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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 11/01/2009 à 02:05
» Dernière mise à jour le 08/03/2009 à 00:02

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 34: Impuissance
Je mis un moment à comprendre quelle était la logique de Sento. S'ils venaient à notre rencontre, ils prenaient le risque de perdre des hommes dans l'explosion. Même en partant juste avant la fin du compte à rebours, ils leur faudrait plusieurs minutes pour remonter les couloirs et sortir. C'était abberant. Mais ce n'était pas tellement le moment de discuter des méthodes suicidaires de notre adversaire. Owen avait déjà renversé des tables contre la porte pour créer une barricade.

"Si vous avez des idées de génie, je suis preneur, fit-il.
-J'arrive, répondis-je."

Il nous faudrait plusieurs minutes pour construire une barricade qui tienne la route mais avec mes dons, ca ne prendrait que quelques secondes. Il suffisait de créer un bouclier qui recouvre l'encadrure de la porte et c'était bon. J'allais mettre ce plan à exécution lorsque Silver laissa échapper une injure peu recommandable.

"Oh, les bâtards...
-Je te demande pardon ? fit Antoine qui se tenait de l'autre côté d'Owen par rapport à la porte.
-On est mal les enfants. Je peux pas débloquer la sécurité. Rien n'est accessible."

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Aïe, ca, ca n'était pas prévu. Si même Silver ne pouvait rien faire, alors c'était que plus rien n'était faisable. Ils avaient dû bloquer définitivement ce terminal pour rendre l'accès impossible aux missiles.

"Tu en es sûr ? Tu ne peux rien faire ? demandais-je.
-Rien de rien. Alors on fait quoi ?"

Ca me faisait mal au coeur de repartir sans avoir pu lancer ces missiles mais si on ne pouvait rien faire alors autant ne pas risquer nos vies plus longtemps. Laissant tomber l'idée du bouclier, je m'adressais à mes amis.

"Rapprochez-vous de moi, je nous téléporte tous.
-Je crois que tu n'as pas compris, me rétorqua Silver. Si je ne peux pas ouvrir cet ordinateur, ce n'est pas parce qu'il est surprotégé... C'est parce que je n'ai plus de pouvoirs. Tu sais ce que ca veut dire ? "

Oh que oui, je savais ce que ca voulait dire. Ca voulait dire qu'un dispositif Crépuscule se cachait dans la pièce et que quelque part dans le complexe, des soldats surentraînés, armés jusqu'aux dents, fonçaient sur nous, qui étions sans aucune défense.

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Déjà, on entendait des pas lourds dans les couloirs, ils ne devaient plus être loin. Immédiatement, je me précipitais sur les tables pour aider Owen et Antoine à finir leur barricade. On ne pouvait pas s'enfuir comme d'habitude, il allait falloir utiliser les moyens conventionnels.

"Trouvez-moi ce boitier... ordonnais-je aux autres. Il faut pouvoir le mettre hors-circuit, sinon c'est nous qui le serons."

Mais déjà, j'avais repéré le dispositif. La salle était certes grande, avec des ordinateurs sur tous les murs et des écrans jusqu'au plafond, mais personne n'avait fait l'effort de le cacher. Il trônait au plafond entre les néons et les bouches d'aération. On aurait dit que Sento croyait tellement en la fiabilité de son jouet qu'elle ne se donnait même pas la peine de le protéger tellement elle le croyait invulnérable.

Et en effet, après avoir cherché de tous les côtés, Silver, Iris et Kim ne trouvèrent aucune trappe pour des piles, ou aucun vis apparent que l'on aurait pu démonter. La coque résitait sans peine à nos coups de poing. Il était vraiment impossible à ouvrir. Déjà, en dehors de la salle, les premiers soldats se postaient, se préparant à attaquer. La situation était plus que désespérée.

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"Alors, ca donne quoi, nous lança Owen une fois que nous fûmes revenus derrière les tables ?
-Rien, impossible à ouvrir, ou à démonter. La coque résiste à tout nos coups et sans nos pouvoirs, on ne peut rien tenter pour l'ouvrir."

Owen allait tenter de me répondre quelque chose, mais une voix rauque couvrit la sienne.

"Rendez-vous, et il ne vous sera fait aucun mal."

Ce devait être leur chef pour prendre de telles décisions. Et, à ma grande joie, ce n'était pas la voix de Mikhaïl. Alors à moins que notre nouvel ennemi soit plus dingue que celui-ci, ce à quoi je ne croyais pas trop, on pourrait peut-être s'en sortir.

Owen sortit à nouveau les pistolets de son sac il m'en tendit un alors que de son côté, il tira un coup en l'air. La réaction ne se fit pas attendre. La table vibra sous le coup des balles de mitrailleuse, mais elle était assez épaisse pour supporter un ou deux assauts de ce genre.

"Comment peut-on faire confiance à des excités comme vous qui tirez dès qu'ils entendent un chien aboyer ? fit Owen."

Le soldat eut un petit rire sarcastique.

"Les recrues sont effectivement stupides, mais je crois qu'entre vous et moi, le niveau intellectuel est plus élevé."

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Un silence succéda à ces paroles. Owen comprit ce qu'il voulait dire.

"Entre hommes d'honneur, vous me faites une promesse, c'est ça ? Et vu qu'on est tous les deux intelligents, on va respecter ce petit contrat...
-Exactement... Je sens dans ta voix que tu es encore jeune mais tu es très sensé. Je vous laisse réfléchir à ma proposition.", nous fit l'homme dont la voix reflétait la dureté de sa vie.

Il avait du mener de nombreuses batailles. Si j'avais eu à parier, je l'aurais considéré comme un chef de guerre, tacticien hors-pair. Pour lui non plus, la guerre ne se gagnait pas sur le champ de bataille, mais bien avant.

"Tu as l'intention de te rendre, demandais-je à Owen.
-Non, et toi ?
-Pas le moins du monde. Mais tant que le Crépuscule reste actif, on n'a pas d'autre solution."

Owen resta songeur.

"On n'a pas de solution, et il le sait... fit-il. Mais il ne rentre pas parce qu'il a peur de nos armes. Mais... ohhhh, c'est diablement malin."

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Owen semblait avoir compris un détail important.

"Tu y comprends quelque chose ? me fit Antoine.
-Pas plus que toi...
-Si vous sortez d'ici, vous ne serez plus sous l'influence du Crépuscule, demanda Owen, c'est ça ?"

Nous acquiesçâmes tous.

"Donc on pourra s'enfuir dès qu'on aura quitté la pièce, comprit Antoine.
-Exactement, mais vous pensez qu'il ne le sait pas ? Si on sort, il nous tuera tous avant que vous soyez hors de portée du champ du boitier. C'est un traquenard."

Comme s'il avait compris que nous connaissions ses intentions, le responsable de notre siège nous demanda:
"Alors, vous vous décidez ? "

Owen était dans un état de tension palpable.

"Tout son plan repose sur une supposition, celle que nous sommes sans pouvoirs...
-Et jusque là, il a bien raison de supposer, rappela Iris.
-Sauf,... sauf si..."

Sans dire un mot de plus, Owen se jeta en arrière et roula sur lui-même vers le milieu de la pièce. Une fois arrivé, il dégaina son arme et pointa en l'air. Que diable allait-il faire ?

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Un point rouge apparut sur la main de notre ami. Le pointeur laser d'un fusil...

"Attention, Owen !!! hurlais-je."

Mais il était déjà trop tard. J'entendis le coup partir et la main d'Owen se teinter d'un rouge écarlate alors qu'une gerbe de sang giclait sur la console de l'ordinateur. Les mains retombèrent sur son corps et il gémit de douleur.

"Owen, ca va ? "

La blessure ne devait pas être mortelle, mais il ne pourrait plus se servir de sa main si un nerf avait été touché.

"Lilian, fit-il le visage tiraillé par la douleur, promets-moi de leur faire payer ça...
-Mais comment ? Nous n'avons plus de pouvoirs."

Pour toute réponse, Owen tendit sa main valide en l'air, visa et tira avant qu'une autre balle n'aille transpercer son deuxième poignet.

"Owen !" fis-je affolé.

Puis je compris... Autour de lui, des composants électroniques jonchaient le sol. Je regardais en l'air. Il ne restait plus du Crépuscule que quelques circuits imprimés et quelques fils qui pendaient dans le vide. Il était hors-service. Ce qui voulait dire... que c'était le moment de la contre-attaque.

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A nouveau, une salve de balles rencontra la table. Par endroits, des éclats partirent, la table ne résisterait pas à un autre assaut. Notre assaillant semblait commencer à s'impatienter.

"Si vous ne sortez pas immédiatement, j'ordonne à mes hommes de faire feu."

Contre toute attente, je me relevais. Mes amis semblaient eux aussi avoir compris que le boitier était hors d'usage. Aurore se précipita vers Owen tandis qu'Iris, Silver et Kim se relevèrent avec moi.

"Bien, je vois que vous êtes raisonnables, fit le soldat avec un sourire. Les mains en l'air."

Une balafre ornait sa joue gauche, mais hormi celà, il donnait plutôt l'image de général que rien ne peut atteindre, même pas une explosion nucléaire. C'était d'ailleurs peut-être pour ça qu'il avait pris le commandement de cette troupe qui devait s'assurer que nous finirions sous les décombres.

"Dois prendre celà comme votre décision ferme et définitive de vous rendre ?
-En fait,... répondis-je. En fait, non, nous refusons de nous rendre.
-Dans ce cas, soldats, à mon commandement,..."

Il me regarda longement dans les yeux, et il n'y vit que ma détermination, ma froide détermination à m'en sortir et à faire ce que je voulais faire. Il sembla un peu décontenancé par cette audace mais il ne se laissa pas non plus déstabliliser... Tout allait se jouer maintenant...

"Feu !
-Exactement ce que j'allais dire ! répliqua Kim."

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Tout à coup, je songeais à un détail. Et s'il y'avait plusieurs Crépuscules dans la pièce ? Dans ce cas, nous finirions troués par les balles. Une barrière de flammes s'éleva cependant comme prévu entre nous et les balles. Lorsque les soldats eurent tous vidés leur chargeur, leur commandant ne put qu'équarquiller les yeux en nous voyant toujours debout.

"Je crois que les règles ont changé, fit sobrement Iris.
-Que... comment est-ce possible ?
-L'important n'est pas de savoir qu'est ce que c'est passé, répondis-je, mais ce qui risque de se passer si vous ne nous laissez pas tout de suite.
-J'ai des ordres, et ce n'est pas une bande de gamins qui va me contrer. Vous avez un blessé et tant que nous serons là, il risque de mourir faute de soins...
-Vous parlez de moi ? fit Owen."

Avec une grande satisfaction, il montra ses mains. Plus aucune trace de balles. Seules les auréoles de sang sur ses bras pouvaient laisser penser qui s'était effectivement passé quelque chose.

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"Vous... comment avez vous pu, j'ai vu la balle traverser sa main.
-Il se pourrait qu'on ait plus de ressources que ce que vous croyez, fit Silver à son tour.
-Allez-vous en et on ne tentera rien pour vous en empécher, continuais-je."

Le guerrier que nous avions en face de nous semblait mal accepter la défaite, surtout vu l'humiliation de celle-ci. Mais il était intelligent et ne tenta rien.

"Soldats, on se replie, fit-il."

En quelques secondes, tous les homme étaient remontés dans l'escalier, seul leur chef nous fixait encore d'un oeil mauvais alors que Kim le tenait en respect, la main enflammée par une boule incandescente. Puis, contre toute attente, il eut un large sourire.

"Pour des gamins, vous vous êtes sacrément bien débrouillés. C'était un plaisir de vous rencontrer."

Dans une révérence imaginaire, il se retira. Quelques secondes plus tard une grenade explosa dans l'escalier bloquant toute sortie par des moyens conventionnels. Il croyait sans doute nous coincer ici pour que l'explosion nous finisse mais il se leurrait encore une fois. D'ailleurs, en parlant de l'explosion... Je me tournais vers le grand écran mural. Un peu plus de cinq minutes.

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"Tout le monde va bien ? demandais-je. Owen ?
-Aurore a fait le nécessaire. Vous savez que vous nous rendriez un fier service en vous battant à nos côtés...
-On n'en est pas encore là, fis-je en rejoignant Silver. Si on est officiellement alliés, ca supprime notre avantage.
-Je ne comprends pas.
-C'est grâce au pouvoir des Elus que vous avez récupéré les plans. Et c'est grâce à la Nouvelle-Armée, en l'occurence grâce à toi si on s'en est sortis ici. L'ennemi nous croit séparés, agissant chacun de notre côté. Du coup, il prévoit des pièges pour l'un que l'autre peut désamorcer sans problème et vice-versa.
-Je vois. Tant qu'il ne sait pas qu'on bosse main dans la main, il nous considère comme deux ennemis distincts. Et c'est en restant à distance les uns des autres qu'on lui laisse penser ça. Pas bête.
-Et quand il comprendra tout, il sera trop tard pour lui. Silver, t'en es où ? "

Pour toute réponse, le compte à rebours arriva à 5 minutes pile et d'un coup, une profonde vibration emplit la pièce. Je m'aperçus que les écrans n'étaient pas tous des écrans justement. Il y'avait autour de nous six fenètres noires, noires sans doute parce qu'elle donnaient sur une pièce non éclairée. En me penchant par l'une d'elle, j'aperçus un rougeoiement vers le bas. Quelque chose s'allumait... C'était le missile, bien sûr ! Les silos avaient été construits tout autour du poste de commandement de manière à pouvoir contrôler à tout moment la progression du lancement.

"Bravo, Silver, tu as réussi, ils partent tous.
-Euh oui,... si tu le dis.
-Tu devrais être content de toi, c'est pas tous les jours qu'on débloque un système de sécurité aussi pointu que celui-là, fit Iris.
-Le problème, c'est que moi, j'ai rien fait... J'en suis encore à cracker le système.
-Mais alors, si c'est pas toi qui a lancé le système, c'est qui ? demanda Aurore."

La réponse me crevait les yeux depuis déjà cinq minutes, mais ce ne fut que maintenant qu'elle m'apparut dans toute sa clarté.

"Ce n'est pas un hasard si les missiles se sont enclenchés à cinq minutes pile. Ca fait partie du plan... Ce sont eux les explosifs.
-Bien sûr, sinon, il y'aurait longtemps que le toit des silos se serait ouvert, confirma Owen. C'est de l'explosion low-cost. Plutôt que d'investir des milles et des cents dans dex explosifs supplémentaires, ils arment ceux qui sont déjà présents dans les missiles. Ca colle, il leur faut environ cinq minutes à un missile pour initialiser son système. C'est du à la qualité très relative des circuits imprimés. Ca fait dix ans qu'ils n'ont pas servi. A l'époque, c'était l'âge de pierre du circuit imprimé.
-Donc, dans cinq minutes, si on n'a pas réussi à les lancer,... commenca Aurore.
-Ils vont exploser dans leurs silos, termina Antoine, et nous réduire en cendres. Chaud les marrons, chauds !"