
-Je te demande pardon...
-Pas nécessaire...
-Mais Etienne enfin...
-J'en ai rien à faire, vraiment.
Linda plissa les yeux.
-M... Vraiment ?!
-Bah si j'te le dis !
-... Tu... es sérieux ?! S'étonna Kenneth.
-Ouais !
-Ca ne te fait rien ?! S'étonna Linda.
-Pas plus que ça quoi. Vous avez fait autre chose ? Un barbecue sur le toit de l'hôpital ?
Kenneth secoua la tête.
-Tu simules, là ! Tu fais semblant, y'a un truc derrière !
-Ah non pas du tout.
-Etienne, il n'y avait rien contre toi... geignit Linda.
-Pour ça il aurait fallu que tu poses une bombe sous mon lit !
Linda écarquilla les yeux.
-... J... J'ai donc si peu d'intérêt à tes yeux ? Tu te rends compte de ce qui s'est passé ?!
-Un... truc absolument banal, nécessaire à la poursuite de la vie sur terre... Pourquoi ? Tu as divorcé entretemps ? J'ai rien signé moi...
-Ca ne te fait RIEN ???
-Tu veux quoi, que j'aie une crise cardiaque ? T'es vache...
-Etienne...
-Linda, vous avez juste fait de quoi être embarrassés l'un envers l'autre pour le restant de vos jours, ça n'a rien à voir avec moi !!
Linda et Kenneth restèrent hébétés.
-Et puis c'est pas comme si j'avais tout fait pour vous en empêcher ! Soupira Etienne. Je pensais même que vous l'aviez déjà fait étant jeunes. C'était juste une attirance physique, en rien vous n'étiez amoureux l'un de l'autre, vous ne comptez pas quitter vaches, cochons et couvée pour vous marier à Las Vegas... Tout va bien ! Pour moi, en tout cas ! Vous, vous êtes bons pour l'enfer et les regards gênés l'un envers l'autre dans les diners de famille !
Kenneth se recroquevilla. Etienne soupira.
-Mais te sens pas désolé. C'est pas la peine.
-J'me sens coupable...
-Super ! Ca m'évite d'avoir à te faire sentir coupable. Pareil pour toi ?
Linda hocha la tête.
-Évidemment. Honteuse, surtout.
-Eh bah voilà. Ca passera avec le temps. Déguerpissez, mon épisode va commencer.
Ils se levèrent, hésitants. Ils se tournèrent vers la porte.
-Oh, une dernière chose...
Linda et Kenneth, glacés d'effroi, se retournèrent vers Etienne.
-Je vous pardonne à une seule condition.
Kenneth soupira.
-Je le savais, tu nous en veux ! Mais dis-le, sors tout !
Etienne tira la langue.
-Toi je ne te parle plus, et toi...
Il désigna Linda.
-Je ne dormirais plus à la maison...
Linda s'étonna.
-... tant que vous n'aurez pas rempli ma condition !
Kenneth et Linda restèrent pendus aux lèvres d'Etienne.
-Je veux.... que vous disiez tout à Judith.
Kenneth secoua la tête, affolé.
-Quoi, non !!
-Etienne...
-Je... Je peux pas faire ça !
-J'ai pas dit « Toi » ! sourit Etienne. J'ai dit « Vous ».
-Etienne, non ! C'est... C'est mon amie !
-T'aurais dû te dire ça hier soir.
-Ne sois pas aussi haineux !
-Ne couche pas avec Kenneth ! Un partout !
Linda se mordilla les lèvres.
-Etienne, ça va ruiner mon couple ! Geignit Kenneth.
-Ah parce que ce que vous avez fait hier va nous rapprocher moi et Linda. A coup sûr. Tu devrais te mettre en vente sur Ebay pour aider les couples en difficulté. N'oublie pas le nœud rouge autour de l'engin !
-... C... C'est odieux, Etienne ! Marmonna Linda.
-Ahem-hem...
-... Non, vraiment ! C'est odieux ! Si tu ne nous en veux vraiment pas, tu n'as pas à nous demander ça !
-Ouais, t'as raison, laisse ton sens moral parler, Linda. Toi aussi, Kenneth, exprime-toi. Vous êtes de tels exemples pour notre jeunesse. Vous devriez donner des cours d'ailleurs.
Kenneth soupira, gêné.
-Donc pour l'instant je vous en veux. Dès lors que j'aurais eu vent que Judith a été mise au parfum, quelles qu'en soient les conséquences, vous avez la garantie de mon pardon absolu et le silence total sur les évènements passés hier soir. Je n'y ferais plus jamais référence sans l'impulsion d'un de vous deux. Ne prenez pas ça comme une punition, hein. C'est juste histoire que tout soit clair. Vous avez eu le courage de faire la démarche envers moi... Faites là envers elle. Ayez ce courage là.
Kenneth et Linda se regardèrent.
-Comment vous avez pu lui faire ça... soupira tristement Etienne. C'est mon amie aussi, je me sens mal pour elle. Alors je veux que vous fassiez ça. Pour moi d'une petite part et pour elle d'une grande part. Comme disait le Cid : Allez, je ne vous hais point.

Ce jour là, bizarrement... Tout le monde faisait la gueule.