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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 11/05/2009 à 18:01
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 08:01

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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175 - La vie continuera
« La douleur s'évapore,
Dans le bleu des accords
Et la vie continuera,
Ca ira, la mer effacera
Toute trace de nos pas,
J'serais plus là, la vie continuera... j'serai plus là... »
(Etienne Daho - La vie continuera)



Léopold était assis devant la salle. Charlie arriva, quelques pansements sur le visage et les mains.
-Comment va ton père ?! Demanda Léopold.
-B... Bien, il a repris sa respiration normale, il a toujours des côtes fêlées, mais il va bien. Et Lionel ?
-Mon père est toujours avec lui, ils lui ont recousu sa... Sa main...
-C'est affreux ce qui lui est arrivé... Et toi, ça va ?!
Léopold baissa la tête en gémissant.
-C'est ma faute, Charlie...
-Mais non ! Tu as fais quelque chose de bien ! Et puis finalement... Il est mort ! On a vengé Etienne, on a réussi ! C'est toi qui l'a fait venir à l'endroit ou il est mort !
-Mais à quel prix... Et Dawn ?
-Dawn a un sac à glace contre la joue mais rien de grave à part ça.
-E... Et toi ?
-Moi je vais bien ! Par contre, John est salement amoché...
-Oh mince... Putain ! J'me sens tellement mal !!
Charlie serra Léopold dans ses bras.
-Ne t'en veux pas. D'accord ? C'est inutile et ridicule. Rien de tout ça n'est de ta faute.
-Charlie... Serre-moi...
Charlie sembla surpris.
-Alors c'était pas des cracks dans la forêt...
-Non...
-Ok, ok... Ecoute... Ce soir, si tu veux on peut aller au cinéma...
Léopold hocha la tête.
-D'accord.
-Je vais voir Linda. Bon courage.
-Hm...
Léopold regarda Charlie partir, les yeux emplis de tendresse.
« Je t'aime, je t'aime, je t'aime... »

Kenneth était toujours aux côtés de Linda et de Roland. Charlie s'assied face à Linda.
-Tout va bien ? Demanda cette dernière.
-Eh bien... Lionel est encore en salle d'opération apparemment... Norbert a arrêté de pleurer... Léopold est super mal... Jonathan est en salle de repos, et mon père va à peu près bien...
Travis, sur une chaise, semblait très, très mal.
-J.... J'suis désolé, Charlie.
L'adolescent regarda Travis, étonné.
-Pourquoi ?!
Travis soupira.
-J'aurais dû... mieux protéger John et ton père, j'ai été une pauvre merde, j'me suis fait rétamer par un Girafarig... J'ai été drôlement minable...
-T'as pas à t'en vouloir... Ce serait plutôt à moi et Léopold de nous en vouloir...
-Mais non... De toute façon, avec ou sans vous, on l'aurait attaqué ce gars là...
Charlie soupira, pas rassuré.
-Ca va aller, sinon, Linda ?
Elle hocha la tête.
-J'ai... repris quelque peu espoir en apprenant la mort de Gallhager.
Charlie s'étonna.
-Ca m'a fait penser que quelque part il y avait une justice en ce monde. Que si ce monde est vraiment juste... Il vivra.
Charlie hocha la tête.
-Je... pense pas qu'on vive dans un monde très juste, Linda.
Elle s'étonna.
-Parfois, certaines personnes... se mettent à avoir des sentiments envers vous dont vous ne vouliez plus... et c'est injuste. Parfois des gens meurent. C'est juste ou pas... Monsieur Gallhager voulait venger son neveu Jethro qui est mort sous vos yeux à tous les trois, vous deux et Etienne.
Kenneth plissa les yeux.
-Lui pensait agir en toute justice, expliqua Charlie. Nous aussi on croyait. Papa et les autres aussi. Dexter aussi a cru, en tirant sur Gallhager, accomplir sa justice.
Linda plissa les yeux.
-Sans cette volonté de justice qui nous habite tous, ce monde serait meilleur. Je le crois vraiment, maintenant.
Il se leva, soupirant.
-Je vais voir mon père.
Il partit, nonchalant. Linda le regarda, admirative.
-Il a parlé...
Kenneth regarda Linda.
-Il a parlé comme Etienne aurait parlé...
Travis plissa les yeux.
« Ca y est elle est folle ! »

Jonathan était assis au bord du lit. Il se posa sur le fauteuil.
-Voilà... Vous allez pouvoir vous déplacer, monsieur Ludges...
-Merci...
-Par contre vous dormez ici ce soir !
-J'me doute bien...
Jonathan sortit de sa chambre.
« Ouah c'est plutôt cool de rouler... »
Estelle était devant la porte, elle accompagna John.
-Jonathan, je suis désolée de t'avoir engueulée ! Euh... J'étais juste en colère à cause de l'état d'Etienne, ça me met dans une rage folle d'être aussi impuissante, et...
Jonathan continuait à rouler, impassible.
-En fait je... Enfin comment te dire ça... D'entendre encore parler de ta femme et de ta fille ça m'énerve un peu, parce qu'on a deux enfants, quoi... Et je suis là aussi, et de savoir qu'elles ont toujours une place, ça me frustre un peu...
Jonathan semblait concentré sur ce plaisir de rouler.
-En tout cas je te trouve très courageux d'avoir été là bas, et je suis désolée que tu aies été blessé...
Jonathan se planta contre un mur, Estelle ne put voir son visage.
-Oh, John !! Attends, je vais...
Il frappa contre le mur, furieux.
-.... Putain.... Putain, tu crois VRAIMENT que j'ai fait ça pour tes beaux yeux, pour qu'on se réconcilie ? Mais putain, NON !
Estelle resta interdite. Jonathan se retourna et regarda Estelle en face.
-J'ai fait ça pour TROIS raisons ! D'abord parce que je n'avais plus rien à perdre. Tu me détestais de plus en plus, alors si en plus Etienne crève, tu vas me haïr jusqu'à la fin de mes jours ! Et ça, ça me donnait des envies de me foutre en l'air ! Si je mourrais là bas, c'était pas grave quoi !
Estelle grimaça de terreur.
-LA DEUXIEME RAISON...
-Ne crie pas...
-SI JE VEUX ! La deuxième raison, c'est que j'AIME ton frère !
Estelle écarquilla les yeux.
-Quand je t'ai épousé, dès l'enterrement de vie de garçon, j'ai senti qu'en plus de gagner une femme aimante, gentille, compréhensive, jolie et agréable à vivre, j'avais aussi gagné un frère avec qui je pourrais me marrer sans me prendre la tête, avec qui je pourrais déconner sans problème vu qu'on a grosso modo le même humour, et surtout qui soit aussi attentif à mes problèmes autant qu'aux tiens ! Le frère d'Irène était un connard, un enfoiré de merde qui a bien fait de crever seul de son putain de cancer !! Mais Etienne c'est un gars qui mérite de mourir à 120 ans, entouré de ses gosses, de ses petits-enfants, de sa sœur et de tous ses potes, dans son lit, en souriant ! Certainement pas comme ça ! La troisième raison...
Trop tard elle était déjà en larmes, debout, flageolant sur ses jambes.
-La troisième raison c'est que je voulais le faire pour toi, pas pour me réconcilier avec toi mais parce que c'est ton frère que ce type a essayé de tuer. Si la mort de ce type pouvait te rendre ne serait-ce qu'un tout petit peu plus heureuse, j'aurais été heureux de participer à son meurtre rien que pour te faire plaisir.
Estelle secoua la tête.
-M... Ca me rend pas vraiment plus heureuse, je sais pas trop quoi en penser... Regarde-toi...
-Le plus ironique dans tout ça c'est que j'ai participé à l'assassinat d'un type qui m'a aidé à tuer les meurtriers de ma femme et de ma fille. J'ai... détruit mon passé, j'ai... brisé une boucle.
Estelle se mordilla les lèvres.
-J'ai envie de te serrer dans mes bras...
-Ca me ferait hurler de douleur. Physiquement et moralement.
Estelle s'étonna.
-Parce que te voir t'aplatir comme ça en me voyant revenir blessé... C'est dur pour moi. Ca veut dire que t'es comme toutes les autres.
Il partit en roulant. Estelle resta là, absolument tuée sur place. Frappée. Gunshootée. KO...
« Ca alors... Même en fauteuil et avec des bandages, c'est toujours mon homme, mon homme que j'aime... »
...émue, plutôt.

Charlie et Lucy aidèrent leur père à se lever et à marcher avec ses béquilles.
-Ca va aller papa ?
-Hm... Oui oui... J'ai vécu pire.
Charlie hocha la tête.
-Je suis désolé, papa...
-C'est plutôt moi qui suis désolé, j'aurais voulu faire plus... marmonna Linus. Ou est Norbert, il faut que je le voie...
Charlie regarda sa mère.
-Tu lui as pas dit ?!
-Lui dire quoi ?!
Charlie soupira.
-Papa, Lionel a été gravement blessé...
-Ah ? Et Norbert ?
-Il va bien, juste quelques contusions sans gravité... Mais Lionel a été salement amoché, il a même perdu une main...
-Ouah... Et c'est grave ?
-D'après les médecins, la coupe a été assez franche pour limiter les dégâts...
-Tant mieux.
-Seulement Norbert est avec les médecins, il attend un pronostic...
-Je vois. On retourne vers la chambre d'Etienne alors...
-Eh bien, oui...
-Comment va Travis ?!
-Très bien, papa, très très bien...
Ils allèrent vers la chambre Charlie regarda son vieux papa.
« Tu devrais lui dire. Tu devrais lui dire que t'es gay. Qu'est-ce que ça peut faire après tout, tu lui dis ça simplement... »
Il regarda sa mère.
« D'un autre côté, elle a jamais pu supporter les homos... Tu vas passer du fils qu'elle adore à une tarlouze de square aussi insignifiante que monstrueuse... »
Charlie soupira.
« Tu leur diras jamais, alors, hein Charlie... Tu vas faire comme Patty Bouvier et tu attendras la 15ème saison pour tout révéler, d'abord à la presse, ensuite à ta sœur... Ah non ça c'est déjà fait... En plus, Marine, Marge... Ca se rapproche. Elle l'a surement dit à Christine. Ils étaient mignons ses jumeaux. J'aimerais bien avoir un bébé un jour. Je me demande si Léopold accepterait d'adopter. J'pense n'importe quoi, moi, si ça se trouve on finira même pas ensemble ! »
-A quoi tu penses mon grand ?! S'étonna Linus.
-J'ai envie de cassoulet ! Sourit Charlie, innocemment.

Norbert resta estomaqué.
-Monsieur Finsbury, vous... Avez entendu ce que je viens de vous dire ?
Norbert hocha la tête, figé sous le choc.
-J... J'ai entendu...
Il se mit à pleurer silencieusement.
-Monsieur Finsbury, je suis désolé, vraiment...
-Vous venez de me dire que... Qu'à cause d'anciennes blessures dues à des mutilations antérieures du poignet.... Qui ont endommagé indéfiniment certains vaisseaux sanguins et nerfs, la rééducation pourrait ne pas... Ne pas...
Norbert rassembla tout son courage.
-Il pourrait ne pas recouvrer l'usage complet de sa main... Oh seigneur...
-Il était droitier...
-Oui... Oui il était droitier...
-Je suis désolé, monsieur Finsbury...
-Il... Il n'aura jamais... la possibilité de retravailler... Il va... Il va devoir se contenter de sa simple retraite... Que dis-je, on s'en fout de ça... Et sa vie alors ?! Il va... être handicapé toute sa vie !!
-C'est malheureux, monsieur Finsbury, je suis désolé... Mais au moins il n'est pas mort.
Norbert regarda le médecin, bouillant de fureur.
-V... Vous n'avez RIEN DE PLUS CON à me dire ???
-Je vous demande pardon ?! Monsieur Finsbury, j'essaie simplement de vous rassurer !!
-Oh mais je n'en ai RIEN A FOUTRE de vos poncifs à la con !!
Norbert sortit comme une tempête. Léopold se leva de son siège.
-Papa, alors, comment va...
-OH TOI LA FERME !
Norbert gifla son fils qui le regarda, abasourdi.
-C'EST DE TA FAUTE !! TON PERE NE VA PROBABLEMENT JAMAIS RETROUVER L'USAGE COMPLET DE SA MAIN ! LINUS A FAILLI MOURIR ! TON INCONSCIENCE A FAILLI TOUS NOUS TUER !!! ESPECE DE SALE PETIT CON !!! SALE PETITE ORDURE EGOISTE !
-Papa, mais... Papa je suis déso...
-Y'A PAS DE DESOLE, MAIS ENFIN A QUOI TU PENSAIS BORDEL DE MERDE !!! TU CROYAIS QU'EN ALLANT VOIR CE TYPE ET EN TE BATTANT BETEMENT AVEC LUI TU AURAIS TOUT RESOLU ??? MAIS BON SANG LEOPOLD !!! ON NE RESOUT RIEN AVEC LA GUERRE !!! LA GUERRE C'EST IGNOBLE ! LE SIMPLE FAIT DE... DE SE VENGER C'EST IGNOBLE ! ET TOI TU ENGAGES TES AMIS ET TA FAMILLE DANS UN COMBAT QUE PERSONNE, PERSONNE ICI PAS MEME ETIENNE N'AURAIT PU GAGNER !!! TU ME DEGOUTES !!! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIT A TON PERE ??? TU TE RENDS COMPTE DE TOUT LE MAL QUE TU AS FAIT ???
-.... Pardon papa.... P...
-TU PEUX T'EXCUSER AUTANT QUE TU VEUX ! J'EN AI ABSOLUMENT RIEN A FOUTRE !!! GNNNN !!!
Norbert partit en sanglotant. Léopold attendit que son père partit et il hurla de chagrin, frappant contre un mur.

-Papa, maman...
Jonathan, Estelle, Linda, Kenneth, Roland, Travis, Linus et Lucy regardèrent Charlie. Norbert arriva à l'intersection du couloir.
-Quoi ?! S'étonna Linus.
-Je... euh... Je suis... Je...
Norbert s'arrêta, intrigué.
-Je suis gay, papa.
Linda sembla surprise. Kenneth eut un sourire discret. Jonathan eut un franc sourire, invisible de Linus et Lucy. Estelle écarquilla les yeux. Travis plissa les siens.
-Oh. D'accord, mon grand. Si... Si c'est ton choix, d'accord.
Lucy était sous le choc. Elle regarda son fils. Charlie se mordilla les lèvres.
-T... Tu... Avec... L... Avec ce garçon ?!
Charlie serra les dents.
-Oui, enfin, avec Léopold, on a... comme qui dirait...
Norbert écarquilla les yeux, stupéfait. Entre soupçonner et avoir la confirmation...
-C'est pas des choses qui se disent aux parents, mais... C'est ce que... vous pensez.
Linus acquiesça. Il regarda les autres et remarqua quelque chose.
Personne n'était surpris.
Il réalisa quelque chose. Et...
-Vous saviez tous ?!!!
Travis regarda tout le monde. Jonathan détourna la tête. Estelle fit l'indifférente. Kenneth serra les dents, gêné. Lucy inspira, révulsée.
-Il nous en avait parlé, lâcha Linda.
Linus... eut une réaction étonnante.
-Tu l'as dit à TOUT LE MONDE sauf à moi ???
Charlie resta étonné.
-Papa, je... J'avais besoin d'être soutenu moralement... J'en avais d'abord parlé à Etienne, c'est lui qui m'a dit...
-Pourquoi ne m'avoir rien dit ?? Mais enfin Charlie, je... Mais qu'est-ce que j'ai fait pour que tu... en viennes à avoir peur de moi ?!
-Pas du tout papa ! C'est maman surtout qui...
-Que ta mère n'accepte pas, certes, c'était prévisible ! Mais moi... Tu sais très bien que je ne lui aurais rien dit !!
-Papa, voyons, c'est rien, c'est juste que...
Lucy partit. Charlie ouvrit la bouche de stupeur.
-M... Maman !
-Lucy, reviens, voyons...
Linus la suivit.
Laissant Charlie seul.
-Lucy !
-Non, non, non !
-Lucy, voyons, ce n'est rien...
-J'EN ETAIS SURE ! JE LE SAVAIS ! ON EN AVAIT PARLE QUAND IL EST ALLE S'INSTALLER CHEZ L'AUTRE ! J'ETAIS SURE QUE CA ALLAIT SE PASSER COMME CA !
Charlie allait se rasseoir. Au lieu de ça, il marcha d'un pas assuré vers le bout du couloir et regarda son père qui consolait sa mère.
-P... Papa, maman, j'en... Je m'en fiche de ce que vous pensez ! J... Je voulais juste vous le dire, mais... Papa si je ne t'ai rien dit c'est parce que je te respecte, et que tout le respect que j'ai pour toi fait que ce que je te dis, eh bah... Je le pense vraiment, je le pèse vraiment, et ça c'était trop lourd à dire... Quant à toi, maman... J'aime Léopold. Je l'aime vraiment. Au moins au tant que toi tu aimes papa...
-AH NON TAIS TOI !! geignit la britannique.
-MAIS C'EST VRAI, ALORS TOI, TAIS TOI ! Hurla Charlie.
-NE PARLE PAS A TA MERE SUR CE TON !!
Charlie regarda son père, furieux.
-Si c'est plus facile pour toi d'insulter ta mère que de me dire des choses vraiment importantes, tu n'as rien à nous dire !
Charlie ferma lourdement les yeux et partit en courant à travers le couloir sous les yeux étonnés de toute l'assemblée. Norbert semblait secoué par tout cela.

Il a bu dans le cours d'un ruisseau
Parcouru les montagnes et le bourg
Il a vu dans vos yeux tant de haine
Qu'il s'est cru un instant plus le même


Linda regardait vers Linus et Lucy, plutôt frustrés. Norbert revint s'asseoir près de tout le monde. Linda lui demanda des nouvelles de Lionel qui amenèrent de nouvelles larmes chez la blonde.

Tout le monde était à fleur de peau, à fleur de nerfs. Chacun pouvait craquer à sa guise à tout moment.

Travis semblait, étrangement, le plus calme et le plus serein.

Il a pris des chemins solitaires,
Privé d'os comme un chien qui se terre.
Il s'est mis à pleurer comme on aime,
Continué à prier quand même...


Charlie rentra avec leur voiture à lui et à Léo. Il espérait être seul à l'appartement pour décompresser.

C'est devant soi qu'il faut se voir 
La vie n'est pas toujours ce que l'on croit
C'est devant soi, que je veux vivre
J'ai devant moi beaucoup de vie et de rires

C'est devant soi qu'il faut se voir 
La vie n'est pas toujours ce chemin droit
Le vent me dit quand vient le noir
J'ai devant moi beaucoup de vie et d'espoirs


Léopold sortit des toilettes ou il avait pleuré la moitié de l'après-midi. Il chercha à rentrer en évitant à tout prix le couloir maudit. Il vit que la voiture avait disparu. Il maudit Charlie et alla attendre le bus sous la pluie.

Il a vu les loups surgir du bois
Suspendu aux branches de vos lois
Il a perdu l'amour, deux étoiles
Qui brillaient dans son cœur qui se voile


Travis décida de rentre lui aussi. Quelque peu honteux d'avoir été si peu utile, il rentra pantelant et amer. Il passa la soirée à boire.

Estelle ramena Jonathan à sa chambre. Elle décida, contre son avis, de rester là à le veiller.

Il a compris qu'on gorge sa sève
Que la vie ouvre porte a l'enfer
Et là-haut un faucon se déploie
Qui protège son nom, son choix


Norbert s'en retourna vers la chambre de Lionel. Il le veillerait toute la nuit d'un œil attentif et peiné.

Linus retourna à sa chambre, accompagné de sa femme qui le veilla silencieusement, les deux ruminant la révélation de leur fils.

C'est devant soi qu'il faut se voir 
La vie n'est pas toujours ce que l'on croit
C'est devant soi, que je veux vivre
J'ai devant moi beaucoup de vie et de rires

C'est devant soi qu'il faut se voir 
La vie n'est pas toujours ce chemin droit
Le vent me dit quand vient le noir
J'ai devant moi beaucoup de vie et d'espoirs...




Léopold rentra trempé. Charlie arriva, surpris.
-Ah, tu es là...
Léopold grommela.
-Evidemment, tu crois pas que j'allais rester là bas à veiller les morts...
-Léo, il faut que je te dise...
-Je suis pas d'humeur, Charlie ! Mon père m'a tout balancé en pleine gueule, j... J... J'ai envie de crever !!
Léopold se déshabilla.
-Putain, j'suis trempé...
-Léo, j'ai tout dis à mes parents...
-Oh. Ca a dû être aussi passionnant que ce qui m'est arrivé...
Léopold se retrouva en slip au milieu du salon devant un Charlie à ramasser à la petite cuiller.
-Mes parents me détestent ! Tous les deux !!
Léopold regarda Charlie, étonné.
-Sérieux ?
-Mais oui !! Ma mère, bon évidemment, et mon père m'en veut parce que je l'avais dit à tout le monde sauf à lui !!
Léopold baissa la tête.
-C'est pas vrai, Charlie. Il t'en veut pas...
-MAIS SI, PAUVRE CON ! J'ME SUIS TOUT PRIS EN PLEINE GUEULE MOI AUSSI !
Léopold se boucha les oreilles.
-Tais-toi je veux plus rien entendre, TAIS-TOI !
Charlie se remit à pleurer. Léopold soupira.
-Ils te détestent pas, t'as juste mal choisi ton moment !! Abruti, ton père a failli crever, on attend tous qu'Etienne crève ou se réveille, toi tu dis à ton père que t'es pédé... Putain mais annonce aussi le retour des Nazis et la chute de la Muraille de Chine tant que t'y es !!
Charlie baissa les yeux.
-Tu... penses vraiment ce que tu dis ?!
-Aussi vrai que je t'aime.
Charlie regarda Léopold qui avait retiré son slip.
-Aeh !!
-Viens, Charlie.
-Quoi mais...
-Ca suffit, j'en ai ras le cul de tout ça. Je te veux toi. T'es le dernier truc bien qu'il me reste. Mon père m'a dit que c'était ma faute si Lionel s'était fait trancher la main et si tout le monde a failli mourir. J'en ai marre de cette violence, de la mort, de cette tristesse, de ces larmes, de ces... de ces putains de cris... J'veux de l'amour, avec toi.
Charlie balbutia, rouge comme une tomate, ému, triste...
Il commença à retirer sa chemise.
Léopold vint l'aider.



Linda, Kenneth et Roland.
Le petit garçon dormait sur la banquette à côté de sa mère.
-Tu veux un café ? Demanda Kenneth.
-Non, ça ira. Au pire j'ai pu constater que tu étais un bon oreiller.
-Et réciproquement ! Sourit Kenneth.
Linda sourit.
-Je suis confiante, maintenant.
-Qu'ils sont tous partis ?
-Oh, Kenny... Pauvre Charlie, c'était déchirant, j'avais envie de le serrer dans mes bras, le pauvre...
-Il a fait preuve d'un grand courage. J'espère qu'il va bien... marmonna Kenneth.
-On peut blâmer ses parents ?
-Non, assura Kenny. Tu ne sais pas comment tu aurais réagi, toi.
-Ca ne me gênerait pas !
-Personnellement si Malcolm ou Rachel venait vers moi avec une telle nouvelle ça me fendrait le cœur.
-Kenny ! Pas toi quand même !
-Bah quand même ça fait un choc.
Linda secoua la tête.
-Enfin bref... J'espère aussi que Lionel va bien.
-Ouiiii. Ne t'en fais pas. Concentre toi sur Etienne.
-Je suis confiante.
-Vraiment ? Ou tu essaies de t'en persuader ?
-Ah non, je le suis vraiment. En partie grâce à toi.
Kenneth sourit.
-Ah ce bon vieux Kenny, ce soutien moral indéfectible. Jadis on fit appel à lui pour mettre fin à de nombreux conflits. La seconde guerre mondiale, c'était lui !
Linda éclata de rire.
-Arrête...
-Il aussi empêché un violent conflit entre les indiens d'Amérique et la planète Saturne... Il a tout simplement posé des draps sur le toit de sa maison. Et toujours pas de conflit, donc ça marche !
Linda pouffa de nouveau.
-Arrête, on va réveiller Roland !
-Pardon, pardon. Tu sais comment Cendrillon est morte ?
-Ca doit surement être ignoble !
-... Ca l'est. Pardon.
Linda sourit en hochant la tête. Elle se pressa contre Kenneth.
-Merci, vraiment d'être un aussi bon soutien.
-C'est normal. Tu es ma meilleure amie après tout.
Linda soupira.
-J'espère que tout ira bien... après ça.
-On va vite être fixés.... La semaine s'achève dans trois jours, soupira Kenneth.
-J'espère que je ne vais pas... être déçue...
-Etienne se réveillera. Il nous regardera et il dira « J'vous ai bien fait peur, hein, bande de cons ! »
-Non, Kenny, voyons ! Il ne serait pas si vulgaire...
Kenneth fit silence un moment. Linda était toujours contre lui.
-J'ai toujours été maladroit.
-Ah ça oui, mais c'est ce qui fait ton charme.
-Hm... C'est aussi pour ça que je n'ai jamais eu ma chance avec toi.
-Non, ça c'est parce que tu es mon meilleur ami, et que j'ai pour toi une grande affection, mais pas jusqu'à t'aimer de cette façon.
-Je comprends...
-Ca n'empêche que ces derniers jours, tu as été un grand support. Sans toi, je me serais effondrée.
-Je serais toujours là, Linda. Tu le sais, j'espère.
-Je n'en ai jamais douté.
-Merci de n'en avoir jamais douté. Ca me tient à cœur.
Linda regarda Kenneth, désabusée.
-Tu n'as jamais cessé de m'aimer, hein ?
-Jamais.
-C'est immonde envers Judith, ce que tu dis.
-Je l'aime aussi, bien sur. D'une manière différente. Tu auras toujours une place qu'elle n'aura pas.
-Ca ne me flatte pas.
-Je sais bien. Tu es trop bien pour ce genre de flatteries.
-C'est aussi une flatterie.
-Oui, en effet, marmonna Kenneth.
Nouveau silence.
-Pourquoi tu n'as jamais rien fait pour nous séparer avec Etienne quand on était jeunes ?
Kenneth haussa les sourcils.
-Pardon ???
-Bah, oui, Kenny voyons ! Si tu n'as jamais cessé de m'aimer, pourquoi tu n'as jamais cessé sérieusement de me vouloir !
-Parce que tu n'es pas un Emmy Award !
Linda plissa les yeux.
-Tu te gagnes. On ne te veut pas, on te gagne. Tu te mérites plutôt. Je ne te méritais pas c'est tout...
-Oh.
-C'est moi qui ai capturé Corey pour toi.
Linda regarda Kenneth, ahurie.
-Pardon ?!
-C'est moi qui voulais t'offrir un Korillon. Etienne a eu la même idée que moi... Alors je lui ai fait parvenir subrepticement celui que tu voulais et il l'a pris pour toi.
Linda s'étonna, interdite.
-Je sais que c'est pas bien... soupira Kenneth. J'aurais dû t'offrir ce Korillon et le laisser tout penaud. Et peut-être que c'est moi que tu aurais préféré...
-Mais enfin Kenneth, tout comme... Moi pour toi envers Judith, tu as une place unique dans mon cœur. Une place qu'Etienne, de même n'aura jamais. Cependant... Les choses se sont passées d'une certaine façon !
-Tu imagines si je t'avais eue plutôt que lui ?
-Oui, je serais devenue une pute glaciale obsédée par le pognon, et j'élèverais trois enfants dans le luxe et le pourri-gavage.
-Vision d'horreur !
-Ouais... Parce que c'est en ne m'ayant pas que tu as acquis ce qui fait que tu es un homme bien maintenant ! Ta sagesse !
-D'accord.
Silence encore.
-Je savais que tu vivais dans une décharge.
Linda releva la tête, mortifiée.
-Tu en as d'autres comme celles là ?!
-Non... s'étonna Kenneth.
-C'était trop gênant, Kenny. Vis à vis de ta mère, tout ça.
-C'est ta faute d'ailleurs si je détestais autant l'argent.
-Oh, non Kenny là tu inventes !
-Je me doutais que les rumeurs à ton sujet n'étaient pas toutes fausses. Tu étais pauvre et... résultat je suis devenu dégoûté par ce fric qui ne t'avait jamais aidé.
-Oh Kenny tout ça c'est du passé... N'en parlons plus.
-D'accord. Excuse-moi d'avoir ressorti tout ça.
-C'est rien. Tu es gentil de tout m'avouer.
Kenneth sourit. Il se tourna vers Linda qui le regardait toujours.
Ils s'embrassèrent.
Et puis ils rirent.
-En quel honneur ?! S'étonna Kenneth.
-C'est toi ! C'est toi qui m'a embrassée ! Ricana Linda.
-Non ! Pas du tout !
-J'ai eu un moment d'égarement. Ca ne se reproduira pas ! Sourit Linda.
-Désolé aussi.
Silence encore.
Kenny voulut se lever.
-Excuse-moi.
-Hm.
Ils se levèrent en même temps. Rires à nouveau.
-C'est stupide.
-Désolé. Tu veux quelque chose ?
-Non, merci.
Kenneth l'approcha de nouveau et l'embrassa. Bizarrement elle ne le repoussa pas. Elle sembla même prompte à aller plus loin. Kenneth recula et la regarda. Elle même, étonnée. Ils se rassirent.
-C'est idiot.
-Oui, oui...
-C'est complètement stupide !
-Tout à fait ! Admit Kenneth.
-Dire qu'Etienne est derrière nous, nous... devrions avoir honte.
-Devrions, oui...
Linda regarda Kenneth.
-Euh...
Kenneth prit sa main, se leva et l'emmena jusqu'à la réserve, spacieuse et ouverte de nuit.
Après tout, au point ou ils en étaient, ils pouvaient bien faire ça n'importe où.
Mais pas avec n'importe qui. N'est-ce pas ?