Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Pour l'éclat d'une balle de Sliverik



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Sliverik - Voir le profil
» Créé le 20/02/2009 à 11:53
» Dernière mise à jour le 21/02/2009 à 00:35

» Mots-clés :   Aventure   Humour

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
1. Il y a exactement dix ans !
1.

Le jeune garçon sortit la pokéball de son emplacement, à sa ceinture, et la jeta, prévenant son adversaire :
« Tu as réussi à mettre mon premier pokémon K.O., mais maintenant, tu vas avoir du soucis à te faire ! »
La balle toucha le sol et s'ouvrit, laissant sortir le steelix qu'elle renfermait. En face de lui, le roserade recula de quelques pas devant la présence du pokémon métallique.
« Steelix, attaque queue de fer ! »
S'exécutant, il écrase le bout de son corps sur l'emplacement du pokémon plante qui réussit pourtant à esquiver de justesse.
« Plutôt rapide, le gros…
- N'est-ce pas ? Mon entraînement spécial a rendu mon steelix aussi rapide qu'un pokémon électrique !
- Du bluff ! Roserade, attaque Tranch'herbe ! »
Les feuilles touchèrent le steelix qui n'avait même pas cherché à esquive. Cependant, l'attaque n'eut aucun effet notable et l'autre put relancer une queue de fer qui mit cette fois le roserade K.O.
« Je vois… tout va se jouer maintenant ! Attaque, arcanin !
- Un arcanin…
- Tu es fini. Ton steelix a beau être rapide, il est tombé sur plus rapide ! Et il ne pourra rien contre mes attaques feu !
- C'est ce qu'on va voir… Steelix, attaque séisme !
- Trop facile ! Évite-le, arcanin ! Et lance-flammes !»
L'énorme secousse aurait envoyé n'importe qui mordre la poussière, mais arcanin sauta et effectua son attaque dévastatrice sur le steelix qui fut gravement blessé.
« Steelix ! Il pense être plus rapide ! Attaque tunnel ! »
Plongeant dans le sol, le pokémon devint invisible aux yeux des dresseurs, et du arcanin.
« Trop naïf ! Tu t'appuyes sur la faiblesse d'arcanin aux attaques sol ! Arcanin, saute dans son tunnel, poursuis-le et attaque lance-flamme ! »
Le pokémon feu eut l'air fier de la stratégie de son dresseur et se jeta dans le tunnel. Le terrain était calme, personne ne disait rien. Chacun attendait l'attaque.
« Steelix, maintenant ! Attaque morsure ! »
Un horrible gémissement se fit sentir, laissant deviner que l'arcanin fut découvert.
« Tu n'as peut-être pas pensé que laisser le tunnel bien ouvert était un piège… Steelix, finissons-en, attaque séisme ! »
Le sol se mit à trembler, et le cri du arcanin se tut.
« Non, arcanin !
- Sous terre, tu ne pus pas esquiver, car steelix était dans son élément ! Remonte, steelix ! »
L'énorme pokémon sortit de terre et déposa son adversaire aux pieds de l'autre dresseur qui le fit revenir dans sa pokéball.
« Tu as bien combattu, arcannin.
- C'était un beau combat, tu... »

- - -

C'était nul ! Que pouvait dire le gagnant dans cette situation ? « Tu as bien combattu, j'ai cru que j'allais perdre. » ? Certainement pas ! Il avait tout prévu ! Balthazar déchira sa feuille et la jeta dans la corbeille. Il alluma son ordinateur et vérifia si l'un de ses amis était actuellement en ligne. Magnifique ! Steven était là. Double-cliquant sur son pseudo (noctali-master), il ouvrit une fenêtre de discussion :

« Salut Stev' !
- Salut.
- Comment va ?
- Parfait, toi ?
- M'ennuie…
- Quoi ? en plein week-end ? Crève, criminel !
- Bon ça va, hein… est-ce que je décide la météo et le programme de ma famille ? Je suis seul chez moi ! SEUL !
- Oui, je sais… tu me l'as déjà dit, hier. T'as pas de devoir à finir ?
- Bof… physique, et anglais.
- Alors au boulot !
- Je peux pas !
- Pourquoi ça ?
- On est que samedi ! Les devoirs, c'est pour le dimanche !
- Alors trouve quelque chose, non mais ho !
- Je sais pas, moi… je veux bien continuer ma fic, mais…
- Bonne idée, ça !
- …mais je sais pas quoi mettre !
- T'en es où ?
- Le héro participe à un tournoi, et il gagne son match de demi-finale.
- Très bien… quel est le problème ?
- Je sais pas comment parler de ce match. Je veux un combat mémorable, avec des stratégies fourbes, etc, etc…
- Je comprends. Un truc qui tienne le lecteur en haleine, quoi.
- Exactement ! Donc j'avais commencé un récit où il sort son steelix…
- Ah oui, le speedix.
- Oui, lui. Il bat le roserade ennemi et piège un arcanin d'une manière assez fourbe.
- Où est le problème ?
- Le problème, justement, c'est que je sais pas ce qu'il peut dire à son adversaire, après. J'avais pensé à une félicitation, ou…
- Balt', tu sais ce que c'est le problème, de ton héro ?
- Vas-y.
- C'est qu'il n'a pas vraiment de défaut.
- Tu trouves ?
- Il a entraîné ses pokémons à merveille, et il n'est même pas arrogant un poil. Il arrive à battre des adversaires par dizaines sans sourciller et il a la note maximale à tous les tests !
- Tous ?
- OUI ! Même le test de beauté du magasine féminin Fe…
- Quoi ? J'ai jamais écrit ça !
- Non, mais tu le décris comme tel… et les personnages féminins de ton histoire agissent comme tel.
- Ah oui…
- Tu sais ce que je pense ?
- … vas-y…
- Tout ce que tu n'as pas, tu le mets dans ta fiction. Gloire, renommée, puissance,… filles,…
- C'est pas super sympa, ce que tu viens de sortir, là…
- Je blaguais, mec. Ce que je veux dire, c'est que la vie a l'air trop facile pour lui. Fais-lui rencontrer un vrai gros méchant ! Quelqu'un qui veuille faire exploser la terre ! Un chef terroriste ou un dictateur sanguinaire !
- Mouais… Pas super joyeux, tout ça…
- Le monde n'est pas joyeux, et tout le monde te le dira. Bon, sinon, fais qu'il rencontre un problème avec l'un de ses proches, ou un de ses pokémons. Une fugue, ou un truc minime qui tourne au désastre.
- Désastre ?
- Je vois déjà le truc : le pokémon fugue et se fait écraser par une voiture…
- QUOI ? Tu vois steelix se faire écraser par une voiture ?
- Nan… alors je sais pas moi, il se fait lui-même écraser par une voiture ! Ou il a d'autres pokémons, aussi ! Pas besoin que tout tourne autour de ce steelix, non plus…
- Bon, écoute, je vais… »
Balthazar s'interrompit lorsque la petite boite indiquant que l'un de ses amis s'était connecté apparut.
« Ah, Katarina s'est connectée…
- Oui…
- Allez, vas-lui parler !
- Quoi ?
- Mais oui, vas-y !
- Et toi ?
- Je vais faire mon anglais, moi AU MOINS !
- Pfff… »

Steven avait raccroché. Balthazar n'avais pas véritablement envie de parler à Katarina. Évidemment, il était amoureux d'elle, mais elle ne le voyait qu'en ami. Double-cliquant sur son pseudo (Kat), il ouvrit la fenêtre qui lança la discussion.

« Tiens, Balthazar, salut !
- Salut.
- Tu t'ennuies pas trop, j'espère. J'ai entendu dire que t'étais seul chez toi, ce week-end.
- Non, ça va… je pense me mettre à l'anglais qu'on doit rendre pour lundi…
- Ah, alors je te laisse.
- Non, ça va. Je te rappelle que c'est moi qui ai lancé la conversation.
- C'est vrai. Bon… ah, voulais-tu me dire quelque chose ?
- Ben… oui, mais quoi, j'en ai aucune idée.
- Ah bon.
- Je voulais juste papoter, tranquillement… Et Steven fait ses devoirs.
- Bonne idée, tiens.
- Faire ses devoirs un samedi ? Plutôt mourir ! »
Katarina rit à ce que venait de dire le garçon.
« Ahlala… si tu n'as rien d'autre à faire…
- C'est pas ça, la question ! Si je fais mes devoirs le samedi, je vais m'ennuyer le dimanche !
- Mais tu t'ennuies maintenant !
- Je sais… je pense me remettre à ma fiction… ou alors jouer un peu à WoP.
- Espèce de no-life… nan, je rigole.
- Tu ferais quoi, toi, à ma place, hein ?
- Devoirs.
- Vous êtes pas drôles !
- Bon, fais un donjon sur WoP, alors, puisque c'est un si bon jeu !
- Oui…
- …
- …
- Tu n'y vas pas ?
- Pas vraiment motivé.
- Et ta fic, alors ?
- Oui, bonne idée…
- Bon, excuse-moi, je dois y aller.
- Salut ! »

Elle raccrocha. Elle avait encore senti son côté « je te colle car je t'aime » en voyant qu'il cherchait juste à parler… au risque de devenir ennuyant. Tirant une nouvelle feuille de son bloc, Balthazar recommença à écrire. Ses amis lui avaient souvent dit qu'il devait écrire sur son ordinateur, ce qui économiserait beaucoup de feuilles, mais à ces propositions qu'il jugeait d' « hérétiques », il répondait que le véritable écrivain ne tapait son chapitre sur le clavier qu'une fois qu'il était terminé, à la virgule près.
Balthazar Moni était un garçon de quinze ans cadet d'une famille moyenne. Sa mère était infirmière, son père travaillait dans un magasin hi-teck et sa grande sœur était dresseuse de pokémons. Son but était de remporter le championnat régional, ce qui était déjà haut. Balthazar, lui, souhaitait devenir écrivain et passait au minimum une heure par jour à écrire. Il faisait des histoires contemporaines, des poèmes, des récits fantastiques, des nouvelles d'amour,… tout ce qu'il n'arrivait pas à faire, c'était la philosophie. C'était sa bête noire. Ses personnages, d'ailleurs, avaient souvent une manière de penser assez simple, ce qui faisait que certains étaient véritablement bêtes (il devait l'admettre lui-même lorsque Steven le lui prouvait).

Un bruit se fit entendre au rez-de-chaussée. Balthazar posa ses écouteurs qu'il avait mis pour parler avec ses amis et se releva gentiment sans faire de bruit. Si c'était un cambrioleur, il avait bien choisi son moment ! La curiosité étant plus forte que la peur, le jeune garçon descendit l'escalier et vit des pieds marcher dans le salon. C'était bien un brigand ! Il se munit d'un parapluie à côté de la porte d'entrée – toujours ouverte – et le tint bien en mains, prêt à frapper. Il fit un saut pour arriver derrière sa cible qui poussa un hurlement horrifié.

« Amande ?
- Balthazar ! Tu m'as fait une de ces peur ! Tu peux pas prévenir lorsque tu viens ?
- Je croyais que t'étais un voleur !
- Ben comme tu vois, ce n'est que ta sœur !
- Pourquoi t'étais toute silencieuse, hein ?
- C'est bien simple : Je voulais voir s'il y avait quelqu'un ! Et j'étais pas silencieuse du tout ! C'est toi qui entends rien à cause de tes films pornos que tu regardes…
- Je te l'ai déjà répété cent fois : Je ne vais pas sur des sites pornos ! Et en plus, j'ai pas dix-huit ans…
- C'est ça, oui…
- Ils sont où, papa et maman ?
- Partis en week-end.
- Oho…
- Tu fais quoi ici, au juste?
- Je suis passé faire un petit coucou à la maison ! Si tu veux, je peux repartir, hein !
- Non, c'est pas ce que je voulais dire.
- Bien. En plus, je crois que tu vas être content…
- Hein ? Pourquoi ?
- Mince…
- Allez, dis ! T'es vraiment qu'une sadique ! T'avais qu'à pas en parler, maintenant t'assumes, et tu me dis ce qui se passe ce soir !
- Bon… nos chers parents vont te parler de quelque chose.
- Mais oui, bien sûr… Allez, avoue !
- Mais c'est ça !
- Amande… je tiens toujours ce parapluie spécial aux bords tranchants !
- Tu te prends pour qui, hein ? Et moi j'ai toujours ces six petites balles attachées à ma ceinture…
- Bon ça va, hein.
- Y'a quoi à la télé, ces temps-ci ?
- Chais pas… un film pas mal, cet après-midi : La larme fatale.
- Un truc romantique ? Quelle horreur…
- T'es pas une fille… Non, j'ai rien dit ! Non, c'est un film d'action, en plus.
- Ah, déjà mieux. Acteurs ?
- Aucune idée…
- Ah oui, je l'aime bien, lui. »
Soupirant, Balthazar partit chercher à boire dans le frigo et s'installa devant l'écran, où sa sœur vint le rejoindre une fois débarrassée de ses chaussures.
Amande Moni était une grande fille, de vingt ans, dont les cheveux étaient coupés courts (une dizaine de centimètres seulement), ce qui accentuait son côté garçon-manqué. Elle avait quitté sa maison pour devenir dresseuse et parcourait la région à la recherche de badges qu'elle obtenait, quelques fois...
Le film occupa le reste de l'après-midi. Une fois qu'il fut fini, Balthazar se mit à jouer avec le feurisson de sa sœur qui était partie dans sa chambre un instant.

Le soir venu, ils regardèrent un autre film pour passer le temps… Le seigneur des anorexiques. Film fantastique dont le scénario laissait Balthazar imaginer beaucoup d'antagonistes pour son histoire. Une fois fini, Amande semblait quelque peu impatiente.
« Ils devraient arriver…
- Arriver ? Qui ça ?
- Attends…
- Non ! Ne me dis pas que t'as invité ta bande de fous qui te servent d'amis !
- Je t'interdis de parler de mes amis comme ça ! Et non, ce ne sont pas eux. »
La porte s'ouvrit et monsieur et madame Moni entrèrent :
« Surprise !
- Maman ! Papa ! Qu'est-ce que vous faites là ?
- Figure-toi mon garçon, commença sa mère.
- Balthazar, nous avons complètement oublié que nous devions te parler ce week-end.
- Et demain, y'avait demain, non ?
- Non, tu aurais été plongé dans tes devoirs, comme chaque dimanche soir. En plus, le taxi nous attend, on repart une fois la discussion terminée.
- QUOI ?
- Bon oui. Alors reste bien sage. Amande, tu peux rester là, si tu veux, on n'en a pas pour longtemps.
- Bon, c'est quoi ? Mon anniversaire, c'est pas avant…
- Non, c'est pas ça. Écoute bien.
- Balthazar. À ta naissance…
- Huit mois avant ta naissance, en fait.
- Oui, bon, avant ta naissance, nous t'avons inscrit à la ligue pokémon 2012.
- QUOI ? Comment avez-vous pu me faire ça ?
- Tais-toi, écoute.
- COMMENT ? Même Amande n'a pas ce niveau ! Je vais jamais y arriver !
- Si, écoute… tu as trois ans devant toi !
- Trois ans ! Mais…
- Et qui a parlé de gagner ?
- Bon : Pourquoi m'avoir inscrit si tôt.
- La ligue pokémon n'est pas n'importe quel tournoi pokémon, tu le sais bien. C'est LE tournoi le plus important, mondialement. Il finit le Pokébattle World Tour, et son vainqueur remporte une somme d'argent incalculable ! Contrairement aux autres tournois, il y a un nombre limité de places. Mille-vingt-quatre participants seulement ! Parmi eux sont automatiquement sélectionnés : les vingt meilleurs de l'édition précédente, le vainqueur et le second de l'édition encore antérieure s'ils ne font pas partie de cette liste, les vainqueurs de quatorze tournois sur une certaine liste, ainsi que les deuxièmes et troisièmes places de ces tournois. Le reste, c'est les inscriptions libres. Neuf-cent-soixante places que les dresseurs du monde entier s'arrachent à prix d'or.
- Il faut savoir, Balthazar, que lorsque nous avons voulu t'inscrire, le premier tournoi qui avait encore des places libres était celui de 2012.
- Mais… je ne veux pas participer à cette ligue !
- Ah bon ? Quand tu étais petit, tu rêvais de devenir dresseur !
- Ce sont des rêves de gamins !
- Ahem.
- Désolé, Amande. Ce que je veux dire, c'est que ça ne m'intéresse plus ! Je veux devenir écrivain ! Mais dresseur !
- Tu sais, on peut être dresseur et écrivain à la fois. Et en plus, tu peux faire des références aux combats pokémons dans tes livres. »
C'en était assez pour convaincre le garçon à devenir dresseur.
« Bon, écoutez. Je veux bien devenir dresseur. Après-tout, la compagnie d'un pokémon est toujours plaisante, et bon, je peux toujours trouver goût à ça. Mais participer à la ligue pokémon… Attendez ! Une question me vient soudainement à l'esprit : Comment cela se fait-il que vous ne m'ayez jamais parlé de ça avant ?
- Mais on l'a fait, on l'a fait !
- Quand ?
- Il y a exactement dix ans ! Tu avais cinq ans…
- Et ? Qu'ai-je dit ?
- « Reviens dans dix ans, maman, tu m'embêtes. »
- J'ai vraiment dit ça ?
- Oui. Je m'en souviens, car ce jour-ci, tu avais été puni et n'as pas pu voir ta série préférée…
- Maman, si je t'ai dit ça, c'est car tu m'avais puni !
- Ah, tu crois ?
- Oui ! Bon, je vais me coucher.
- Déjà ?
- Bonne nuit ! »
Il monta dans sa chambre en claquant la porte. Il se déshabilla et se jeta dans son lit.