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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 10/02/2009 à 15:17
» Dernière mise à jour le 14/03/2009 à 01:49

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 51: Rêve éveillé
//// ? jours après le début des opérations ////
//// ? jours après l'arrivée à Hoenn ////


Il fait noir, il fait froid. C'est tout ce que je sais. Je ne vois rien, je n'entends plus rien, et par dessus tout, je ne sens plus rien. Mon corps engourdi par la drogue ne réagit plus à aucun stimuli. C'est à la fois bizarre et tellement terrorisant. A force de ne plus rien sentir, on en vient à se dire que ce sont nos sens qui sont malades. Je me crois aveugle, sourd et prisonnier d'un corps qui n'est plus le mien. Et j'ai peur... Peur du jour où l'on ouvrira cette fichue boîte et où je m'apercevrais que rien n'a changé, que je suis vraiment coupé du monde, sans yeux, sans oreilles, sans rien pour le contempler. Si ca se trouve, je suis déjà dehors, et tout celà s'est déjà produit.

A vrai dire, depuis combien de temps suis-je ici ? Je n'en ai pas la moindre idée. Celà pourrait faire cinq minutes comme cinq années que je n'en saurais rien. On m'a peut-être oublié. Peut-être que la guerre est déjà finie, que tout le monde est mort.
Ou peut-être au contraire, est-ce moi qui suis mort.

A y réfléchir, la dose de médicaments dont on m'avait gavé avait du me laisser dans cet état depuis au moins la moitié de la semaine, si on en jugeait par l'effet déjà important que m'avait procuré une dose normale la première fois que je l'avais ingérée. C'était donc une bonne nouvelle. J'avais logiquement passé la moitié de mon calvaire, même si je n'avais plus aucune raison de croire que tout fut aussi logique qu'avant.

Si quelqu'un avait su ce qui se passait dans ce cercueil, il n'aurait sans doute pas parié sur ma stabilité mentale après celà. Mais personne ne savait ce qui se passait ici, et personne ne pourrait me tenir compagnie dans cette épreuve.

"Presque personne ! Ne me sous-estime pas."

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La voix semblait venir de partout et de nulle part à la fois. Une voix puissante, grave et mélodieuse, posée et en même temps capable de la plus grande colère si elle le voulait. Mon corps sembla tomber à la renverse, ce qui était un peu paradoxal au vu du peu d'espace que j'avais dans cette prison morbide.

Lorsque je me relevais, je compris que quelque chose de bizarre s'était produit. C'était comme si la caisse avait disparu, comme si tout avait disparu. Tout était toujours noir, non plus de l'obscurité d'une pièce close, mais bien du vrai noir de la nuit sans Lune. Le fond de l'air était frais et humide, mais plus comme cette eau croupissante qu'on sentait, plutôt à la manière des sols herbeux de Sinnoh couverts par la rosée du matin.


Un moment, je crus être de retour chez moi, mais ce fut avant que la voix ne reprenne:
"Désolé de te dire ça, mais tu es toujours au fond des mers, dans ta prison. Du moins ton corps y est..."

La voix se tut, et devant moi, un point lumieux apparut, transperçant la nuit de sa brillance éclatante. Il semblait tout petit, comme s'il était à des années-lumière de moi, puis il se rapprocha, ou tout du moins il donna l'illusion de se rapprocher en grandissant. N'ayant aucune indication spatiale sur l'endroit où je me trouvais, je ne pus émettre aucune suggestion à ce sujet.

Cependant, cette sensation ne m'était pas inconnue. J'avais entendu parler comme tout le monde de ces gens qui, ayant frôlé la mort, avaient déclaré avoir été dans un tunnel au bout duquel une puissante lumière les attirait. Mais dans ce cas, je devais faire face à l'évidence. Si j'avais raison sur la nature de cette lumière...

"Alors, je suis mort ? "

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Un puissant rire éclata dans ce que je croyais désormais être la dernière route que j'emprunterai avant de terminer cette vie. Pour toute réponse, la grande lueur jaune s'agrandit encore et commença à prendre forme. Un long cylindre tout d'abord, duquel émergèrent quatre longs appendices qui finirent par toucher le sol. De l'autre côté, une forme effilée se dessina, dessinant ce que je reconnaissais désormais comme une tête. C'était un être vivant qui me faisait face. Mais n'était-ce pas l'ange de la mort ?

Soudain, au niveau du torse, des tentacules émergèrent, s'enroulant autour de celui-ci en un anneau que j'avais déjà vu... Je connaissais la personne qui me faisait face... ou plutôt le Pokémon ! Alors que la lumière éclatante se fit plus douce, laissant apparaître les traits de celui-ci, je sus à qui j'avais à faire.

"Arceus !
-Lui-même, ravi de voir que tu vas bien, malgré tout ce que tu subi.
-Comment m'as tu retrouvé ?
-Tu te rappelles que ce que vous appelez le satellite Aurore arrivait à repérer la Poussière que votre corps émettait.
-La Poussière ?
-Ce que tu connais sous le nom de particules Flash. Le satellite avait les moyens de le repérer sans problème. J'ai simplement fait la même chose avec le poison qu'il ont insinué dans tes veines.
-Et vu la dose massive qu'ils m'ont injecté, je devais être aussi visible qu'un phare en plein mer."

Le Pokémon se prit à sourire pour confirmer mes dires, avant de prendre une expression beaucoup plus grave.

"Si je suis là, ce n'est pas que pour te tenir compagnie. Nous sommes en train de perdre cette guerre."

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A ces mots, je m'assis dans cette immensité brumeuse. Sorbier eut été ici, il aurait reconnu le lieu ou il avait rencontré Dialga pour la première fois, juste après l'explosion du Batîment Galaxie. Tout ouïe à ce que me disait mon interlocuteur, je le laissais exposer le problème.

"Tes amis sont dans une fâcheuse posture, et s'ils tombent, plus rien ne pourra empêcher Sento de mettre les Elus à genoux."

Il marqua une pause, me laissant constater par moi-même les conséquences de cette affirmation.

"Je ne me mêle jamais des affaires des êtres inférieurs, tu le sais, mais cette fois-ci, si vous tombez, nous tombons tous, moi y compris, même si ca prendrait du temps. Je ne peux pas t'en dire beaucoup, car notre temps est imparti, mais j'en viendrai à l'essentiel.
-C'est à dire ? demandais-je.
-J'ai lu votre évasion dans tes souvenirs, et j'ai tout de suite senti que quelque chose d'anormal s'était produit.
-Nous avons échoué, si c'est à celà que tu fais allusion.
-Ca je le sais, vous deviez forcément échouer. Le problème, c'est qu'il n'y avait pas que moi qui le savais."

Une lueur rouge s'alluma dans mon esprit, un signal d'alarme. En effet quelque chose ne tournait pas.

"Oui, bien sûr, compris-je, tout le monde ici savait que nous allions vers un cul-de-sac. Tout le monde connaît cette base. Sauf nous. Mais dans ce cas, pourquoi tant de forces pour nous cueillir ? "

Arceus sourit à nouveau, avant de rajouter:
"Voilà la bonne question. Pourquoi vous a t'on fait croire que vous pouviez vous échapper ?"

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J'eus une nouvelle vision sur la chose. Je revivais notre évasion à l'envers, depuis la salle de repos du personnel, je revenais dans les couloirs. Mais aucune porte ne se trouvait sur nos flancs, hormi la grande porte verte par laquelle j'étais arrivé et dont je savais qu'elle ne menait que sur une pièce vide et sans autre issue. Je remontais donc encore le temps, sur la passerelle, il n'y avait que cette porte et un autre escalier qui menait au nid d'aigle. Pas d'issue encore. Revenant au pied des escaliers, je ne me remémorais aucune autre porte après avoir libéré les Elus de leurs prisons.

"C'était la seule issue, il n'y avait que cet endroit où nous pouvions espérer partir.
-Il n'y avait que cette PORTE, très cher, pas que cette issue."

Je ne comprenais pas la nuance qu'Arceus voulait me faire deviner. Et puis je revis la silouhette magistrale du tube central. Un tel mystère entourait ce lieu qu'on en oubliait presque qu'il pouvait cacher des secrets bien moins importants. Et dire que je n'avais rien voulu remarquer.

"Le tube est la sortie ! éclatais-je soudain."

Ma voix résonna longtemps dans le vide alors qu'Arceus montrait sa satisfaction par un nouveau sourire sybillin.

"Et si ces gens veulent qu'on pense que la sortie est ailleurs, c'est parce qu'il n'y a pas qu'une sortie là bas."

Je venais de comprendre pourquoi nous arrivions tous à l'intérieur de la bulle dans la pièce dans laquelle je m'étais reveillé. On ne rentrait pas par là en fait, on ne faisait que se réveiller là-bas. Pendant notre sommeil, on nous faisait descendre dans le tube avant de nous laisser nous réveiller dans cette pièce. Je ne connaissais pas la version des autres, mais il y'avait fort à parier qu'ils avaient été aussi drogués. Et mon anesthésie leur avait épargné ce souci.

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Il y'avait donc quelque chose de caché dans ce fameux tube, mais il y'avait aussi la sortie de ce lieu de perdition. Cependant cette question en soulevait une autre.

"Pourquoi ne nous ont-ils tout simplement pas arrêtés au moment où nous mettions notre plan en action ?"

Arceus sourit sans répondre. Son corps flottait désormais en l'air et il reprenait sa forme énergétique première.

"Attends, ne pars pas, tu as dis que tu avais besoin de moi, mais moi aussi j'ai besoin de réponses.
-Tu trouveras la réponse tout seul à cette question, répondit le Dieu Pokémon. Mon travail est terminé. Bonne chance."

Il finit par disparaître, et je me retrouvais seul dans le noir de cette immense pièce...
Avant de me réveiller dans l'obscure froideur du cercueil.

Tout celà n'avait donc été qu'un rêve ? Personnellement, je pensais à une version plus poussée du Réseau que Agathe avait (ou tout du moins croyait avoir) inventé, mais celà n'était pas mon souci. La question que j'avais posé à Arceus me revenait des centaines de fois dans la tête, tapant encore plus fort qu'une migraine dans mon crâne. J'avais une réponse cruciale au bout des lèvres mais elle refusait de sortir.

Pourquoi nous laisser espérer et ne pas nous attraper au plus vite ? Pourquoi cette mascarade ? Quel intérêt avait-on à être bloqué par un mur plutôt que par un garde qui aurait prévu notre évasion ? Pourquoi se...

La réponse que j'attendais me frappa avec toute la violence qu'elle contenait. Un mur qui nous bloquait, on ne pouvait en imputer la faute qu'à une erreur de tactique de notre part, par contre si quelqu'un venait se mettre pile là où on ne l'attendait pas, là où nous étions les plus vulnérables, bien souvent, il n'y avait que deux possibilités. Ou bien il était meilleur tacticien que nous, ou bien il avait mis une taupe parmi nous... Et en matière de taupe...


"Un des Elus nous a trahi !" lâchais-je dans un murmure alors qu'un infime rai de lumière se propageait dans ma prison.

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Arceus me confirmait-il cette version des choses par ce signe ? Dans ma tête une voix résonna.

"Cette lumière n'est pas la mienne, mais j'y suis un peu pour quelque chose. Le temps passe tellement plus vite quand on l'aide un peu..."

Derrière ces paroles énigmatiques se cachait, je le comprenais, un petit coup de pouce de la part de la divinité supérieure. Les sept jours étaient finis, et ils n'avaient duré pour moi que quelques minutes.

"C'était la moindre des choses que je puisse faire. Après tout, comme je n'avais que ce moyen pour te contacter, j'ai du un peu brusquer les choses. Attention aux yeux et aux oreilles, ca risque de choquer un peu"

Le mécanisme se découvrait dans ma tête. Un traître... Et un seul mot.

Qui ?

Le couvercle s'ouvrit enfin sur la lumière qui me semblait désormais tellement éclatante qu'elle m'en brûlait les yeux.

Alors que de puissants bras me tiraient hors de là, une voix me demanda:
"Alors, comment s'est passé ton petit séjour ?"

Sans que personne ne comprenne tout ce qui s'était passé, j'éclatais d'un rire puissant, un rire nerveux qui emplit le vide de la pièce avec des résonnances de folie qui remontèrent jusque dans les couloirs. Si quelqu'un avait tendu l'oreille, il n'aurait pas traîné longtemps dans le coin.

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Alors que mes yeux se réhabituaient progressivement à la lumière, je m'aperçus que l'on me portait vers ma cellule. Je ressentais à nouveau tout presque normalement, et en particulier une faim et une soif du diable. Sept jours dans cette pièce m'avaient mis dans un état pitoyable, mais à n'en pas douter, ca aurait pu être nettement pire sans l'intervention d'Arceus, la déshydratation aurait pu me tuer bien plus sûrement que toutes les balles qui fusaient dans les batailles sur les terres.

La lumière devenait plus supportable à mesure que je avançais vers ma désormais familière cellule. Les effets psychologiques de cette semaine avaient eux aussi été limités, mais je sentais comme un bourdonnement dans ma tête, qui ne m'avait pas quitté une seule seconde depuis ma sortie. Les effets pervers de cette drogue commençaient à me bouffer le cerveau. Comme un impotent, je me fis allonger sur ma couchette sans tout comprendre à ce qui se passait.
Je n'avais rien dit depuis ma sortie du cercueil, mais je n'en pensais pas moins. Simplement, depuis que j'avais compris que l'un des nôtres était une balance, je ne pourrais rien dire. Mais d'un autre côté, celà devenait une motivation pour moi... trouver celui d'entre nous qui avait voulu celà. Et lui faire payer cher...

Très cher...