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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 17/01/2009 à 18:18
» Dernière mise à jour le 14/03/2009 à 02:01

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 39: De Charybde...
Dante eut un moment d'hésitation face à nous, avant de soupirer d'un air las. Ce même air las qu'ont les hommes normaux quand d'autres hommes leur disent qu'ils vont faire de ce monde un monde parfait en se sacrifiant pour ça.

"C'est vous qui ne comprenez pas, je crois, tous ces gens vont vous dépecer avant même que vous n'ayez pu faire un pas. Je ne sais pas qui vous cherchez mais vous pourrez revenir un autre jour, plus discrètement cette fois-ci. Là, il n'y aura aucun problème.
-Comme tu l'as si bien dit, rétorquais-je, les gardes de Sento ne vont pas tarder à faire une descente ici pour corriger tout le monde. Il vaudra mieux qu'elle ne soit plus là. Donc non, on ne partira pas sans elle."

Notre hôte sembla réfléchir un moment, puis il accéda finalement à notre requète, non sans un soupir.

"Les nouveaux arrivants sont regroupés à l'Ouest du campement pendant quelques jours, le temps qu'on leur trouve une tente. Pour aller jusque là, par contre, vous devrez vous débrouiller seuls. Mais maintenant, il faut sortir..."

Je lui emboitais le pas. Il me fallait un maximum d'informations sur le terrain avant de nous téléporter vers Eva... Au risque de périr sous la colère des réfugiés, il me fallait pourtant une indication sur comment atteindre cet endroit.

"Bonne chance, me murmura Dante dans le creux de l'oreille. Content de t'avoir connu.
-Je ne suis pas encore mort, lui répliquais-je.
-Pas encore... C'est exactement ça. Pas encore, fit-il d'un ton songeur."

Il ouvra le petit rideau qui servait de porte. Et nous nous trouvâmes face à la foule qui n'attendait que nous pour commencer les réjouissances.

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Sortant avec la plus grande précaution, sans faire de mouvements brusques, je me dirigeais avec mes amis devant le feu. Dante clôturait la marche. Il s'adressa à la foule.

"Mes chers, très chers amis. Comme vous le savez certainement, ces individus ne sont pas les bienvenus ici. Attaquer les soldats ne fut certainement pas une bonne idée, surtout que pour celà, ils ont détruit notre système électrique et en plus ils viennent se vanter devant nous de leurs exploits. Ces individus, même pas encore adultes, méritent-ils votre confiance ?"

Un grondement parcourut la foule. Dante voulait nous faire gagner du temps avec ses questions rhétoriques, et il y'arrivait plutôt bien. J'essayais de repérer l'Ouest, difficile au milieu de cette nuit noire. Une fois que nous nous serions échappés, nul doute que le campement serait retourné de fond en comble pour nous retrouver. Chaque seconde serait donc précieuse pour retrouver Eva.

Dante reprit:
"Autour de nous, c'est la guerre, mais sans les lois de notre camp, ici ce serait l'anarchie. Soyons donc démocratiques. Que ceux qui veulent la mort de ces sales gamins lèvent la main."

Dante était fin psychologue. C'était d'ailleurs peut-être ce qui lui donnait ce respect si particulier parmi la foule. Habile manipulateur, il savait retourner sa veste quand il le fallait, et il ne se mouillait jamais trop.

De mon côté, j'avais repéré ce que j'estimais être les lumières de Vergazon. L'Ouest était donc de l'autre côté. Du côté où nous étions arrivés avec Antoine et Aurore. Il me semblait avoir remarqué un grand nombre de personnes quelques rangées après l'entrée du camp. C'était sans doute là qu'il fallait chercher.

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Dante proclama un semblant d'accusation à notre encontre, et il ordonna une sentence adaptée à la situation. Comprenez par là: "Qu'ils meurent pour leur affront !" Ce qui pour nous voulait dire: "On se tire d'ici et vite !"

Alors que comme un seul homme, la foule allait se jeter sur nous, nous leur échappâmes de justesse en nous téléportant. Une fois sous forme éthérée, nous nous dirigeâmes dans les airs tout d'abord, puis une fois que j'avais une vue globale du camp (enfin, il est difficile de parler de vue alors que ses yeux sont de l'énergie pure comme tout le reste). Je voyais un rassemblement de personnes et de tentes autour d'un autre feu plus loin. C'était certainement là qu'il fallait aller chercher. Nous plongeâmes en piqué sur ces tentes avant de retrouver notre forme physique, légèrement à l'écart du feu, quelques rangées de tentes plus loin, pour ne pas se faire repérer. Cependant, en retrouvant mon corps, je m'aperçus de ma grande stupidité. Dans la nuit, les traits d'énergie qui nous portaient lors de la téléportation brillaient dans le ciel comme des feux d'artifice. Les réfugiés ne mettraient pas longtemps à nous retrouver. Il fallait se séparer pour couvrir plus de surface.

"Tout le monde ne doit pas encore savoir que nous sommes la cause de ces émeutes. Les gens sont soit restés loin de la tente de Dante, soit ils sont devant la tente et ils attendaient notre exécution. Les deux groupes n'ont pas du communiquer sur notre identité, fit remarquer Aurore.
-OK, fis-je. Dans ce cas, on va faire deux groupes. Silver, Iris, Kim d'un côté. Kim, tu as bien vu quelle tête avait Eva ?
-C'est bon, acquiesca la jeune fille.
-Antoine, Aurore, avec moi. On fouille chaque tente, chaque recoin le plus vite possible, avant que cette foule de dingues nous tombe dessus."

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Là, commenença une espèce de course-poursuite, difficile à décrire, car mélangeant à la fois la discrétion et la précipitation. Je ne pensais pas qu'il fut possible de telles choses avant de vivre celà. Nous entrions dans chaque tente, jetions un coup d'oeil et partions avant même que quiconque eut compris ce qui s'était passé.

Il y'en avait qui étaient vides car certaines personnes étaient encore regroupées autour du feu. Antoine, Aurore et moi fouillions partout, aussi vite que possible car déjà, les cris des gens qui étaient partis à notre poursuite se faisaient entendre. Telle une chasse aux sorcières où nous étions les gens à faire monter sur le bûcher. Je jurais intérieurement, que plus jamais, je ne m'occuperais de la vie de réfugiés. Savoir comment aider ces gens était encore plus compliqué à comprendre que les raisons qui les motivaient pour me tuer.

Alors que nous nous rapprochions de plus en plus du feu de camp, je pris la décision stupide, certes, mais néanmoins irrévocable de partir seul là-bas alors que Aurore et Antoine foullaient encore dans les tentes. Quitte à chercher, autant chercher là où il y'avait le plus de monde. Je me jetais donc à corps perdu dans la foule ammassée près du feu de camp.

Discrètement, je me glissais entre les gens, et je regardais tout autour de moi, mais je ne vis à aucun moment le visage tant recherché. C'était à croire qu'Eva n'était jamais venue dans ce camp. Un moment, je perdis tout espoir. Peut-être n'était-elle pas dans ce campement... Peut-être était-ce un piège laissé par Sento qui n'attendait que mon intervention ici pour se débarasser de moi au milieu des réfugiés...

Non, ce n'était pas le moment de virer à la paranoïa. Il fallait être efficace. J'allais quitter le cercle d'hommes autour des flammes quand d'autres réfugiés arrivèrent. Armés de torches et de nombreux ustensiles tranchants, je sus tout de suite que ceux-ci venaient pour nous. Dans ma grande hâte, je m'étais laissé encerclé, et tout seul qui plus est. Je n'avais aucun moyen de contacter les autres.

Les hommes armés demandèrent à tout le monde une minute d'attention. Toutes les têtes se tournèrent vers eux. J'en profitais pour regarder une dernière fois si Eva était parmi eux. Mais aucune visage qui ressemblait au sien n'apparut. Je restais donc légèrement voûté, la tête regardant avec attention le sol pour qu'on ne me reconnaisse pas. Tout ce que j'espérais, c'était que les autres étaient bien cachés, et qu'on ne les trouverait pas.

"Des intrus ont causé de grands problèmes au sein du camp. Ce sont des jeunes d'environ 16-17 ans. Si vous les voyez, ne tentez rien par vous-mêmes. Ils sont plus puissants qu'ils n'y paraissent. Je vous demanderais de rester autour du feu de camp en attendant qu'on les ait capturé. On va aussi chercher parmi vous, pour voir s'ils ne sont pas là... N'oubliez pas, ils sont dangereux."

Au début, je m'étais dit que les gens autour de moi allaient me dénoncer, mais je m'aperçus qu'il y'avait beaucoup de personnes de mon âge. Il n'y avait donc rien à craindre dans l'immédiat. Mais la descente commençait parmi les réfugiés. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'on me retrouve. Et je ne pouvais pas m'échapper sans faire usage de mes pouvoirs, alors que je devais rester discret avant d'avoir retrouvé mes amis. On était coincés.

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J'en venais à espérer l'immanence divine. Même moi, je ne pouvais rien faire sans mettre l'un ou l'autre de nous en danger. Antoine, Aurore semblaient toujours fouiller aux alentours, en tout cas, je n'avais entendu personne crier, ni eux de douleur, ni d'autres de joie parce qu'on les avait attrapés. J'espérais qu'ils n'allaient pas se faire repérer, qu'ils avaient eu l'idée de se cacher dans une tente vide, et que les émeutiers n'avaient pas autant d'audace que nous en ce qui concernait la fouille des tentes.

A moins d'un miracle, c'en était fini de nous, des élus, de notre destinée si particulière. La puissance, les pouvoirs quasi miraculeux avaient été mis en échec par une inconscience... Non, par mon inconscience. Si on avait laissé Eva là où elle était, nous n'aurions pas ces problèmes. Si ca trouve elle n'était même pas dans ce camp là...

"Merde", laissais-je échapper d'entre mes dents.
Mon cerveau carburait à 200 à l'heure, mais rien n'y faisait... Bon sang, la seule issue que je trouvais, c'était de m'enfuir tout seul, en laissant mes amis périr ici.

Certains disent qu'il suffit de croire très fort à quelque chose pour que celà se produise. Je crois que je ne pouvais espérer plus fort que je ne le faisais en ce moment. Et finalement, comme si la personne qui écrivait l'histoire de ce monde de sa plume divine avait eu pitié de moi, il m'accorda mon miracle...

Il prit la forme la plus surprenante qui soit. Un homme, manifestement apeuré, déboula d'une allée en criant à tout va:
"Sento... La garnison de Sento arrive... Ils vont tous nous tuer ! Ils viennent se venger !"

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Ni une, ni deux, alors que tout le monde tournait la tête vers l'individu qui annonçait la mauvais nouvelle, je pris un élan dont je ne me croyais pas capable et tentais un saut suivi d'une roulade qui me projeta dans une allée sombre. Il fallait regrouper tout le monde. Mais comment les contacter ? Dans ma poche, le DS faisait une bosse. Il m'apparut comme la solution idéale.

Dans la cohue, j'avais sans doute un peu de temps pour avertir les autres. Avisant une tente que je savais vide pour l'avoir fouillée à l'aller, je rentrais dedans et je lançais une communication avec Silver et Aurore. En quelques secondes, la connexion fut établie, et le moment qui sépara cette connexion du décrochage de mes amis me parut une éternité. J'espérais de tout mon coeur qu'il ne leur était rien arrivé de grave. Mais très vite, l'écran afficha leurs visages.

"Où diable étais-tu passé ? me sermonna Aurore. On te cherche depuis je ne sais combien de temps.
-Pas le temps pour les reproches, fis-je. Silver, rejoignez-nous au plus vite, il va falloir se battre sur deux fronts. Aurore, je vous retrouve dans trente secondes."

Sans laisser le temps à mes interlocuteurs de répondre quoi que ce soit, je refermais le DS. C'était la panique dehors. Il fallait faire vite si on voulait retrouver Eva.

A peine mis-je la tête dehors qu'elle rencontra celle d'Antoine qui étouffa un juron.

"Bon sang, on est déjà assez poursuivis sans que tu nous amoches encore plus."

Aurore était sur ses talons, et elle ne semblait pas contente non plus. Elle avait tout autre chose à faire que de subir mes caprices, mais j'avais aussi tout autre chose à faire que de subir ses remarques.

"Il faut faire vite, ca va pas tarder à devenir explosif ici."

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Alors que j'allais repartir, la voix d'Aurore m'arrêta.

"Lilian, on n'ira pas plus loin..."

Bon sang, je rêvais où j'avais bien entendu ce que j'avais cru entendre ?

"Quoi ?
-Antoine est d'accord avec moi, même s'il ne dit rien. Si ta Eva est ici, elle n'a pas besoin de nous pour le moment, et si elle n'est pas là, on perd du temps et on risque notre vie à chaque seconde de plus qu'on passe ici. Alors soit on repart, soit on ne fera pas un pas de plus.
-Mais ils vont vous trouver... Et il n'auront aucune...
-Ils ne nous trouveront que si tu nous laisse ici. C'est à toi de choisir. On n'a vu personne qui ressemble à ton Eva. On est obligé d'appeler toutes les filles par ce nom, vu qu'on ne sait pas si c'est elle qu'on voit... Toi seul la connaît. A la limite Kim est au courant, ça ne fait que deux. Ca prendrait une éternité de fouiller ce camp. Et on n'a pas une éternité. C'est une mission suicide. Les évènements prennent une tournure qui nous échappe. On prend trop de risques pour quelque chose qui ne les vaut pas."

Ce genre de phrases alambiquées ne voulait dire qu'une seule chose. Que tout le monde laissait le capitaine couler avec son navire.

"Alors vous me laissez tomber ?
-Techniquement, si on meurt, c'est toi qui nous aura laissé tomber, vieux, rétorqua Antoine
-Ne me parle plus comme ça, m'énervais-je. C'est là que j'ai besoin de vous, alors si vous me lâchez, il n'y a plus de vieux qui tienne. Le "quelque chose" dont vous parlez n'est pas un artefact magique ou une arme miraculeuse. Libre à vous de ne pas partager les sentiments que j'éprouve pour elle, mais vous ne pouvez pas me demander de l'abandonner.
-Tu es particulièrment suicidaire, fit une voix derrière moi. Mais c'est vrai que si on se laisse mutuellement tomber maintenant, on est tous morts..."

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En me retournant, je vis Silver. Il arrivait tout juste avec Kim et Iris.

"Je suis avec toi... jusqu'au bout. Je n'ai ni parents, ni personne d'autre que vous tous. Si c'est pour votre sécurité à tous, alors j'en suis... Je crois que les seules personnes qui pourrons refuser dans le groupe sont soit hypocrites, soit complètement à l'Ouest. Ca crève les yeux qu'il tient à cette fille, et je ne crois pas que j'aurai eu un autre comportement si cà avait été Iris à la place d'Eva."

Accompagnant la parole par les actes, il dégaina son épée qui brilla d'une aura rougeoyante.

"Tirez-vous si vous voulez, je vous couvre...
-Aurore, Antoine, Kim, Iris, je vous téléporte à New Lavandia, si on n'est pas revenu d'ici ce soir, demandez à Pierre d'amener quelques personnes ici. Si on échoue, il y'a peu de chances qu'on s'en sorte vivants, mais...
-Tu vas la fermer oui ? m'interrompit Antoine. Silver l'a dit, si on se sépare maintenant, vous êtes morts. Et même si je ne veux pas mourir, je ne veux pas avoir des remords parce que tu t'es battu et que moi, je suis resté au chaud à pleurer dans les bras de Voltère et des autres. Si tu nous laisse, on meurt, mais si tu nous téléportes, c'est toi qui meurs. Alors pour le bien de tous, je te suis, même si c'est la voie la plus suicidaire qui soit.
-D'accord avec Antoine, pour une fois, fit Kim.
-Moi, je ne laisse pas Silver se battre sans moi, continua Iris."

Tous les regards se tournèrent vers Aurore, désormais minoritaire.

Après un long soupir, ele ne put qu'acquiescer, en rajoutant cependant:
"C'est une mission suicide qu'on fait là, je me dois de vous le rapeller. Si on s'en sort tous vivants, on ne devra ça qu'à une chance insolente. Et si l'un de nous y passe, tu peux être sûr que je ne te le pardonnerais jamais, et même si c'est moi qui doit y passer, je te maudirai de là où je serais enterrée. Mais si tout le monde est toujours d'accord, on va chercher ta chère Eva..."