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Confession d'un enfant d'une décennie de Haldar



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» Auteur : Haldar - Voir le profil
» Créé le 13/02/2009 à 18:37
» Dernière mise à jour le 30/04/2009 à 13:16

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Vestiges d'écrits

CONFESSION D'UN ENFANT D'UNE DECENNIE
Chapitre quatrième
Fin de l'arc des Azuréens
Agatha faisait les cent pas… Enfin, si cette expression n'est pas trop mal à propos, car cela revenait en fait à faire dix pas en avant puis en arrière étant donné que sa chambre ne faisait pas plus de dix mètres de long. Logeant depuis plus d'un mois à l'auberge du Grill Goupix, la doyenne du Conseil des 4 venait de rencontrer le Maître de la Ligue qui, lui, avait pris une chambre au Manoir Céladon. Jean s'était d'ailleurs étonné qu'Agatha n'aie pas fait de même. Elle en avait assurément les moyens. Néanmoins, comme tout jeune garçon, Jean savait que les femmes étaient trop compliquées pour que l'on se pose des questions sur leurs faits et gestes. D'ailleurs, son voyage à travers Kanto lui avait permis d'élaborer une théorie selon laquelle plus les femmes vieillissaient et plus leurs extravagances vous dépassaient. Mewtwo se gardait bien, quant à lui, d'affirmer le contraire vu qu'il ne saisissait pas encore bien comment marcher la différence entre les hommes et les femmes. Il attendait que Jean lui explique cela en détails mais, étrangement, le jeune garçon devenait écarlate et gêné dès lors que le sujet tombait sur le tapis. Bref, Mewtwo n'était pas prêt d'apprendre les mystères de la vie…

Le voyage de retour s'était admirablement bien passé. Jean avait trouvé son Pokemon totalement transformé. Mewtwo semblait avoir changé du tout au tout et une grande complicité s'était liée entre eux durant la traversée jusqu'à Parmanie à bord de la Flèche des Mers 10. Le lien télépathique qui permettait à Mewtwo de communiquer avec lui était devenu un vrai moyen de tacites conversations. Plus rien n'était comme avant. Un feu purificateur était passé sur eux et leur avait offert un nouveau départ.

… … … … … … … … … …

Cela faisait maintenant plus d'un mois que le pisteur était sur les traces du fuyard. Les traces l'avaient conduit jusqu'à ce pays reculé, bien éloigné de son lieu d'origine. Néanmoins, il ne relâcherait pas ses efforts. On comptait sur lui et tout échec serait puni en conséquence. Il ne devait pas faiblir. L'autre ne tarderait pas à s'arrêter et, alors, il le rattraperait.

… … … … … … … … … …

cELa fAiSAit mAiNTenANt pLuS d'Un mOiS Qu'il HaNtaiT LeS OmBrEs de Ces LiEuX. GrANdes Et pEtiTeS, Il LeS ReGaRdAit ToUtEs PaSsEr. PaRfOiS, iL s'AmUsAiT AvEc l'Une D'eLleS MaIs Il Se RaVi … … … … … … … … … … SaiT RaPiDeMeNt. ELLE N'aPprEciErAit PaS Qu'Il sE dEcOnCeNtRâT. IL aVaIt UnE MiSsIoN.

« Tu vois ceci ? ? ». Agtaha s'était mise à agiter une étrange Ball verte et noire à quelques millimètres du nez de Jean. Etant donné que la vieille femme plaquait littéralement l'objet contre son champ de vision, le garçon ne pouvait en tout état de cause identifier le dit objet. Il fit quelques pas en arrière jusqu'à ce qu'il sente un dur contact au niveau de son omoplate gauche. C'était le mur. La petitesse de la chambre du bouge n'offrait que peu de liberté de mouvement. Le petit vasistas, par lequel filtrait faiblement la lumière de cette belle journée ensoleillée, encore obscurci par un châle à moitié déchiré et crasseux, la chambre était d'une oppressante obscurité : tout semblait y être étouffant et étouffé. Quoi qu'il en soit, le jeune Maître était au pied du mur et ces centimètres de gagnés contre l'étroitesse du lieu lui permirent de s'étonner à son aise du fait qu'il n'avait jamais vu pareille Ball de sa vie. Voyant son air dubitatif, Agatha commença les explications.

« Il s'agit d'une Sombre Ball, une Ball spéciale que l'on ne trouve que dans la région de Sinnoh…
- Siquoi ? » l'interrompit Jean.

Dire que le nouveau Maître de Kanto était peu doué en géographie serait un doux euphémisme. Catastrophe ambulante qui confondait fréquemment le Sud et l'Ouest ( Mewtwo se demandait encore comment un si piètre explorateur avait pu le débusquer dans le labyrinthe de la Grotte Inconnue ), Jean avait découvert sur la Flèche des Mers que des îles existaient au Sud de Kanto alors imaginez sa surprise quand il apprit, aussi soudainement, qu'il y avait une masse de terre aussi grande que Kanto au-delà de la mer !

Créfadet s'arrêta. Quelque chose n'allait pas. Cette nouvelle terre ne présentait pas assez de difficultés… Le sylphe porta le regard autour de lui. Toutes ces couleurs… Il les avait presque oubliées dans son long sommeil. Le monde est vraiment plein de surprises et Sinnoh semble ici si loin alors que, là-bas, il semble être la seule chose qui soit en ce bas monde. Soudain, le Pokemon fut tiré de sa rêverie. Une austère présence était là, elle aussi. Il l'avait déjà connue, elle aussi. Mais où ? Quand ? Il ne parvenait plus à se rappeler - de toute manière, il n'avait pas le temps de se rappeler. Le souvenir n'était que peu de chose face à la volonté. Le fuyard secoua sa tête bleutée et repris sa course. Trois Miaouss se retournèrent tandis que les herbes de la Route 5 s'agitaient subitement à quelques mètres d'eux.

Il Y a UnE DrôLe d'OmbRe. Je nE Me rApPeLlE pAs eN aVoIr dEjA vU De PaReIllE. QuEllE ObScUrItE… C'eSt L'ObScUrIté ToTaLe…

Jean examinait depuis une dizaines de minutes maintenant la drôle de sphère violette et verte montée sur un socle de pierre qui était sortie de la Sombre Ball d'Agatha. Prunelles d'un vert saumâtre, ces yeux étaient la partie de son être la plus charmante. Rien à voir avec mon Mélodelfe, se dit le jeune dresseur en tapotant machinalement la Ball accrochée à sa ceinture dans laquelle se trouvait son Pokemon Fée.
« Et vous dites que cela s'appelle comment ? demanda-t-il à l'experte en spectre du Conseil des 4.
- Un Spiritomb. C'est un Pokemon très rare que l'on ne trouve qu'à Sinnoh. On l'appelle le Pokemon Interdit car il a été scellé il y a bien longtemps… »

Une heure plus tard, Jean se résigna à couper la vieille femme. Il en avait assez entendu sur l'historique de Spiritomb. Elle ne l'avait quand même pas fait venir de Cramois'Iles juste pour ça !

« Euh… ce n'est pas que ce ne soit pas intéressant… mais vous vouliez me dire quelque chose ou juste me montrer votre Pokemon ? Car Erika voulait aussi me voir vu qu'elle a annulé son voyage à Cramois'Iles en sachant que finalement je venais à Céladopole.
- Ca va, j'ai compris Don Juan. Désolée pour toi mais tu compteras fleurette avec la championne une autre fois », lui lança-t-elle d'un air vexé.

Et elle lui exposa le pourquoi de son invitation ( même s'il est vrai que le terme d'invitation est peut-être exagéré vu que la doyenne avait plus ou moins était assez injonctive dans la missive qu'elle avait transmise à Peter ). Toute fière de son nouveau Spiritomb, elle était allée le montrer à sa petite fille qui vivait à Rosalia avec le champion local ( un garçon très bien, soit dit en passant, qui élève des Pokemon spectres : vraiment très bien ). Et…

Néanmoins, elle vit que Jean la regardait d'un air perplexe.

« Euh…
- Je sais, dit-elle en soupirant, Rosaquoi ? »

Jean eut un sourire gêné tandis qu'Agatha levait les bras dans un geste désemparé, prête à ordonner à son Spiritomb de secouer ce jeune ignorant qui ne connaissait décidément rien à rien. Au prix d'une exceptionnelle maîtrise de soi, elle parvint à retenir ses pulsions meurtrières et expliqua à un Jean sidéré qu'à l'Ouest du Plateau Indigo se trouvait un pays nommé Johto et qu'il y avait là-bas une ville du nom de Rosalia. Deux nouveaux mondes en une journée, c'était trop pour le vainqueur des cinq dresseurs de la Ligue !

… …

ElLe eSt PaSséE… QueLqUe cHosE de GraVe esT eN mArcHe. Je DoIs LA pRéVenIr…

Jean quitta le Grill Goupix en début de soirée. Le soleil n'était plus qu'un disque opalescent se noyant dans le lointain. Cette belle journée était finie et le jeune homme n'avait pas pu aller voir Erika à l'arène. Mais, la tête emplie de tout ce que lui avait dit Agatha, il ne pensait plus à l'élégante championne de Céladopole. D'après ce que la vieille femme lui avait dit, Rosalia était le site de deux anciennes tours que l'on rattachait à des oiseaux légendaires. Une nuit, son Spiritomb l'avait attiré dans la salle des archives attenante à la Tour Ferraille. Jean se représentait sans problème la scène.

Le clair de lune. Une tour en bois que l'on atteint en passant dans un sanctuaire gardé par des moines aux visages sévères. La ville endormie et Agatha réveillée par les drôles de grincement de son Pokemon spectre. Agatha suivant ce socle ambulant et s'infiltrant dans le sanctuaire sans savoir ce qui l'y attendait. Telle une voleuse professionnelle, elle se fait ouvrir la porte par son Ectoplasma. L'obscurité est totale dans la salle chargée de livres. Spiritomb s'approchant de l'un des murs. Son corps se fondant dans les fondations de la Tour Ferraille, tel une clé de voûte longtemps perdue et oubliée.

Telle devait avoir été l'aventure nocturne d'Agatha. Riant sous cape, Jean jeta un coup d'œil au livre brûlé qu'il tenait à la main : Confession d'un enfant d'une décennie. Agatha avait trouvé un exemplaire de ce même volume dans la Tour Ferraille. Ecrit dans de drôle de lettres ressemblant à des Pokemon, ce livre ne parlait pas des Azuréens comme celui de Jean. Pourtant, ce dernier était tout aussi roussi comme s'il avait connu un incendie, il y a bien longtemps.

D'après ce qu'Agatha avait pu déchiffrer jusque là, le livre parlait d'étranges créatures aériennes qui parcoururent jadis les herbes de Kanto. Ces créatures se trouvaient alors autour de l'actuelle Lavanville. Dès son retour de Johto, la doyenne de la Ligue s'était empressée d'envoyer son Ectoplasma relever de quelconques informations. Peut-être ces Pokemon existaient-ils toujours ? ! Quelle découverte serait-ce si on arrivait à retrouver des traces, même passées, de leur présence sur Kanto !

Assurément, se dit Jean, c'était une quête passionnante que lui avait proposée Agatha. « Tu n'as qu'à te rendre à Lavanville et voir si mon Ectoplasma n'a pas découvert des éléments intéressants. Il est prévenu et te guettera. De toute manière, il n'a pas encore digéré notre défaite et tu peux être sûr que, si ton Mélodelfe passe dans les parages, il te sautera dessus ». Telle avait été la phrase d'Agatha. Mystérieuse plus qu'à son habitude, la vieille femme avait mis Jean mal à l'aise. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire… Pourquoi n'y allait-elle pas elle-même ? Pourquoi rester dans cette chambre minable ?

Elle nous cache quelque chose. Oui, mais elle a piqué ma curiosité et je voudrais revoir M. Fuji. Cette histoire de livre est vraiment bizarre. Comme tu le sens, mais je t'aurais prévenu. Pourquoi dis-tu cela ? Je pense que nous nous sommes fourrés dans un beau guêpier. Oiseau de mauvais augure va !

Jean regagna l'hôtel en riant. L'air du soir était doux. La bise caressait l'eau du lac de Céladopole que baignait la blafarde lueur des lampes à halogène du Casino. Oui, c'était bien là un drôle de Pokemon que ce Mewtwo.

Ectoplasma s'agitait dans les ombres de la Tour Pokemon. Un nouveau jour se finissait et les quelques promeneurs nocturnes passaient devant lui sans le voir, trop absorbés à profiter des derniers instants de cette magnifique journée. Être immatériel, le Pokemon n'aimait pas le soleil et le trouvait inutile. Toute cette lumière l'aveuglait et il préférait bien davantage les lieux clos et ténébreux. Au contact de sa maîtresse, il avait compris que le soleil réchauffait et l'esprit et le corps des hommes. Malheureusement pour eux, ce qu'il avait vu passer devant lui laissait présager que le soleil ne brillerait plus de sitôt sur Kanto. Il en aurait mis sa main à couper, du moins si une Guillotine avait eu le moindre effet sur lui…

Le fuyard s'arrêta. Au-delà, il n'y avait plus que de l'eau… La piste s'arrêtait-elle ici ? Près de lui, il pouvait distinguer une petite villa. Une étrange aura émanait de cette maison, une aura qui lui rappelait quelqu'un mais en beaucoup moins agressif. Des Pokemon entraient et sortaient de partout. A une vitesse vertigineuse, ils venaient de tous les points du monde et repartaient sans que Créfadet ne pût saisir leur corps. Ils étaient là sans y être. Quel était ce miracle ? Etait-ce un magicien qui vivait ici ? Ne sachant que faire face à cet arrêt de la piste de Créfollet, le fuyard décida d'épancher sa curiosité et se posta devant la fenêtre de la petite maison. Un homme aux cheveux châtains travaillait à une drôle de machine.

L'ombre s'arrêta. Enfin, il l'avait rattrapé. Enfin, le fuyard avait fait une halte. Il se précipita sur lui dans le clair de lune : Créfadet n'avait aucune chance de s'enfuir.

Sentant un drôle de froid près de lui, Créfadet tourna la tête. Ses grands yeux s'écarquillèrent de frayeur : il avait été suivi, IL avait envoyé un pisteur sur ses traces. Apeuré, le sylphe chercha à s'enfuir mais la mer barrait sa route d'un côté et les montagnes le coinçaient de l'autre. Il était perdu à moins que… Il pouvait peut-être se laisser prendre dans ce drôle de flux…

Léo se releva. Un drôle de râle semblait avoir déchiré l'air de la nuit. Passant la tête par la fenêtre, il sursauta en entendant le disjoncteur de son système de stockage se mettre en marche. Un problème technique était survenu. Le réseau avait été brusquement perturbé. Léo soupira. Décidément, il ne finirait pas le prototype de son Bloc temporel ce soir. Qu'il était dur d'avoir un vrai dialogue pour demander à ses machines de ne pas tomber en panne tout le temps aux plus mauvais moments !

Fin du chapitre quatrième
Chapitre illustré par Sketi