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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 01/03/2009 à 14:21
» Dernière mise à jour le 01/03/2009 à 14:21

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 74: Déchirements
Tout ce qui restait de l'armée qui avait si vaillamment combattu pendant des années, que dis-je, des décennies pour Sento était désormais en train de s'effondrer autour de nous.

"Sylvain, où sont mes hommes ? Pourquoi sommes-nous si peu nombreux ?"

Rien, plus rien ne résistait à notre passage, même pas Icare, même pas ce Tyran qui pendant des années entière avait mené une guerre sans merci contre Hoenn et ses dirigeants.

"C'est incompréhensible, Tyran, je reçois des rapports de toutes parts me disant que des Pokémon légendaires les ont pris pour cible. J'ai perdu le contact avec certaines. On se fait attaquer de toutes parts, nos soldats fuient par centaines !"

Un moment, je pensais à tout ce qui était à la portée de notre main. Peut-être était-ce cette toute puissance qui avait poussé Arceus à se retirer des affaires du monde.

"Lilian, Arno vient de me dire que l'éclair lumineux qu'ont émis les Auras a été vu par le satellite et pas que par le nôtre. Il y'a déjà des déclarations officielles de la part du reste du monde qui circulent sur internet."

Le monde entier était à portée de main, si je le voulais, et pourtant, la seule chose que j'aurai réellement voulu avoir, la seule personne que je voulais près de moi, elle, je ne pourrais plus la voir, plus jamais.

"Arno, je te rappelle d'ici peu. On n'en a pas fini ici. Aucun de nous n'a l'intention de le traîner devant un tribunal, je crois... Reste à savoir qui va appuyer sur la détente."

Eva, elle, ne serait pas là pour partager cette victoire avec moi... Je ne savais même pas si je pourrais un jour lui offrir une dernière demeure digne de ce nom. Avec la tempête qui nous avait balloté et qui avait bien failli me tuer, son corps avait certainement du disparaître, emporté par les vents et les flots, ou par les soldats qui nous avaient encerclés sur le toit.

"Mikhaïl, occupe-toi de ces importuns, finis le travail pour lequel je t'ai payé."

S'il avaient osé toucher à un seul de ses cheveux, je les retrouverais, ou qu'il se cachent. J'avais encore leurs visages ancrés dans l'esprit, alors que cette scène refusait de quitter mon esprit. Je les reconnaîtrais, et je me délecterais de leur mort lente et douloureuse.

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"Désolé patron, mais je n'ai aucune obligation de risquer ma vie pour vous. Et je crois que vous n'aurez pas besoin de cet argent là où vous allez.
-Mikhaïl ! Reviens ici !
-Mes salutations au Diable... Je ne suis plus avec vous."

Mikhaïl sortit un Branette de sa ball, et lui ordonna de se téléporter. Ce à quoi Megan répondit par un signe de tête négatif, lourd de conséquences... Quand il comprit qu'il ne pourrait pas quitter l'île vivant, son visage changea du tout au tout. Il porta alors son arme au niveau de son épaule, mais n'eut jamais l'occasion de tirer. Deux monolithes émergèrent de part et d'autre de sa position, et se rapprochèrent de lui, le broyant dans un étau de pierre qui serait sa tombe.

"Voilà ce que je fais des traîtres, répondit le Tyran à la proposition du défunt Mikhaïl de le laisser tomber. Sylvain, je croyais que les gènes des Elus allaient le rendre invincible !
-Nous avons la jeunesse éternelle, l'immortalité dans un certain sens, expliqua Silver, non sans une pensée pour son ancêtre qu'il avait tué de ses mains. Le temps n'a pas d'effet sur nous. Mais ca ne veut pas dire qu'on ne peut pas nous tuer. C'est bien pour ça que vous pouviez avoir une chance d'en finir avec nous.
-Et c'est aussi pour ça que nous sommes tous là pour toi, continua Ed avec un regard meurtrier."

Une lame de roche parcourut la terre et alla surprendre Megan, qui perdit connaissance lorsque sa tête heurta le sol. Il venait de faire tomber la seule personne qui le retenait ici.

"Sylvain, téléporte-nous ! ordonna le Tyran.
-Mon Pokémon ne pourra pas nous téléporter tous les trois, fit-il en montrant sa ball.
-Dans ce cas, je prends les mesures qui s'imposent.
-Il ne faut pas laisser Icare aux mains de l'ennemi ! avisa Sylvain.
-Je ne pensais pas laisser Icare ici, répondit le Tyran en prenant la ball des mains de son subalterne.
-Vous n'allez pas me laisser là ! Pas avec eux ! Nous avons perdu presque tous nos effectifs, mes hommes ne peuvent plus gagner...
-Et c'est la juste punition pour votre échec cuisant, fit-il en dégainant une arme et en lui tirant une balle dans la poitrine."

Avant même que quelqu'un ne puisse réagir, le tyran venait de mettre à mort son dernier opposant.

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Désormais à terre, le dernier membre du conseil encore vivant se tordait de douleur. Il allait mourir de manière lente et douloureuse.

"Par... pardon d'avoir échoué, Seigneur, répondit une voix qui croyait que les reproches s'adressaient à lui."

Ma transe cessa immédiatement. Cette voix ne pouvait plus parler... Je l'avais... Nous l'avions tué.

"Icare, mon fils, tu es... en vie ! fit le Tyran, pour une fois presque ému. Viens on rentre à la maison.
-Il est encore plus résistant que la vermine, lui ! s'exclama Antoine. Attends, je vais lui régler son cas.
-Pas la peine Antoine, le coupa Dante."

Dans son esprit, il avait eu une prémonition de ce qui allait arriver.

"Je me rappelle du jour ou vous m'avez nommé responsable du Projet Icare, rappela Sylvain. C'était le sommum de la gloire à vos côtés. J'y mis toute mon énergie et ce fut une réussite sur tous les plans. Puissance, intelligence, seule sa conscience le travaillait. Alors vous m'avez demandé de la détruire. Et j'ai échoué, mais j'ai fait bien mieux. Je l'ai bloquée dans un coin minuscule de son esprit. Votre fils est toujours là, Tyran, et moi-seul peut lui rendre son ancienne personnalité, lança-t-il dans un râle de souffrance.
-Je m'en contrefous, Sylvain, cet chose n'est plus mon fils, pas plus que cette garce n'est ma fille, fit-il en montrant Megan à terre.
-Maintenant que vous me condamnez, je n'ai plus aucun remords à vous prouver le contraire. Cumulonimbus calleux ! lança t'il comme une incantation."

Comme si cette phrase avait été un électrochoc pour Icare, il s'agita dans des soubresauts saccadés.

"Qu'as tu fait à Icare, sale traître, je vais te...
-Cette phrase, c'était la clé qui déverrouillait sa mémoire, expliqua Sylvain désormais blême. Maintenant, Tyran, maintenant c'est votre fils. Et maintenant, vous aurez à lui expliquer de quel droit vous l'avez manipulé pendant une décennie."

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Alors que le tyran prenait conscience de ce que cette menace impliquait, il n'en perdit pas pour autant son cran. Cette fois-ci, tout le monde remarqua l'arme, mais personne ne l'empêcha de tirer une balle dans la tête de Sylvain.

"Ils commencent à se déchirer entre eux, c'est bien, constata Silver, ça nous fera du boulot en moins.
-A ta place, je ne serai pas si confiant, expliqua Sorbier. On n'a pas tué Icare, et rien ne dit que Raphaël aura la volonté de lutter."

En effet, à terre, le corps de Raphaël, ou peut-être était-ce Icare, ne cessait de convulser. Les deux personnalités luttaient pour la possession de ce corps. Quand finalement, ces tremblements cessèrent, le Tyran était au dessus du jeune garçon et attendait sa réaction avec sa fureur habituelle dans les yeux.

"On fait quoi ? demanda Antoine les bras croisés.
-On regarde, répondis-je. Megan va bien ?
-Ca, ca ira, j'aurais une belle bo... Je rêve ou Icare bouge ?
-Je ne sais pas, si Raphaël a réussi à lutter, c'est lui qui bouge, sinon c'est toujours Icare, en effet, expliqua Sorbier."

Au dessus du corps, le Tyran posa une unique question:
"Qui es-tu ?"

Un long silence répondit à cette question avant que l'homme (Raphaël ? Icare ?) ne prenne la parole.

"Je suis Raphaël, ton fils ! répondit-il sans douter."

Le tyran leva son arme à nouveau. Il allait l'exécuter !

"Non ! hurla Megan."

Le coup partit sans que personne ne l'arrête. Personne, sauf Raphaël lui-même.

"J'ai encore quelques ressources, père, fit le jeune homme dans un soupir. Je vois que tout ce qu'a dit Sylvain était vrai. Je ne te croyais pas capable de tant d'insensibilité, mais en dix ans, tu n'as fait qu'empirer."

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La balle flottait entre les deux hommes, alors que le père vidait son chargeur sur son propre fils. Comme la première, les autres balles s'arrêtèrent dans le vide. En arrière-plan, les batailles prenaient fin, alors que les derniers soldats encore debout se rendaient, ou désertaient, pour ceux qui avaient la chance d'avoir des Pokémon volants. Pierre ne les poursuivit pas, lorsqu'il vit le Tyran exécuter le dernier membre de son conseil. Il savait que c'était fini, mais crut lui aussi que Raphaël allait mourir. Le frère de Megan avait un pistolet braqué sur la tempe. Plus rien n'allait empêcher le destin de s'accomplir. Mais le garçon se releva après tous ces coups. Il n'était quand même pas invincible ?

"L'Aura m'a bien amoché, mais j'ai gardé quelques pouvoirs défensifs, expliqua Raphaël. Cependant..."

Nous étions tous suspendus à ses lèvres. Ce "cependant" n'allait-il pas renverser la vapeur en la faveur du Tyran.

"Cependant, je te pardonne, père. Tu avais certainement une raison, tu en as toujours une. Tu m'expliqueras ça... Allez, viens dans mes bras."

Je n'en revenais pas. Ils étaient malades de père en fils ou quoi ? L'autre venait d'essayer de l'assassiner et son fils jouait les messies. Sans plus comprendre ce qui se passait, je préparais mon Aura dans ma main. Il n'allait quand même pas nous attaquer après tout ce qu'il avait pris par la figure. Non, il ne pouvait pas, il l'avait dit lui-même, il ne lui restait plus que quelques pouvoirs défensifs... Le tyran lui aussi ne comprit pas comment son fils pouvait avoir tant de pitié pour celui qui avait voulu le tuer, mais ne se laissa pas intimider et accepta ce gage de bonne volonté.

La ball de Sylvain s'éjecta d'elle même de la main du Tyran.

"Nous n'avons pas besoin de ça, murmura Raphaël."

La Tyran nous tournait désormais le dos, et son fils, derrière lui, nous faisait face. Comme s'il cherchait quelque chose du regard. Il sembla le trouver et adressa un regard à quelqu'un et un léger signe de la main, un signe d'adieu... Megan, évidemment.

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"Quelque chose ne va pas, expliqua cette dernière. Raph', tu fais quoi ?
-Je mets fin à tout ça. Heureux de t'avoir revue, princesse."

Je ne savais pas pourquoi, mais il allait commettre une idiotie. Une grosse, une irréparable. J'étais trop loin pour entendre ce qu'il susurrait à l'oreille de son père, mais ce dernier restait en liaison mentale avec nous.

Comme si j'étais à sa place, j'entendais désormais ce que Raphaël murmurait:
"Maintenant, père, je crois que ton règne se termine."

Le Tyran eut une pensée d'horreur. Ce n'était pas un pardon, c'était un parricide que son fils préparait. Tentant sans succès de se débattre, il ne parvint pas à quitter le piège des bras forts de Raphaël.

Avec un regard vers le ciel, ce dernier expliqua:
"C'est bizarre hein ? C'en est presque drôle, même. C'est toi qui m'a rendu si puissant avec tes manipulations. Et maintenant, je suis plus fort que toi..."

D'un seul coup, ils disparurent de la surface de l'île.

"Ils sont où tous les deux ? hurla Pierre. Vous ne les avez pas laissé s'échapper !"

Non, je ne les avais pas perdu, la voix de Raphaël résonnait encore dans ma tête, enfin, dans celle du Tyran.

"Lilian, regarde ! montra Aurore."

Suivant son doigt, je voyais désormais. Le tyran et son fils, toujours enlacés l'un à l'autre, lévitant au dessus de la falaise, du côté Nord de l'île. La falaise d'Eternara, la plus haute de la région. Avant même que je ne comprenne ce qu'il faisait, Raphaël se laissa tomber la tête la première, entraînant son père à sa suite.

"Laisse-moi ! tonna la voix du Tyran dans ma tête. Comment fais-tu pour me retenir, même mes pouvoirs ne fonctionnent pas !
-Les miens non plus, père, c'est pour ça que nous tombons droit sur ces récifs."

Je comprenais maintenant, il allait tuer son père de ses mains, et il allait mourir avec lui.

"A la falaise, vite ! hurlais-je."

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Nous courrions, bien plus vite que nos poumons nous y autorisaient. L'île était grande, et tout en longueur. La pointe Nord semblait s'éloigner plus nous nous en approchions.

"Tu peux pas nous téléporter ? demanda Antoine.
-Tu peux voler ?
-Bien sûr que... euh non, remarqua t'il. Pourquoi on est bloqués ?
-Je ne sais pas, figures-toi, mais je crois que Raphaël n'y est pas étranger."

Dans ma tête, sa voix résonnait. Il n'était même pas énervé, même pas en colère, il semblait au contraire apaisé, comme s'il allait apaiser ses souffrances.

"Tu comprends père ? Tu comprends maintenant ?
-Comment peux-tu m'empêcher ? Personne ne t'a donné un tel pouvoir !
-J'ai les dons du Poison, rappelle-toi. Cela comprend aussi la conception de molécules très complexes... telles que l'Ombre !
-Tu vas te tuer dans ta folle entreprise !
-Je sais... fit Raphaël on ne peut plus calme. Ne t'avais-je pas dit que nous allions discuter ?"

A nouveau, à travers les yeux du Tyran, je voyais Raphaël regarder par dessus-lui... Donc vers le bas, vers les récifs, puis replonger ses yeux dans ceux de son père.

"Lilian, si tu pouvais dire à Megan de n'avoir aucun regret. Ce n'est qu'un petit contretemps. Nous allons préparer le terrain avec père. Oui... Nous avons... l'éternité pour discuter."

Un cri guttural retentit. La voix du Tyran, le chant du cygne, la fin de tous nos tracas, selon le point de vue qu'on adoptait. Et un dernier choc, un ultime fracas de verre dans ma tête.

"Raph' !" hurla Megan.

Je la retenais, sachant que le spectacle de leurs corps écrasés sur les récifs ne serait sans doute pas beau à voir. Elle risquait de faire des folies une fois arrivée sur la falaise.

"Megan, arrête, c'est..." je m'interrompis un moment avant d'enfin oser prononcer cette phrase lourde de signification...

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"C'est fini. Tout est fini."