121 - Cette nouvelle vie...
« Cette souffrance, c'est juste trop réel »
Etienne Smirnoff.
Trente-six ans.
Il attend, dans ce couloir. A ses côtés, son meilleur ami Kenneth Heine, trente-six ans aussi.
Nous sommes le 20 aout 2014, environ neuf mois après le Noël passé chez les Smirnoff.
Face à eux, Norbert Finsbury, la quarantaine rayonnante, accompagné par son mari Lionel Maloney.
Judith est à la maison avec Travis, ils gardent les enfants.
Arrivèrent Jonathan et Estelle, laquelle évita soigneusement le regard de son frère qui ne put qu'exprimer de face un profond désarroi.
-On n'est pas en retard ?
Etienne soupira et regarda Jonathan.
-Ca fait cinq heures…
Jonathan siffla.
-Eh bé… Linus n'est pas là ?
-Il a Charlie aujourd'hui, il a dit qu'il viendrait après la naissance, marmonna Norbert.
-Oh… Et… Il va bien ?
-Disons qu'on n'en sait pas grand-chose, ça fait six mois qu'il ne répond plus à nos coups de fil, c'est soit lui qui appelle soit Norbert qui le voit passer… marmonna Lionel. Mais bon, ça n'est absolument pas le sujet…
Kenneth regarda Etienne.
-T'as pensé à un nom ?
Etienne soupira.
-Lily si c'est une fille… Urbain ou David si c'est un garçon.
-Urbain… s'étonna Norbert.
-Le frère de mon grand-père s'appelait comme ça.
Kenneth hocha la tête.
-Quand même, vous auriez pu réfléchir avant de vouloir faire un bébé après Noël…
-Le pire c'est quand même que Roland est né le 17 août. Bonjour les anniversaires rapprochés…
Petits sourires. Une infirmière arriva.
-Comment elle va ? s'empressa Etienne.
-Tout va bien, elles vont bien toutes les deux !
Kenneth soupira en souriant.
-Une fille !
-Elle doit être super contente… Elle en voulait absolument une ! souffla Etienne, soulagé.
-On peut la voir ? demanda Norbert.
-Pour Madame Smirnoff, il faut la laisser se reposer mais le bébé est visible en couveuse avec les autres.
-D'accord…
-Votre femme a choisi le prénom Lily Rose Coralie, si cela vous convient Mr Smirnoff…
-Tout à fait !
-Bien…
Maison des Heine. Judith gardait Léopold, Malcolm, Roland et Rachel en compagnie de Travis.
-Travis, c'est quand qu'on rentre à la maison ?
L'adolescent soupira et regarda son neveu.
-Quand papa et maman arriveront. Ca peut être encore long, Roland, tu dois être patient. Je t'ai expliqué pour maman, hein ?
-Oui je vais avoir un petit frère ou une petite sœur…
-Voilà ! C'est pour ça que ton papa a transformé la mangeoire des Pokémon en chambre.
Roland hocha la tête.
-J'espère que ce sera un frère comme ça je pourrais le taper !
Travis soupira.
-Si c'est une sœur, tu vas te retrouver comme Malcolm !
Travis et Roland regardèrent les jumeaux. Rachel avait pris tous les jouets pour elle et Malcolm était dans son coin à la regarder calmement. Judith soupira.
-Seigneur, Rachel, laisse les jouets de ton frère !
-Mais il en veut pas !
Judith passa quelques jouets à Malcolm sous le regard alerte de Rachel. Le gamin regarda les jouets, regarda sa mère, puis sa sœur et continua à regarder tranquillement dans le vide.
-Hoooon…
-Tu sais, souligna Travis, beaucoup de mères rêveraient d'avoir un fils aussi calme.
-Je suis plutôt le genre de mère qui aimerait voir son fils courir partout en criant… C'est à peine s'il marche !
Et Malcolm comme pour contredire sa mère, se leva et alla au placard chercher des gâteaux.
-Ah par contre pour manger là…
Malcolm retourna vers son exacte place non sans donner quelques gâteaux à sa sœur jumelle.
-Merci Malcolm !
Judith crut devenir folle. Travis éclata de rire, puis il regarda Léopold.
-Et toi, ça va ?
-Ouais… Charlie me manque un peu.
Travis s'étonna.
-Je l'ai presque pas vu pendant les vacances… Je suis resté avec mes parents… Je voyais bien à un moment que je les embêtais…
-Mais non. Tes parents t'adorent. Je doute que tu les aies vraiment sérieusement dérangés.
-Oui mais des fois ils veulent rester seuls pour faire des trucs tous les deux…
Travis grimaça.
-…et comme j'étais tout le temps là…
-Je… vois. Et tu n'as pas de copains à Unionpolis ?
-Si mais c'est pas pareil qu'avec Charlie… vivement la rentrée !
-Oh… Je vois, toi et Charlie…
-On est les meilleurs amis du monde ! Cet été sans lui c'était vraiment… Nul !
Travis s'étonna. Disons plutôt qu'il ne pouvait pas comprendre.
Etienne regardait Lily aux côtés d'Estelle. Silence de circonstance. Etienne semblait particulièrement ému, Estelle avait un léger sourire. Jonathan arriva.
-Euh, Etienne, j'ai des obligations à l'arène, il va falloir que j'y aille, si on pouvait juste voir Linda avant…
-Oh bien sur, je crois qu'elle est réveillée.
Il avertit les autres qui arrivèrent. Ouvrant doucement la porte de la chambre, Etienne entra suivi par les autres et vit Linda, souriante mais fatiguée.
Linus Winchester se préparait. Il mit sa cravate des grands jours. Charlie se chaussait semble t-il à contrecœur.
-Je n'ai pas trop envie d'aller à l'hôpital…
-Léopold y sera peut-être.
-J'espère… soupira le gamin.
Linus regarda son fils, excédé.
-Est-ce qu'il y a un problème, jeune homme ?
-Oui, j'ai pas vu mon copain pendant deux mois, forcément…
-Ce n'est pas ma faute !
-Alors j'aurais dû noter les excuses que tu m'as donné pour qu'on aille pas le voir.
Linus rougit de colère devant l'insolence de son fils.
-Charlie si tu ne changes pas de ton tout de suite…
-Je sais, je sais… Fffff…
-Et on ne soupire pas !
-Oui papa…
Jonathan et Estelle croisèrent Linus à la sortie de l'hôpital.
-John, Estelle, bonjour !
-Linus, Charlie… salua Estelle.
-Oh salut… Euh… C'est une fille, tout le monde va bien.
-Oh, fantastique ! Les parents doivent être heureux !
-Ouais… Norbert est là haut…
Linus se renfrogna.
-Oh…
-Et Léo ? demanda Charlie.
-Bah… Non, vu qu'il…
-…déteste les hôpitaux… soupira Charlie, à peine surpris.
-Voilà… désolé.
-C'rien…
Linus et son fils entrèrent dans l'hôpital. Charlie faisait ostensiblement la tête.
-Je ne t'avais rien promis !
-Encore heureux…
Linus grommela et regarda son fils dans l'ascenseur.
-Pourrais-tu cesser de me répondre sur ce ton ?!
-Oui papa…
-Il n'y a pas de « Oui papa » qui tienne avec toi ! Charlie, c'est quand même incroyable que tu me parles comme ça après tout ce que j'ai traversé pour toi !
Charlie regarda son père, les yeux levés vers le vide, pensant très fort : « Et qu'est-ce que tu as traversé pour moi, déjà ? »
Il se retint de lâcher ça devant son père.
-Alors ne sois pas si désagréable, s'il te plait. C'est difficile pour tout le monde.
Charlie soupira.
Une fois au bon étage, Linus et Charlie se rendirent dans la chambre ou les autres attendaient.
-Lindbergh ! sourit Etienne.
Charlie soupira et salua Norbert et Lionel qui le saluèrent discrètement.
-Comment va la mère ? sourit Linus.
-Je suis épuisée ! Si j'avais su que la deuxième me fatiguerait autant…
-Oh mais attendez le troisième ! sourit Linus. Celui-là c'est le pire !
Charlie regarda son père, étonné. Etienne, Kenneth, Norbert et Lionel s'étonnèrent aussi. Linda grimaça, croyant avoir mal compris.
-Oh je ne disais pas ça pour Charlie, bien sur, mais Lucy… était très fatiguée aussi.
Charlie soupira « Et c'est repartiiiii…. »
-Vous devriez faire l'impasse, Linus, je crois vous l'avoir assez répété… soupira Linda.
-Et vous n'êtes pas la première… marmonna Norbert.
Linus lâcha un regard foudroyant à Norbert qui eut un vif mouvement de recul. Lionel soupira.
-Si vous comptez vous battre, sortez, la chambre est censée rester quelque peu stérile…
Etienne et Kenneth s'étonnèrent. Norbert sortit suivi de Linus. Charlie resta auprès de Lionel.
-Ils vont se battre en vrai ?! s'étonna le gamin.
-Non, mais au moins ils laissent Linda se reposer tranquillement pendant qu'ils se disputent.
-Vous devriez partir, je vais dormir là, je suis vraiment crevée… soupira Linda.
-Hors de question que je te laisse toute seule, assura Etienne. Kenny, si tu veux aller retrouver Judith…
-Ouais, mais…
-Vas-y, Kenny, je suis à plat… va rejoindre les enfants, et dis à Travis de rentrer avec Roland si il veut.
-Ok. Repose-toi bien !
-Bon, je vais voir si Linus a amoché Norbert…
-J'imagine que tu ne veux toujours pas me parler…
Linus soupira.
-Tant que tu ne me montreras pas tes relevés téléphoniques, non !
-Je ne peux pas te les montrer, Linus !
-Parce que tu as quelque chose à te reprocher ?
-Si seulement tu m'expliquais pourquoi tu me fais la gueule !!
-Mais si je te le dis tu vas te hâter de supprimer les preuves !
-C'est absurde !! geignit Norbert. On était de si bons amis, pourquoi… Pourquoi d'un seul coup…
-Tu veux savoir pourquoi ?! Parce que c'est à cause de TOI que Lucy m'a quitté !
Norbert s'étonna.
-C'est pour ça qu'on ne peut plus être amis ! Parce qu'au fond, tu n'as toujours été qu'un enfoiré qui n'a toujours voulu qu'une chose : M'avoir pour toi tout seul !
-Mais enfin écoute-toi parler !! C'est complètement absurde !!
-C'est la stricte vérité, tu le sais toi-même.
-Linus, je peux t'assurer que je suis très heureux en ménage et que ça fait longtemps que je n'ai plus pensé à toi comme un éventuel…
-Oh tais-toi tu me dégoûtes…
Norbert s'étonna.
-C'est pas que ça… C'est autre chose !
-Peut-être bien oui… Cherche, tu trouveras peut-être un jour…
Lionel, Kenneth et Charlie sortirent de la chambre.
-On y va, Norbert ? demanda calmement le policier.
Le blond hocha la tête.
-On peut venir prendre Léopold ? demanda Lionel à Kenneth.
-Oh, venez même prendre un petit café, si vous voulez… Judith sera ravie !
-Je sais pas trop… soupira Norbert.
Linus repartait avec Charlie qui se tournait vers Norbert. Lequel hocha la tête. « Je lui dirais bonjour de ta part ! »
-On a vu le bébé, il était très mignon !
-J'arrive pas à croire que ce soit une fille ! soupira Travis. Elle va pleurer encore plus fort que Roland…
-Quoi ? J'pleure pas fort ! grommela l'enfant.
-Quand tu étais bébé, si, tu pleurais très fort !
-Nan c'est pas vrai !
Travis plissa les yeux.
-Ok, ok… Pire que son père !
Kenneth ricana.
-Celui-là on peut pas dire qu'il est pas de ses parents, le même caractère !
-Et sinon… Estelle et Etienne se sont parlés ? demanda Travis.
Kenneth, Lionel et Norbert semblèrent embarrassés.
-Euh… Pas vraiment non…
-C'était pas vraiment la réunion fraternelle tant espérée…
Norbert ne disait rien. Il se demandait pourquoi son meilleur ami s'était tout à coup mis à le détester.
« Depuis que j'ai refusé de lui donner mes relevés téléphoniques il semble complètement enragé envers moi… Si seulement je pouvais comprendre ! Et si lui pouvait comprendre que je ne peux pas lui donner ces relevés, parce que si je le fais… »
-Norbert, ça va ?
Le blond regarda Kenneth.
-T'as l'air dans la lune !
-Non non, ça va… Un peu… perturbé c'est tout.
Léopold regarda son père, intrigué. Le Flobio de Judith débarrassa la table.
-Quoi qu'il en soit j'espère pour Linda que ce sera le dernier, elle avait l'air encore plus fatiguée pour Lily que pour Roland… soupira Kenneth.
-Elle veut des enfants, on ne peut pas le lui reprocher ! ajouta Travis. Ah, SMS… Oh ! Roland, maman sera là ce soir !
-Chouette !!
-Ca veut dire qu'on va pouvoir rentrer plus tôt… Faut que je fasse la bouffe moi en plus…
-Si tu veux des pâtes, on en a des tonnes, Kenny a été faire les courses…
Lequel se tourna vers sa femme.
-Mais je t'en prie dis aussi que je suis un empoté !
-Disons que confondre une tâche d'encre sur la liste de courses avec le chiffre 9… Comment t'as pu croire que je voulais 19 paquets de pâtes ?!
-Je pensais que tu avais faim !
Judith soupira, lassée. Kenneth sourit.
-J'adore quand tu fais la moue !
-Moi j'adorerais que tu sois plus concentré sur les courses !
Travis et Lionel sourirent.
En partant, Lionel remarqua la mine sombre de Norbert.
-Oh… Léopold, tu veux bien… Aller dans la voiture ?
-Ok…
Lionel regarda Norbert pendant que le jeune garçon se rendait à la voiture.
-On marche un peu ?
-C'est pas la peine…
-Je crois surtout que tu as beaucoup de peine, mais…
-Je peux pas en parler…
-Je sais ça aussi… Norbert, c'est juste un ami, ce n'est pas comme si tu avais perdu Léopold ou… moi…
-Tu peux pas comprendre…
-Je sais ça… Euh… Tu comptes, je sais pas… Arrêter d'être aussi triste ?
-Je peux pas arrêter. Tu peux pas…
-Comprendre je sais… Norbert, je suis ton mari, je suis prêt à tout supporter, à tout endosser mais s'il te plait ne m'exclue pas de tes soucis ! Je suis aussi là pour t'aider…
-Si tu sais pourquoi ça va mal entre lui et moi… Je perds tout. Absolument tout.
Lionel regarda Norbert repartir vers la voiture, l'air complètement dépassé par la situation de Norbert.
-Tu travailles où maintenant ?
Travis soupira en souriant. Roland était à l'arrière, sur le siège auto dans la voiture de Travis, alias l'ancienne voiture d'Etienne.
-Un peu partout, je m'occupe surtout des réfections maintenant, je t'ai expliqué ce que c'était.
-Oui tu refais les choses.
-Non, ça c'est les rénovations. Réfections c'est arranger ce qui ne va pas.
-Ah oui.
Travis et Roland arrivèrent devant la maison à Voilaroc. Travis eut un sourire étonné.
-Oh… Roland je crois que maman et papa sont là !
-Ouaiiiis !
Linda restait assise dans son fauteuil, entourée par ses Pokémon et par Roland. Etienne quant à lui, préparait sa prérentrée.
-J'en connais une qui a fait exprès d'accoucher en août pour avoir des congés maternité !
-Tu n'as pas encore compris que j'étais une grande manipulatrice ? sourit Linda.
Etienne soupira et plissa les yeux. Travis qui préparait le repas, le regarda.
-Ca va pas ?
-Si, si, tout va très bien…
-T'as pas l'air très enjoué par ton boulot…
-Je viens d'avoir une fille, Travis ! N'importe quoi paraît très ennuyeux à côté de ça !
-Oh…
-Oui !
Quelques jours plus tard, Etienne arriva à la faculté de Rivamar pour sa prérentrée. Il tomba sur le proviseur Areski Marston.
-Tiens, Mr Smirnoff ! Je croyais que vous profiteriez de votre congé paternité !
-C'est fait, cinq jours….
-Oh, je vois ! Bien, cette année vous avez… trois demi-groupes !
Etienne fit de gros yeux.
-ParDON ???
-C'est-à-dire que vous ferez trois heures par semaines !
Etienne hallucina.
-Mais c'est n'importe quoi, je pensais que vous comptiez me faire augmenter mon nombre d'heures…
-Raté, on a eu un arrivage de professeurs de stratégie tous plus ou aussi compétents que vous…
-Alors moi vous me reléguez à ça ?
-On n'a pas trouvé mieux !
Etienne soupira, énervé.
-Vous auriez au moins pu me prévenir que je m'organise ou que je trouve autre chose…
-Ah mais on vous garde ! Vous pourrez toujours servir… en cas de désistement ou de…
Smirnoff soupira et grommela.
-Hors de QUESTION ! Je veux un vrai travail !
-C'est un vrai travail, ces demi-groupes en option comptent sur vous !
Smirnoff hocha la tête.
-Vous voulez voir un vrai travail de près ?
-Comment ça ?!
-Tu as QUOI ???
-Je lui ai collé mon poing dans la gueule et j'ai posé ma démission !
Linda s'étonna.
-J'aurais aimé que tu te filmes ! Oser frapper cet enfoiré c'est un exploit ! Mais maintenant…
-Je sais… J'dois chercher un nouveau travail… soupira Etienne. Bon…
Travis regarda Etienne chercher une nouvelle faculté à Sinnoh.
-Pourquoi t'enseigne toujours en fac ?
-Parce que les académies c'est lourdingue et les écoles préparatoires c'est nul.
-Dit Etienne Smirnoff qui a trouvé sa vocation dès l'école préparatoire, et qui l'a poursuivie à l'académie ! marmonna Linda.
-Et toi, ne profite pas du fait de tenir la petite pour me donner des leçons !
-Ca te changerait d'enseigner dans des classes de mômes, nan ? suggéra Travis.
Smirnoff soupira.
-Je vaux mieux que ça !
-C'est ce que tu m'as dit quand… Je suis revenu à la maison avec Keunotor ! Et aujourd'hui Castorno est un de mes Pokémon les plus complices.
Linda hocha la tête.
-Travis n'a pas tort ! Tu devrais revenir aux sources ! Ca te replongerait dans ta passion !
-Exactement, tu te souviendrais de ta vraie motivation à faire ce métier et tu le ferais avec plus de plaisir !
Etienne regarda les deux puis regarda Roland.
-T'en penses quoi, toi ?
-Bah t'es prof, tu fais prof !
Etienne geignit alors que Linda et Travis éclatèrent de rire.
Le lendemain, Etienne se présenta à l'académie de Féli-cité pour prendre un éventuel poste.
-Mr Etienne Smirnoff… Vous habitez à Voilaroc, c'est loin !
-Ca ira, j'ai une voiture !
-Vous enseignez en Stratégie, techniques de combat, cas stratégiques et enseignements basiques.
-Exact…
-Nous avons besoin d'un poste de professeur principal !
Etienne fit de gros yeux.
-Ouah… Déjà une heure que je suis là et j'ai la carrière d'un futur professeur principal !
-Vous n'êtes pas sans savoir que les équipes pédagogiques des classes académiques se constituent de quatre professeurs. Il nous en manque un pour les deuxièmes années qui reçoivent cette année leur premier Pokémon comme c'est la tradition à Sinnoh… De plus vous êtes très expérimenté et qualifié… Voulez-vous bien…
-Bah si je peux servir… Combien d'heures j'aurais ?
-Euuuuh…. Par semaine environ trente…
-YES !!! C'est une classe difficile ?
-Plutôt oui… Enfin pas vraiment ce sont des gamins, ils ont soif d'apprendre…
De la bave mousseuse se forma autour des lèvres d'Etienne. (Métaphoriquement bien sur)
-Euuuuh… Je commence quand ?
-En septembre, le deux !
Du sang s'échappa des narines d'Etienne (Métaphoriquement là encore)
-Je pourrais… vous embrasser ?
-…Nan !
-C'est pas grave ! Merci, merci merci merci !
Etienne partit en sautillant.
-Youpi la vie est belle tralala…
Etienne manqua de se heurter à un homme brun qui regarda Etienne en clignant bien ses yeux bleus.
-C'est une jolie journée mais de là à se réjouir de revenir au travail après deux mois de congés…
-Croyez-le ou non, je viens de prendre dix ans de moins ! sourit Etienne.
-Je suis James Bates, mais tout le monde m'appelle Jimmy…
-Etienne Smirnoff. Enchanté !
-Vous allez devenir prof ici alors ?
-Pour les deuxième années semble t-il.
-Oh vous aussi ? Quel poste ?
-Professeur principal… Attendez vous êtes prof ?!
-Oui, d'élevage et de nutrition ! Je fais partie du trio pédagogique de cette académie depuis bien huit ans. J'ai fait toute ma carrière ici…
Etienne se figea. « JE parle à un collègue, qui plus est un PROF ??? »
-…et je ne compte pas en changer !
-Ouah… La vache ! Quand je pense que moi j'ai fait trois établissements depuis le début de ma carrière !
-Ah ?
-Oui… Clémenti-ville, Doublonville et Rivamar. J'ai fait qu'enseigner en faculté depuis le début….
-Ouah… Vous deviez être sacrément stressé ! Les facultés mettent la pression sur leurs profs !
-Oui mais une bonne pression, qui vous encourage à travailler !
-C'est pour ça que vous revenez vers les académies, beaucoup plus relax !
-J'avais surtout besoin d'effectuer un retour aux sources. J'ai déjà plus de quinze ans de carrière derrière moi…
-Ouah… Vous êtes mon ainé alors ! J'imagine que je pourrais compter sur vos conseils avisés ?
Etienne aurait pu répondre « Bien sur, ensuite vous compterez sur moi pour le suppo ? »
-Si vous en avez vraiment besoin, dans ce cas…
-En fait non, mais tels des Pokémon, nous pouvons toujours évoluer, non ?
Etienne regarda le jeune professeur, éberlué.
-Ouah… Vous pensez vraiment ça ?
-Bien sur ! En tant que professeurs de dressage, notre rôle est d'approcher au plus près de la pensée du Pokémon.
-… Vous êtes marié ?
-Oui… pourquoi ?!
-Si ça n'avait pas été le cas, je vous aurais épousé !
Jimmy regarda Etienne, étonné.
-Certes… Euh…
-Je suis marié aussi ! admit Etienne.
-Ah… vous me rassurez un peu… Bon, je vais me réinscrire…
-Oh bien sur ! A plus tard, Jim !
-A plus tard !
De retour à la maison…
-Linda ! J'ai rencontré l'homme de ma vie !
La blonde, donnant le biberon à sa fille, regarda son mari étonné.
-Tu as croisé des scientologues, c'est ça ?
-Non, j'ai parlé avec un collègue !
Linda regarda par la fenêtre.
-Bizarre, il ne neige pas !
-Et j'ai un poste de professeur principal !
Linda sourit.
-Enfin une bonne nouvelle croyable !
-Hm. Ou sont Travis et Roland ?
-Dehors, Travis s'entraine et Roland le regarde, surement en jouant.
Etienne hocha la tête.
-Tu es magnifique.
-Merci…
-J'ai envie qu'on en fasse un troisième !
-Oh non Etienne on va se calmer sur les enfants là hein ! Je suis pas une machine !
-Je sais mais je sais aussi que ça te fait plaisir de pouponner.
Travis entrainait Castorno, Spinda, Scarabrute et Smogogo. Il regarda Roland, les yeux tristes.
« Un enfant de plus… Je suis content pour eux évidemment mais… Dans quel monde ces enfants vont vivre, vu ce qui semble se préparer ?! Ces types de la Team Galaxy ont l'air plus dangereux que jamais… Ils vont bientôt faire quelque chose dont personne ne soupçonne la puissance, et je suis le seul à savoir à peu près quoi… Il faut que j'essaie d'enrayer ça si je le peux, sinon ils vont mettre ce plan à exécution et là, là, ce sera vraiment terrible… »