Smirnoff, 3ème recueil de Domino

« Dis-moi d'où je viens, ne dis rien je pars…
Rejoue-moi ta mort, je m'évapore… »



-En fait on peut dire que tout le long j'étais le héros, j'ai même failli tout résoudre à moi tout seul. J'étais certes un peu dingue de faire ça mais il en allait de la sécurité de mes amis et du monde. Je me suis pris trois balles mais ça en valait la peine.
Charlie et Léopold regardèrent Etienne, étonnés.
-Ca s'est vraiment passé comme ça ?! s'étonna Charlie.
-Ouais. C'est comme ça que s'est déroulée la prise d'otages !
-Mais… Si vous avez été le héros mais que vous vous êtes pris trois balles, comment vous en êtes sorti si vous avez sauvé tout le monde ?!
-Laisse tomber Léo, depuis le passage ou il épouse une top-model sur MTV j'ai lâché…
Les Pokémon Eau continuaient à hydrater Wailord, échoué sur la plage. Lionel, Linda et Jonathan discutaient de la façon de trainer Wailord.
-On pourrait prendre les Pokémon volants en utilisant les fils de mon Papilusion…
-On n'a pas de Pokémon volants assez puissants… marmonna Lionel.
-J'ai mes Pokémon magnétiques mais je sais pas si le fil de ton Pokémon sera assez solide…
-Pour porter un Wailord, pas sur…
-Et les lianes de Méganium ? demanda Lionel.
-Ce serait envisageable de combiner les deux en effet… Bon, j'essaie de voir ça et je vous en reparle, ok ?
-Ok !
Jonathan s'éloigna. Linda regarda Lionel.
-Ca va ?
-Oui… oui, je vois pas pourquoi je n'irais pas bien, à vrai dire…
-Lionel quand même…
-Je sais pas si j'ai le droit d'aller mal en fait. Parce que… y'a Léo… Et…
-Lionel, tu devrais en discuter plus amplement avec Norbert.
-Je n'ose pas !
-Pourquoi, parce qu'il va mal ?!
-Non, parce que je l'aime !
Linda grimaça, ne comprenant pas.
-Ecoute… J'ai… passé deux ans à tromper Norbert avec des femmes et… Il l'a supporté pendant deux ans… et là, c'est lui qui le fait et… Je ne ressens rien !
-C'est peut-être normal, tu n'as peut-être pas envie de lui en vouloir. J'ai connu ça.
Lionel regarda Linda, étonné. Linda hocha la tête et repartit vers Wailord.
-Linda…
Elle se retourna vers Lionel.
-Et si Etienne te trompait ? Tu réagirais comment ?
Linda soupira.
-Premièrement il y a plus de chances pour que ça soit moi qui le trompe, et deuxièmement… Je le tuerais, je crois.
Lionel hocha la tête.
-Je vois…

Un garçon…
Ils n'arrêtaient pas de répéter ça depuis quelques jours.
Estelle Smirnoff, 3 ans et demi.
-C'est… tellement soudain tout ça… Coralie, un garçon !
-On ne va pas avoir à se réorganiser complètement non plus…
Erwan sourit.
-Mais c'est… un garçon, quoi ! J'ai toujours voulu un garçon !
-Mais c'est tôt après Estelle, il ne faudra pas la délaisser ! signala Coralie.
-Non, non, je ne veux absolument pas délaisser notre fille !
-Erwan, tu es un papa, tu vas forcément finir par la délaisser si on a un garçon.
Erwan regarda sa femme et plissa les yeux en regardant Estelle.
-Maman dit des bêtises !
-Oooooh Erwan enfin !!

Erwan était dans le jardin en plein entrainement. Face à lui ses Pokémon, Lucario, Alakazam, Ecremeuh et Kapoera. Estelle le regardait derrière la fenêtre alors que Coralie faisait la vaisselle avec un Raichu.
-Bon ! Lucas ! Aurasphère !!
Le Lucario balança l'attaque. Ecremeuh la contra d'un coup de pied.
-Encore !
Lucario visa Alakazam qui d'une Psyko disloqua l'attaque à l'aura.
-Dernière !
La troisième sphère fut stoppée par le Tour Rapide de Kapoera. Erwan soupira en s'essuyant le front.
-Eh bah voilà ! Tout le monde est au point !
Lucario regarda son maître, furieux.
-Quoi ?! Oh oui… C'est vrai que tu détestes perdre… Vitesse Extrême !!
Lucario disparut et réapparut derrière les trois autres compagnons d'Erwan qui s'écroulèrent. Le dresseur soupira.
-C'est plus de la force c'est astronomique ! Bien, on est bons pour ce mois-ci…
Erwan se retourna vers sa fille qui regardait son père s'entrainer.
-Qu'est-ce que tu fais là, Estelle ? Tu devrais être avec maman pour l'aider à faire la vaisselle !
En effet, Erwan Smirnoff n'était pas parfait.
Sous ces airs de bon père et d'ami des Pokémon se cachait un misogyne pas croyable. Il voyait les femmes comme de simples instruments de cuisine, et les hommes comme des héros.
-Allez, Estelle !
La fillette repartit à l'intérieur. Erwan soupira et reprit son entrainement.

Le soir même, Estelle se leva et descendit de son lit. Elle alla devant l'escalier ou elle était retenue par une porte.
-Estelle, non ! Va au lit !
La gamine resta là.
-Estelle, va au lit ! Papa sort !
Estelle ouvrit la portière et entreprit de descendre. Erwan monta et la prit.
-Esteeeeeelle ! Tu as de la chance que ta mère ait un sommeil de plomb !
Le père regarda sa fille et sourit.
-Comment j'ai pu faire quelque chose d'aussi joli… Ecoute : on va laisser maman dormir et je t'emmène en virée ! Ok ? Ce sera dangereux, libertin et presque illégal !
Estelle sourit et hocha la tête.

-Quelque chose me chiffonne…
Jonathan et Judith regardèrent Kenneth.
-On a directement pensé à l'hydrater et à la remettre à la mer par des moyens manuels ! On n'a qu'à la capturer et la relâcher en mer ! Ce serait tellement plus simple !
Jonathan hocha la tête.
-Si tu veux la tuer d'épuisement, oui.
Kenneth et Judith s'étonnèrent.
-Quand on capture un Pokémon contre son gré, vous savez quelle masse de calorie il dépense en essayant de se libérer ?
Judith et Kenneth se regardèrent.
-N…
-Euh…
-Au moins deux mille millions de joules, approximativement. Si on la capture, on la mettra dans un état de choc qui la tuerait surement. Et une mort horrible. C'est le cas pour elle comme pour n'importe quel Pokémon. C'est pour ça qu'on déconseille aux gens de capturer un Pokémon qui serait mort de fatigue. Ca le tuerait sur le champ. On leur intime de le ramener au centre Pokémon ou d'appeler une infirmière.
Kenneth s'étonna.
-Tu t'y connais…
-Je suis champion, moi ! J'ai un rôle éducatif envers les gens de ma ville. Si on vient me voir je dois être à même de répondre aux questions.
Kenneth hocha la tête. Judith regarda Kenneth en se mordillant les lèvres.
-Ce n'était pas une si mauvaise idée, j'y ai pensé…
-Ca va, Judith… J'ai des idées débiles, c'est comme ça…
Judith se serra contre Kenneth.
-Mais non. Tu as souvent de très bonnes idées.
-Merci d'être aussi rassurante…

Etienne, Léopold et Estelle.
La pauvre Estelle n'avait pas très envie d'être auprès de son frère qui fredonnait des chansons pop.
-'Cause I'm not gonna write you a lovesong, cause you ask for it, cause you need one, you see…
Léopold soupira comme il le faisait beaucoup depuis tout à l'heure.
Et puis le gamin craqua et fondit en larmes. Etienne le regarda, étonné, alors que ses Pokémon continuaient l'arrosage. Mime Junior cessa et se retourna vers son maître.
-L… Léo, ça va ?! s'étonna Etienne.
-Mes parents vont se sépareeeer…
Estelle prit Léopold dans ses bras et s'accroupit contre lui.
-Mais non, poussin ! Voyons…
-Je veux pas qu'ils se séparent !
-J'vais chercher Lionel… soupira Etienne.
-Tout le monde se sépare même vous deuuuux !
Etienne s'arrêta. Estelle sembla choquée.
-C'est trop horrible ! C'est vraiment trop horrible !
Etienne regarda Estelle qui se releva alors que Léopold se consola avec Mime Junior.
-Je veux plus mouiller cette baleine idiote ! grogna Léopold en s'éloignant.
Estelle regarda Etienne qui soupira et détourna les yeux vers le sol. Estelle s'en retourna à son Coquiperl.

-Je croyais…
Norbert regarda Linus qui lui parlait.
-Je croyais que tu avais appelé Lucy pour lui dire que j'avais posé un contrat sur la tête de Marielle.
Norbert regarda Linus,, scié par ce qu'il entendait.
-Et que tu avais fait ça pour qu'elle me quitte et pour que tu aies ta chance avec moi.
Norbert plissa les yeux et commença à respirer bruyamment. Linus et Floper le regardèrent tout comme Mistigri III.
-Linus, j'ai pour toi un respect sincère et une admiration profonde, parce que tu es un peu l'homme que je rêverais d'être pour mes parents.
-Ah…
-Oui, tu es très respectable, très digne, et j'admire cela chez toi.
-Merci…
-Tu as toujours inspiré en moi une confiance sereine et un grand réconfort.
-Euh…
-En fait le seul fait d'être sur une plage ensoleillée avec toi, ça me réchauffe.
-… Norbert…
-Toute ma vie je n'ai jamais eu de véritable ami humain.
-Oui, tu me l'as dit, ça…
-En fait je me demande si tu es vraiment un si bon ami que ça.
-Ah…
-Mais en même temps, je t'amène parfois à penser que tu me connais bien, alors que non.
-On ne connait jamais réellement quelqu'un, Norbert…
-Tu seras ravi d'apprendre donc qu'Eddy est parti de la maison parce qu'une lettre anonyme est arrivée à l'appartement, une copie de notre contrat. Voyant que j'avais tué sa meilleure amie, il m'a quitté.
Linus s'étonna.
-Eddy m'a quitté, a été dans un squat, puis a attrapé le SIDA avec une seringue et s'est suicidé aux médicaments chez nous pour être découvert par mon fils, raide mort !
Linus resta bouche bée.
-Alors quand tu me demandes si c'est moi qui… ai tout révélé à ta femme, quand tu m'accuses d'avoir voulu te faire subir ce qui m'est arrivé…
-Je ne savais… P… Pardon, Norb…
-Tu sais ce qui me dégoûte ? C'est que tu aies OSE penser ça de moi. Tu sais ce qui me dégoûte encore ? C'est qu'on ait perdu SIX MOIS sur un truc aussi CON ! Et enfin tu sais ce qui m'énerve ?!
Linus regarda Norbert qui avait une tête de fou.
-Ce qui m'énerve, c'est que je pourrais te paralyser en trois coups distincts une fois mis par terre avec un croche-patte. Te paralyser à vie, mais te laisser vivant, tu vois ?
Linus frissonna.
-Norbert, je…
-Je sais le faire, mais je ne te le ferais pas. Parce que je suis trop vieux pour te faire un croche-patte assez vite.
-Oh… Oui, c'est… dommage ! esquissa Linus.
-Ouais…
Norbert ricana, ce qui eut un effet glacial sur Linus. Norbert avait vraiment l'air d'un psychopathe. Linus rit aussi parce qu'il s'imaginait les gros titres dans la presse : « Le tueur avait un nom ridicule : Norbert »
-Oh, la tranchée est finie !
Linus hocha douloureusement la tête. « Il va m'y enterrer le salaud… »
Norbert prit Linus par le bras et le jeta à la mer sous les yeux de Ginette, Floper, Mistigri III et Snoopy le Medhyena.
Linus se releva dans l'eau, étonné. Norbert était redevenu Norbert.
-On est quittes !
Il repartit nonchalamment et se retourna vers Linus.
-Tu viens ?
Linus sortit de l'eau, abasourdi.
-Elle est… glacée… geignit le britannique.

-Alors. Vous allez bien ?
Aucune réponse. Lionel regarda Lucy. Il était un peu embarrassé d'être à côté d'elle depuis tout à l'heure alors il voulait engager la conversation.
-Lucy ?
-Hm ?
-Vous allez bien ?
-Très bien, oui. J'ai un nouvel homme dans ma vie, vous avez le votre, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
-Même pour Charlie ?
Lucy plissa les sourcils et regarda Lionel.
-Votre fils pâtit de cette situation, madame Meyer.
-Occupez-vous de votre sale cul d'homosexuel et estimez-vous heureux que j'autorise mon fils à jouer avec… l'enfant qui vit chez vous !
-Vous voulez dire notre fils, Léopold.
-Je ne vois même pas pourquoi j'engage la conversation avec vous, vous protégez un meurtrier !
Lionel marqua un temps d'arrêt et regarda Lucy.
-Pardon ?
-Votre giton et mon mari ont signé un contrat sur la tête d'une femme qui est morte. Ils l'ont faite tuer !
Lionel regarda Lucy, abasourdi. Alors celle-là, s'il l'attendait…
-Vous voyez ? Qui fait pâtir qui de quelle situation ? Qui ment, qui cache des choses ? Là au moins c'est clair : Lindbergh m'a menti, je divorce. C'est tout.
-Vous êtes une belle garce, oui.
Lucy regarda Lionel.
-Je suis flic, vous vous souvenez ou vous êtes trop occupée à me mépriser ?
Lucy balbutia.
-N… Ne… Oh non…
Lionel s'étonna, Lucy écarta Lionel de Wailord.
-N'arrêtez pas Lindbergh !
Lionel regarda Lucy.
-Vous l'aimez toujours ?
-Non, mais Charlie ne me le pardonnera jamais !
-Charlie est au courant ?
-Plus ou moins…
Lionel soupira.
-Norbert ne vous l'avais pas dit, hein ?
Le policier regarda l'ex-femme.
-Non… Il ne me l'a pas dit.
-Vous allez le quitter ?!
Lionel regarda Lucy, défait.
-Je ne sais pas…
Lucy souffla, décontenancée.
-En même temps vous êtes pédé, c'est pas la même chose…
Elle s'en alla, saoulée. Lionel secoua la tête.
-Franchement pas la même chose…

-C'est très gentil à vous ! Merci.
Etienne raccrocha son téléphone.
-Ok, mes deux poissonniers arrivent.
-Super. Bon, on a réussi à installer les câblages, manque plus qu'à installer les poissons… Ca va vous deux ?!
Norbert et Linus hochèrent la tête.
-On se reparle ! sourit Norbert.
-Il n'y a plus d'eau… dans le gaz… marmonna Linus, trempé.
Etienne sourit. Jonathan s'étonna.
-Ouah… Tout arrive, comme quoi. Bon, on a besoin de nombreux Pokémon Eau pour tirer la baleine jusque dans cette tranchée remplie d'eau. Je veux Tritosor, Flagadoss, Crocrodil, Poissoroy, Demanta et Babimanta, Barbicha, Flobio, Coquiperl, Lanturn… Ca en fait du poisson !
-On devrait attendre Travis et Jimmy, informa Etienne. Travis va profiter de sa pause et Jimmy n'a pas cours. C'est moi qui avais les petits ce matin.
-Ok, on attend. Norbert t'as pas de poisson ou de Pokémon eau…
-Non…
-Avec Azurill tu continueras à l'hydrater pendant le transport.
-Ok…
-En attendant, ravitaillement.
Norbert soupira et s'en retourna vers son fils.
-Tout va bien, Léo ?
-Ouais… ouais, ouais… Vous allez pas vous séparer toi et papa, hein ?
Norbert baissa les yeux.
-Je… Je sais pas encore trop… Léopold quoi qu'il en soit je suis désolé, ce sera de ma faute…
-J'veux pas que vous vous sépariez ! Je vous aime tous les deux moi !
Norbert était au bord des larmes.
-On… On t'aime aussi, mon chéri, mais…
-Norbert !
Il se tourna vers Lionel qui le regardait avec des yeux neutres.
-Puis-je te parler seul à seul ?
-Va jouer avec Charlie, bonhomme.
Le gamin hocha la tête, incertain. Charlie le vit arriver, malheureux.
-Oula…
Léopold se mit à sangloter. Charlie lui passa une main réconfortante sur l'épaule.
-T'en fais pas. Je sais ce que c'est. T'en fais pas.

-Les choses vont tellement vite…
Estelle regarda son frère qui parlait tout seul.
-D'abord Linus et Norbert qui redeviennent amis… Mais ensuite Norbert qui annonce à Lionel qu'il l'a trompé… On va avoir droit à d'autres révélations funky, tu crois ?!
Estelle regarda son frère et haussa les épaules. Colin arriva.
-Maman ! Maman on joue au ballon ?
-Maman est occupée poussin…
-Oh, vous lui avez offert un Voltorbe ?
Estelle regarda le ballon de plage de son fils qui cligna des yeux.
-OH MON… LACHE CA !!!
Estelle jeta le Voltorbe que tenait son fils.
-C'est très dangereux, Colin !! Tu ne te rends pas compte ! Ce Pokémon aurait pu t'exploser entre les mains ou même t'électrocuter !
Etienne fit une tête du genre « Je pourrais, en une thèse de six-cent pages t'expliquer que c'est peu probable… et plus évident avec sa forme évoluée au contraire. »
Voltorbe, jeté, revint en sautillant vers Colin.
-Non, va t'en !
Le Voltorbe fit des yeux de Bambi à Estelle. Laquelle grimaça.
-Eh bien on dirait que quelqu'un a hérité de cet amour du risque qui caractérise sa mère… marmonna Etienne.
Estelle regarda son frère d'un œil mauvais.

-Mesdames et Messieurs ce que vous voyez là est complètement illégal mais réellement barré !!!
Erwan, à peine trente ans et Estelle, trois ans et demi, étaient sur les bancs d'un stade d'une arène de combat entre Pokémon sauvages.
-C'est bien, hein ?
Estelle hocha la tête.
-J'emmènerais bien ta mère ici, mais elle trouverait ça trop bruyant !
Estelle sourit en acquiesçant.
-Tu trouves ça trop dur ?
Estelle regarda l'Ursaring et le Cizayox s'entarter et secoua la tête.
-Je savais que tu étais une vraie Smirnoff ! Tu ne diras pas à maman que j'ai parié, hein ?
Estelle secoua la tête.

Erwan emmena Estelle dans un bar ou les clients viennent uniquement pour servir à manger à des Pokémon sauvages.
-Fais attention, ce Mysdibule pourrait t'arracher les mains en te mordant !
Activité là encore illégale puisque seuls des centres agréés, à l'époque, étaient tenus de nourrir les Pokémon sauvages. Oui on peut dire qu'Erwan avait plutôt une double vie assez moche.

Puis ils allèrent fureter dans un bar à Lockpin. Cette fois, Erwan veilla à ce qu'Estelle soit aux premières loges. Une troupe de Lockpin dansait sur scène alors que l'une d'elle semblait chanter en playback.
-Je me demande pourquoi ça, c'est illégal ! Pas toi ?
Estelle hocha la tête, émerveillée.

Ils rentrèrent discrètement.
-Super soirée, hein ? On va dormir maintenant, ok ?
Une lumière s'alluma. Coralie fronça les sourcils alors qu'Erwan semblait plutôt coupable.
-Oups…

-Tu pars en virée je ne sais où et tu emmènes notre fille ?! Mais enfin Erwan !!!
-Désolé, chérie… Je… Euh…
-Et on va avoir un garçon en plus ! Tu te rends compte que ton comportement est…
-Avant tout, Coralie, laisse-moi juste te dire que… J'ai… fait ça pour réaliser un peu plus que j'avais des enfants maintenant… Et que je ne peux décemment plus mener ma vie d'avant.
-Je croyais que tu avais compris ça à notre mariage !
Erwan s'aperçut de sa bourde.
-Ouais… mais là, plus encore !
Coralie soupira.
-Je suis vraiment désolé, chérie… Mais cette virée avec Estelle, c'était… incroyable. Tu as raison, il ne faudra pas la délaisser, ce serait injuste.
Coralie souffla et serra son mari dans ses bras.
-Je t'aime tellement…
-Moi aussi chérie… Désolé encore…
Erwan monta. Coralie regarda sa fille.
-Quant à toi, jeune fille, je ne suis pas contente ! Il ne faudra plus suivre papa aussi facilement ! D'accord ?
La fillette acquiesça et repartit dormir.

Kenneth buvait une petite bière avec Jonathan et Travis.
-Travis, tu es mon SAUVEUR ! acquiesça Kenneth. Comment as-tu su qu'on aurait envie de bière ?
L'adolescent soupira.
-Quand Etienne m'a dit que les femmes étaient là, je me suis dit : « Oh, eux ils sont assoiffés ! »
-C'est de la bière merdique de chantier mais ça cale ! sourit Jonathan.
-De rien… marmonna Travis.
Pendant ce temps là, un homme s'improvisait coordinateur de poissons.
-Ok, les plus puissants en avant, et les plus faibles derrière.
Jimmy Bates donnaient les ordres à Linda, Judith, Linus, Estelle et Lucy qui s'étaient improvisés câbleurs de poissons.
-Vous vous débrouillez parfaitement ! C'est très bien !
Jimmy avait apporté son soutien avec Qwilfish et Relicanth. Etienne, aux côtés de Jimmy, s'étonna.
-Vous avez fait comment pour avoir ce Relicanth ?
Jimmy sembla gêné.
-C'est un cadeau ! Un simple cadeau ! Vous me relayez ?
-Avec plaisir ! DU NERF, WINCHESTER ! LINDA, PLUS DE PEPS !!
Jimmy s'étonna.
-ON SE GROUILLE ALLEZ !
-Euh...
-SOEURETTE, MOINS DE BLABLA, PLUS DE CABLAGE !
Estelle grommela.
-J'ai rien dit et certainement pas à toi...
-LINDA, MUSH ! MUSH LINDA !
-Etienne... geignit Jimmy.
-Judith, tu pourrais lui lancer un galet à cette distance ?! demanda Linda.
-Si seulement…
-Demandez à mon mari, c'est un pro ! soupira Lucy.
Linda et Judith regardèrent Linus, étonnées.
-Oh rassurez-vous j'ignorais aussi que j'étais son mari… encore…
-Je voulais dire ex-mari !
-Ta langue de vipère aura fourché… grommela Linus.
Linda vit Léopold regarder ses parents en pleine conversation.
-Pauvre petit… Dans le flou total…
Judith soupira.
-Je me demande si je pourrais supporter que Kenny me trompe…
-Kenny ne ferait pas ça…
-Il t'a bien embrassée quand vous étiez jeunes !
Estelle, Lucy et Linus regardèrent Linda et Judith, surpris.
-P… Pardon ?!!
-Il m'a raconté ça une fois… Je ne sais plus à quelle occasion… Ah oui, on parlait de nos ex… Et il m'a dit ça, je lui ai dit que ce n'était rien, mais ça m'étonne que tu ne m'en aies jamais rien dit.
-Mais je… Enfin c'est... Ca ne...
-LINDA, ON SE BAISSE ! JUDITH ON ARRETE DE PAPOTER ! MEYER, DU NERF ! LINDA ON SE BAISSE J'AI DIT !
Elle regarda Etienne.
-César !
Le Poissoroy de Linda releva la tête.
-Tourniquet !
Le Pokémon balança par sa corne un jet d'eau en arc de cercle qui trempa Etienne.
-Eeeeeh !!! De l'eau salée sur des vêtements…
-C'est MOI qui fais la lessive !
-Vous êtes trop autoritaire, Smirnoff... marmonna Jimmy.
Linda alla vers Kenneth, Jonathan et Travis.
-Une bière, Linda ? demanda Travis.
Linda regarda Kenneth qui la regarda, surpris.
-Quoi ?
Elle hésita, puis le gifla.
-Dheu… Mais…
-JE NE SUIS PAS TON EX !!
Elle repartit, furieuse. Kenneth regarda Jonathan et Travis, aussi étonné qu'eux.
-Putain… C'est moi qui suis sorti de taule et c'est moi qui ai le couple le plus normal ! Franchement pour surpasser tout le monde il aurait fallu que je me fasse un Cerfrousse !
-Bonne idée…
Kenneth et Jonathan regardèrent Travis, éberlués.
-Oh ça va hein, je fais chantier tous les jours, moi. Lourd à force. Si on peut plus rigoler…

Jimmy s'assit aux côtés de Léopold.
-Ca va ?
-Monsieur Bates, bonjour. Excusez-moi de pas être venu vers vous mais…
-Je sais, c'est toujours gênant pour un élève d'être avec ses profs hors de l'école. Il me semble avoir déjà vu ce monsieur à une réunion parents-professeurs…
-C'est mon papa Lionel, et lui c'est mon papa Norbert.
Jimmy regarda les deux hommes qui discutaient. Il hocha la tête.
-Je vois…
-Euh… Mais j'ai une maman, hein, c'est juste qu'elle est pas là !
-Une maman et deux papas ?!
-Oui parce que… Elle a voulu en épouser deux, elle savait pas lequel prendre alors…
Jimmy regarda Léopold qui était très embarrassé.
-Je suis marié, j'ai une femme et une fille, et on va bientôt avoir un bébé.
Léopold acquiesça.
-J'ai été élevé par des parents divorcés.
-Oh…
-Et ma mère préférait les femmes.
Léopold s'étonna.
-J'ai partiellement été élevé par un couple de femmes. Alors te voir avec un couple d'hommes ça ne m'inquiète absolument pas. Rassure-toi.
-C'est des bons parents, c'est juste que là ils…
-Ils ont besoin de discuter, ça arrive. Dans tous les couples !
-Vous avez jamais eu l'impression d'embêter vos parents… Vos mamans plutôt…
Jimmy hocha la tête en souriant, voyant de quoi parlait Léopold.
-Souvent, oui !
-Comment vous avez fait ?
-J'ai agi selon ce que je croyais juste. C'est-à-dire… Tout faire pour qu'elles soient tranquilles !
Léopold acquiesça. Jimmy repartit après une tape sur l'épaule de Léopold. Charlie arriva.
-Qu'est-ce qu'il te voulait ?!
-M'enseigner deux ou trois trucs… marmonna Léopold.
-Oh au fait, tiens !
Léopold vit American Life de Madonna, l'album que lui tendait Charlie.
-J'y ai pensé !
-Merciiiiii !
-J'espère que tu n'auras pas à écouter « X static process » dans le noir et en larmes !
-Oh arrête…
Charlie regarda les adultes partout autour d'eux, et les enfants qui faisaient des châteaux. Malcolm, Rachel, Roland, Kate…
-Toi au moins tu as encore des chances que tes parents se remettent ensemble.
Léopold regarda Charlie.
-Désolé…
-C'est rien. Vu comme ils se battent, je préfère encore qu'ils ne se remettent pas ensemble. Ca serait pire.
-Je voudrais bien que tu sois heureux toi aussi.
-Moi je voudrais bien que mes parents soient heureux. Que ma mère arrête de sortir avec son crétin de petit ami qui se tue à m'appeler Charlot… Et que mon père arrête de gamberger !! Et… Qu'ils se rappellent que je suis là !
Léopold se serra contre Charlie qui soupira et posa sa tête sur celle de Léopold.

Ce qui provoqua la colère de Lucy.
-Oh mais regarde ça Lindbergh !!
-Quoi ?! Oui, il parait – mais tu le sais peut-être – que Charlie et Léopold s'entendent bien.
-Mais regarde, ils sont presque…
-Ils ont dix ans presque onze, Lucy, par la reine !! Ce sont des enfants, j'ai vu Christine et Marine faire pire à leurs copines !
Lucy regarda Linus, étonnée.
-Vraiment ?!
-Bien sur ! Tu n'as jamais été adolescente toi peut-être ?! Décidément tu n'as pas changé depuis l'Angleterre, Lucy… toujours la même fille bornée et remplie de préjugés...
Elle regarda son mari, étonnée.
-Oui… Mais je ne tiens pas à ce que notre fils… devienne…
-Comme son père, l'ami d'un homo ?
-… Non, qu'il devienne carrément homo !
-Personnellement s'il est heureux ça ne me gêne pas.
-QUOI ?!
-Oh Lucy bon sang ! C'est notre petit Charlie ! On ne peut pas divorcer de lui, tu te souviens ?!
Lucy soupira.
-Toi par contre tu as changé. Le Lindbergh que j'ai connu était tellement plus…
-Tellement plus ?
Lucy soupira et regarda son mari.
-Tu t'en foutais de tout. Tu étais en colère contre tout. Tu étais une vraie tempête, tu bravais tout, tu… Tu m'impressionnais par ta fermeté et ton pragmatisme. Tout ça te rendait terriblement séduisant.
Linus regarda sa femme, étonné.
-Maintenant j'ai l'impression que tu es une carpette. Que tu te laisses faire et entrainer. Et ça… Ce n'est pas le Linus que j'ai connu.
-Lucy… Je… Je n'ai jamais voulu qu'il arrive de mal à cette femme, elle voulait… Elle nous a menacés ! Tu te souviens cette fenêtre cassée, je t'avais dit que c'était Mistigri III, non ! C'était elle ! Lucy, si elle nous attaquait, nous menaçait, kidnappait Charlie… Elle… Elle avait essayé de kidnapper Léopold ! Que devais-je faire ?! La laisser continuer ?!
-Le Linus que j'ai connu aurait fait confiance à la justice.
-Le Linus que tu as connu, s'est échiné à rayer de la carte une menace directe pour son fils !!
Lucy regarda Linus, désabusée.
-Tu aurais fait quoi, Lucy ? Hein ?! Dis-moi !
-Je…
-J'écoute ! Qu'est-ce que tu aurais fait ?! Tu l'aurais laissée faire ?
Lucy regarda Linus et acquiesça.
-J'aurais laissé la pédale signer pour moi !
Linus grommela.
-Ne l'appelle pas comme ça, tu es ignoble.
-Moins que toi qui fait tuer une femme !
-Moins que toi qui insulte mes amis ! Insulter des amis et faire tuer une salope c'est très très différent pour moi.
-Tes amis, oh, laisse-moi rire ! Ce type en veut à tes fesses !! grommela Lucy. Les autres s'en foutent de toi ! Tu n'as aucune importance à leurs yeux !
-Ce… C'est faux !
-Je te défie de vérifier.
-Tu me défies ?!
-Ouais. Je veux que tu me prouves qu'au moins trois d'entre eux t'apprécient. Sauf Norbert ou Lionel bien sur.
-Eh bien… Ok !
-Tu commences maintenant.
Linus hocha la tête, décidé.

-I can see me lovin' nobody but you, for all my liiiife…
-Plus fort !!!
Judith, Jimmy, Estelle, Jonathan, Kenneth et Travis étaient morts de rire. Châtiment pour Etienne d'avoir été un esclavagiste : Linda lui ordonnait de chanter « Happy Together » tout en câblant les poissons tous seuls.
-Je peux aider ? demanda Linus en arrivant.
-Ouais…
Jonathan prit l'épaule de Linus.
-Est-ce que tu aurais les noix d'aller voir Norbert et l'autre là que j'me rappelle jamais son nom… Vu qu'on va commencer la tire…
-Oh, ok !
-Merci vieux. Je te revaudrais ça !
-Monsieur Winchester, bière ? demanda Travis.
-Oh, oui, si…
-J'ai ramené pour tout le monde !
-Merci alors…
-Linus, aidez moi, elles m'ont châtié ! (Juste une parenthèse de l'auteur : En mettant un tiret à « Aidez-moi », le correcteur Word m'a proposé comme alternative… « Aimez-moi ». J'aurais bien aimé mais bon c'est une fic sérieuse… >_< On verra si un jour je me décide à faire des OS avec ces personnages dans des situations alternatives tordues è_é nihéhéhé ndla)
-Avec la manière dont vous vous êtes comporté tout à l'heure… Pas étonnant !
-Exactement, Lindbergh ! admit Judith.
-Tout à fait ! sourit Linda en se serrant contre l'épaule de Linus qui regarda sa femme et leva le pouce. « Ca fait quatre personnes !! »
Lucy soupira, blasée alors que Linus souriait.

-C'est ton premier jour à l'académie alors ?
Estelle hocha la tête. Son père la regarda.
-Promis je viens te chercher ce soir !
-J'espère !
-Non non, c'est promis… Je viendrais.
Estelle sourit.

Etienne regarda sa sœur qui semblait de plus en plus gênée par son regard.

Estelle rentra à pied ce soir là. Son père l'ayant oubliée.
Elle grommelait sur le chemin, mais surtout ce qui l'énervait c'est qu'il y avait bien une heure et demie de marche entre l'académie et la maison.
Erwan arriva finalement.
-Estelle, ma puce, désolé ! J'ai eu un empêchement de dernière minute au travail !
Ni une ni deux : Erwan subit la fureur de sa fille âgée de neuf ans qui lapida la voiture familiale de pierres jusqu'à péter le pare-brise alors que son père était à l'intérieur.
-Es… Estelle !!! Je suis désolé !! Pardon, Estelle, vraiment…
-J'TE DETESTE !! J'TE HAIS !!! T'ES NUL !!!

-Elle est furieuse…
Erwan était complètement anéanti. Il avait encore des bouts de pare-brise dans ses cheveux.
-Quelle… rancune ! Je sais que ce que j'ai fait est horrible mais quand même…
Coralie regarda tristement Erwan.
-Je devrais arrêter de travailler, Coralie. Les enfants pourraient en souffrir un jour. Je peux être appelé n'importe quand… Je peux même… mourir…
-Oh s'il te plait ne pense pas à ça…
-Comment je pourrais me faire pardonner ?!
-Franchement ?! Estelle est plus rancunière qu'un Feunard ! Je me demande même si elle te pardonnera un jour. Elle ne m'a toujours pas pardonné de ne lui avoir marché sur le pied par erreur l'autre jour.
-Ouais… Je veux que ma fille me pardonne… C'est Estelle, c'est… C'est grâce à elle que j'ai changé, que j'ai… appris à respecter les femmes pour ce qu'elles sont !
-En me permettant de reprendre mon travail !
-Voilà…
Coralie sourit.
-Erwan, ta fille sait que tu es quelqu'un de bien. Elle te pardonnera.
Erwan n'en sembla pas vraiment certain pour avoir vu toute l'étendue de sa colère.

-Bon, on mène les Pokémon eau ?
-Hm.
-Tu veux toujours pas me parler ?
Estelle secoua la tête. Etienne baissa tristement la sienne. Les Pokémon commencèrent à tirer Wailord mais ce dernier s'agita.
-ARRETEZ TOUT !! cria Etienne.
Les autres s'étonnèrent de l'agitation du Pokémon.
-On le tire uniquement par le bas, forcément, il crise. On doit le tirer sur deux niveaux, Aérien et marin.
-Ok, souffla Jonathan. Je veux les meilleurs volants sur le coup !
Kenneth sortit Corboss et Maskadra. Linda envoya Papilusion. Norbert sortit Togekiss. Jonathan envoya Magnezone et Metang. Etienne sortit Scarhino et Roucarnage. Estelle se retrouva un peu bête de n'avoir presque rien sorti. Charlie ajouta Nénupiot aux Pokémon câblés, et Mime Jr s'ajouta sur la tête de Nenupiot.
-Euh vous faites quoi les jeunes là…
-On a une idée pour calmer Wailord.
-Hm… On recommence !
Le groupe recommença à tirer. Mime Jr calma la bête avec sa Danse Folle mais le Pokémon émit un cri sourd.
-On arrête tout ! C'est pas vrai…
Estelle courut vers le nez de la baleine et la caressa.
-Ca va aller ma grande ! On fait ce qu'on peut, mets-y du tiens ! On veut juste essayer de t'aider ! On veut juste te sauver, laisse-nous t'aider !
-On veut juste te sauver, laisse-nous t'aider.
Estelle se tourna vers son frère qui l'avait rejoint. Voyant sa sœur étonnée de l'avoir vu répéter ses paroles, il s'enfuit mais revint, tenta de dire quelque chose mais s'éloigna encore, puis il revint mais c'est Estelle qui essaya de parler sans savoir quoi dire puis c'est Etienne qui lâcha tout :
-Je te pardonne !
Et là Estelle tomba des nues.

-Ca va, Estelle ?
Elle ne répondit pas. Erwan soupira.
-C… Ca fait un an que tu m'en veux, ça suffit, non ?
Estelle continua à garder le silence.
-Bon, c'est ta deuxième année, j'espère que… Ca ira pour toi. Je reviendrais te chercher après…
-Non ça ira je prendrais le bus, il passera, lui.
-Oh… Tu sors à quelle heure, déjà ?
-La rentrée prendra toute la matinée, quatre heures. Je sors à midi, quoi.
-Ok… Bonne journée, Estelle.
-Hm. Rentre bien et amuse toi à ton travail.

Estelle sortit au bout de quatre heures épuisantes.
-Explications rasoir, peuh…
Elle allait partir vers l'arrêt de bus lorsque soudain elle vit son père, endormi sur un banc face à l'école. Elle s'étonna et alla le réveiller.
-Papa ?! Mais…
-Oh… Estelle tu es sortie !
-Papa mais tu es…
-Bah oui… Je suis resté là…
-Sérieux…
Elle vit des sachets de nourriture et quelques magazines.
-Tu m'as attendue ?! Pendant quatre heures ?!
-Je voulais pas que tu continues à m'en vouloir alors… J'ai coupé mon téléphone et…
-Mais papa c'était pas la peine…
-Si, Estelle, c'était la peine. Je voulais vraiment que tu me pardonnes. Tu es ma fille, c'est important qu'on entretienne de bonnes relations. Non ?
Estelle hocha la tête.
-Je t'en veux plus… Mais je t'en ai jamais vraiment voulu en fait !
-Je me doutais bien de ça, ma chérie, mais… Tu donnes vraiment aux gens l'impression de leur en vouloir. Comme si tu savais y faire !
Estelle s'étonna et avança avec son père vers la voiture.

-Tu… me pardonnes ?! Je n'ai rien fait, moi ! grommela Estelle.
-Oui je te pardonne.
-Tu me pardonnes quoi ? D'avoir voulu être une bonne fille avec son père ?
-Je te pardonne d'avoir tué un Galopa.
Estelle s'étonna. Etienne ne lui avait JAMAIS reparlé de ça depuis son regard amer lors de la confrontation avec Antoine.
-Je te pardonne d'avoir… fait du mal à un Pokémon pour assouvir une vengeance. Si je veux que tu me pardonnes je dois commencer par te pardonner, et si je ne veux plus subir ta rancune, je dois… commencer par être moins rancunier moi-même. Tu es ma sœur et je t'aime. Et je veux qu'on se reparle comme avant !
Estelle soupira.
-Tu ressembles tellement à papa…
Etienne sembla surpris.
-T'es… T'es comme lui, même tête, même regard, même façon de parler… En fait ça fait depuis quelques semaines que j'avais envie de te reparler… Mais je savais pas trop…
-C'est normal… Et je me doutais que cette histoire de Galopa…
-Ca me pesait par rapport à toi…
-Quant à moi pour Ian… Je peux pas me mettre à ta place…
-Ni moi à la tienne…Encore moins à celle de ta femme !
-Alors…
-On n'a pas vraiment de raisons… Enfin je veux dire…
-Oui je vois, c'est… On ne peut pas comprendre ce que l'autre ressent alors…
-On n'a pas à s'en vouloir de ressentir des choses ! posa Estelle.
-Exactement. Et ma réaction sur le moment était idiote ! admit Etienne.
Estelle hocha la tête.
-Très idiote.
-Et toi par contre tu es idiote d'avoir voulu qu'on se revoie.
-Je ne pouvais pas me douter…
-Tu savais que je le détestais, et Travis t'avait raconté pour Linda !
-Oui mais… Je pensais sur le moment… J'ai toujours été un peu idiote en fait…
-Tu agis sans réfléchir plutôt. Tu es une Smirnoff, quoi.
Estelle sourit tout comme son frère.
-Toi par contre tu as le sourire de maman ! ajouta Etienne.
Ils se serrèrent dans leurs bras. Et puis comme pour ajouter au côté « plage-sable-on se fait mater par un Wailord », ils se mirent à pleurer.

Peu après, le groupe commença à tirer Wailord un peu plus facilement.
-Eh ben… Comme quoi, tout arrive… marmonna Linus. On arrive à tirer cette baleine, Estelle et Etienne qui se réconcilient, Norbert et moi qui nous réconcilions… C'est beau tout ça !
Lucy, à côté de lui, acquiesça.
-Et… nous, t'as pas envie qu'on se réconcilie ?
Lucy regarda Linus, étonnée.
-De toutes tes approches aujourd'hui, c'est la plus gauche, grossière et balourde qui soit.
Linus baissa la tête.
-Je t'aime, Lucy. Mais je ne sais plus comment… essayer de te reconquérir, alors…
-Tu n'as pas à essayer puisque c'est infaisable.
-Lucy…
-Lindbergh ?! Que vas-tu me dire ? Hein ? Qu'est-ce que tu vas essayer cette fois ?!
Lindbergh soupira. Il regarda sa femme. Enfin son ex-femme.
-Picture yourself in a boat on a river (Imagine-toi dans un bateau sur une rivière)
With tangerine trees and marmalade skies (Avec autour des mandariniers sous un ciel de marmelade)
Somebody calls you, you answer quite slowly (Quelqu'un t'appelle, tu reponds plutôt lentement)
A girl with kaleidoscope eyes (Une fille aux yeux kaléïodoscopiques)
Lucy regarda son mari chantant solennellement cette chanson qui n'était pas insignifiante.
-Cellophane flowers of yellow and green (Des fleurs de cellophane jaune et vertes)
Towering over your head (Surplomberont ta tête)
Look for the girl with the sun in her eyes (J'essaie de trouver la fille avec le soleil dans ses yeux…)
and she's gone (Et elle est partie…)
Lucy in the sky with diamonds (Lucy dans le ciel parée de diamants…)
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds…
Lucy hocha la tête, les larmes aux yeux.
-Ma chanson préférée…
-Tu disais… « C'est justement parce qu'il y a mon nom dedans, j'ai l'impression au contraire que ça parle de tout sauf de moi » et aussi « Comme tout le monde pense que la chanson parle de drogue, ça me laisse son côté romantique pour moi toute seule. ». J'aime beaucoup cette chanson aussi.
Lucy hocha la tête.
-Lindbergh, je…
Le britannique resta pendu aux lèvres de sa promise.
-Lindbergh, je ne peux pas me remettre avec toi, je suis fiancée avec Joe.
Un trou s'ouvrit sous les pieds de Linus et il fut avalé par le sable.
Du moins qu'il aurait préféré.
-Oh…
Il garda la position très digne du britannique en pleine rupture totale et définitive.
-Je vois.
-Mais si tu veux qu'on… reste amis, qu'on garde une certaine cordialité…
-Rien ne me ferait plus plaisir.
Il disait ça, mais il ne put se retenir bien longtemps et il commença à sangloter. Lucy le serra dans ses bras.
-Ca va aller… excuse-moi, j'aurais du te le dire plus tôt…
-C'est mieux comme ça qu'avec colère… tu n'es pas belle quand tu te mets en colère.
-Toujours aussi sincère…
-Avec toi, oui, toujours. Autant que faire se peut.
Un Hourra se fit entendre. Ils cessèrent de s'étreindre : Wailord était retourné à l'eau. Le Pokémon remercia ses sauveurs en les éclaboussant, ce qui fit rire Lucy et Linus.
-Ah ! On a échappé à l'éclaboussée, on dirait !
-Enfin sauvée ! sourit Lucy.
-Je suppose qu'on va aller fêter ça… Tu viens avec… moi et mes amis débiles ? Tu en es maintenant, tu sais !
Lucy soupira en souriant.
-Je m'entends bien avec les femmes, alors bon… Je veux bien. Et puis ça fera plaisir à Charlie.
-Merci.

La journée s'acheva donc par un diner à l'arène, dans la grande salle.
-On remercie Jonathan pour la salle !
Les Pokémon ayant participé furent nourris avec des rations supplémentaires. Les autres ne furent pas en reste si bien que la salle était remplie de Pokémon. Jimmy en profita pour présenter son Caratroc à Etienne.
-Il est très mignon mais il mange comme dix !
-Oh… Un si mignon Pokémon !
Caratroc mordit la main d'Etienne.
-Aouch !! Ordure !!
Jimmy ricana.
Charlie était entre ses parents, étonné de cet état de fait.
-Ne me dites pas que vous vous êtes remis ensemble… marmonna le gamin.
-Non mon chéri, ta mère et moi on se reparle normalement.
-Exactement, on a fini de se détester.
Charlie haussa les épaules « Ca change rien vous êtes toujours pas ensemble… »
Quant à Léopold…
-Euh… Ca va bien ?
Norbert et Lionel regardèrent leur fils.
-Oui, tout va bien ! sourit Norbert.
-Pourquoi ça n'irait pas ? sourit Lionel.
-Vous ne vous séparez pas, hein ?
-Mais non ! rassura Norbert.
-On est assez grands pour tout se pardonner ! acquiesça Lionel.
Léopold sourit, rassuré. Norbert regarda Lionel, les yeux tristes mais un franc sourire aux lèvres. Lionel se serra contre son mari.
Estelle et Etienne étaient face à face. Jonathan et Linda durent intervenir.
-Arrêtez de vous lancer des apéricubes !
-C'est minable ! soupira Linda. Quel spectacle vous donnez aux enfants !!
-C'est pas moi c'est elle !
-Tu m'as laissé ceux à la tomate, je déteste ça !!
Kenneth et Judith regardaient tout ce petit monde.
-C'est mal de se sentir bien en voyant les autres autour de soi aller bien ?
Judith secoua la tête en souriant.
-Je crois au contraire que c'est très normal !
Les enfants autour semblaient eux aussi très heureux. Travis s'étonna de cette bonne ambiance tout à fait nouvelle.
-J'vous ai presque jamais tous vus comme ça, ça fait plaisir ! souffla t-il à Linda.
-Oh par le passé c'était toujours comme ça… La plupart du temps !
-Et il se passait quoi, le reste du temps ?

Les pas résonnèrent sur le port. Dans l'océan, un Wailord heureux faisait jaillir de l'eau par ses évents. La femme resta face à la mer, ses cheveux blonds flottant au vent, son manteau noir volant sous la brise.
Elle observa autour d'elle, hocha la tête et sourit.
-Bon. Maintenant c'est à mon tour… Je présume…
Cynthia Karashina sortit un Milobellus, sauta sur la tête de l'animal et partit dans l'océan, un sourire acéré aux lèvres.

Une fois à la maison, Norbert et Lionel se retrouvèrent dans la chambre.
-Ca va mieux ? demanda Lionel.
-Hm. Je suis encore désolé…
-Norbert, comprends-moi, ça ne me réjouis pas que… tu aies été jusqu'à me tromper…
-J'en suis désolé…
-Mais… Je ne peux pas te blâmer. Tu es un type bien, je le sais au fond, et… je t'avais trompé avant.
-Je ne veux pas utiliser ça pour me donner une excuse…
-Tu es excusé. Ce sont des choses qui arrivent.
Ils s'étreignirent. On frappa à la porte.
-Entre, Léo…
Le gamin entra.
-Salut… Euh, Charlie m'a passé l'album de Madonna que je voulais, alors… Si vous voulez faire du bruit, ou des trucs qui font du bruit…
Grosse gêne des deux adultes.
-Bah moi j'écouterais mon album à fond la caisse sur mon casque !
-Pas trop, tu vas devenir sourd !
-Tant que vous vous séparez pas… Parce que… Vous êtes les meilleurs parents du monde. Je veux pas que vous me laissiez tomber.
Les deux parents regardèrent leur bout de chou, tout attendris.
-Léo, non…
-Merci poussin, va dans ta chambre.
-Ok !
Léopold se rendit dans sa chambre, souriant.
Norbert regarda Lionel et ils ricanèrent.
-Le pauvre !
-Il est trop mignon ! sourit Lionel.
Norbert regarda son mari.
-J'ai trop de chance de t'avoir.
Lionel sourit.
-Et moi j'ai de la chance. D'être avec toi, d'avoir Léo, d'avoir cette vie stable et tranquille…
-Bon. On fait du bruit ? sourit Norbert.
Lionel sourit et embrassa son mari.

There are too many questions (Il y a bien trop de questions)
There is not one solution (Il n'y a pas qu'une solution)
There is no resurrection (Il n'y a pas de resurrection)
There is so much confusion (Il y a tant de confusion…)

Une fois chez eux, Estelle et Jonathan sourirent.
-Te revoilà dans la bande alors. Et cette fois tu as reparlé à tout le monde !
-Oh ça me manquait !! Si tu savais !
-Je suis vraiment content. Vraiment. Parce que maintenant je vais pouvoir redevenir l'asocial du couple !
Estelle sourit. Un craquement se fit entendre. Jonathan sortit la couveuse du sac. Kate et Colin observèrent l'œuf en train d'éclore.
-Oh…
-Oh c'est beau !! s'écria Kate.
Jonathan vit l'œuf éclore en un Pichu qui salua son nouveau maître. Estelle sourit.
-Bon anniversaire de mariage !
-… C'est gentil… mais… je vois pas…
-C'est…. C'était le premier Pokémon de ma mère !
Jonathan hocha la tête.
-Et comme tu aimes bien les Pokémon électriques…
-C'est un très gentil cadeau… Et moi, qu'est-ce que je vais t'offrir ? Hein les enfants, je peux offrir quoi à votre mère ?
-Une cravate ? suggéra Kate.
Le couple ricana.
-Nan !
Jonathan sortit Motisma qui sortit de la machine à laver et se dirigea vers le four micro-onde. Motisma réchauffa ce qui s'y trouvait et sortit avec ses gants…
Une assiette de croissants.
-Des croissants ?! Attends…
Jonathan sembla intrigué.
-Je voulais moi aussi faire dans le souvenir mais…
-Euh… Alors là…
-Pour ton premier jour au secrétariat, la première fois que tu es entrée dans mon bureau, je t'ai offert des croissants.
-Oooooh oui ! Merci !
-Tu t'en souvenais pas ?
-Désolé je suis absolument pas le genre de fille à retenir les détails…
-C'est pas grave…
Jonathan observa le Pichu qui s'était accroché à sa manche.
-Ton cadeau m'a l'air super attachant !
Estelle ricana en mangeant un croissant.

And the love profusion (Et la profusion de l'amour)
You make me feel (Tu me fais sentir)
You make me know (Tu me fais savoir)
And the love vibration (Et la vibration de l'amour)
You make me feel (Tu me fais sentir)
You make it shine (Tu me fais briller)

Charlie et son père rentrèrent à la maison.
-Maman m'a laissé chez toi ?
-Oui, comme on est plus près de Léopold. Tu pourras aller dormir chez lui ce week-end, c'est ta mère qui t'y autorise.
-Sérieux ?!
-Ouais…
-Cool ! Dis… On peut jouer à la Wii ?
-Si tu veux, en plus je crois qu'Etienne va jouer…
-Ah… Cool !

There are too-too-too-too… Many options ! (Il y a beaucoup trop, trop, trop trop… d'options)
There is no consolation (Il n'y a pas de consolation)
I have lost my illusions (J'ai perdu mes illusions)
What I want is an explanation (Ce que je veux c'est une explication)

-Etienne, Travis, vous pourriez m'aider avec les enfants !
Les deux s'acharnaient sur la Wii.
-Attends, on affronte Linus et son fils à Super Smash Bros Brawl !
-Ca lagge à mort !!! grommela Travis.
Linda regarda le match : Peach (Etienne) et Snake (Travis) contre Roi Dadidou (Linus) et Lucas (Charlie). (Y'a une grosse Private Joke dans cette configuration… ndla)
-Etienne, pourquoi tu prends toujours Peach avec une robe rouge… Et toi Travis, Snake en tenue Léopard ?!
-Parce qu'elle te ressemble ! soupira Etienne.
-Et moi c'est parce que j'aime ridiculiser Snake. En même temps le Dadidou de Linus est en rose… Et il s'est encore suicidé en sautant ! Quel crétin !!
Etienne employa son portable.
-Le but du jeu, Winchester, c'est de nous frapper, pas de te suicider !
Un « P-K STARSTORM !!! » retentit à l'écran.
-Et crotte… grommelèrent les deux hommes.
« Qui frappe, Smirnoff ?! Hein ? »

And the love profusion
You make me feel, You make me know
And the love direction (Et le sens de l'amour)
You make me feel, You make me shine
You make me feel, You make me shine, You make me feel !

I got you under my skin (Je t'ai dans la peau)
I got you under my skin, I got you under my skin
I got you under my skin

Kenneth, Judith et leurs enfants rentrèrent.
-C'était une belle journée, hein ?
Tous acquiescèrent.
-Bon… Moi je retourne dans mon bureau…
-Oooh…
-Mais non papa reste !
Kenneth se retourna vers sa femme et ses enfants.
-Quoiiiii ?
-On espérait que tu goûtes avec nous !
Kenneth hocha la tête.
-J'ai juste un petit truc à faire dans mon bureau… Et j'arrive.
-J'espère bien ! souffla Judith en allant avec les enfants à la cuisine.
Kenneth alla à son bureau. Il ouvrit son ordinateur. Une fenêtre de mail était ouverte.
« Pouvons-nous passer Lundi ? »
Kenneth soupira et se mordilla les lèvres. Il répondit.
« Vous pouvez. »
Kenneth alla rejoindre ses enfants et sa femme, non sans une crainte terrible qui le brûlait de l'intérieur.

There is no comprehension (Il n'y a pas de comprehension)
There is real isolation (IL y a un vrai isolement)
There is so much destruction (Il y a tellement de destruction)
What I want is a celebration (Ce que je veux, c'est une fête)

And I know I can feel bad (Et je sais que je peux me sentir mal)
When I get in a bad mood (Quand je suis de mauvaise humeur)
And the world can look so sad (Et le monde peut avoir l'air si triste)
Only you make me feel good (Il n'y a que toi qui me fait me sentir bien…)

Léopold enleva ses écouteurs et entendit les cris de ses parents. Il eut un sourire enjoué. Il entendit même un « Oh, je t'aime Lionel !! » cinglant qui lui arracha un ricanement.
-Bon… Next Track !