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Let me be a hero de Cristal_Aura



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» Auteur : Cristal_Aura - Voir le profil
» Créé le 13/04/2009 à 01:08
» Dernière mise à jour le 13/04/2009 à 01:08

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Chapitre 1: Stayin' Alive
Lieu: inconnu
Jour: inconnu
Heure: inconnue + 2 minutes


Le silence de la nuit. Aucun bruit ne se fait entendre. Louka est étendu à terre. Le camion l'a heurté de plein fouet. Son corps est agité de spasmes alors qu'en tournant la tête, il comprend tout juste ce qui vient d'arriver. Le chauffeur du camion, conscient de la gravité de ce qui s'est passé, est descendu et part rejoindre la pauvre victime. Alors qu'il se penche pour tâter son pouls, il est tout à coup saisi d'un haut le coeur. Les pneus ont emportés avec eux les tripes du jeune homme, qu'ils ont traînées sur plusieurs mêtres, laissant un trou béant dans son estomac. Alors que le chauffeur reste interdit, le silence de la scène est interrompu par un soupir. Un dernier soupir. Louka est mort.

[THE END]









[Ou pas]

Le silence de la nuit. Aucun bruit ne se fait entendre. Et d'un coup, un terrifiant "Bordel de merde !" fait s'envoler les derniers oiseaux qui se reposaient sur un arbre au bord de la route. Louka sort péniblement du fossé dans lequel il s'est jeté juste avant que le camion ne le frôle, s'évitant ainsi une mort certaine.
"Papa, je crois qu'il est vivant, fait une voix inconnue descendant du camion, côté passager, voix vraisemblablement jeune et féminine. J'ai cru l'entendre parler.
-Quand on essaye de m'écraser et qu'on se rate, j'ai tendance effectivement à ouvrir ma gueule, répondit Louka en arrachant les ronces qui s'étaient prises dans son jean. Ca évacue le stress et ca m'évite d'avoir à tuer le crétin qui a tenté d'écourter cette vie déjà assez chiante comme ça."
Le camion s'était arrêté au bord de l'accotement presque inexistant, autant dire au milieu de la chaussée... Le charme des petites routes de campagne, dirons certains.
"Putain, dans quel bled je suis encore tombé ? murmura Louka.
-Si le te le disais, je plomberai toute l'intrigue du chapitre.
-Qui a parlé ? fit Louka, à nouveau inquiet."
Alors que la voix off allait encore se faire choper, les silhouettes se rapprochèrent de Louka, deux lampes torches à la main.
"C'est nous, ne t'inquiète pas, nous ne te voulons pas de mal, fit une voix assez bourrue.
-Après avoir manqué de m'envoyer ad patres, excusez-moi de ne pas vous croire. C'est quoi cette machine du diable ? Et arrêtez de m'envoyer la lumière en plein dans la gueule.
-Ah, désolé, mon camion est un peu vétuste en effet, répondit la voix bourrue en baissant le faisceau de sa lampe.
-Votre ? Kamyo ? C'est quoi, ca ce mange ?
-Papa, je crois qu'on ferait mieux de le laisser ici, il a pas l'air normal, fit la fille.
-Sans vouloir te manquer de respect, ma jolie, quand tu te feras écraser par un Kamyo, je me demande si tu seras pas dans le même état "anormal" que moi."

L'homme emprunta la torche de sa fille et la lança à Louka après avoir sermonné sa fille sur le comportement assez peu "catholique" qu'elle avait à l'encontre d'une personne qu'ils avaient mis dans cette situation.
"On ne te veut pas de mal, reprit l'homme. Quant à ne pas savoir ce que c'est un camion, je mettrais ça sur le coup du choc émotionnel. Enfin, ne plus reconnaître un moyen de transport, c'est assez bizarre, je trouve.
-Euh, papy, un train est un moyen de transport, un vélo aussi, un bateau... Mais je dois avouer que ta carriole, elle a franchement pas une tête qui me revient.
-C'est bien, mais on discutera de tout ça plus tard. La lampe c'est pour éclairer ton chemin. La route est pleine de nids de poule. Suis nous. On te ramène chez toi.
-Bonne idée, on est à combien de kilomètres de Bonaugure ici ?
-Bonaugure ? Connais pas, tu dois habiter plus loin que je ne le pensais. Tes parents savent que tu es là ?
-J'ai jamais connu mon père et ma mère doit encore être devant la télé comme tous les jours. Alors s'ils le savent, ils s'en foutent. Par contre, pas connaître Bonaugure, c'est un peu comme pas connaître votre Kamyo. Je dois avouer que c'est la première fois que je trouve deux personnes qui ne connaissent pas un des rares lieux civilisés de l'île.
-Une île ? Mais on est au beau milieu de la Lozère. L'île la plus proche est à 300 kilomètres au moins à vol d'oiseau.
-Lozère ? Oh putain, j'aime pas le ton que prend cette conversation. Vous voulez dire qu'on est pas à Sinnoh ?
-Euh, non, Sinnoh, je connais pas, fit le vieil homme bourru.
-Alors Hoenn, Kanto, Johto, Fiore, Rhodes, Pokétopia ?
-Il a pété les plombs cette fois-ci, fit la fille.
-Ca suffit Liz. Il est désorienté, c'est tout. On l'amène à la maison. Il aura peut-être plus de raison demain. Il est au bas mot 23 heures, et il a failli perdre la vie."

Sans mot dire, le vieil homme retourna vers le camion, alors que sa fille trépignait:
"Mais Papa, si ca se trouve c'est un...
-Un ? interrompit Louka. Un criminel ? Un voleur ? Un grand méchant psychopathe voulant détruire l'univers ? Ca va, déjà que ceux qui traînent par chez moi, je les démonte à la petite cuillère, je vais pas non plus me laisser engager par eux.
-Tout ce que je sais, c'est que c'est quelqu'un que j'ai failli écraser, je lui suis redevable. Au moins pour cette nuit.
-Mais ce qu'il dit n'a aucun sens ! Il ne peut pas venir de là d'où il vient.
-Choc émotionnel, écoute ton papa, petite. Encore que je doute que je sois le plus paumé dans cette histoire. Vous êtes sûrs que ca vous dérange pas si je vous accompagne, monsieur ? Parce que votre p'tite, elle a l'air d'avoir peur du grand méchant inconnu dans la nuit.
-Monte, j'te dis, fit-il de son ton bourru. Je vais pas te laisser au milieu de nulle part à cette heure. Liz a jamais cotoyé des garçons qui aient autant de caractère c'est tout. Ca manque à son éducation d'ailleurs.
-Papa ! fit la jeune fille gênée."
Emboîtant le pas du vieil homme, Louka passa devant la jeune fille d'un air presque désolé. Il haussa les épaules arrivé à son niveau:
"Ben écoute, désolé d'avoir sauté, si j'avais su, j'aurais attendu que le camion m'arrache les tripes comme c'était prévu au début du chapitre.
-Comme quoi ? Enfin, laisse tomber et grimpe."
Louka se dirigea vers la porte du côté passager, avant que la voix de Liz ne l'arrête.
"Ah non, y'a qu'une place devant.
-Faudra pas faire le difficile avec elle, petit. Allez, monte à l'arrière de ma camionette !"

Bien qu'un individu connaissant Fourniret et autres Dutroux serait parti en courant, Louka lui, certes surpris par le ton un peu bizarre sur lequel avait été prononcé la phrase, prit cependant la poignée de la porte, ouvrit, et s'assit à l'arrière, sur un bac sommaire, entre deux cages à lapin vides et une botte de paille.
"Chouette, ça va être marrant, je crois bien que je suis allergique."
Dix minutes, et quelques centaines de "atchoum" plus tard, Louka sortit du camion en larmes, se mouchant toutes les dix secondes et enchaînant éternuement sur éternuement.
"Et ben, petit, t'es pas campagnard, toi. Pas connaître les camions et être allergique à cette bonne vieille paille, ca sent le citadin tout craché. Enfin, personne n'est parfait."
Sous la lumière qui emplissait la cabine, Louka discerna enfin les traits de ses hôtes. Le père était plutôt volumineux, abdos Kronenbourg et poignées d'amour débordant du pantalon, une moustache épaisse barrant son visage et une légère barbe poussant sauvagement sur son visage au sourire plein de bonne humeur (et de relents de bière, celà va sans dire). La fille, Liz, elle, était plus "socialement correcte". Ses cheveux longs étaient attachés en une couette par un chouchou bleu ciel, assorti à la couleur de ses petits yeux. Sans descendre en dessous du visage pour ne pas paraître impoli, Louka discerna cependant dans cette partie du corps tous les signes d'une bonne santé et d'une absence totale de laisser-aller en ce qui concernait l'alimentation. Bref, elle n'était pas canon, mais assez mignonne.
"Bon, mon garçon, t'arrives ? fit le père. Je sais que ma fille est pas mal, mais c'est pas une raison pour la reluquer toute la nuit.
-Papa ! fit à nouveau la jeune fille, déchargeant la botte et les deux cages, et laissant d'ailleurs celles-ci aux pieds de Louka."

Un moment silencieux, le jeune homme comprit alors ce qu'on attendait de lui.
"Ca va où, ces machins ?
-Suis ma fille, elle te montrera... Et pas de flirt intempestif, hein ? fit-il avec un rire franc en rentrant dans la maison.
-Papa ! fit Liz, avant de se rendre compte qu'il avait déjà fermé la porte. Je crois que je vais te tuer un de ces jours...
-Mais non, Liz, il se fait du souci pour toi, c'est tout.
-Garde tes distances, on a pas élevé les cochons ensemble. Et prends les cages. Quitte à ce que tu dormes ici, je vais tout faire pour que tu n'y reviennes pas.
-Tu veux quoi ? Que je te vouvoies et que je t'appelle "mademoiselle" ? reprit Louka. A la limite, je me doute que Liz est le diminutif de Elisabeth, mais si tu tiens vraiment à garder tes distances, je te rapelle juste que j'ai seize ans et t'as au bas mot deux ans de moins que moi.
-J'ai quinze ans, répondit-elle un brin frustrée. Je suis aussi adulte que toi, alors pour toi, ca sera Elisabeth, point final.
-Quel bordel, je préférais encore Cynthia et ses élucubrations stupides.
-Qu'est ce que t'as dit ? fit-elle, balançant la botte dans un coin nonchalament.
-Rien, on va pas se prendre la tête, sinon, je sens que je vais coucher dehors.
-Répète, t'as parlé de qui ? Cynthia c'est ça ?
-Ouais, tu connais ? demanda-t'il avec un brin d'espoir.
-C'est franchement bizarre, ton histoire, fit-elle avec un air de dégoût. Laisse les cages là."

Sans rajouter autre chose, elle tourna les talons, et se dirigea vers une porte qui faisait la liaison entre la grange et la maison. Voyant que Louka était toujours planté comme un simplet au milieu de la grange, elle se retourna et lui lança:
"T'as beau être un inconnu, il semble que mon père t'aime bien, alors viens, on te trouvera un lit.
-J'adore dormir sur la paille, tu sais ? Ca ne me pose aucun problème.
-C'est ça, va dire ça à tes allergies.
-Ah, je dois admettre que...
-Tu t'es bien fait avoir là, je sais... J'ai l'habitude avec les emmerdeurs dans ton genre.
-Ca ne te pose pas de problèmes ? Je veux dire, que je reste.
-A moi si, mais bon, j'aimerais autant que faire se peut ne pas frustrer mon paternel.
-Et ben obéissons gentiment à papa. En attendant de retourner de là d'où je viens, où j'oublierai très vite cette soirée et où toi aussi tu m'oublieras comme on oublie les piqûres de moustique de l'été dernier.
-T'es franchement quelqu'un de bizarre toi, fit-elle amusée. Tu sors de nulle part, la première chose qui te vient à l'esprit, c'est de dire que tu viens d'endroits tirés d'un jeu vidéo et tout ce que tu cherches, c'est repartir à perpette.
-Ben écoute, je dois avouer que j'ai une certaine expérience en matière de cas sociaux, alors j'aimerai, tant qu'à faire, éviter d'en devenir un et... Attends, t'as dit quoi ?
-Le prends pas mal, je...
-Non, répète juste la partie avec les jeux vidéos.
-Ben, attends, tu connais pas les camions, tu nous sors des noms de bleds qui n'existent que dans Pokémon, t'es looké comme le gars du jeu, et t'as le même nom. Franchement, la passion pour des trucs irréels, c'est bien, mais faut pas que ca vire au n'importe quoi non plus. Pokémon, ca a toujours été une licence qui vendait bien, mais de là à vivre comme un vrai dresseur tiré du jeu, ca craint. Bon, si tu tiens tellement à dormir ici, c'est toi qui vois, moi, je t'attends pas."

"Ok, moi aussi" prononça mécaniquement Louka sans se rendre compte que parmi toutes les choses qu'avait dit Liz, aucune n'attendait une réponse de cet acabit.. Dans son esprit, les choses prenaient place petit à petit. Le changement d'environnement soudain, les nouveaux évènements qu'il vivait, ce qu'on lui apprenait sur ce qu'il connaissait.
"Je veux une vraie vie moi, je veux pas vivre toujours derrière ces bestioles !" se rappelait-il avoir dit. Et voilà qu'ici, tout ce qui avait fait sa vie n'était que le scénario d'un jeu vidéo ? Dans la grange, une impression de malaise se mit à poindre. Louka comprenait qu'apparement, son voeu... avait été exaucé.
"Oh, putain, je crois que ca, ca s'appelle une boulette."