Smirnoff, 3ème recueil de Domino

« Rien ne m'expose plus qu'à l'inconnu... »



Etienne, Linda, Fran et Jimmy étaient en plein diner chez ces deux derniers avec les enfants.
-Ca me parait incroyable que vous vous connaissiez depuis l'école préparatoire ! s'étonna Fran.
-Et pourtant…
-Ca ne veut pas dire qu'on est restés tout le temps ensemble depuis ce temps là… Oh que non… On en a vécu des galères ! soupira Linda.
Etienne regarda Roland jouer avec la fille du couple Bates tout en ayant Lily sur les genoux.
-T'aimerais galoper toi aussi, hein ? Tu peux paaaas ! Eh non !
Lily ricana avec son père.
-En tout cas je suis content que Jimmy se soit trouvé un ami chez ses collègues qui ne boit pas !
-Oh Fran… soupira Jimmy.
-Oh rassurez-vous, Etienne a des défauts aussi !
-Oui j'ai une fâcheuse tendance à mettre des chaussettes dépareillées… Ca crée des cas de divorce tous les matins !
Linda leva les yeux au ciel.
-Par exemple un humour douteux…
Fran et Jimmy ricanèrent.
-J'avoue que je me demande comment Jimmy fait pour supporter ça au quotidien… marmonna Fran.
-Oh, Etienne est quelqu'un de très sympathique si on excède ses sautes d'humeur…
-Soyez plus discret, James, elles vont se douter de quelque chose !
Les femmes ricanèrent.
-Au fait, vous m'avez trouvé un remplaçant pour le concours ?
-Oui ! sourit Linda. Tout est organisé. Vous aurez droit aux places d'honneur en loge !
-C'est très gentil, Linda !
-Vous êtes un ami d'Etienne, c'est normal.
-Chouette ! On réserve notre samedi alors ! sourit Fran.
-Voilà !
-Dommage que vous ne participiez pas, Jimmy… marmonna Etienne.
-Pas étonnant, il déteste se battre en public !
Jimmy grimaça.
-F… Fran, chérie, ça n'est pas la peine de…
-Ca va, ce n'est pas si gênant que ça, James…
-Pour moi, si, quand même ! Je n'aime pas me battre, c'est tout…
-Tout ça parce que tu ne veux pas te faire traiter de nul ou…
-Ca vaaa Fraaaan ! grommela Jimmy.
-Ok, ok, j'dis plus rien !
Linda et Etienne s'étonnèrent de cette joute.

-Hé !
Jimmy se retourna vers un type. Il avait bien douze ans à l'époque.
-C'est toi qui a eu un Caratroc à la remise des Pokémon ?
Jimmy hocha la tête. Le gamin ricana.
-C'est nul ! Hahahaha ! Franchement je serais toi, je le jetterais à la poubelle !
Jimmy soupira, blasé.

Le père de Jimmy le regarda en souriant.
-L'est… mignon, ton Caratruc…
-Caratroc !
-Ca a pas l'air d'être une flèche en combat…
-Je sais papa…
-Tu devrais capturer un Pokémon en plus.
-Je sais…
-Tu m'ramènes une bière ?
« Je suppose que j'ai pas le choix… »

-Et ton père il a dit quoi ?
Jimmy regarda sa mère en soupirant.
-Baaaah que j'allais pas faire long feu dans un match…
-Ca c'est sur. Je vais me plaindre à ton école, c'est insensé qu'on t'ait donné un Pokémon aussi faible.
-C'est pas la peine, maman…
-Ta mère est avocate, elle va s'en charger !
-C'est pas ma mère… soupira Jimmy.
-Qu'est-ce que je t'ai déjà dit !! grogna la mère.
-De pas dire que Catherine était pas ma mère…
-Merci !

Le lendemain, Etienne et Jimmy se retrouvèrent au travail.
-Agité le diner d'hier, huh ?
-Vous m'en direz tant, j'ai dormi sur le canapé…
Etienne haussa les sourcils.
-A ce point ?!
-Je déteste quand elle remet ça sur le tapis ! Elle sait que ça m'embête !
-C'est vous qui avez décidé de dormir sur le canapé !
-Oui bien sur ! Je veux qu'elle s'excuse !
-C'est malin de vous disputer alors qu'elle est enceinte de sept mois !
-Oui bah…
-Vous savez, ne pas aimer se battre en public c'est très commun… J'ai même un roman là-dessus : « Celle qui n'aimait pas combattre ».
-C'est un livre pour enfants ?!
-Non c'est un roman je vous dis ! Vous êtes têtu !!
-Vous trouvez aussi…
-Buté serait le mot.
Jimmy soupira.
-Vous avez probablement raison.
-N'est-ce pas !
Jimmy leva les yeux au ciel.

Charlie mangeait avec ses Pokémon, Nirondelle sur l'épaule, Nénupiot sur les genoux et Machoc à côté de lui. En face de lui, Léopold avec Ouisticram sur la table à ses côtés, Mime Junior sur l'épaule et Granivol sur la tête.
-Tu t'entraines toujours ?
-Oui… Les notes de Kenneth, l'entrainement de Jonathan, les conseils de Mr Smirnoff et de mes parents… Je progresse, petit à petit… Il faudra que je demande aussi à Mr Bates des conseils pour ma préparation culinaire.
-Oulala… C'est compliqué ton truc !
-Mon avantage par rapport aux autres c'est qu'ils ne se préparent absolument pas à ce concours. Moi si.
-En attendant avec ça sur le crâne t'as l'air d'avoir des couettes !
-Hiiin… Te moques pas de moi !
-Nan. Mais tu vas avoir de sérieux adversaires à affronter. Ca craindrait que tu te battes contre mon père… Ou pire un de tes pères !
-Oh ça me plairait, moi !
-Ou même le prof ! T'imagines ?
-Tu sais que d'après Jonathan, ton père est le deuxième meilleur dresseur dans le groupe des amis de nos parents ?
-J'en doute pas. Mon père est très, très fort. Quand je m'entraine avec lui, ça se finit en sueur dans la cave.
-Vos fameux entrainements !
-Quand on descend dans cette cave, mon père c'est quelqu'un d'autre. Il gueule, il rouspète, il hurle, il me tape…
-Ouah !
-Et quand on remonte, il me demande si je veux des guimauves dans mon chocolat chaud !
-… Ouah…
Etienne s'assied à leur table.
-Bonjour madame… marmonna Charlie.
-Salut, Madonna ! Les enfants j'ai un truc à vous demander.
-On est pas un service conseil… soupira Léopold.
-Dit celui qui mendiait pour avoir un maître au diner l'autre soir !
Léopold garda le silence.
-Lequel de vous deux est le plus borné ?
-Ah c'est lui ! marmonna Charlie.
-Tu plaisantes ! Tu veux tellement toujours avoir raison que t'en oublies la logique !
-Ah oui ? L'autre jour tu étais prêt à te couper un bras pour me jurer que Vortente apprenait Eclate Roc !
-Oh lala, mais j'en étais sur !!
-Bah c'était pas le cas ! Et il a fallu que je te le répète une journée entière pour que tu l'enregistres !
-Même pas avec ses lianes…
-JAMAIS !!! grommela Charlie.
Etienne hocha la tête.
-Je vois… imaginons que… Léopold n'aime pas se battre !
-Il n'aime pas se battre !
-En public !
-J'ai un pantalon de rechange pour lui de prévu samedi !
Léopold fit la moue.
-Comment tu le convaincrais de s'en foutre et de pardonner à sa femme de le lui avoir rappelé devant les gens.
Charlie grimaça.
-Il a pas de femme ! Il a dix ans !
-Bientôt onze !! grogna Léopold.
-Enfin, imaginons que tu le lui rappelles devant moi. Comment tu convaincrais Léopold de ne pas se soucier de ce que pensent les gens ?!
Charlie soupira.
-Je me sens comme la fois ou Mr Heine, en nous gardant, avait regardé un épisode de Lost avec les commentaires !
-Il parait que le mur de sa maison est toujours fissuré à cause de ta tête d'ailleurs ! remarqua Léopold.
-Vous ne pouvez pas m'aider, hein ?
-Vous êtes un adulte ! soupira Charlie. Si votre ami a un problème, vous faites comme un vrai ami, vous le réglez avec lui ! Et si vous pouvez pas le régler avec cet ami parce que c'est une tête de nœud, vous vous adressez à sa famille !
-Voilà ! sourit Léopold. Eh, tu insinues que je suis une tête de nœud ?
-Bah oui… En gros.
Etienne hocha la tête.
-Merci, les enfants !
Etienne partit sous les yeux des deux gamins.
-Je suis pas une tête de nœud… grommela Léopold.
-Franchement je me demande quel intérêt il a à venir nous voir !
-J'imagine qu'il a besoin de gens qui ont son âge mental pour se faire comprendre…
Charlie regarda Léopold, étonné.
-Ouah, elle était salée celle-là ! Ne la ressors pas pendant un diner familial !
-Ok, ok !

Une partie de pêche avec son grand-père fut l'occasion d'attraper un Qwilfish.
-T'as un truc avec les Pokémon qui n'évoluent pas, gamin…
-Ouais… Mais un Qwilfish, c'est fort, nan ?
-Nan. Pas du tout. C'est un gros poisson, ça remue à peine dans la flotte et ça balance des dards. C'est pas terrible quoi.
Génial. Jimmy hésita à remettre le Pokémon à l'eau ou même à aller avec le Pokémon dans l'eau et y rester.

Cependant il y avait une matière ou Jimmy surpassait tous ses petits camarades. L'élevage et les soins à donner. Ainsi, il était devenu une sorte de point de passage obligé pour les dresseurs ne voulant pas aller à l'infirmerie car comme à chaque fois, cela impliquait une lettre envoyée aux parents.
-Tu pourrais me dire ce qu'a mon Skelenox ?!
Jimmy examina le crâne du Pokémon.
-L'os du crâne est rigide et semble cassant… Manque de calcium. C'est pour ça que sa masse gazeuse a augmenté.
-Ok… Merci !
Jimmy claqua des doigts. Son client soupira et lui donna des antisèches pour les contrôles de combat direct.
-Merci à toi !

Etienne sonna à la porte. Une fillette apparut.
-Salut Maya… Ta maman est là ?
-C'est vous, Etienne ! Entrez !
Etienne entra. Fran était assise dans le canapé.
-Désolée, j'ai pas…
-Je comprends tout à fait… dans votre état…
-Je me doute aussi de ce dont vous venez me parler…
Etienne hocha la tête.
-Euh… Il est très tétu…
-Borné serait le mot ! Quel entêté…
-Ca doit lui venir de sa jeunesse…
-Oh oui, le pauvre n'a pas un passé très facile… marmonna Fran. Je disais ça pour rire, je sais qu'il n'aime pas ça mais je voulais juste le taquiner ! Dam… Euh, Jimmy est très susceptible !
-Alors il a dormi sur le canapé !
-Bah il est borné, il va jusqu'au bout quoi…
-Tout de même… Bon écoutez, je vais essayer de le raisonner, quant à vous, essayez de vous excuser !
-Hm… Je peux essayer de faire ça oui…
-Alors j'y vais…

-Donc nous voyons que des gants limitent la proximité avec le Pokémon qui de facto sent que vous ne l'aimez pas ! De plus il peut sentir que vous le dégoûtez complètement. Certains Pokémon demandent toutefois des soins particuliers. Caratroc par exemple n'a que faire de vos caresses sur sa carapace ! Préférez le cou ou les pattes. Un Pokémon piquant comme mon Qwilfish, ici dans ce bocal, demande des soins précis. Au départ quand il ne vous aime pas, il conserve des toxines. Préférez donc des soins indirects, pulvérisateur, fleurs de douche, compresses chaudes. Nous avons aussi vu que seulement nourrir et caresser amenait une voie vers un contact plus facile. C'est plus difficile avec les Pokémon Spectre qui n'ont pas toujours besoin d'affection physique. Ils savent se rigidifier quand ils demandent votre affection. Les Pokémon Feu c'est un autre problème… Un traité de Jools Siviter témoigne que les Pokémon feu régulent leur chaleur d'une proportion inverse à celle de l'affection qu'ils portent à leur maître. Plus il vous aime, plus sa chaleur sera tempérée, plus il vous déteste et moins il contrôlera sa température. Un cas se pose de fait à nous : Limagma et Volcaropod. Un des élèves de cette classe me semble t-il, a reçu un Limagma pour premier Pokémon. Quand on élève un Limagma, il faut s'hydrater les mains avant de le caresser. Par répulsion, le Pokémon va se refroidir. Au fil du temps, un film va se former autour de sa peau et vous pourrez le caresser et même le porter sur vos genoux.
Léopold haussa les sourcils, se demandant comment une telle chose était possible. Soudain, Etienne fit irruption dans l'amphithéâtre.
-Darkrai m'emporte… geignit Charlie.
Jimmy regarda Etienne, surpris qui sortit Erwan son Capidextre, ainsi qu'une guitare.
-Hop…
Les élèves regardèrent leur professeur principal, étonnés. Etienne se mit à gratter sa guitare alors qu'Erwan se saisit d'une paire de maracas.
-… Etienne, qu'est-ce que vous…
-Oh non pas encore du Coldplay ! J'ai eu ma dose à mon neuvième anniversaire ! geignit Léopold.

-Jimmy, Oh Jimmy
Pardonne à ta femme elle est désolée
Jimmy, Oh Jimmy
J'ai super la honte mais c'est fait, c'est fait

Le professeur d'élevage de grimacer, ahuri.

-Jimmy, Oh Jimmy
Bon d'accord tu n'aimes pas te battre en public
Jimmy, Oh Jimmy
Mais laisse-moi te préparer une super réplique…

Souviens-toi…
Quand tu t'es battu contre Mr O'Hara
T'as pas flippé…
Alors pourquoi jouer les offensés ? Solo de Maracas !

Le Capidextre agita les instruments alors que Jimmy approchait d'Etienne.
-Mais qu'est-ce que vous faiiiites !!!
-Je me colle une honte d'enfer devant mes élèves !
-C'est réussi j'ai même honte pour vous !
Charlie et Léopold d'acquiescer.
-Sentiment partagé !
-Dire qu'on le verra dans les diner entre amis jusqu'à la fin de nos jours ! soupira Charlie.

-Oui je sais très bien que j'interromps ton cours !
Dadou Run-run-run, Dadou run-run !

Jimmy tomba des nues sous les rires des élèves.

-Mais tu sais aussi combien c'est dur l'amour !
Dadou Run-run-run, Dadou Run-run !

-Vous en avez assez fait !
-Oui, Jimmy c'est moi, Noooon je n'ai pas changé…
-Etienne !
-Vous me promettez d'être conciliant alors ?
-Mais… Mais enfin on est devant un amphi complet et vous déballez mes problèmes !
-Jimmy won't you please come home…
-Ah non ! Etienne, tout sauf Moriarty !!! geignit Jimmy.
-And the Buffalos used to say… Do what you do !
-… Etienne, Etienne Etienne… Oh, tiens le bien !
-Vous avez oublié les gestes de catin ! admit Etienne. Je l'aimerais à travers toi…
-HAH NON PAS LA LEGENDE DE JIMMY, ETIENNE !!!
Les élèves étaient morts de rire tandis que Charlie et Léopold faisaient une bataille navale en réseau.
-B12…
-Touché !
-Je t'aimerais à travers lui…
Jimmy soupira.
-M'avez-vous déjà vu quelque part ?
Rafraichissez-moi donc la mémoire !
Etienne s'étonna.
-Extasié devant une toile de Witsen à Rome Londres ou Rennes !
Vous m'appeliez Etienne !
-Mon papa Lionel adore cette chanson, marmonna Léopold.
-B14…
-Coulé ! Crotte !
-… J'ai plus de chansons ! soupira Etienne.
-Moi non plus alors on va s'expliquer dehors ! grommela Jimmy.

-Vous vous êtes tapé une sacré honte !!
-Fallait bien…
-Etienne, je n'ai pas dormi sur le canapé à cause de la taquinerie de Fran !
-Ah non ?
-Ecoutez, elle est énorme avec son ventre, et résultat… Je tombe du lit, mais… J'ose pas lui dire !
Etienne fit une tête de cent pieds.
-C'est juste pour éviter de la froisser… Alors je préfère qu'elle croie que c'est parce qu'elle m'a froissé plutôt que parce qu'elle est énorme comme un Wailmer !
-… Oh mon Dieu…
-Quoi ?
-J'ai été lui parler ! Elle devrait s'excuser quand vous rentrerez ce soir !
-QUOI ? Mais…
-Désolé, j'ai voulu être un bon ami en…
-Et évidemment vous n'avez pas pu avoir la flemme d'aller la voir ! Pourquoi a-t-il fallu que vous soyez un si bon ami ?!
-Désolé d'avoir voulu vous aider, c'était mal…
-Très mal ! Je vais être obligé de me réconcilier avec elle et de dormir dans le lit ou elle prend toute la place !
-J'avais un truc quand Linda était enceinte…
-Ah, quoi ?
Etienne chuchota à Jimmy qui s'offusqua.
-Quoi ?! Mais on va me prendre pour un pédophile !!!
-Nan, nan nan ! Vous prenez un sac de couchage et vous dormez sur le sol de sa chambre, et le lendemain vous dites qu'elle a pleuré toute la nuit !
-On va quand même me prendre pour un pervers !!
-C'est ça ou tomber du lit !
-Le choix est tout fait ! J'aurais des courbatures mais je refuse de dormir dans la chambre de ma fille !
-Bon, très bien… Gardez le canapé ou tombez du lit. Ou dites à Fran que vous avez besoin de dormir là ou la poussée d'Archimède n'interfère pas avec un sommeil réparateur !
-… Vous êtes chiant quand vous voulez !
-Trop serviable, je préfère !
Jimmy soupira et retourna à son cours.

-Vous devez choisir une filière en faculté. Que choisissez-vous ?
-Je choisis…
Jimmy réfléchit bien.
-Je choisis ce dans quoi j'ai toujours rêvé d'exercer. La médecine !

-Franchement, pour un type passionné d'élevage depuis son enfance, ce type manque de sens pratique avec sa femme !
Linda regarda Etienne, étonnée.
-Et toi tu t'es trop impliqué dans leur conflit !
-Oui, je sais pas trop ce qui m'a pris.
-C'est toujours comme ça quand tu te fais de nouveaux amis, tu en fais trop au départ et après tu deviens plus raisonnable. Tu te souviens, Norbert ?
-Mon Dieu, jusqu'où ça m'aurait mené tout ça si je n'avais pas fait attention !
Linda ricana alors que Lily et Roland regardaient leur père.
-En tout cas j'espère que ce pauvre Jimmy va arranger les pots cassés…
-Comme si c'était à toi de le régler…
-Bah oui !
-Non, Etienne ! Laisse-les faire !
-En plus je lui ai donné mon truc de dormir dans la chambre des petits !
-Mon Dieu à cette époque je me suis fait des films, j'ai cru que tu étais devenu cinglé… soupira Linda.
Etienne regarda Roland.
-Elle est folle, ta mère, hein ?
Roland secoua la tête.
-C'est toi le fou !
-Bien répondu, Roland ! argua Linda.

-Fran ! Je suis rentré !
-Etienne est venu me rendre visite…
-Je sais…
-Je suis désolée si je t'ai…
-Non, non c'est moi. Je t'ai dit ça pour ne pas te dire que tu me fais tomber du lit avec ton gros ventre !
-… Ah… C'est vache !
-Oui mais bon… Je voulais pas te dire ça dès le départ…
-Ah bah… désolée… Si tu veux je dors sur le canapé à ta place !
-Non, non. Tu as besoin du lit.
Fran et Jimmy regardèrent la télévision.
-Son intrusion dans notre vie m'inquiète de plus en plus…
-J'ai failli lui dire ton ancien nom !
Jimmy regarda Fran, étonné.
-Il ne s'est rendu compte de rien ?
-Je ne pense pas…
-Bon sang… On n'y arrivera pas !
-On y arrivera, Damien, certains y arrivent !
-Tu ne comprends pas… On est devenus très proches lui et moi, j'hésite même à lui dire la vérité !
-Tu ne peux pas faire ça !
-Je sais mais… J'ai… Je peux plus continuer à vivre comme ça… Je voudrais tellement lui dire… Que mon nom n'est pas mon vrai nom, que je me cache…
-Jimmy…
-Que j'ai commis des erreurs irréparables… Que depuis j'ai des comptes à rendre…
-Arrête…
-C'est tellement horrible… Et en plus de ça, la Team Gala…
-JIMMY ! Les murs ont des oreilles !!!
-Pardon… Pardon !
Fran soupira.

-Jeune homme ! Vous allez désormais travailler dans mon Internat !
Le jeune interne Jimmy Bates regarda son professeur titulaire, le Docteur Mendez.
-On y va pour les premiers patients de la journée ! Soyez prêts à relever les anomalies que je citerais !
Le jeune médecin, le sourire aux lèvres, se prépara à sa première journée en tant qu'Interne.