Smirnoff, 3ème recueil de Domino

« Je suis l'ami d'enfance, la voix du réconfort
Et qui prend ta défense, que t'aies raison ou tort

Je suis là quand il faut, et j'accepte aussi bien
Quand tu me tournes le dos, parce que tu vois quelqu'un

Mais serais-je autre chose un jour ? »
(Grégoire – L'ami intime)


-On court, on court, on court, on court !
Charlie courait aux côtés de son Machopeur.
-Evidemment pour toi c'est facile, hein !
Machopeur sembla désolé d'avoir des facilités en course. Léopold courrait aux côtés de Chimpenfeu.
-Bah alors Charlie ! Dépêche !
Le brun tira la langue au blond. Léopold passa devant. Charlie semblait content de la vue.

Vestiaires. Charlie s'étonnait de la façon dont son regard vacillait sur les autres garçons; Ca faisait des semaines qu'il s'en apercevait.
-Charlie, ton pull traine par terre...
Charlie regarda vers son pull et il aperçut Léopold... en slip.
-Ramasse ! Compte pas sur moi pour le faire à ta place !
Charlie ramassa son pull, perturbé.

Charlie faisait la vaisselle. Le téléphone de leur appartement sonna.
-Allô ?
« Eh bien, qui a oublié de passer son appel hebdomadaire ? »
-Papa... Désolé... C'est le bon air de l'indépendance, ça m'fait tourner la tête !
« Ecoute Charlie, on a prévu une partie de cartes à la maison avec ta mère et les Ludges. »
-Maman et les Ludges, c'est tout ?
« C'est tout ! »
-Pas de Norbert ou de Lionel ?
« Non, mais tu peux aussi venir sans Léopold tu sais ! »
-Mouais, ça m'étonnerait que la table se délecte seulement de ma version des faits, hein ?
« Eh bien en fait… »
-Ecoute, j'en parle à « qui tu sais » et je te rappelle.
Léopold était arrivé dans la cuisine.
-Tu parles de quoi à qui tu sais ?
-Le type répugnant que j'ai trouvé dans ton lit est parti ?
-J'adore les qualificatifs que tu donnes aux gens que j'invite ici...
-Ah ça, je suis à deux pas de poser un écriteau devant la porte « Posez deux Pokédollars dans le pot en porcelaine », histoire de payer le loyer avec trois mois d'avance...
Léopold acquiesça.
-Elle était bonne, celle-là. Il était pas répugnant, il avait 31 ans !
Charlie ferma douloureusement les yeux.
-Rime pauvre… souffla le brun.
-Haha-ahaha ! Maintenant... Moi au moins je m'amuse ! sourit Léopold.
-Et moi je suis un Emo en puissance, bien sur. Ou est mon scalpel, que j'me taillade ? Bref, on est invités à un poker chez mon père ce soir...
-Nan !
Charlie soupira.
-Mon père m'a promis que Norbert n'y serait pas !
-Je fais pas confiance à ton père quand il s'agit de Norbert.
-Rime pauvre, deuxième !
-J'ai dit non, c'est non ! Vas-y, moi j'irais en boîte.
-Viens avec moi, Léo. Ca te fera du bien de sortir pour autre chose que draguer en boîte !
-J'ai pas envie.
Charlie regarda Léopold.
-Bon… Alors j'irais tout seul à ce Poker déprimant… Sans mon bon vieux meilleur copain avec qui j'aimerais passer plus de temps…
-Oh, ça va, ça va ! J'irais à ce Poker… soupira Léopold.
-Merci !
-Mais tu viens avec moi et Dawn au forum des métiers !
-Aouch… geignit Charlie. Ma gastro qui revient !
-T'as pas la gastro ! grommela Léopold.

-Phase 1 : Espionnage !
Dexter et Jade regardaient Etienne, Erwan le Capidextre et Jim le Blizzi observant Pierrick, le champion de Charbourg.
-Pourquoi vous faites ça ? Marmonna Jade.
-Le fun... C'est très amusant d'épier les gens ! Découvrir leurs secrets les plus intimes, voir au cœur de leur flore intestinale, les traquer au plus profond de leurs plus grandes cachotteries.... C'est encore plus excitant que la Nintendo DS !
-Mouais...
Elle sortit un portable et pianota.
-Allô ? Bernice ! Hanlala je passe une semaine horrible ! J'ai gardé le même vernis à ongles depuis TROIS JOURS ! Tu te rends compte !!
-Qu'elle se rassure j'ai commandé le cercueil... marmonna Etienne.
-Vous y avez mis du vernis à ongles ? Demanda Dexter.
-Oui, oui c'est qu'est-ce que je lui ai dit mais va demander à un de ces professeurs bourrus, dépressifs et sociopathes d'accéder à ta requête ! criait la Madone au téléphone.
-Elle m'a bien cerné... marmonna Etienne.
-Avec du fard à paupières rose... assuma Dexter.

Charlie et Léopold étaient assis avec Dawn à un stand du forum des métiers de l'académie de Féli-Cité.
-C'est d'un gonflant... J'espère que Kenny, Linda et les enfants vont passer... soupira Charlie.
-Ce serait marrant mais ils ont la réunion parents-professeurs qui se déroule en même temps. A ce que j'ai cru comprendre, Malcolm va se faire arracher la tête, sourit Léopold.
-C'est Rachel qui t'a dit ça.
-Hm. Ca doit être bien l'académie de Celestia... Marrant surtout !
-Ils ont un stand là bas...
-On va voir ? Demanda Léopold.
-Surement pas.
Dawn observait la joute.
-Pourquoi ? s'étonna Léopold.
Charlie soupira.
-La tenancière est une belle brune, je tiens à ce que tu restes avec nous AU MOINS jusqu'à midi.
Dawn ricana.
-Merci d'être là quand il faut, papa, tapota Léopold.
-Faut bien que quelqu'un le fasse, j'aurais moins de mal avec un des gosses de Smirnoff ou même avec Colin...
-Tu te rappelles quand il a pété le pare-brise de la voiture d'Etienne ?
-Tu parles, j'avais même été obligé de sortir Mackogneur pour ne pas qu'il étrangle le petit !
Dawn regarda les garçons.
-Vous étiez pas censés vous disputer ?!
Léopold et Charlie se regardèrent.
-C'est vrai ça, ou sont les bonnes habitudes ?! Marmonna Léopold.
-C'est ma faute j'ai délibérément dévié la conversation... marmonna Charlie.
-Pourquoi ?
-Pour qu'on ne se dispute pas !
-Oh. J'peux aller....
-NAN !
Léopold regarda Charlie et Dawn. Il soupira d'agacement.

Dexter et Jade étaient côte à côte en train de regarder par une fenêtre dans l'arène Roche. Ce gamin avec l'Azumarill, l'Elekid et le Ouisticram se battait plutôt bien. Pierrick avait une sacrée maîtrise aussi.
-Vous vous supportez relativement bien… marmonna Etienne.
Jade et Dexter se retournèrent.
-Comment ça ?! s'étonna Jade.
-C'est un psychopathe et vous une adepte de la mode… Vous devriez batailler sur vos différences !
-Ou s'ignorer dans un mépris total ! assura Dexter.
-Ouais, j'me doute… marmonna Etienne. M'enfin…
Dexter et Jade soupirèrent en même temps.
-Avec mes deux précédents élèves, il y avait plus de… Relationnel, de contact, d'affection…
Jade tapota sur la tête de Dexter.
-Voilà. Affection !
Etienne pencha la tête sur le côté.
-Tu m'as fait mal ! grogna Dexter.
-C'est mieux que d'avoir des exercices à faire ! marmonna Jade.

-Heine, Heine... Malcolm !
Kenneth était à côté de son fils face à son professeur de combat direct.
-Voilà. Votre fils cumule trois victoires et trois défaites sur le semestre.
Kenneth s'étonna.
-C'est un bon score...
-Laissez-moi finir... Toutefois ses copies sont remplies d'erreurs de compréhension. Il me présente des solutions créatives aux problèmes pratiques qui demandent des solutions pragmatiques. Il prend en compte des éléments qui n'existent pas. Ca plairait beaucoup à un professeur de fondamentaux ou même de stratégie mais pas à moi, jeune homme !
-J'suis désolé... marmonna le gosse.
-Voilà, il y a ça aussi ! Votre fils n'a aucune force de réponse ! Il se contente d'encaisser ! C'est insupportable ! Quand j'ai appris qu'un des enfants de la promotion avait un Tortipouss, je me suis dit : Chouette ! Un gagnant en devenir !
-C'est ce que je lui ai dit ! Assura Kenneth.
Malcolm regarda son père, surpris.
-Mais quand il a commencé à se battre, j'ai déchanté. Votre fils n'a aucun talent pour le combat Pokémon.
Kenneth s'étonna.
-Qu'est-ce qu'il y a de si... déroutant dans sa façon de se battre ?
-Votre fils fait des manières. Il cherche trop à vaincre son adversaire par des moyens qui relèvent de tout sauf du cours. Et surtout il porte très peu de coups directs.
-Je t'avais dit que ça te jouerait des tours !
Malcolm soupira.

-Eh bien ! C'est pas très glorieux ! Soupira Kenneth.
Malcolm plissait les sourcils.
-Pourquoi t'étais de son côté et pas du mien ?
Kenneth s'étonna.
-Bah... C'était ton prof, Malcolm ! Il avait raison !
-Oui mais moi j'suis ton fils !
Kenneth acquiesça.
-Oui mais... En l'occurrence tu étais en tort.
-J'ai rien fait de mal !
-Ca n'empêche que tu pourrais améliorer tes notes !
-J'imagine qu'elles compteront pour ma prochaine année de persistance dans la maison...
-Pardon ?!
-Rien. Faut que j'aille aux toilettes.
Malcolm se rendit aux toilettes sous le regard étonné de son père. Il y croisa quelqu'un de familier.
« Han non ! »
-Salut lavette !
-B'jour, Yann...
-Mon père est très satisfait de mes résultats et de mes professeurs. Un peu comme tes parents avec... Seulement ta sœur ! Oh comme c'est dommage ! Toi tu.... patines dans la nullité la plus absolue !
Malcolm soupira.
-Par chance contrairement à toi je n'ai pas le cerveau d'un Boustiflor… répondit le châtain.
Malcolm se lava les mains et sortit rejoindre son père.
-Ou sont maman et Rachel ? On peut repartir ?!

-Madame Heine, votre fille est excellente, nous nourrissons les plus grands espoirs pour elle !
Rachel sourit et regarda sa mère qui somnolait à moitié.
-Hn-hn... acquiesça t-elle rapidement.
-Madame Heine ?
-Hein ? Oh oui, Rachel est… bien ! Je sais, euh – Je suis contente !

-Votre fils est très bon, madame Smirnoff. Vraiment très très bon !
-Je sais, je sais... marmonna Linda, lassée elle aussi.
-Il a une capacité d'apprentissage phénoménale !
-Merci son père… soupira Linda.

-Excuse-moi...
Charlie se retourna vers une fille.
-Hm ?
-Tu es dans mon cours de combat direct !
-Probablement...
-Dawn Rutherford !
-Charlie Winchester.
-En fait je voudrais savoir si tu pouvais me passer ton cours !
-Bien sur... Tu viens me voir tout à l'heure en cours, je te mettrais ça sur une clé.
-C'est bien toi qui est tout le temps fourré avec Léopold Finsbury ?
-Ouais...
-Vous êtes mignons tous les deux, un vrai petit couple !
Charlie regarda Dawn, étonné.
-On... On ne sort pas ensemble ! Et ce ne sont pas tes affaires !
-Dans ce cas là, tu ne devrais pas être si embarrassé.
Charlie se tourna vers la jeune fille et soupira.

-Je sais pas si c'est de l'amour... mais... Il me fascine complètement.
-Vous avez quatorze ans, forcément les hormones sont en effervescence...
-... J'pensais pas forcément à cet aspect de la chose... J'pense pas non plus être... Tu vois, de... De l'autre côté de la barrière !
-Y'a aucun mal...
-Non, j'me doute... mais... Mon père le prendrait très mal... et ma mère j'en parle même pas !
-Tes parents n'ont pas à être au courant de tout ce que tu fais.
-C'est un fait.
-Et puis Léopold semble plutôt cool avec toi. Si tu lui disais...
Charlie geignit.
-Ouais, ça risque pas... marmonna l'adolescente.

Léopold s'assied à côté de Charlie qui déjeunait.
-Charlie, j'ai besoin de ton avis !
-Hm ?
-Qu'est-ce que tu penses de la fille, là-bas ?
Charlie regarda la jeune fille.
-Elle est... mouais !
-Mouais ?! Nan mais attends elle est canon !
-Si tu le dis...
-Hm... Et le gars, là bas ?
Charlie regarda Léopold étonné.
-Attends...
Léopold haussa les épaules.
-Faut bien tout essayer, on n'a qu'une vie !
-Oulala...
-Quoi, ça te surprend ?
-Un peu, oui, je pensais pas que mon meilleur pote... me cachait des trucs !
-C'est pas la mort, non plus...
Charlie acquiesça, intérieurement rassuré.

Rangement du casier. Léopold arriva, la mine sombre.
-La dernière fois que je t'ai vu comme ça, on t'avait tapé ! Que t'est t-il arrivé cette fois ?
-L'année prochaine, je prends un appart.
Charlie s'étonna.
-Ouah... Qu'est-ce qui a pu motiver cette décision radicale ?
-Mon père est un gros con.
Charlie écarquilla les yeux.
-Quoi ?! Lequel ?
-Norbert !
-Norbert ?!
-Mon père m'a fait une scène parce que j'ai invité le gars dont je t'ai parlé hier...
-Hm...
-...A la maison, et il m'a engueulé comme quoi j'avais un comportement incorrect, etc...
-Mais qu'est-ce que t'as été inviter un mec chez toi ?
-Quand c'est toi, ça pose aucun problème, mais là bizarrement... Mon père s'est senti de jouer les enfoirés hier soir !
-Il a dû se demander ce que tu faisais, c'est rien !
-J'comprends pas pourquoi il veut pas que je sois comme lui...
Charlie soupira.
-Ca ira mieux plus tard, il comprendra bien à un moment...
-M'en fous. L'année prochaine, j'me loge autre part que chez cet abruti.
-Léo...
-Nan, c'est irrévocable.
Charlie soupira.

Repas entre Charlie et ses parents.
-P'pa, M'man...
Le couple Winchester se tourna vers le fils de famille.
-Oui ?
-Euh, si l'année prochaine je prends une chambre sur Féli-Cité pour mes cinquièmes et sixième années... Ca vous embête pas ?
Linus haussa les épaules. Lucy sembla plus suspicieuse.
-Pourquoi ça ?
-Parce que... J'en ai un peu marre de faire une heure de bus aller-retour ! Ca reviendrait pas cher, vu que je vais le partager avec Léopold...
Les deux s'arrêtèrent de manger, inquiets.
-...mais je peux aussi la prendre avec des inconnus qui me proposeront de faire leurs lignes de coke avec un couteau à cran d'arrêt pour se préparer juste avant notre braquage de la bijouterie d'en face !
Lucy et Linus recommencèrent à mâcher.
-Avec Léopold c'est très bien !
-Hm, si tu veux Charlie.
Le brun sourit.

Charlie et Dawn regardaient Léopold en pleine séance drague.
-Ca m'énerve... soupira le brun.
-Si tu lui disais aussi...
-Comment tu veux que je lui dise ? Ah bien sur, telle meuf est bien, tel mec est canon mais moi je suis juste... Charlie !
-Tu as besoin de relooker ton image !
-Ca c'est sur... J'devrais renommer mon adresse mail en… CharlieLoveLéopold@HOTmail.com !
Dawn ricana.
-Pauvre de toi...
-Hm...
Léopold revint, déçu.
-Elle est déjà prise...
-C'est un jour faste. Pourrais-je dormir dans le calme ce soir ? Je ne le saurais qu'à la fin de la journée...
-Surtout si ce soir je viens à ce stupide poker organisé par ton père...
-Vois le bon côté des choses : Il y aura de l'alcool.
-Ah oui...
-Viens ce soir, Léo. Fais-le pour moi !
Dawn haussa les sourcils de surprise. Léopold la regarda, intrigué.
-Y'a du gin dans le thé glacé ?
-Naaaan... marmonna Dawn.
-Bah... J'suppose que j'ai pas le choix...
-Ouf ! Notre amitié a un sens ! Commercial, certes, mais un sens !
-Hm...Chantage affectif, une nouveauté « Charlie Winchester »... admit Léopold.

-Vous faites quoi maintenant ?
-Patience est vertu !
Capidextre, Aligatueur, Lucario et Blizzi remplissaient un seau d'ordures.
-Courage, mes amis ! Longue sera la lutte pour nos droits mais nous y arriverons !
Dexter et Jade se regardèrent.
-Encore une fois… mieux que des exercices !
-Quand même… soupira Jade.

-Bon... le prochain professeur est le professeur de biologie... J'espère qu'il aura quelque chose d'autre à dire que « Moyen » ou « Il se débrouille ».
Malcolm soupira. On le poussa derrière. Il se retourna vers Yann.
-C'est pas moi.
Malcolm plissa les sourcils. Il se retourna et fut encore poussé.
-Eh !!
-Mais qu'est-ce qui se passe ?! S'étonna Kenneth en se retournant vers le père de Yann.
-Rien ! S'étonna le père.
-Lavette !
-Mais tu vas te taire, oui ? Grommela Malcolm.
-Han non... soupira Kenneth.
Yann sortit Sabelette.
-Vas-y, viens te battre !
Malcolm regarda son père qui lui fit signe de le faire.
-Tortipouss ! Go !
Le Pokémon apparut devant Sabelette.
-T'as aucune chance ! Tu perds tout le temps de toute manière !
Kenneth regarda le père de Yann.
-L'est d'une gentillesse, votre môme !
-C'est des enfants, que voulez-vous !
-Sabelette ! Roulade !
Le Pokémon fonça en boule vers Tortipouss qui courut à l'opposée et grimpa... Sur le père du gamin qu'il affrontait.
-Saute et Tranch'herbe !!
-Eh !!
Tortipouss sauta de l'épaule du père et frappa Sabelette. Kenneth hocha la tête.
-Pas mal...
-Griffe Ombre !
Sabelette frappa Tortipouss en l'air suite au Tranch'herbe. Tortipouss retomba.
-Tortipouss...
-Combo Griffe !!
Sabelette approcha Tortipouss.
-Morsure !
Tortipouss attrapa la patte de Sabelette et le repoussa.
-Hmph ! Griffe Ombre !!
-Abri !
Le fracas provoqua une explosion. Tortipouss avait disparu au terme de celle-ci.
-M... Mais...
Tortipouss sauta par dessus Yann et plaqua Sabelette au sol. Le Pokémon s'épuisa à se relever.
-Han non !
Malcolm rappela Tortipouss et retourna aux côtés de son père.
-Eh, le combat n'était pas fini ! Grommela le père de Yann.
Kenneth se retourna vers le type et le regarda fixement.
-C'est pas fini ?
-Bah non, on gagne pas en immobilisant l'adversaire... C'est quoi cette tactique de poule mouil…
Kenneth sortit Iggy, devenu un magnifique Typhlosion. Le père de Yann recula, étonné.
-Pardon, poule quoi ?! J'ai mal entendu ?
-N… J'ai rien dit du tout !
Kenneth rappela son Pokémon et soupira.
-T'as été super, mon grand !
-Merci P'pa !
-Par contre c'est vrai que t'as un style assez mou.
Malcolm baissa la tête.
-Tu devrais apprendre plus d'attaques. Et si tu veux je peux t'aider pour ça !
-Ok... Ouais ok, p'pa !
Kenneth sourit. « Yes ! »

-Et voilà... Il rentre chez lui !
-On l'a surveillé toute la journée... soupira Jade.
-Et c'était très distrayant. Rien que pour ce qui va arriver maintenant.
Erwan revint aux côtés d'Etienne et lui fit signe que quelque chose était prêt.
-Bien, bien...
Pierrick rentra chez lui et fut aspergé par un seau repli de détritus.
-Waaaaahahaha ! C'était trop fort ! Ricana Etienne.
Dexter regarda Jade qui haussa les épaules.
-C'est vraiment toujours mieux que des exercices !

La lumière s'alluma.
-Ouah… Je suis content d'avoir payé aussi peu… murmura Charlie.
-Ce sera tout aussi bien.
Charlie se retourna vers… le gigolo qu'il avait pris. Blond, élancé… comme Léopold quoi.
-Alors… T'as quel âge ?
-Dix-sept !
Quinze, en fait. Déjà un an qu'il était installé avec Léopold. Déjà les mauvaises habitudes, loin de la maison.
-Ok… Tu veux faire quoi ?
-Euh… d'abord je veux que tu me laisses t'appeler Léopold.
-Ok…
-Ensuite je veux… simplement le minimum. Rien de… graveleux. On n'enlève rien d'autre que nos pantalons et pas touche aux fesses de qui que ce soit... A l'intérieur des fesses du moins !
-C'est toi qui paye !

-T'étais où ?
Charlie souffla.
-Avec Dawn. Banana Split.
Charlie grimaça de son ironie.
-Tu la vois sans moi ? Intéressant. Je pensais pas qu'il y avait quelque chose entre toi et elle…
Charlie haussa les sourcils.
-Il n'y a rien entre moi et elle.
-Vraiment ? J'peux essayer de sortir avec elle alors !
-Tu peux toujours essayer… marmonna Charlie.

-Je distribue les cartes...
Léopold regardait les portes d'un air méfiant. Jonathan avait la clope au bec tout comme Linus, fumant un de ses fameux cigares. Estelle et Lucy soupiraient de leurs toxicos de maris tandis que Charlie et Léopold tentaient d'oublier la fumée.
-Alors, Estelle, comment va Travis ? demanda Charlie.
Elle soupira.
-Mal… Il a refusé de venir quand je lui ai demandé… J'ai l'impression que ça va aller de mal en pis. Alice qui est partie au Brésil avec ses parents, lui qui refuse de retourner chez Etienne ou chez moi… Il patauge, quoi…
-Le pauvre… soupira Lucy. Lui qui semblait tellement motivé !
-Le plus dur c'est pas tant ça, c'est surtout qu'il ne peut pas voir son gamin… soupira Estelle.
Tout le monde secoua la tête, affligé.
-Enfin… Alors, les garçons, ça va à l'appartement ? Demanda Estelle.
-Ouais ça va, ouais... marmonna Charlie.
-Tranquillement, ajouta Léopold.
-Au début j'étais un peu réticent à ce que Charlie aille habiter ailleurs...
Charlie haussa un sourcil.
-...Parce qu'un papa est toujours malheureux de voir son petit bonhomme partir !
-Il faudra bien qu'un jour je prenne mon indépendance... marmonna Charlie.
-J'entends bien, Charlie... Mais les pères restent éternellement liés à leur enfant quoi qu'ils leur disent…
Linus regardait Léopold qui soupira.
-Je vois, c'était une subtile allusion au problème qui m'oppose à mon père... Eh bien je répondrais... Pourriez-vous me passer la bouteille de Château LaTour ?
-C'est simplement du champagne !
-Alors j'en prendrais deux verres pour compenser !
Jonathan haussa les sourcils. Il regarda Linus qui le servit.
-Sers aussi Charlie tant que t'y es... marmonna John.
-Certainement pas !
Charlie et Jonathan se regardèrent, sourires entendus.
-Colin ! cria Estelle.
Le gamin lâcha le bibelot qu'il tenait. Linus regarda mieux.
-C'est une vieille pipe que j'ai acheté en Angleterre, fiston. C'est ces pipes là qu'on fume en Ecosse ! Elle est sculptée avec grand soin par des maîtres ouvragiers issus du Pays de Galles…
Colin reposa la pipe.
-Il suffit de lui expliquer que c'est précieux… marmonna l'anglais. Ca marchait avec toi quand tu étais petit !
Léopold plissa les yeux.
-En même temps j'étais tellement couvé que j'ai pas dû toucher à grand-chose…
-Moi ma mère me surprotégeait, mais je l'ai jamais reniée… marmonna Estelle.
-C'est marrant, remarqua Jonathan, t'es la seule… adulte, sauf votre respect les garçons…
Charlie et Léopold acquiescèrent à Jonathan.
-La seule adulte à cette table qui n'a jamais eu de problèmes particuliers avec ses parents.
-J'ai quand même lapidé la voiture de mon père quand j'avais neuf ans. Et je me suis déjà disputé violemment avec ma mère, une fois, à propos de… Oh, oui, j'avais…
Estelle soupira.
-Je n'arrêtais pas d'échouer dans ce que j'entreprenais, je partais, revenais à la maison. Et là, maman m'a sorti mes quatre vérités. Estelle, tu ne réussiras jamais dans ta vie si tu continues à faire preuve d'aussi peu d'ambition ! En retour je lui ai dit que… Le jour ou elle ferait un meilleur choix en matière de mec, elle serait en état de me parler. Je suis montée dans ma chambre, on a laissé couler… jusqu'à sa mort.
Léopold regarda Estelle.
-C'est triste.
-Ca prouve au moins qu'il ne faut pas rester brouillé avec ses parents.
-Ou que vous êtes une menteuse exécrable vu que d'après Etienne et vous-même, vous ne vous êtes jamais disputé avec votre mère. Votre père, oui, mais vous nous avez dit un soir : « Moi et ma mère, on s'est toujours aimées ». Soit vous avez un Alzheimer très grave, soit vous êtes une vilaine menteuse au point de mentir sur votre mère c'est assez ignoble…
-Merde, depuis quand il est aussi perspicace… marmonna Estelle.
-Depuis qu'il a de très bonnes notes en psychologie… soupira Charlie.
-C'est quand même incroyable que la meilleure convive à mon sens ici ce soit Lucy ! grommela Léopold.
-Parce que je m'en fous ?! marmonna la femme.
-Voilà !
-Du moins tu penses que je m'en fiche. J'ai été brouillée avec mes parents aussi. Qui qu'ils soient, tu es le dernier à pouvoir leur faire des reproches. Et Norbert est loin d'être un sale type.
-La vierge va réapparaître à Lisbonne ce soir… marmonna Jonathan.
Léopold soupira.
-Si la conversation ne change pas je quitte cette table… marmonna le jeune homme.
-Si tu quittes cette table, je quitte l'appartement.
Léopold regarda Charlie, halluciné.
-Depuis quand tu marchandes comme ça avec moi ?
Estelle se mordilla les lèvres.
-Je ne marchande pas, je te dis ce qui va se passer.
-Tu crois vraiment que ça m'amuse de t'avoir à l'appartement ? J'peux même pas faire un pas sans que tu me fasses des reproches, que tu me houspilles dessus parce que j'ai ramené quelqu'un, que tu me fasses des sermons idiots sur mon comportement…
-…
-Et là, une soirée censée être tranquille tourne en « Replaçons Léopold sur le droit chemin ! » En plus des sermons de la part d'adultes qui ne sont absolument pas objectifs puisqu'ils ont été élevés par de gentils couples hétérosexuels !
« Et moi je t'aime. Tout ce que je veux c'est ton bien… »
-Alors Charlie… Ne me fais pas la morale. Même toi tu n'as aucune idée de ce que je traverse.
Charlie baissa la tête et acquiesça. Jonathan et Lucy ramassèrent la mise.
-C'est bien, pendant qu'ils causent on n'a pas besoin de bluffer ! sourit Jonathan.
-Je vais pouvoir me payer un nouveau mixeur ! sourit Lucy.
Charlie soupira tristement sous le regard peiné de son père.

L'adolescent brun faisait la vaisselle. Il fut rejoint par Estelle.
-J'vais t'aider…
-Merci.
-Tu m'as l'air fatigué…
Charlie soupira.
-C'est dur. Les études, l'appart, lui…
Estelle hocha la tête.
-C'est dur l'amour, surtout à sens unique.
Charlie baissa la tête.
-Tout le monde est au courant sauf… Lui, ma famille, ses parents…
-Je serais toi je ne lui dirais pas. J'essaierais de m'en éloigner même.
-Je suis obligé de rester avec lui. Sans moi il irait encore plus mal. Il s'enfoncerait, on ne le reverrait plus. Il a besoin de moi… sans le savoir.
Estelle plissa les yeux.
-Tu n'es pas obligé de faire tout ça.
-Je sais que c'est idiot. Mais je l'aime.
-Il n'aura jamais de sentiments équivalents aux tiens. Ca c'est une chose que je peux te dire avec certitude. On n'est jamais aimé comme on voudrait l'être.
Charlie s'étonna.
-Tu es malheureuse avec Jonathan ?
-C'est différent.
-En quoi ?
Estelle sourit.
-On a appris à s'aimer. D'ailleurs je ne me suis jamais aussi peu disputée avec un homme dans ma vie. On se comprend très bien. Tu devrais essayer de mener une relation de couple avec quelqu'un d'autre que ton meilleur ami. Parce que lui te comprend trop bien.
Charlie hocha la tête.

Léopold allait se resservir un verre quand une main l'arrêta. Léopold soupira.
-Quand c'est pas le petit c'est le grand…
Linus sourit.
-Tu sais… Tu n'es peut-être pas son « vrai fils », mais… tu ressembles beaucoup à Norbert.
Léopold se ferma.
-Si seulement tu pouvais être moins acerbe.
-Je suis pas acerbe. Je suis réaliste.
-Léopold, Norbert n'a jamais voulu te blesser. Tu le sais, tu essaies simplement de te protéger. Et c'est normal. Mais Norbert n'est pas ton ennemi.
-C'est juste un type qui essaie de me dire comment je dois vivre.
-Comme Charlie.
Léopold soupira.
-C'est pas pareil. C'est absolument pas pareil. Charlie ne me demande pas de changer mes fréquentations. Il me laisse vivre.
-Lui au fait, il ne… fréquente toujours personne ?
-Pas… Pas que je sache. J'dois vous avouer que je lui pose pas trop la question…
-Mais enfin c'est ton ami…
-Ouais mais… Je lui en impose tellement que j'ai l'impression que la seule contrepartie que j'aie à lui offrir c'est… de le laisser tranquille, comme j'aimerais qu'on me laisse tranquille.
Linus s'étonna.

Dawn ricana.
-Moi, sortir avec toi ?
-Si t'as envie bien sur. Je suis très attentionné, comme garçon.
-Tu mens ! sourit Dawn. Si tu étais vraiment attentionné tu aurais conscience de ce qui se passe autour de toi mieux que maintenant.
Léopold haussa un sourcil.
-Ce qui veut dire ?
-Je refuse parce que, et d'une, tu es myope, et de deux, tu es trop populaire auprès des gens de l'Académie. Et tu caches derrière une image lisse un comportement… pas vraiment classe.
Léopold s'étonna.
-On reste amis sans problèmes mais hors de question que je fasse partie de ton… tableau de chasse. Oh et contrairement à ton hypothèse, je ne sors pas avec Charlie. Il est très gentil mais je crois qu'il mérite mieux.
Elle partit.
« Ouah… Elle m'a percé à jour ! Je crois… »

-Alors ?
-Echec. Et preuve que tu ne sors pas avec elle.
Charlie souffla.
-Une bonne nouvelle pour les hommes et femmes en manque d'amour de l'académie de Féli-Cité…
-Moi au moins je suis un Homme ! Aux dernières nouvelles tu serais toujours vierge !
-Je devrais arrêter de faire éditer cette gazette de mes organes génitaux…
Léopold pouffa de rire.
-T'inquiète pas. Un de ces quatre je te ramènerais une copine !
Charlie rougit. « Tain, mais… Je partage mon appart avec ça ?! »

Léopold prit le volant, Charlie s'assied à côté de lui.
Silence.
-Tu peux commencer, je continuerais ! tenta Charlie.
Léopold regarda Charlie, hésitant.
-Est-ce que…
Charlie haussa un sourcil.
-Est-ce que tu me détestes ?
La voix de Léopold avait pris des accents enfantins que Charlie n'avait pas entendus depuis longtemps.
-L… Léo, non ! Bien sur que non !
-J'te demande ça parce que… Je remarque que je sais pas grand-chose sur toi, je sais pas si t'as une petite amie, je sais même pas c'est quoi ton plat préféré…
-Mais si, tu sais ! Les lasagnes ! Même que c'est honteux selon toi, tu m'as ri au nez !
Léopold sourit.
-Ca fait longtemps qu'on n'a pas rigolé ensemble…
Charlie sourit.
-J'te déteste pas, Léo. Je t'aime beaucoup, tu le sais. C'est inconditionnel et sans demande de retour !
-Eh bah ça c'est pas juste. J'ai été très incorrect avec toi ce soir !
-Ca c'est une pensée que le jeune Léopold aurait eu tout de suite, pas dans la voiture après la soirée.
Léopold hocha la tête.
-J'ai pris une décision. J'vais… arrêter de coucher avec tous ces garçons et ces filles…
-La Russie va par la même occasion devenir une vraie démocratie.
Ils éclatèrent de rire. Charlie et Léopold se regardèrent.
-On rentre et… on se fait un marathon South Park ! La saison 8 !
-Ok, Cool !
Léopold sourit et son visage approcha celui de Charlie qui rougit fortement. « Oula ! Oulala ! Oula… »
Léopold embrassa la joue de Charlie et le serra dans ses bras.
Je t'adore ! J'ai vraiment de la chance d'avoir un copain comme toi !
Charlie hocha la tête.
-Je sais. Moi aussi.
Léopold démarra la voiture, enjoué. Charlie regarda le paysage, un grand sourire aux lèvres.