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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 01/01/2009 à 21:58
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 09:02

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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118 - ...n'a rien à envier à celle des femmes ! [2/2]
« C'est si rare maintenant quand une femme a du tempérament, que quand une femme en a, on dit que c'est de l'hystérie. »(Jules Barbey d'Aurevilly)


Travis n'aurait jamais cru qu'en rencontrant sa "maman", il rencontrerait une folle psychopathe absolument sadique. Pour preuve les Magneti qui lui maintenaient les bras aux murs de tôle du camion, et qui lui envoyaient des décharges dans les articulations.
Travis n'avait jamais éprouvé l'envie de mourir avant aujourd'hui. Le soleil allait vers son couchant. Ils seraient bientôt à la frontière. Il ignorait complètement ce que Ruth Wesley comptait faire de lui ni pour quelles raisons elle l'avait enlevé. Ni pourquoi elle était folle, elle qui était si gentille d'habitude.
Travis subissait sous le regard du Spinda d'Hiram, qui restait impassible. Incapable de faire quoi que ce soit surtout. Travis regardait le Pokémon qui avait accompagné son abruti de surveillant tant détesté.
Bizarrement, Travis voulait demander de l'aide au Spinda. Mais visiblement seule la férule de Ruth faisait bouger l'animal. Qui semblait tout simplement terrorisé, comme Travis.
L'adolescent regarda vers les places conducteurs. Ruth regarda dans le rétroviseur.
-Tu veux ta chanson préférée, Nicolas ? Je vais te la mettre.
Elle mit « Fernando » des ABBA. Un instant, Travis eut une pensée idiote : « Quel gamin pourrait-être assez bête pour aimer une chanson pareille ? »
Alors que la voiture prenait un chemin cabossé (Qui raviva les douleurs de Travis), Spinda se leva et tangua vers la porte arrière du camion qu'il tenta d'ouvrir. Travis regarda le Pokémon, les yeux remplis d'espoir.

-C'est Ruth... Qui a tué Nicolas.
Lionel prenait la déposition d'Hiram.
-Hm...
-Elle... L'a étranglé un jour ou elle avait oublié ses médicaments... Je suis arrivé trop tard... Il n'avait que douze ans...
-Pourquoi avez-vous... tenté d'adopter Travis ? D'après votre famille, vous le leur avez présenté comme étant Nicolas.
-Je voulais toujours protéger Ruth comme je l'avais toujours fait. Alors je n'ai jamais rien dit à la famille et j'ai enterré Nicolas dans un écart entre le foyer et la maison de retraite. Tout a été recouvert par la clôture quand celle-ci a été refaite.
-Hm... Pourquoi Travis ?
Hiram eut un léger sourire grinçant.
-Vous connaissez mon passé judiciaire...
-En effet, vous étiez professeur de sciences mais vous avez été radié pour... soupçons d'attouchements sur un de vos élèves.
Hiram hocha la tête.
-J'ai toujours eu une attirance étrange pour les enfants... J'ai toujours eu... terriblement peur de moi-même, de commettre un jour l'irréparable...
-Arrêtez-vous là. Tenez-vous en à Travis. Je ne supporte pas les pédophiles...
-Je ne suis pas...
-Je ne supporte pas non plus les effusions de fantasmes pseudo-pédophiles.
-Envers Travis il n'y avait rien. Je détestais vraiment ce gosse. Ca m'avait rassuré, je me disais que si je lui procurais un foyer, je réussirais à l'apprécier normalement, comme un fils, et peut-être que je saurais me contrôler...
Lionel poussa un énorme soupir.
-Bon... Vous vouliez qu'il prenne la place de Nicolas alors ?
-Ca aurait rendu Ruth tellement heureuse...
-Bon. On n'a plus à chercher bien loin pour le mobile... Bien, soit Smirnoff et Linda réussissent, soit on devra faire avec la police de Kanto, ce qui ne m'arrange pas... Soit tout sera foutu pour ce pauvre gosse.

« Je suis un petit Pichu tout rigolo !
Quand j'agite mes oreilles ça fait Flip Flap Flop !
Je suis un petit Pichu tout rigolo !
Quand j'ai trop mangé mon ventre fait Gloup Gloup Gloup ! »
En chantant, Etienne chatouillait le ventre de Roland qui ricana.
-Ah tu l'aimes bien, cette berceuse, hein ? Hein Roland que tu l'aimes bien ?
Le bébé ricana devant son père grimaçant. Linda arriva.
-Oh ! Mon mari qui fait l'idiot avec notre bébé !
-Je fais pas l'idiot. Je lui chante une berceuse !
-Les berceuses, c'est sensé aider à dormir, pas faire rire et énerver !
-Au pire il dort avec nous !
Linda regarda Etienne, blasée.
-C'est moi ou tu adores qu'il dorme avec nous ?
Etienne eut un sourire coupable.
-Pas tout le temps ! Il va devenir dépendant sinon !
-Te plains pas, je pourrais dormir avec Erwan !
-Oui mais là tu te ferais arrêter pour folie furieuse !
Etienne soupira en ricanant.
-Allez. Fais dodo poussin !


-Et ça, c'est quoi ?
-Un Rattata !
-Un Rattata, oui ! Et ça ?
-Pou... Poussi...
-Un Poussifeu !
-Un Poussifeu !
Linda arriva dans la chambre. Etienne lisait un livre d'images avec Roland.
-J'en étais SURE ! Tu essaies encore de le stimuler !
-Pas du tout !
-Laisse-le jouer tranquillement et arrête de lui remplir la tête, il a trois ans, Etienne !
-C'est l'âge idéal pour commencer à apprendre !
-Bien sur ! Pourquoi dois-je m'étonner que son premier mot ait été « Caca » quand son père lui apprend tout sur les Pokémon !
-Il voulait juste dire « Carapuce » !
-Oui, ou peut-être Papa, mais il aura fait un lapsus !
-... Je voiiiiis...
Etienne reposa son fils qui se dirigea vers ses jouets.
-Etienne, je ne te blâme pas mais... Il est trop petit pour ça !
-Regarde les enfants de Kenny ! Tu veux qu'il soit à peine capable de différencier un Rafflésia d'un Héliatronc ?
-Et ça recommence, la compète des cerveaux d'enfants...
-Je veux que Roland soit intelligent et je veux lui transmettre mon savoir !
-D'accord. Tu t'occupes de transmettre le savoir, je m'occupe de lui transmettre le goût des belles robes !
Etienne regarda Linda s'en aller.
-Eh ! T'es sérieuse ?! Nan parce que dans la famille y'a pas de stylistes !
Linda éclata de rire devant un Roland étonné.


-On dirait que tu as conduit ça toute ta vie !
-Hein ?
-J'ai dit... Oh laisse tomber !
Etienne vira de bord avec la moto. Longeant un ravin, lui et Linda, accrochée derrière lui, aperçurent la camionnette qui fonçait.
-C'est tellement excitant, cette moto, cette tension ! cria Linda.
-J'aurais préféré qu'on essaie ça dans d'autres conditions !
Il s'avancèrent en accélérant et atteignirent un pan de falaise plus élevé.
-Prête ?
-Oui !
-Tu es sure que ça va aller ?
-Kenny a raison. Si on juge Travis par rapport à Ian, on ne vaut pas mieux qu'Ian !
Etienne acquiesça.
-Bon ! Vas-y !
Linda envoya Iphigénie et Clytemnestre, Papilusion et Momartik.
-Eclats Glace et Vent Argenté !
Les Eclats se posèrent sur la route. Ruth se contenta de les esquiver en camion.
Le vent cependant, se déposa sur le pare-brise ce qui obligea la vieille femme à s'arrêter.
-OOOH !! CETTE POUSSIERE !! OH ! MAUDIT DESERT A LA CON !
Ruth essuya le pare-brise. Etienne voulut s'approcher mais Ruth tenait un fusil. Le professeur fut pris d'une certaine panique.
-Han non...
Linda regarda Etienne et secoua la tête. Le professeur soupira et se lança quand même.
-Sherman ! Pistolet à O !!!
Le Pokémon frappa le camion. Ruth regarda en direction d'Etienne qui s'était caché avec son Pokémon derrière des rochers.
-Simon !!
Etienne envoya son Pokémon Foretress. La créature se dirigeait vers Ruth qui constata immédiatement son insensibilité aux balles de fusil sans même avoir à tirer.
-"Elle est folle mais pas stupide !" EBOULEMENT !
Tournoyant légèrement, Foretress envoya des rochers vers le camion et Ruth. Laquelle sembla sortir une Pokéball.
-C'est la guerre, hein ? Alors j'en suis !
Elle sortit un sac de Pokéballs. Etienne s'étonna.
« Des groupes de Pokémon ? »
Ruth libéra une flopée de Racaillou du sac. Les monstres de pierre créèrent un barrage qui retint les pierres. Puis ils les renvoyèrent vers le Foretress qui repartit benoîtement vers son maître.
-Tu as fait ce que tu as pu...
C'est alors que Ruth remarqua Judith et Kenny, les Roucarnage et Pachirisu d'Etienne. Le Pokémon électrique était sur le dos de l'oiseau.
-Quelle horrible bête !!
Ruth chargea le fusil et s'apprêta à tirer.
-MEGACORNE !!!
Le Scarhino d'Etienne fonça droit sur Ruth qui lui tira dessus.
-Armure !!
Le Scarhino se protégea de la balle mais le choc de l'attaque l'avait complètement assommé. Ruth ne pouvait pas tirer plus, elle savait qu'elle devrait tuer Travis aussi. Il fallait en laisser un peu.
-RELACHEZ CE GAMIN, VIEILLE FOLLE !
-Jet Pierre !
Les Racaillou chassèrent Roucarnage et Pachirisu, incapables d'exécuter les manœuvres prévues. Ruth libéra d'un autre sac une horde de Piafabec qui se jeta sur le duo aérien.
-Merde, merde, merde !!
Linda savait ce qu'elle devait faire mais c'était au dessus de ses forces. Par là, il fallait entendre qu'elle était morte de peur que ce soit à l'idée de se faire tirer dessus ou à l'idée que quelqu'un soit blessé. Ruth libéra un dernier sachet de Pokémon derrière le camion mais Etienne était incapable de savoir lesquels c'était, ils se rendirent immédiatement sous terre.
Etienne devait retenir Ruth afin que Linda puisse faire ce qu'elle avait à faire. Il sortit Connor.
-Kenny ! Météores ! Judith, Cru'Aile !
Les deux Pokémon se débarrassèrent des Piafabec autour et se rapprochèrent d'Etienne.
-Bravo vous deux ! Connor ça va être à toi !
Soudain, le groupe se retrouva bombardé de pierres. Le Pokémon chacal sauta et frappa les rochers de rapides coups de pied. Etienne prit le risque de relever la tête. Ruth repartait en camion. Etienne sourit quand il vit Erwan sur le toit du camion.
« Yes ! Bien joué Linda ! »
-AAAAH ! ETIENNE !!!
Lequel se tourna vers sa petite amie, menacée par une horde de Taupiqueur. Les fauteurs de troubles faisaient tanguer la terre autour d'elle.
-L... Linda !!

-Ce ne serait même pas marrant...
-Je suis sur que si ! On s'amuserait surement !
Linus soupira.
-Monter une entreprise ? A nos âges ? Norbert ! Et puis une entreprise de quoi ?!
-Je ne sais pas... Une PME ? (Petite ou moyenne entreprise ndla)
-Ca ne tient pas ça !
-N'empêche que ce serait une idée sympathique.
-Avec ton mari jaloux et ma femme suspicieuse ce serait surtout un moyen de plus de se mettre en danger !
Les deux compères ricanèrent.
-On ne va quand même pas rester dans l'administration toute notre vie... Ca n'est pas un achèvement pour un homme !
-Dans le temps c'était le fait de vivre de combats qui constituait un achèvement !
Norbert hocha la tête.
-Et aujourd'hui ?
Linus haussa les épaules.
-Vivre en paix, je suppose.
Norbert hocha la tête.
-Au fait Norbert... Je te remercie encore pour vous être occupé de moi pendant ces mois...
-Ces deux mois seulement. Désolé de mon côté d'avoir abusé de la situation.
Linus sourit.
-Ce... n'est rien. Si tu veux qu'on en parle...
-Ce baiser.
Linus soupira.
-J... J'ai besoin de savoir si tu as apprécié ce baiser !
-Et pourquoi ?
-C'est important... Parce que ça m'a troublé que tu... répondes si positivement !
Linus hocha posément la tête.
-J'étais faible, en fauteuil. Je n'avais pas vraiment eu de... contact charnel avec qui que ce soit depuis deux semaines... Et... C'était sympa pour un... baiser donné par un homosexuel à un handicapé !
Norbert hocha la tête en soupirant.
-Je... vois. Je vais aider ta fille à faire la vaisselle.
Norbert partit, laissant Linus à ses réflexions.
« Que voulais-tu que je te dise ? Que j'aimerais qu'on recommence ? Mon pauvre Norbert... »


-Norbert ! Monsieur Marston t'appelle ! C'est urgent !
Norbert regarda Linus et s'étonna.
-Pourquoi ne m'appelle t-il pas par l'interphone ?
-Tu le connais, la flemme !
-Hon...
Norbert se leva et se dirigea vers le bureau du proviseur. Linus se précipita vers les tiroirs du bureau et commença littéralement à fouiller le bureau de son meilleur ami.
« Ou tu caches tes relevés téléphoniques, sale connard... Dès que j'ai les preuves que c'est TOI qui a appelé ma femme pour qu'elle me quitte et pour m'avoir pour toi tout seul... je fais de ta vie un ENFER, mon grand !! »
Linus cherchait, il avait déjà cherché chez Norbert dans presque toutes les pièces, il s'était même servi de Charlie pour ce faire, avait même piraté le réseau de Norbert mais n'avait rien trouvé.
Il était cependant de plus en plus certain que Norbert avait passé le coup de fil qui avait provoqué son divorce.
« Je la trouverais cette preuve ! La preuve que tu es un sale enfoiré !! »
-Euh, Linus, tu ne te serais pas remis à boire, Marston ne m'a pas...
Norbert surprit Linus dans ses tiroirs.
-Tu... cherches quelque chose ?!
Linus frémit.
-Euh...
Car bien qu'étant sur de la culpabilité de Norbert, il gardait une once de doute.
-Oui j'ai... perdu un dossier et comme je fais souvent des allers-retours dans ton bureau...
-Euh... Quel dossier ?
-Dossier Principe...
-Oui mais tu sais... parfaitement bien qu'entre toi et moi... il n'y a pas de passage de dossiers !
-C'était... juste pour vérifier !
-Bon...
-Excuse-moi en tout cas !
Linus partit promptement. Norbert ferma sa porte, poussa un gros soupir et déglutit.
« Un peu plus et il tombait sur mes relevés téléphoniques ! Je suis mort s'il découvre ça !! »


Foretress fonça vers Linda. D'un Tour Rapide, le Pokémon chassa les Taupiqueur. Scarhino arriva par les airs et attrapa les mains tendues de la jeune femme qu'il porta hors de danger, au grand soulagement d'Etienne.
Erwan, sur le toit de la voiture, entreprit de suivre le plan. Il prépara un bon Mitrapoing et tenta de percer le toit du camion. Il donna son coup mais réussit à peine à cabosser la carrosserie.
Le camion s'arrêta alors. Erwan regarda autour de lui. Pas de trace de son maître. Et la Ruth sortait avec son fusil. Erwan s'aplatit contre le toit, espérant ne pas être découvert.
Ruth ouvrit la porte arrière du camion et surprit Spinda qui essayait d'ouvrir. Elle repoussa d'un coup de paume le panda-tâche.
-JE SAVAIS BIEN QUE J'ENTENDAIS DES BRUITS SUSPECTS !!! PETITE MERDE !
Ni une ni deux : La vioque chargea son fusil et shoota le Spinda en pleine tête sous les yeux ébahis de Travis. Qui poussa un hurlement étouffé devant le cadavre de Spinda, la tête à moitié défoncée par une balle. Ruth grommela.
-Oh ta gueule ! C'est bientôt ton tour. Patience !
Elle ferma la porte sous le regard horrifié de l'adolescent qui se mit à pleurer devant cette horrible vision cadavérique. Ruth redémarra et mit une musique joyeuse pour fêter son crime.

Coup de feu. Linda et Etienne relevèrent la tête.
-E... ERWAN ??? N... Oh non !!
-Oh mon dieu !!! Etienne ! Vite !!
Les deux se mirent à courir pour rattraper la moto et tenter de rattraper le camion. Ils n'en eurent pas le besoin. Erwan courrait sur la route, queues entortillées maladroitement. Etienne savait quoi en déduire.
-Il est terrorisé !!
Le couple descendit la pente pour aller à sa rencontre. Le Pokémon vint vers son maître et sa compagne qui le serrèrent dans leurs bras.
-Erwan... Tu as été très courageux !
-Le pauvre... Ca va ?
Pour seule réponse, le Pokémon ne put qu'afficher un visage triste et une profonde envie d'affection.
-C'est trop tard Etienne...
Linda se mit à pleurer.
-On ne la rattrapera jamais !! Elle va partir à Kanto et tuer ce pauvre Travis !
Etienne soupira, les larmes aux yeux.
-T... Tout ça ne serait pas arrivé si je n'avais pas été aussi... Con !
-C'est ma faute aussi ! Je n'aurais jamais dû lui raconter tout ça !
-On fait quoi ? On fait quoi, Linda ?! On rentre et on... leur dit qu'on n'a rien trouvé ? Et on se fait toiser par tout le monde ?!
-Oh Etienne... Je m'en veux !!!
-Mais moi aussi mais que veux-tu qu'on fasse ?!
Erwan cria. Le couple regarda le Pokémon qui leur désigna la route.
-On peut pas, Erwan ! On... Elle est trop loin, maintenant !
Le Pokémon trépigna et se mit à courir en suivant le chemin de la camionnette.
-Arrête, Erwan !
Le Pokémon se tourna vers son maître, le sommant de continuer. Mais Etienne soupira encore.
-Je... Je peux pas... J'ai... pas le courage...
Linda resta silencieuse.
-J'avais le courage de faire plein de trucs quand il était là. Je l'ai laissé voler, truander, fumer, boire... Je... Je me suis un peu retrouvé moi-même comme avant, dans ma petite carapace de Smirnoff... C'était... Bon de redevenir celui-là.
Etienne soupira et rappela Erwan.
-Mais c'est fini tout ça.
-Alors on... laisse tomber ? geignit Linda.
Etienne soupira.
-Je crois qu'on n'a pas le choix. Si la police de Kanto le retrouve, tant mieux... Sinon... ce sera une horrible nouvelle de plus à apprendre. Tu sais c'est quoi le pire ?
Linda secoua la tête.
-Avec toi derrière moi dans cette épreuve, je n'ai pas envie de pleurer, parce que... Je sens que tu me soutiens et que tu m'aimes... Et ça me fait un bien fou !
-Mais tu pleures, là...
-C'est parce que... C'est parce que...
Etienne serra Linda contre lui.
-J'suis désolééé ! J'suis vraiment désolé !
-Moi aussi, Etienne. Désolée de t'avoir quitté...
-Et désolé de t'avoir oubliée ce jour là...





































































Silence. Le soleil se couchait. Travis n'avait plus de larmes, plus de visage, plus de sensations, plus de fatigue. Le cadavre du Spinda d'Hiram gisait toujours là. Plus personne ne viendrait le sauver maintenant. Travis n'avait plus d'espoir, non plus.
-On arrive à la frontière, annonça Ruth. Je vais enfin pouvoir me débarrasser de toi.
Travis retira difficilement le nouveau bâillon.
-Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? J'veux... J'veux savoir !
-Nicolas tu DOIS mourir. Te voir ça m'obsède, tu comprends ? Tu es sorti de mon VENTRE ! Tout ce qui sort de mon ventre doit vivre et mourir c'est la loi ! C'est la loi tu m'entends !
-Votre voix... Comment...
-Tu te souviens ? J'aime faire des blagues téléphoniques !
Elle sortit un appareil qui modifia sa voix pour la rendre grave et monocorde.
-Muohoho !
-Hm.... Je vais mourir alors.
-C'est ce qui s'annonce.
-Non.... J'veux pas mourir...
Une voix inconnue hurla alors :
-PERSONNE NE MOURRA !
Ruth fit une embardée.
-QUOI ? LA POLICE ??? QUI....
Soudain, un énorme blob rose roula jusque devant la camionnette, à l'étonnement de Ruth et de Travis, attaché aux murs du véhicule par les Magneti. Qui pouvait bien être venu au secours de Travis ?!

Etienne et Linda restaient serrés l'un contre l'autre à attendre le verdict. Lionel vint vers eux.
-Bon. S'ils franchissent la frontière, il est prévu que la police cantonnaise les arrête. Ce n'est pas dit qu'on retrouve Travis en vie cependant, elle pourrait le tuer, voyant qu'elle va être arrêtée. Ca pourrait se finir dans un bain de sang...
Linda sanglota. Etienne regarda Lionel.
-On a fait tout ce qu'on a pu !
-Je sais. Nos équipes elles-mêmes se sont laissé avoir par ses troupes de Pokémon. Et même dans la police, rassurez-vous, on privilégie les pertes minimum des deux côtés. Vous avez été très courageux d'aller jusque là ou vous avez été. Vous n'avez pas à rougir.
Les deux hochèrent la tête.
-Je serais vous, je penserais d'abord à ce qui va se passer si on retrouve Travis vivant. Ca vous donnera du baume au cœur.
Ils acquiescèrent. De l'agitation se créait parmi les orphelins.
-Ouah !
-Incroyable !
-Quelle histoire !
Lionel s'étonna tout comme Etienne et Linda. Ils s'avancèrent vers la troupe.
-Que se passe t-il ? demanda Lionel.
Rita se retourna.
-Bah pendant que vous faisiez vos trucs, un d'entre nous s'est fait adopter !
Etienne et Linda se regardèrent.
-Quoi ? Qui ça ?
Tous s'écartèrent pour désigner Cécile qui tenait ses papiers, joyeuse.
-C'est moi... J'ai mes papiers ! Je suis papier maintenant ! Papier papier papier !
Etienne plissa les sourcils et approcha la fillette.
-Tu me montres bien tes papiers ?
Cécile tendit les contrats d'adoption. Quand Etienne vit la signature, il n'en crut pas ses yeux.
-Ouah... Ou est... ton papa ?
-Il a dit : « Je vais faire une course je reviens ». Il va gagner sa course ?
Etienne eut un grand sourire.
-Sacré Allan va...

Coudlangue apparut devant la camionnette qui freina juste à temps.
-BORDEL DE DIEU ! C'EST QUOI CETTE MERDASSE ROSE !
-Merci de vous être arrêté ! C'est important de respecter les distances de sécurité ! Je suis Coudly, le Coudlangue du Code de la Route ! Héhéhé !
Travis s'étonna. « Un Coudlangue qui parle ? On dirait le mauvais scénar d'un film ! »
-Madame ! Descendez de votre véhicule ! Hahaha ! J'ai toujours rêvé de dire ça !
Ruth prit son fusil et descendit.
-Je vais te plomber, CONNARD !
Coudlangue ricana, ouvrit grand la bouche et tira la langue, dans laquelle était encerclé Allan Personne... en personne.
-Hello-Helli... Little Miss Sunshine avec un camion noir.
-Nom d'un trou du cul de bête, mais qui êtes vous ?!
-Moi ?
Allan descendit de son Pokémon et salua.
-Je suis Allan Personne, madame. Je suis un grand fêtard et un sacré combattant. Je suis ici parce que j'ai appris par ma chère fille que je viens à peine de retrouver que vous détenez en otage un autre enfant. C'est vrai cette horri-horru-horreur ?
-Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Je ne le tiens pas en otages, je veux juste le tuer par delà la frontière. Rien à voir avec une prise d'otage ! En plus c'est très surfait, ce truc de Prise d'otage ! Je veux juste le sortir de la voiture, un sac en papier sur la tête, et BAM ! Vous voyez !
Allan acquiesça.
-C'est vrai. Vous avez raison, mais la différence est si subtile !
-Oui, oui c'est vrai, parce que je suis obligée de le détenir en otage jusqu'à la frontière !
-C'est pour ça que les gens confondent ! remarqua Allan.
-Exactement !! C'est tout à fait ça ! Je me sens tellement comprise !
-Vous et moi formerions un beau couple, non ?
Le visage de Ruth se décomposa. Elle pointa son fusil vers Allan.
-Argh !! Comme toutes les femmes elle détecte les tentatives de rencard !
-C'est pas ça, je suis mariée et complètement folle !
-C'est beau de le reconnaître !
-Je suis folle parce que j'aime trop tuer mes pauvres enfants, et mon fils est dans la camionnette !
-Travis n'est pas votre fils.
-Ce n'est pas Travis c'est Nicolas !
-J'ai entendu un autre son de cloche...
Ruth tendit le fusil.
-Ok, ok, ok, du calme ! C'est Nicolas ! Je le jure sur... Vous êtes de quelle religion ?
Coudlangue soupira. Allan le regarda.
-Tu m'aides ?
Coudlangue hocha la tête et porta son maître qui vint se poser debout sur son dos.
-Préparez-vous, Jolie demoiselle de cinquante balais !
Ruth chargea son fusil qui lui fut arraché par Voltali qui arriva d'on ne sais où. Ruth resta stupéfaite.
-Quoi ?
Les Crocs éclairs du Pokémon brisèrent l'arme sous le regard ulcéré de Ruth.
-Malotru ! Il m'a couté 79 dollars !!
-Je vous rembourserais s'il n'y a que ça ! minauda Allan.
-Ordure, vous mentez en plus !! Je vais remonter en voiture...
Elle remarqua soudain que ses pneus avaient été crevés par des dards. Elle fixa Voltali.
-Vous... Vous allez mourir, j'en fais le serment ! Surtout toi, le toutou à piques !!
-Vous faites beaucoup de choses à la fois ! soupira Allan. Et vous donnez des surnoms idiots à mes Pokémon, c'est vilain !
Ruth sortit deux sacs de sa grande sacoche.
-Des sacs à Pokéballs... Vous ne seriez pas une ancienne manutentionnaire en centre Pokémon ?
Ruth ne répondit pas mais Allan vit qu'il avait vu juste dans les yeux de la femme.
-Je comprends que vous soyez devenue psychopathe. Je t'absous de tes péchés, femme ! Retourne d'où tu viens !
-Ah non ! Ca ne va pas se passer comme ça ! Personne n'aura l'absolution et tout le monde va crever sans distinction de race ou de sexe !!
-Quelle tolérance, merci !
Elle lâcha deux troupes de Pokémon : Machoc et Sabelette.
« Les premiers sont des types Combat, les autres de type Sol. Bien que folle, elle a un sens commun. Aussi... Elle cherche à me bloquer le passage vers Travis. Ce qu'elle n'a pas compris c'est que depuis le début je pourrais le libérer. Je ne souhaite pas m'en charger tout de suite, cependant. J'ai du travail avant. Il faut que je l'amène à se rendre... Sinon je pourrais être obligé de lui faire du mal, ce que je n'ai absolument pas l'intention de faire ! »
-Coudlangue, Mégafouet ! Voltali, Dard Nuée !
Coudlangue avala sa langue et la cracha brusquement sur ses adversaires Sabelette qui se prirent l'attaque en pleine poire et furent balancés vers leur maîtresse. Les Machoc furent atteints par la rafale de dards envoyés par Voltali.
-Oh non !
-Terrible, hein ? Je suis plutôt doué !
-Non, ce n'est pas ça ! Je n'ai envoyé que la moitié de mes hordes !!
Elle envoya de nouvelles flopées de Pokémon Sabelette et Machoc.
-Gyroballe !
Les Sabelette se jetèrent sur Voltali et le frappèrent.
-Poing Karaté !
L'armée de Machoc frappa Coudlangue ce qui fit vaciller Allan.
-Eeeeh !
-Chopez-moi ce clown !! hurla Ruth.
Les Machoc lui foncèrent dessus mais Coudlangue avala son dresseur, à l'étonnement de Ruth, alors que Voltali reculait. Coudlangue esquissa un mouvement de recul et recracha son maître.
-C'est de plus en plus dégoûtant cette manœuvre...
-Attaquez-le ! Je ne veux plus le voir ! Attaquez !!
-C'est le moment de faire appel à mon vieux copain ! Laggron, go !
Le reptilien poisson à pattes géant apparut devant Ruth alors que ses armées fonçaient vers Allan. Le Pokémon Poissonboue repoussa les ennemis d'un coup de patte avisé.
-Laggron ! Siphon !!!
Le Pokémon emporta et liquida ses adversaires. Ruth se décoiffa de colère et sortit un sac vert.
-Voilà ce qui va te détruire !
-Vous êtes pleine de ressource, j'aime ça chez une femme !
-Vous devez surement être marié, je n'ai aucune chance avec vous !
-Eh bien non, je n'ose pas m'engager avec une femme, bien que j'envisage d'avoir une vie plus posée maintenant que j'ai une fille...
-Vous êtes pédé ?
Allan éclata de rire.
-Non ! Bien que j'aime assez m'amuser avec des garçons de mon âge ! Mais ça ne va jamais bien loin. Non voyez-vous je préfère les prostituées. C'est de l'amour simple sans complications, car voyez-vous j'ai subi une brûlure suite à un accident industriel, et malgré les greffes de peau j'ai quelques cicatrices embarrassantes... J'ai l'impression de duper les femmes que j'aborde... Pourtant je sais que j'ai un charisme incroyable et un sex-appeal fou mais...
Ruth lâcha les Pokémon du sac vert. Une horde de Saquedeneu.
-Cette histoire ne les intéresse jamais... soupira Allan.
-Attaquez-le ! Balles Graines !
Les Pokémon attaquèrent. Coudlangue contra les attaques avec Boul'Armure. Voltali le seconda avec Dard Nuée.
-Vous m'énervez ! Fouet Lianes !
Les adversaires noueux envoyèrent leurs lianes impies sur l'adversaire. Les Pokémon d'Allan se retrouvèrent empêtrés dans la toile.
-Ca c'est ennuyeux... Comme mes histoires ! Ha-ha ! Ha-ha-dee-lee-ha !
-Prêts ? Shootez-les avec Pouvoir Antique !!
Les Saquedeneu s'exécutèrent. Les Pokémon d'Allan subirent de lourds dégâts.
-Argh... Bougresse, vous vous défendez bien !!!
Les Saquedeneu se mirent évidemment à évoluer en Bouldeneu.
-HAHAHA ! CONTINUEZ VOTRE AVANCEE ! C'EST SI REJOUISSANT ! MON ARMEE DE BOULDENEU !
Les monstres déployèrent leurs lianes et s'apprêtaient à fouetter Allan et ses comparses.
-Laggron, Blizzard, Coudlangue, Roulade et Voltali, Dard Nuée !!
Allan descendit de Coudlangue et laissa ses Pokémon attaquer. Laggron balança un vif vent glacial qui perturba fortement les factions adverses. Coudlangue les chargea comme un jeu de quille. Voltali les affaiblissait fortement avec son attaque fétiche. L'"armée" adverse s'en trouva démunie.
-Non ! Non !
-Il est temps pour moi d'en finir avec vous ! Laggron, Mitrapoing !!
Le Pokémon rembarra les Bouldeneu qui restaient dans le ravin. Ruth ne se préoccupa pas d'eux.
-Vous allez me payer tout ça !! Je vous préviens !!
Elle sortit un révolver et visa Allan qui écarquilla les yeux. Ruth fut frappée d'un coup sec à la tête et s'écroula. Allan regarda la vieille femme, médusée, puis il vit Travis, à genoux, pantelant, avec son Lance-pierre.
-Gamin... Tu vas bien ?
-J'ai... mal...
Allan avança avec sa canne et aida Travis à se relever.
-La police va arriver. Tout va bien se passer, tu es sauvé.
Coudlangue ligota solidement Ruth dans sa langue. Laggron porta Travis sur son dos.
-Ca va aller ?
-Ouais... Elle m'a... Elle a été ignoble !
-T'en fais pas. Tout va aller mieux pour toi. Tout le monde était très inquiet.
-Je sais. J'ai entendu qu'on a essayé de me sauver...
Allan hocha la tête.
-Smirnoff et Linda, hm. Ils ont essayé.
Travis sourit.
« Alors tout le monde ne s'en fout pas... j'ai encore de l'importance aux yeux de quelques-uns... »
-Oh, et j'ai retrouvé mon gamin. Ma fille, Cécile.
Travis haussa un sourcil étonné.
-Tu avais raison, j'avais juste à chercher... Elle est apparemment autiste mais je m'en occuperais comme je le pourrais. Je suppose que chez qui que ce soit plutôt qu'au foyer ce sera bien, non ?
Travis acquiesça en souriant.
-C'est marrant parce que c'est elle qui m'a dit que tu étais en danger.
Travis hocha la tête, faiblement.
-On se connait, oui...
-Bon, j'appelle les keufs... Pour une fois qu'ils vont servir à quelque chose, ceux-là...
Travis sourit et commença à s'assoupir.
-Oui allô ? J'ai le petit ! Je vous le ramène pas, il est blessé, mais il me faut une ambulance !

Lionel raccrocha, soulagé.
-Travis est sauvé !
Etienne et Linda poussèrent un soupir de soulagement. Les adultes du foyer de même. Les enfants poussèrent des hurlements de joie. Hiram sembla soulagé également. Lionel s'essuya le front.

Ce qui se passa ensuite... L'ambulance fut suivie par Etienne et Linda qui retrouvèrent Travis à l'hôpital.
Le foyer reprit sa vie normale.
Hiram retrouva Ruth qui fut internée définitivement pour son bien. On retrouva sa camionnette ainsi que son Spinda...
-N... OH NOOON.... NON !!! POURQUOI ??? OH SEIGNEUR MON PAUVRE SPINDA !!! OH NON....

Les yeux s'ouvrirent calmement. Il était dans un lit plus ou moins confortable. En face de lui, un couple qu'il n'espérait plus revoir.
-Qu'est-ce que vous faites là ?
Etienne et Linda se regardèrent puis regardèrent Travis.
-Bah...
-On s'inquiétait !
-Oui, on... voulait voir comment tu allais ! acquiesça Etienne.
Travis soupira amèrement.
-J'ai foutu vos vies en l'air...
Etienne soupira.
-Absolument pas.
-Mais non, poussin...
-Toi... Je suis le fils illégitime de ton beau-père ! Et toi je suis la progéniture d'un type qui aurait pu te violer s'il avait eu l'occasion !
Linda soupira et Etienne acquiesça.
-Ce qui fait de toi... Mon demi-frère.
Travis baissa la tête.
-Je me suis cassé quand il a annoncé le nom de Ian... Mais... J'imagine que votre réaction a été...
Etienne et Linda semblèrent embarrassés.
-Très violente, au point que sur le coup on a renoncé à t'adopter, avoua Linda
Travis ferma les yeux avec gravité.
-Mais si maintenant tu es toujours d'accord, on le fait sans problème ! admit Etienne.
-J'ai pas envie que vous me trainiez comme un boulet. Je vous ai fait du mal.
Linda semblait au bord des larmes.
-Mais non...
-Ecoute, Travis... Mon ami Linus, tu sais, le type en fauteuil que tu as rencontré chez Norbert ?
-Hm...
-Il m'a expliqué un jour qu'en Droit, la naissance était considérée comme un fait juridique. Qu'elle était involontaire et qu'elle ne constituait pas une infraction de la part de celui qui était né. Tu n'as rien fait. C'est ton père le responsable, pas toi. Tu n'es qu'une conséquence, et on n'a pas à te juger pour ça. Tu as le droit de vivre, et de vivre bien, et même de vivre avec nous, si tu le souhaites.
Travis soupira.
-Si c'est bon pour vous... Je suis ok.
-On fait ça une fois que tu es remis alors.
Travis hocha la tête devant les sourires rassurés des deux adultes.

Et après...