Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 16/02/2009 à 17:10
» Dernière mise à jour le 17/02/2009 à 20:34

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 60: Demi-victoire
Le vent soufflait désormais en rafales sur le petit récif. La grande chaleur que Regigigas et Simiabraz avaient créé s'était déjà dissipée... Les quelques corps qui n'avaient pas été soufflés par l'air incandescent gisaient là, dans un râle de souffrance pour certains, inertes et déjà méconnaissables pour d'autres.

"Une victoire écrasante, commenta Aurore.
-Et qui aurait été impossible si vous n'aviez pas été là, rajoutais-je.
-Oh, impossible, c'est vite dit, fit Nero, j'avais encore de la puissance à revendre.
-Au fait, comment nous avez vous retrouvé ? demanda Megan.
-Nero et moi sommes liés par le sang, expliqua Dante, mais nous sommes bien plus que ça, nous sommes tous deux Elus, et quand vous l'avez libéré de la prison mentale qu'il avait créé, je l'ai répéré presque instantanément. On n'a eu qu'à attendre son signal et à dos de Pokémon volants, on s'est très vite retrouvés ici. Le combat avait déjà commencé, du coup, en passant par dessus l'auvent, personne ne nous a remarqué avant le moment critique."

Tout le monde se congratulait déjà derrière nous, les uns faisant connaissance avec les autres. Pour ma part, je présentais Aurore, Antoine, Silver, Iris, Kim et Eva à mes compagnons d'infortune, ainsi qu'au professeur, qui n'avait pas eu le temps de rencontrer les derniers membres de notre groupe avant de se faire arrêter.

Plante, Feu, Sol, Normal, Acier, Combat, Dragon, Insecte, Poison, Psy, Spectre, sans oublier Ed et son type Ténèbres, les Elus venaient de prendre un sacré envol en ce jour qui resterait dans les mémoires de tous. C'était sans compter les volontés de chacun.

-------------------

Agathe, Xavier, Nathan et le jeune Alex vinrent me voir alors que l'ambiance était à la liesse.

"Ca va ? demandais-je distraitement, trop occupé à contempler ce monde qui m'avait tant manqué, ainsi que certaines de ses habitantes...
-Oui, on passe juste te dire au revoir, et puis surtour te remercier...
-Pas de problèmes, expliquais-je, mais pourquoi partir ?
-Nero a réussi à nous trouver des places dans le camp dont Dante est responsable. Ca nous permettra de ne pas être séparés, expliqua Agathe.
-Oui, mais on peut aussi vous trouver mieux. J'ai vu l'état de ce camp, et avec tout le respect que j'ai pour Dante, c'est pas la joie.
-Tu sais, on sort de la Bulle, il nous faut pas un trois étoiles non plus, se prit à plaisanter Xavier."

Je n'osais leur dire que si je les avais cherché, si je les avais aidé, c'était pour qu'à leur tour, ils m'aident. Au lieu de ça, je ne pus que leur faire comprendre ma tristesse à l'idée de leur départ...

"On se reverra, j'en suis sûr, fit Nathan, peut-être dans des jours meilleurs, c'est écrit dans ton Aura... Bon, on va dire au revoir au prof ? "

Me laissant seul avec mes regrets, ils partirent voir Sorbier, qui, surpris, haussa la tête vers moi, d'un air de demander "ils ne restent pas ? " ce à quoi je répondais par la négative d'un hochement de tête. Je ne savais pas comment leur demander, sans passer pour un esclavagiste, de nous suivre dans cette entreprise, il est vrai, folle, mais qui oeuvrait pour le bien de tous. Ils avaient une dette, peut-être, mais ils n'étaient en rien obligés de la payer ainsi.

-------------------

La seconde qui vint me trouver fut Megan. Les jumeaux psychiques ne se déplacèrent pas, nous gratifiant juste d'un salut de la main, car leurs hôtes les attendaient.

"Ecoute, je sais que je te dois une fière chandelle pour tout ce qui s'est passé, fit Megan, arrivant à me coincer seul, alors que les autres faisaient un dernier salut à ceux qui partaient. Mais j'ai pris l'habitude de bosser en solo, depuis certains évènements.
-Tu as un endroit où aller ?
-J'avais, avant de finir dans ces cellules sous-marines... J'étais même une des mieux loties dans tout ce bazar. Mais bien des choses ont changé.
-On peut te trouver quelque chose, tu sais. La Nouvelle..."

Je m'arrêtais, au moment où j'allais révéler cette information sensible qui rendrait vulnérable les deux camps, celui d'Ed et le mien...

"La Nouvelle Armée ? finit-elle. C'était vous alors, le grain de poussière dans les rouages des plans de Sento ! Ne t'inquiète pas, je saurais garder le secret.
-Comment arrives-tu à si bien connaître notre ennemi commun ?
-Ca fait partie des nombreuses zones d'ombre de mon histoire, fit-elle en souriant... Un autre jour peut-être..."

-------------------

C'est ça, un autre jour. Ne me laissant pas rajouter quoi que ce soit, elle sortit son Triopikeur de sa ball, et lui ordonna de lancer Tunnel.

"En espérant qu'il se rappelle du dernier centre Pokémon qu'il a visité... Pas comme moi ! souria t'elle."

Le Pokémon commença à creuser, alors qu'elle s'entourait d'une aura lumineuse reliée au Pokémon.

Devant mon visage un peu contrit, elle ajouta:
"Tu sauras tout, et plus vite que tu ne le crois,... je te le promets... Je serai là quand il le faudra."

Et elle disparut à la suite du Pokémon, dans la galerie souterraine.

"On dirait bien qu'on est à nouveau seuls, fit Silver derrière moi.
-Tu étais là ?
-Oh, je n'ai rien entendu, si c'est ça que tu veux dire. Y'a longtemps que je n'écoute plus aux portes. Depuis que j'ai ouvert celle derrière laquelle j'ai vu Iris pour la première fois, d'ailleurs. Comment ca s'est passé ? demanda t'il. Là-dessous, je veux dire..."

Rapidement, je lui racontais les grandes lignes de notre périple, avec un soupçon d'émotion lorsque j'en arrivais au passage où Igor et Tito offraient ce qui restait de leur si courte vie pour nous. J'avais cette impression bizarre de sortir d'un cauchemar, pour plonger dans un autre, plus noir encore.

"Pourtant ils n'annonçaient pas que Darkrai se trouvait dans les environs, fit l'élu d'acier avec un sourire. En même temps, vu ce qui reste de réseaux de communication ici... Allez, viens, c'est fini pour le moment... On rentre au bercail."

-------------------

J'étais un peu mélancolique. Un peu, comme le garçon qui, lorsque les vacances sont terminées, dit au revoir aux amis qu'il s'est fait durant son séjour. Mais lorsque le petit garçon vit ses amis de classe, ceux avec qui il partageait tout, le reste de l'année, la mélancolie s'effaça un peu.

"Je suis content de vous revoir, tous en bonne santé.
-Attends, on s'est occupés... fit Antoine, on n'est pas non plus dépourvus sans toi...
-Pourquoi t'es revenu me chercher alors ?
-Parce que l'action me manquait, et parce que tu es doué pour te mettre dans des situations impossibles...
-Et puis parce que toi, tu nous manquais, tout simplement, fit Eva, cherchant ma main avec la sienne, et laissant aller sa bouche sur la mienne."

Antoine eut un regard que je ne lui connaissais pas. Jalousie ? Pas son genre. Colère ? Non, pas cette mimique là... En réalité, on pouvait lire du reproche dans ses yeux. Mais envers qui ? Il préféra changer très vite de sujet et serra le poing, dans une rancoeur que je n'avais jamais vu.

"Tu nous téléportes ? demanda t'il.
-Désolé, fis-je, mais ils nous ont drogué pour nous empéché d'utiliser nos pouvoirs. Une version améliorée du Crépuscule. Ca fera effet jusqu'à demain."

Il se retourna vers la mer, presque dégoûté, alors qu'Aurore lui jetait un regard noir. Une dispute conjugale ? Non, une colère qui n'était pas dirigée vers l'élue des Pokémon normaux... une colère qu'elle lui reprochait. Mais contre qui était-il en colère bon sang !

-------------------

"Bon, le vent souffle plein pot vers l'ancienne tour de combats... Le plus sûr serait d'aller vers Atalanopolis, c'est à dire dans l'autre sens, les Pokémon volants sont donc à proscrire pour le moment. J'ai vu des bateaux à moteur alignés au bas du récif, je pense qu'il y'en a bien un sur ce champ de bataille qui ne nous en voudra pas trop si on le lui emprunte pour une durée indéterminée. On descend tout de suite ? On devrait arriver en vue de la ville à la tombée de la nuit. Là, on sera abrités du vent par le cratère, et on pourra monter à l'aide des Pokémon volants.
-Ca me va...
-Attends, me murmura Eva. J'ai quelque chose à te montrer..."

Devant mon regard interrogateur, elle rajouta:
"Allez, viens, c'est une surprise...
-Bon, d'accord, je vous rejoins en bas, vous m'appelez quand vous êtes prèts" expliquais-je aux autres, Antoine en tête.

Encore un peu énervé après Dieu sait quoi, il grommela avant de s'en aller avec les autres vers l'escalier taillé dans la roche qui permettait de descendre.
Eva, elle, me fit prendre le chemin inverse, revenant vers la cage d'ascenseur, avant de contourner l'auvent et de me montrer un petit escalier.

"Je l'ai vu en arrivant. Viens, on monte, la vue est superbe là-haut..."

Enfin un moment de simplicité, d'intimité, le tout premier entre elle et moi, qui ne faisions que nous courir l'un après l'autre.

-------------------

Une fois en haut, le vent frappait encore plus fort nos visages, mais nous nous tenions fermement, et si la chute était facile sur l'acier lisse, à force de persévérance et d'entraide, nous arrivâmes très vite à une distance très proche, mais néanmoins raisonnable du bord de l'auvent.

"De toute façon, le vent est dans le bon sens, cria-t'elle pour couvrir le bruit de ce dernier."

Ses cheveux volaient, libres de toute attache, sur son visage soyeux et délicat. Aujourd'hui encore, c'est ce souvenir que je garde d'elle, belle et simple à la fois, sans artifice aucun. Elle souria: ses dents blanches étaient tout sauf des dents. Des récifs d'un corail rare et précieux, les touches blanches d'un piano jouant une ode à l'amour à la rigueur, mais le terme "dents" semblait presque trop vulgaire pour ça.

"Tu auras tout le temps de me regarder plus tard, fit-elle. Regarde plutôt la vue..."

Le vent me forçait à plisser les yeux, mais il était vrai que la vue était surprenante. Devant, on distinguait les formes du cratère d'Atalanopolis. Eternara à notre droite, et l'ombre floue de la tour Céleste à l'Ouest.
Doucement, elle posa sa tête sur mon épaule, dans un mouvement si délicat. Elle était légère comme une plume.

"J'aurai le temps de te regarder plus tard, ca veut dire ce que je crois ? Ca veut dire qu'on est faits pour vivre l'un avec l'autre ? "

Le silence envahit les lieux. Moment exquis d'attente avant une réponse qui pouvait tout gâcher, mais qui ne le ferait pas. Elle savait se faire désirer. Néanmoins, au bout de plusieurs secondes, je crus bon de lui répéter cette demande, me rapprochant de sa tête et calant la sienne dans le creux de mon cou.

"Ca veut dire qu'on est faits pour..."

Son corps chuta sur l'auvent. Lourdement, il fit résonner l'acier dans un mouvement si dur qu'il en était insupportable.

"Eva, ca va ?"

Je m'arrêtais, elle était allongée sur le côté, et dans son dos, une lame... Une lame improvisée. La même lame que j'avais arraché dans un coin du camion... La lame qu'il m'avait volé. Celle qu'il avait toujours quand nous sommes partis, quand je le croyais mort...

-------------------

Immédiatement, je me retournais. Sur l'auvent métallique, une forme flottait dans le vent.

"Al ? Al, c'est toi, espèce de sale...
-Et oui, c'est moi, lança la forme humaine. Tu ne t'attendais pas à ça ? Contrairement à toi, je n'ai pas besoin d'ascenseur pour sortir, un petit coup de téléport suffisait. Cet auvent était une planque parfaite pour vous tomber dessus. Mais quand je t'ai vu, toi, et ta donzelle, avec le vent qui couvrait mes pas, j'ai trouvé l'occasion trop belle.
-Je te croyais mort, fis-je alors que des larmes chaudes me montaient aux yeux.
-Le poison c'est bien, mais quand on connaît les antidotes qu'il faut, c'est mieux. C'est ta petite protégée qui a fait les frais de l'incompétence de tes amis. Ne t'inquiète pas, j'en connais des pas chères si tu veux... "

Quelque chose se brisa en moi. Qu'il la tue, c'était déjà innomable, qu'il souille sa mémoire...

"Tu aurais du me tuer quand tu en avais l'occasion..."

Là, les larmes laissèrent place à la haine. Mauvaise conseillère, certes, mais plus rien n'importait.

"Ca peut encore s'arranger, fis-je d'une voix claire. On n'est plus à un mort près maintenant...
-Je comptais bien là dessus, répondit-il."

Il se lança sur moi, prenant un élan monstrueux et sautant comme si le vent n'avait pas de prise sur lui. Pour ma part, je retournais vers Eva, son corps maintenant sanguinolent méritait plus mon attention que ce traître, cet assassin. Un brin étonné, il n'en restait pas moins un meurtrier. Dans son saut, il se trouva juste au dessus de moi lorsqu'il comprit. Lorsqu'il vit que le colosse était toujours en dessous, sur le champ de bataille.

"Regi, murmurais-je. Surpuissance..."

-------------------

Elle était belle. Elle était resplendissante au soleil de midi. Mais un nuage vint gâcher ce tableau si paisible et calme. La mort n'avait pas de prise sur sa beauté, pas plus que le vent en avait eu sur mon ordre lancé d'une voix désincarnée. Au dessus de nous, une brusque chaleur se fit sentir, et carbonisa Al sur place. Je ne voulais même pas le regarder, pas lui faire cet honneur de le contempler, lui, ce rat, ce sous-homme. Il mourrait comme il avait vécu: misérable et dans l'indifférence générale.

Je préférais offrir un dernier baiser à celle que j'aimais, sans entendre les cris d'un Antoine effrayé qui dépassait Regigigas et Simiabraz pour contourner l'auvent à son tour.
Elle remua une dernière fois, me laissant encore une illusion de plus.

"Tu es vivante ? Tu vas t'en sortir... Je vais appeler Aurore et...
-Lilian... On a eu si peu de temps... Mais j'en ai profité au maximum...
-Moi aussi Eva, moi aussi, on en vivra plein d'autres..."

Mais déjà, son dernier souffle lui avait échappé. En vain, je la pleurais, murmurant son nom, l'embrassant à nouveau, espérant que celà fasse quelque chose...

Deux doigts prirent son poignet libre, tâtant son pouls et la voix d'Antoine murmura:
"C'est fini, Lilian. Elle est morte."

Alors, une dernière plainte se leva au dessus des mers, dernier reflet d'un cristal brisé injustement. Antoine me proposa de la ramener avec nous sur le bateau. Je lui répondit que non, qu'elle était magnifique ici. Qu'elle aurait aimé rester ici encore... Et que je voulais rester avec elle, la contempler toujours...

-------------------

Antoine soupira.

"Ca va pas être possible ça... Allez viens, il faut la laisser si tu veux qu'elle repose ici..."

Il ramassa les balls de mes Pokémon, les rappela et me prit par le bras, portant ma peine comme il le pouvait avec ses épaules d'ami. Par terre, le corps carbonisé d'Al bougeait encore. Les mauvaises herbes sont les plus coriaces.

"Qui c'est lui ? demanda Antoine pour la conversation.
-Quelqu'un qui n'est pas venu tout seul, sussura l'homme agonisant. Ils ne vont pas tarder... Dommage que je ne vous ais pas retenus plus longtemps."

Antoine le laissa de côté, continuant à me porter autant qu'il le pouvait, aidé par le vent dans notre dos.

"Enfin, j'aurais eu le plaisir de la voir mourir avant moi..."

Quelques secondes plus tard, la tête d'Al tombait du haut de l'auvent et allait s'écraser lamentablement sur le champ de bataille. Un coup de pied que j'avais voulu violent et douloureux, à l'image de la tristesse qui m'habitait.

"C'est lui qui l'a tuée ? demanda Antoine..."

Je hochais la tête, sans même me soucier de ce qu'il en penserait, je rajoutais.

"C'était Al..."
Antoine s'arrêta un moment, et resta interdit... "Al ? Le Al de Bonville ?"

Me regardant, il comprit alors tout ce que j'avais enduré.

"Oui, cet homme était l'agent spécial Albert Carlis, et pour l'avoir assassiné, vous êtes passibles des plus hautes peines. Rendez-vous sur le champ..."

Je relevais la tête. Des visages connus, des visages d'en dessous, de plus en plus nombreux, téléportés comme Al, nous menaçaient. Antoine était dangereusement près du bord de l'auvent, et le seul escalier était solidement gardé. Regardant par dessus l'auvent, il vit la falaise à pic. Trente mètres de hauteur, plus une dizaine car nous étions bien au dessus du champ de bataille. On était coincés.

"On n'a plus le choix, fis-je, dégoûté de tout, sans oser croiser le regard d'Antoine.
-On a toujours le choix, c'est toi qui m'a appris ça, vieux frère... Tu me fais confiance ?"

Je hochais la tête. Alors que les balles commençaient à fuser, nous étions déjà loin... en dessous... Antoine avait sauté.