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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 24/01/2009 à 02:11
» Dernière mise à jour le 07/03/2009 à 13:46

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 41: La fin des héros ?
Pourquoi mon camouflage avait-il été percé, ainsi que mon bouclier ? A vrai dire, je connaissais la réponse. Un dispositif Crépuscule traînait dans le coin. Mais pourquoi ne s'était-il pas déclenché avant ? En regardant derrière moi, je vis des soldats stupéfaits de me voir apparaître au milieu de nulle part, et derrière eux, au loin, une longue ligne de défense supplémentaire s'illuminait au clair de lune. La cavalerie arrivait, et le Crépuscule était à leur bord.

Il était encore loin, ce dispositif, heureusement pour moi. Je réussis, en me concentrant sur mes pouvoirs malgré la douleur qui irradiait tout mon bras et commençait à remonter vers le crâne en un insoutenable mal sourd, à me téléporter à l'abri derrière un rocher au moment ou une fusillade éclatait à l'endroit où je me trouvais une seconde plus tôt. Il fallait vite que je contacte les autres avant qu'ils ne soient pris au piège. Mais en sortant mon DS de ma poche, je vis ma main en sang. Le sang qui coulait de mon épaule. Je n'avais pas pris conscience de l'étendue de la blessure, mais une fois assis derrière la roche, l'adrénaline retomba, et la souffrance éclata...

J'avais déjà vécu de telles sensations, mais jamais aussi fortes. Tout ce que j'avais subi m'avait mortellement blessé, et ma mort aurait été rapide si Aurore n'avait pas été pas là. Mais le coup, ici, n'était pas mortel, et j'étais au contraire bien plus conscient que d'habitude de cette douleur. Incapable de crier, par peur d'attirer les soldats sur moi alors que j'étais sans défense, mais aussi tout simplement car les larmes et la douleur refusaient de se laisser exprimer, je me roulais au sol dans la position d'un foetus au moment où de l'autre côté du rocher, un bruit se fit entendre. La cavalerie attaquait. Sento venait d'envoyer ses renforts dans la bataille et le Crépuscule s'approchait de plus en plus des autres élus alors qu'ils ne savaient pas quel danger les menaçait.

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J'arrachais la manche de mon mailot et je m'en servais comme d'un garrot, même si celà risquait d'être très peu efficace pour stopper l'effusion de sang. Ensuite, je cherchais le DS autour de moi. Un peu recouvert par la terre, je le trouvais finalement au prix de souffrances tout aussi violentes. Chaque mouvement, chaque battement de coeur propulsait dans mon épaule une douleur sourde et atroce. Me servant de ma main valide pour allumer le DS, je tentais une connexion avec Antoine. Après une attente de quelques secondes, qui me parurent une éternité, il me répondit.

"Qu'est ce qui se passe vieux ? On a pas encore retrouvé Eva.
-Tirez vous, Sento arrive, ils envoient des renforts.
-Rien qu'on ne puisse démolir, je suppose... Ne t'en fais pas pour nous, si tu n'arrives pas à les contenir, on t'enverra Iris en renfort.
-Tu ne comprends pas... haletais-je. Ils ont un dispositif Crépuscule avec eux. Les pouvoirs ne servent plus à rien. Eloignez-vous au plus vite avant d'être dans sa zone d'influence. Filez à Vergazon et envolez-vous jusqu'à Clementi ou Bourg en Vol, il y'aura des gens qui pourront vous aider là-bas."

Antoine eut un moment de silence. Il regardait fixement un point que je ne voyais pas et semblait réfléchir.

"Je veux bien laisser tomber Eva si tu nous le demandes, fit Antoine, mais Iris vient juste de me dire qu'on l'a peut-être trouvée... On fait quoi alors ?"

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Voilà le choix cornélien que je me refusais à faire. Risquer la vie de mes amis alors qu'on atteignait le point de non-retour. Tout était perdu pour eux s'ils restaient, mais s'ils partaient maintenant, on perdrait sans doute Eva pour un bon bout de temps alors qu'on en n'avait jamais été aussi prèt. En plus de cette décision plus que dure, mon bras m'élança à nouveau, et je perdis connaissance un bref instant.

"...lian.... va ? .... ian !...de Lil... répo... !"

La sensation était toujours douloureuse, mais sombrer à l'inconscience semblait tellement doux et facile. Mais la voix d'Antoine me poussa à me battre encore un peu contre la douleur.
J'ouvris les yeux, enfin.

"Tu es blessé ? C'est quoi tout ce sang sur ton épaule.
-J'ai tué un soldat, mentis-je.
-C'est ça, ce sont ceux qui se font tirer dessus qui tournent de l'oeil, pas ceux qui tiennent le pistolet. On vient te chercher...
-Pas question... Tu veux me rendre service ? Choisis toi-même si tu veux risquer ta vie pour trouver Eva ou pour fuir, et dis-moi ce que tu fais, je te rejoindrais s'il le faut. J'ai encore mes jambes et ma tête de valide..."

Je voysais bien qu'il ne me crouais qu'à moitié, peut-être que moi-même je présumais de mes forces, mais il acquiesça finalement.

"On va la chercher vieux, tiens bon !"

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J'avais momentanément éloigné Antoine et les autres de l'armée de Sento. Mais j'aurais préféré qu'ils choisissent la solution de la fuite. J'avais encore peut-être une minute au maximum pour les rejoindre. Mais lorsque j'essayai de me lever, la douleur dans mon épaule augmenta de façon critique et je ne pus que me rasseoir par terre, une larme au coin de l'oeil. Un nouvel essai, m'appuyant sur le bras valide, mais rien à faire. Un effort me rendait fou de douleur. Je n'avais plus aucune solution que de rester ici et d'espérer que celà se calme. Soudain, mon DS capta mon attention, quelqu'un essayait de m'appeler.

"Oui, Antoine, je t'éc..."

Ma voix se brisa net. Antoine était apeuré.

"On a trouvé Eva... Elle est avec nous, mais plus aucun des pouvoirs ne marche. Ils sont trop près...
-Tirez-vous, ne m'attendez pas, fis-je avec un rictus de douleur... Je vous rejoindrai par mes propres moyens.
-Tu ne comprends pas, bon sang, hurla la voix d'Aurore, derrière. Ils nous ont encerclés. On a trouvé ta copine, mais on est tous pris au piège... T'es content ? "

Sa voix se perdit dans une effusion de sanglots, ou peut-être dans un juron de dégoût. Elle m'en voulait c'était certain.

"Désolé vieux, reprit Antoine, mais je crois que cette fois-ci, on a livré notre dernière bataille..."

J'allais lui demander de me laisser un peu plus de temps, mais la communication coupa, et la dernière image fut celle de son visage grave. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Tout devait être encore pire que je ne le croyais...

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Les larmes me montèrent aux yeux. Pas des larmes de douleur, mais des larmes de honte, cette fois-ci. Comment avais-je pu risquer leur vie ainsi ? C'était facile de se dire qu'on s'était à chaque fois tiré d'une situation impossible, mais là, je n'avais fait que jouer avec le feu encore une fois, sauf que cette fois-ci, c'était mes amis que je jetais dans les flammes en voulant jouer les héros. J'aurais du demander l'aide de la Nouvelle Armée. Ils se seraient occupés de Sento, et on aurait pu retrouver Eva. Là, je sentais que pour nous tous, c'était la fin. Ils nous captureraient tous et on finirait notre vie dans un labo, ou morts, si Sento ne voulait vraiment pas de nous.

Je repensais à ce que m'avait dit Aurore: "Si on s'en sort tous vivants, on ne devra ça qu'à une chance insolente. Et si l'un de nous y passe, tu peux être sûr que je ne te le pardonnerais jamais".

A moins que... Oui, il y'avait peut-être un moyen, audacieux, suicidaire même, mais qui était préférable à tout celà. Je relançais une communication avec Antoine alors que je décrochais les balls de ma ceinture.

"Quoi ?
-Il est temps de prouver que je suis digne de vous, malgré tout ce que dira Aurore... Tu localiseras mon DS, mes balls sont avec.
-Tu vas faire quoi ?
-Quelque chose que tu ne vas pas apprécier. Récupère juste mes balls une fois la bataille finie... Tu prends le commandement temporaire des opérations jusqu'à mon retour. Bonne chance à tous."

Sans lui laisser comprendre le sens caché de ma phrase, je mis fin à la communication.

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Je sortais de derrière mon rocher tant bien que mal, et je m'avançai au milieu de la foule. Le révolver toujours à ma ceinture, je le pris de ma main valide et je tirai un coup en l'air. Au loin, je vis les réfugiés qui prenaient mes amis, et devant moi les forces de Sento. La bataille s'arrêta un instant, et le temps sembla se suspendre.

Avec la voix la plus claire que je puisse avoir dans mon état, j'annonçai:
"Vous allez laisser les réfugiés tranquilles, et en échange, les réfugiés vont relâcher mes amis...
-Et peut-on savoir pourquoi nous ferions ça ? demanda leur commandant."

Une dernière fois, je jetais un oeil à mes amis, et même loin d'eux, je vis la chevelure d'Iris, le regard pétillant de Kim, la mèche rebelle d'Aurore, le visage d'Antoine, l'épée de Silver et le sourire d'Eva qui disparut quand elle comprit ce que je m'apprêtais à faire.

"Elle t'en veut maintenant, mais fais juste en sorte de revenir vivant et ce sera de l'histoire ancienne dès demain." m'avait dit Iris à propos d'Aurore.

Finalement, de nous tous, c'étaient elles qui avaient cerné le problème dès le début. On ne pourrait pas tous s'en sortir. Avec un sourire forcé, j'essayais de leur laisser l'image de quelqu'un qui savait ce qu'il faisait et qui ne regretterait rien, mais heureusement que j'étais loin d'eux, sinon, ils n'y auraient pas cru une seconde... Une seule pensée.

"Aurore va me tuer si je survis à ça..."

Puis je me retournais vers le commandant, et je jetais mon pistolet à terre.

"Je suis le seul responsable de cette pagaille. Et je me rends..."