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Let me be a hero de Cristal_Aura



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Informations

» Auteur : Cristal_Aura - Voir le profil
» Créé le 12/04/2009 à 19:50
» Dernière mise à jour le 13/04/2009 à 00:49

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Prologue: Imagine
Lieu: Ligue pokémon
Jour: inconnu
Heure: 63 heures de jeu au compteur


Un bruit, puis plus rien. Gallame avait frappé. Une Coupe Psycho exécutée d'une main de maître, sans faillir. En face de lui, Roserade était à terre. Les fleurs sur ses bras avaient pris une étrange teinte violacée et la sève qui coulait de la partie vivante de la feuille sur son dos exhalait une odeur assez déconcertante.
"Le parfum de la défaite, pensa le challenger."
En effet, l'autre partie de la feuille, arrachée par l'attaque de Gallame, traînait à terre, se recroquevillant sur elle même comme un bout de métal qu'on brûlerait. Le pokémon plante était pour ainsi dire nu, et sans défenses. Il tremblait de tout son corps, à cause de la douleur qui le tiraillait de toutes parts et de sa volonté qui le poussait pourtant à puiser dans ses ultimes ressources pour combattre encore un peu. Derrière lui, la dresseuse avait épuisé tout son stock de guérisons, il ne pourrait compter que sur lui-même pour s'en sortir.
"Je ne me rappelle pas la dernière fois qu'on m'a coincée comme ça... " fit-elle, un brin désabusée.
Tous les regards se braquèrent alors sur Roserade.
Le pokémon se leva finalement, au prix d'un effort surhumain, et se retourna vers sa dresseuse, d'un air de défi, d'un air de dire "Je peux le faire, pour toi !". Mais ce n'était qu'un air. Levant les yeux vers la jeune femme blonde, tout ce qu'elle put lire dans son regard, c'était "Pardonne-moi."
Roserade s'effondra et ne se releva plus, le challenger avait gagné. Alors un grand silence s'empara de la salle ultime de la ligue pokémon, silence qui fut brisé par la maîtresse des lieux, par la maîtresse de tout Sinnoh, par la championne des championnes. L'ambiance était pesante, lourde. Mais Cynthia ne semblait pas voir celà. Avec un grand sourire elle déclara:
"Il y'a quelque minutes tu n'étais qu'un adversaire de taille. Mais maintenant, tu es le dresseur le plus puissant de tout Sinnoh... Tu es le nouveau maître !"

Au fond de lui, Louka éclata de rire :
"Ca fait juste trente fois que je repasse ce moment dans ma tête, et tout ce qu'elle trouve à redire, c'est ça ?"
Après un bref silence, Cynthia continua :
"C'était incroyable, quel combat magnifique ! Tu as réussi à donner à tes pokémons la force de se dépasser. Tu les as mené de main de maître vers la victoire !
-En même temps, quand on s'y connaît un tant soit peu en faiblesses/résistances, on se fait un peu tout le monde sûr cette île de merde. Et encore, y'aurait pas eu Mèche rebelle, Permanente, Afro Samurai et Brushing avant toi, je t'aurais encore plus fait manger tes dents.
Tu as tout : passion, intelligence... continua Cynthia, imperturbable. Toi et tes pokémons, vous êtes capables de relever tous les défis.
-Oui, enfin sans me vanter, c'est surtout moi. T'aurais vu la daube qu'était Tarsal quand on me l'a amené d'Hoenn. J'ai eu du bol qu'il soit du bon sexe, j'aurais trop eu la flemme de faire cinquante œufs et de vérifier si chacun d'eux avait ou non la chance de pouvoir devenir autre chose que cette princesse des poufs psychiques qu'est Gardevoir.
-Voilà ce que je ressens après notre combat. Je suis heureuse d'avoir joué un rôle dans le couronnement du nouveau maître de Sinnoh !
-Euh … Tu m'écoutes au moins, Gothika ? Je sais que tu viens de dérouiller, et de perdre le poste le mieux payé de toute cette île de merde, mais bon, quand même, t'en es pas au stade de la dépression nerveuse. J'ai croisé bien des clampins sur ma route, et la seule chose que je leur ai enlevé, c'était le peu d'argent de poche qu'ils avaient sur eux. T'as rien à craindre de moi, hein ?
-Prends l'ascenseur, je te rejoins.
-Ok, comme tu veux, mais je te préviens, essaie pas de me faire disparaître. "

Louka traversa le stade, avant de monter sur une petite plate-forme qui servait d'élévateur. Une fois en haut, il attendit que ladite plate-forme redescende pour accueillir son hôtesse. Mais rien de tout ce là ne se produisit.
"Bon, tu montes ou tu déprimes ? Je le sens mal ce plan foireux là. "
A nouveau le silence. Bon sang, ce monde avait vraiment quelque chose de bizarre. Devant Louka, un sas se présentait, bordé de toutes parts par des statues pokémon des temps anciens.
"Euh, ouais, on dirait surtout qu'à l'époque, tous les Pokémons avaient la même gueule, constata Louka. Bizarrement, ca ressemble plus aux clones qu'ils font quand ils utilisent cette attaque.
-Oui, on va pas chipoter non plus. J'essaye tant bien que mal de rendre ce lieu un peu moins pourrave qu'il ne l'est.
-Qui a parlé ? fit Louka un brin apeuré. Je le savais que c'était un plan foireux ! Je me tire !"
Au moment où la voix-off allait donc se faire griller, Cynthia choisit de rejoindre notre héros. (Oui, autrement, j'ai jamais compris pourquoi il s'arrêtait pour l'attendre alors qu'elle ne pouvait pas prendre l'élévateur qui était resté bloqué en haut. D'ailleurs, à ce propos...)
"Eh, comment t'as fait pour grimper ici ? Je croyais qu'on pouvait pas le faire redescendre ton ascenseur à deux balles ?
-Nous allons entrer dans le panthéon des dresseurs...
-Tu m'écoutes oui, la..."

A ce moment, un vieil homme en salopette bleue choisit d'arriver.
"Louka ! Ton dernier combat était magnifique !
-Merci prof... Eh, comment t'as pu voir mon match ? On était que tous les deux... Et puis comment t'es monté aussi ? Ah, oui, suis-je bête, tu as accompagné Miss pokémon, c'est pour ça qu'elle a attendu...
-Oh ! bonjour, professeur Sorbier.
-Comment ça ? Vous n'êtes pas montés ensemble ? Bordel, qui est le gland qui s'occupe de cet ascenseur alors ?
-Hum... Une jeune personne que j'ai engagée dans mon projet de pokédex arrive jusqu'ici... Pour rien au monde, je ne manquerais son couronnement.
-Vas-y, dis tout de suite que les bras cassés qui te servent d'assistants sont incapables de gagner ici... Pourtant, c'est eux les experts en pokémons.
-Louka, je crois que tu as beaucoup mûri... Tu es maintenant un vrai maître !
-Oh, tu m'écoutes toi aussi ? demanda Louka.
-Professeur, je vois que vous appréciez toujours la spontanéité et l'enthousiasme des jeunes Dresseurs. Louka, suis-moi s'il te plaît. Professeur Sorbier, je voudrais que vous veniez également. "
Laissant notre héros seul dans le couloir dont les tubes remplis d'une substance fluorescente mobile exhalaient leur lumière verdâtre, le vieil homme et la jeune femme sortirent du sas.
"Bon sang, y'a personne qui en a rien à foutre de ma vie ou quoi ? Je suis le maître, je suis votre nouveau patron à tous ! Un soupçon de respect aurait été le bienvenu... OH, VOUS M'ECOUTEZ LA BAS ! "

Devant le silence qui succéda à sa question, Louka fut pris d'une soudaine envie de frapper quelqu'un. Sortant à son tour du sas, il tomba face à face avec les mêmes statues, les mêmes tubes verdâtres, les mêmes personnes et surtout avec un ersatz de machine à soigner les pokémons en face de lui.
"Attends, c'est ça le panthéon de Sinnoh ? fit Louka indigné. A Johto, ils ont une machine énorme qui en jette et ici on a ce... truc ?
-A chaque fois que je pénètre en ce lieu, je ne peux m'empêcher d'être solennel
-C'est une réaction naturelle, professeur.
-Et ca y'est, ils sont repartis dans leur discussion. J'existe moi, bon sang ! fit Louka en se postant entre les deux protagonistes.
-Cette salle est un sanctuaire à la gloire des espoirs et des rêves des Dresseurs et de leurs Pokémon.
-Et ben, je peux vous dire qu'elle est pas à la hauteur de mes espoirs en tout cas.
-Louka, bienvenue au Panthéon des dresseurs, commenta l'ancienne maîtresse.
-Ton nom et ceux de tes Pokémons seront inscrits ici à jamais. Les souvenirs de tes aventures resteront gravés ici.
-Mettre mes balls sur ce machin tout moisi qui menace de partir en sucette à tout moment ? Jamais.
-Rappelle-toi que tes Pokémons sont tes partenaires, qu'ils grandissent avec toi, à travers toutes les épreuves."

Alors, Louka en arriva à ce que l'on pourrait communément appeler un pétage de câble.
"Bon sang, mais y'en a donc que pour ces bestioles ou quoi ? J'ai pas mangé depuis trois jours et tout ce dont vous me parlez, c'est de ces merdes qui sont soignées dès que je squatte un centre pokémon. Je veux juste vous rappeler que j'ai tout pouvoir maintenant, alors je veux un bon steak et point final.
-Cette machine va enregistrer vos prouesses pour l'éternité.
-Ow, tu m'écoutes, l'anorexique ? Je veux une vraie vie moi, je veux pas vivre toujours derrière ces bestioles ! Bordel, que quelqu'un me sorte de ce merdier. Que quelqu'un me trouve quelque chose à ma hauteur ! "
Pendant une micro-seconde, Louka crut discerner au dessus de lui une forme vague, dont la tête blanche était coiffée d'une sorte de casque jaune portant des petites bandes bleues sur les pointes. Il lévitait à quelques centimètres de lui. La seule chose qu'il entendit fut :
"... Achi !
-A tes souhaits vieux, répondit-il."
Puis le liquide verdâtre coulant dans les tubes prit soudain une teinte violette, et prit la forme de volutes qui s'accumulèrent au pied de la machine devant Louka, machine qui sembla se liquéfier à ses pieds. Se retournant vers les deux personnes avec qui il était parvenu ici, il ne put que constater avec horreur qu'elles aussi devenaient aussi liquides que de la cire chaude.
"C'est quoi ce trip, là !" fit-il effaré.
A ce moment là, le gaz violet contenu dans les tubes s'échappa par une fissure apparue sur ces derniers et remplit très vite la salle. S'étouffant très vite avec ce gaz qu'il craignait plus que tout toxique, Louka s'effondra vite à terre, victime d'un malaise.

Lieu: inconnu
Jour: inconnu
Heure: inconnue


Le bruit d'une cigale... Le mal de crâne... Louka se relève péniblement. C'est la nuit, mais la lune dans son dernier quartier éclaire encore un peu le lieu où il se trouve. Sous sa main, l'herbe humide bruisse.
"Herbe ?"
En effet, Louka vient de se réveiller dans une prairie tout ce qu'il y'a de plus ordinaire, si on peut considérer comme ordinaire d'atterrir là alors qu'on s'est effondré dans la salle la plus gardée de tout Sinnoh. Il fait quelques pas, et voit une route briller au loin. La pluie qui vient de tomber cette nuit-là rend l'asphalte humide et glissant et sous la lumière lunaire, semble aussi sinueuse qu'un serpent sur le sable. Tentant de la rejoindre, il arrive finalement à l'accotement en évitant les barbelés qui jouxtent le pré.
"Bon, quelle direction maintenant ?"
Son intuition lui criait d'aller à gauche. Un panneau indiquait un semblant de ville à trois kilomètres sur la droite.
"L'instinct du dresseur mon cul, oui."
Alors qu'il allait traverser la route, un camion déboula à pleine vitesse, sortant d'un virage un peu serré. Louka n'eut que le réflexe de penser "C'est quoi ce bins ?" et celui plus protecteur, mais tout aussi inutile face à plusieurs tonnes de métal qui vous fonçaient dessus à une telle vitesse, de placer ses bras entre sa tête lorsque les phares du véhicule pointèrent en sa direction. Dans le silence de la nuit, on n'entendit qu'un crissement de pneus, puis plus rien.