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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 31/12/2008 à 17:29
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:23

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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117 - La vie des hommes... [1/2]
« Il y a plus de différence d'homme à homme, que d'homme à bête. »
(Pierre Charron)

Réveil.
Ca tangue de tous les côtés.
Il ignore ou il se trouve mais il se déplace.
C'est un camion. Il vient de le réaliser. Un bâillon lui cerne la bouche.
« Ou… Ou suis-je ? »
Face à lui, il repéra enfin le Spinda. Travis reconnut immédiatement le Spinda.
« Hiram ? Putain c'est Hiram qui m'enlève ?! Merde !! »

-Je veux toutes les voitures sur ce camion ! Un camion noir en direction de la frontière !
Lionel soupira et regarda ses hommes.
-Appelez la police du Plateau Indigo ! On doit intercepter ce camion !
-Euh, Inspecteur Maloney…
-Vous savez que s'ils arrivent à traverser la frontière avec Kanto…
-Je sais ! Je sais bien qu'ils seront hors de notre juridiction ! Mais qu'est-ce que je peux y faire ! On l'a remarqué beaucoup trop tard ! Faisons au moins ce que nous pouvons.
Lionel traversa la foule qui s'était agglutinée là. Il croisa les enfants du foyer qui attendaient non sans crainte et impatience. Le directeur qui se rongeait les sangs « Mon dieu pourvu que l'assurance fonctionne !! ».
Et il y avait aussi Etienne et Linda.
-C'est gentil d'être restés !
Etienne soupira.
-C'est pas faute d'avoir voulu partir…
Mais les deux se tournèrent vers Simularbre qui bouclait le périmètre avec Barrage.
-Désolé… Je ne pouvais pas vous laisser vous en aller comme ça. C'eut été lâche de votre part.
-On t'a expliqué… soupira Linda.
-Nuance, vous m'avez apporté une justification. Vous ne m'avez pas expliqué. Votre raison pour partir n'est pas logique. Partir juste parce que c'est le fils illégitime du beau-père d'Etienne, c'est une mauvaise raison.
-Tu te rends compte à quel point c'est insupportable !
-Je ne veux plus rien avoir à faire avec ce gosse ! soupira Etienne.
-Lionel je t'en supplie, laisse-nous partir ! grommela Linda.
-Non. Votre réaction est disproportionnée et stupide.
-Et tu ne peux pas t'empêcher de fourrer ton nez là dedans et d'essayer de tout résoudre !
-C'est mon trouble obsessionnel compulsif qui consiste à aider les gens… surement un rapport avec ma motivation à devenir policier !
Les deux soupirèrent alors que Lionel repartait auprès de ses hommes.
-Y'a un truc que je comprends pas.
Linda regarda Etienne, étonnée.
-C'est pourquoi personne n'a rien vu.
-Travis est un pensionnaire parmi les autres du foyer, c'est normal…
-Oui mais bon un gamin qui se fait enlever ça se remarque quand même.
-Alors Travis n'était pas dedans mais dehors… constata Linda.
-Qui a pu l'enlever aussi ?! Il n'a pas autant d'ennemis. Tout le monde est là, les trois surveillants, les membres de la commission, Mr Harrison, les gamins sont tous là.
-Il manque des gens, Etienne.
-Euh…
-Les victimes de Travis ! Elles ne sont plus là.
-On va prévenir Lionel ?
Linda regarda Simularbre en mode « Physionomiste de Bourg Geon ».
-On n'a que ça à faire…
-Désolé de t'avoir mêlée à tout ça…
-Oh… Si j'oublie que c'est le fils de Ian, ça reste un simple gamin quoi…
Etienne soupira.
-Oui toi tu peux oublier… mais c'est quand même… quelque part mon « Demi-frère »... Encore que cette formulation me débecte.
-Dire qu'on allait l'adopter ! soupira Linda.
Etienne regarda tristement Linda.
-Je… Je te promets qu'on essaiera le plus vite possible d'avoir un enfant à nous, ok ?
-Mais… Mais là n'est absolument pas la question, Etienne ! Pourquoi tu…
-Parce que je me doute que c'est… l'instinct maternel qui a parlé avec Travis… Alors…
Linda sembla horrifiée.
-Quoi ?
-Je crois avoir compris ce qui s'est passé ! Il faut qu'on prévienne Lionel !!!
Etienne s'étonna en regardant Linda courir vers les voitures de police.

-Vous vouliez me parler en privé…
Norbert regarda Kenneth et croisa les bras.
-Vous savez bien de quoi je veux parler !
Kenneth hocha la tête.
-On les a adoptés mais je préfère que tout le monde croie que ce sont les nôtres.
-C'est pas bête comme plan j'aurais dû faire pareil avec Léopold…
Kenneth plissa les yeux.
-C'est… Une blague ?
-Oui bien sur. Quoi qu'il en soit, je ne dirais rien.
-Merci…
-Mais pas par politesse, ni par gentillesse ou même par convenance envers vous…
-Ah ?
-Non, parce que vous êtes mon ami. Vous êtes l'ami d'Etienne, je suis son ami aussi alors… Il n'y a aucune raison qu'on ne s'entende pas, ce serait stupide. N'est-ce pas ?
Kenneth acquiesça.
-Ouais… Pas faux.
-Vous savez, moi aussi j'ai… peu d'amis et j'ai du mal à m'en faire, alors… même si on ne partage pas grand-chose, juste nous considérer comme amis peut…
Kenneth sourit en hochant la tête.
-Ok, ok. A partir de maintenant je mangerais avec vous et Linus. Et le moins possible avec cette abrutie d'Agathe.
-Oh rassurez-vous, moi non plus je ne peux pas blairer les lesbiennes ! ricana Norbert.


-VOUS !
Kenneth, dans son bureau de proviseur adjoint, regarda Norbert, étonné.
-Oui, quoi ?
-Le proviseur Marston m'a surpris en train de dormir ce matin dans mon bureau !
-Après votre nuit de cuite, je me doute…
Norbert grommela.
-J'ai demandé à la secrétaire de Marston, il paraît que vous PAYEZ pour que je sois gardé ici malgré mes… problèmes !
-C'est exact.
-Pourquoi ?!
-Déjà, il n'y a pas que vous, il y a vous et Linus. Comme vous traversez tous les deux une mauvaise période, je me suis dit que ce serait un bon moyen de…
-POURQUOI ?
Kenneth soupira et leva les yeux au ciel.
-Je croyais qu'on était amis !
Norbert s'étonna.
-Vous avez besoin de travailler pour faire vivre votre fils, moi j'ai besoin d'un minimum de collègues sains d'esprit… Et mieux vaut vous que n'importe quel inconnu. Non ?
Norbert regarda Kenneth, surpris d'une telle attention.
-Vous faites ça parce que je connais votre secret ?
-Non, parce que ça relèverait du chantage. Je fais ça parce que j'ai de l'affection pour vous. On est amis, non ?
Norbert hocha la tête.
-Je vous revaudrais ça un jour, Heine. Promis. Et chez moi, une promesse c'est une promesse.
Norbert retourna à son bureau. Kenneth sourit et reprit son travail.


-Je suis content que tu sois là. Tu m'as manqué, Nicolas.
Travis comprit d'autant plus qu'il s'agissait d'Hiram.
-Hmmmmmmph !
-N'essaie pas de crier. Tu dois juste rester assis bien tranquillement. Fais connaissance avec mes petits chéris.
Travis regarda une masse noire dans le fond du camion. Un Piafabec approcha.
-Hmmmm ! HMMM !
Le Pokémon commença à picorer Travis qui ferma les yeux et se recroquevilla. Le Pokémon picora Travis qui hurlait de douleur. Le conducteur du camion ricana.
-Ca te plait Travis ? Ca te plait toute cette douleur ?

-Alors il vous aurait entendu à la porte ?
Etienne et Linda hochèrent la tête.
Lionel regarda mieux ses notes.
-Il y a un problème de temporalité…
Le couple s'étonna.
-Théoriquement on estime même le moment de la disparition de Travis quelques minutes avant votre sortie du bureau du directeur.
Etienne et Linda se regardèrent.
-Alors il a entendu…
-Mais il a entendu quoi ? Si seulement on pouvait savoir !
Lionel soupira.
-Tout le foyer a entendu Etienne hurler… Et à ce moment là, Travis n'était déjà plus là. Un seul gamin l'a vu devant votre porte, c'est Chad. Il l'a vu peu après que vous soyez entrés.
-Alors à quel moment il a pu partir ?
-Quand avez-vous commencé à hurler ?
Etienne et Linda se regardèrent.
-Au moment ou… on a su…
Lionel hocha la tête.
-Ca précise d'autant plus l'instant de sa disparition. Il a entendu aussi le nom de Ian, et ça l'a fait réagir. Vous lui aviez beaucoup parlé de Ian ?
-Euh…
Linda se couvrit la bouche, horrifiée.
-J'lui ai toujours dit que je le détestais… Enfin je lui en ai pas parlé en des termes très glorieux…
-Normal, en même temps… Lin…
Linda s'était retournée et semblait folle de tristesse.
-Linda ?!
-Euh…
-JE LUI AI TOUT DIT ! MAIS QUELLE IDIOTE !!!
Etienne et Lionel se regardèrent.
-Je lui ai dit que Ian m'avait… Oh mais quelle… QUELLE CONNE !!!!
-Quoi ?!!
-Linda mais enfin…
-Je sais ! Je sais ce que vous pensez mais… Je faisais tellement confiance à ce gamin ! Je pensais que je pouvais tout lui dire !!
Etienne soupira en se tenant le front.
De loin, les gamins du foyer regardaient le couple digresser avec Lionel.
-C'est eux qui voulaient adopter Travis ?
-Ouais.
-Mais qui ont renoncé ensuite ?
-Hm.
-Y'a pas à chercher loin alors. C'est leur faute s'il s'est fait kidnapper.
Les enfants semblèrent acquiescer.

Le camion s'arrêta.
L'homme encagoulé ouvrit la porte arrière du camion. Travis recula mais l'homme le prit et le traina sur la route sablonneuse.
Travis n'avait jamais été trainé. Ce faisant il constata qu'il était solidement ligoté. Etre trainé c'est toujours étrange quand on n'y est pas habitué.
-Hmmmm mmmm ?
-Chuuut tais-toi. Reste calme et ne t'agite pas…
Demande à un pauvre s'il veut de l'argent ! Travis s'agita comme un fou et réussit à échapper des mains de son agresseur.
*LIBRE ! JE SUIS LIBRE !!!*
…et saucissonné. Et ligoté. Et rampant au sol comme une larve. Pleurant comme un bébé et implorant en hurlant derrière un bâillon.
Pour seul réponse, l'agresseur de Travis sortit un Machoc.
-Ce n'est pas gentil de quitter son hôte comme ça !!
Machoc frappa violemment les jambes de Travis qui poussa des hurlements étouffés.
-Tu dois souffrir !! Il faut souffrir avant de mourir, Nicolas ! Je voulais te tuer en te jetant dans un ravin mais visiblement tu veux souffrir !!
-HMMMMPHHHHPHHHH !!!!!!
-Oh la ferme ! Ce ne sont que quelques coups !
Coups de coudes dans le dos. Ce sont surement les plus douloureux. Les plus violents aussi.
Béquilles dans les mollets. Ca fait super mal quand on s'y attend pas !
Multiples coups dans les côtes. Bien douloureux aussi.
Le Pokémon opéra un tabassage en règle de l'adolescent.
Travis n'avait pas été frappé comme ça depuis… Le foyer.

Etienne restait assis sur une pierre, incapable de décider quoi faire. Il était pris dans une réflexion intense. Linda s'était assise dans une voiture de police, assez indécise elle aussi. Lionel soupira en regardant ces deux idiots.
La situation devint un tout petit peu plus délicate, disons qu'elle monta d'un cran dans l'insupportable lorsque les pensionnaires du foyer se dirigèrent en groupe vers Etienne. Qui remarqua la smala. Qui se redressa.
-Quoi ?
Les élèves fixaient Etienne. Lequel s'étonna.
-C'est un cauchemar genre Amityville ? J'vous préviens, j'ai plus de déodorant depuis deux semaines !
-Vous êtes méchant !
Etienne s'étonna.
-Pardon ?
-Vous êtes un méchant monsieur ! cria une petite fille.
-Je sais ça ! Je fais rien pour être gentil !
Chad s'avança.
-Il parait que vous avez essayé d'adopter Travis mais qu'ensuite vous avez refusé. C'est vrai cette embrouille ?!
-Je n'ai aucun compte à vous rendre, ok ?
-Vous en vouliez ou pas, de Travis ? grommela Rita.
-MAIS EN QUOI CA VOUS REGARDE, MERDE ?!
Les enfants, menaçants, sortirent chacun une Pokéball. Linda remarqua enfin le manège.
-Si vous croyez me faire peur avec les Pokémon de seconde zone qu'on vous refourgue….
Chad envoya un Granbull. Rita sortit un Branette. Même la timide Cécile sortit son Psykokwak. Les autres enfants envoyèrent divers Pokémon : Rattata, Mystherbe, Poissirène…
-Vous voulez vous battre, hein ?
Linda soupira et se leva pour aller prévenir Lionel.
-VOUS VOULEZ VOUS BATTRE ??? GO !
Etienne envoya Erwan, son Capidextre, Sherman, son Crocrodil, et Kenny, son Pachirisu.
Tout le côté adverse passa à l'attaque. Les trois Pokémon d'Etienne entrèrent dans la bataille. Capidextre repoussait les adversaires à coups de paume, Pachirisu électrocutait tout ce qui avait le malheur de bouger et Crocrodil mordait et trempait à foison les adversaires. Lionel regarda Linda puis regarda Etienne se battre contre les orphelins.
-Hmm… Je crois qu'il s'apercevra de lui-même de l'inutilité de son acte.
Les orphelins vaincus, Etienne resta avec un arrière-goût amer. Victoire, certes, mais victoire injuste ou peu glorieuse.
Une seule était encore debout.
Cécile Mitchell.
Son Psykokwak avait pris des coups mais était toujours ok pour se battre. Etienne regarda la jeune enfant.
-Quoi ? T'en veux aussi ?!
Cécile fit un pas en avant.
-Je m'appelle…
Tout le monde s'étonna parce qu'elle ne disait presque jamais rien.
-Je m'appelle Travis Phileas ! Ouais ! Je m'appelle Travis ! C'est mon nom, je suis Travis, je suis Travis-heu !
-C'est super pour toi. Certains mettent dix ans à faire les opérations, le check-up psychiatrique et tout le bordel.
Elle se tourna vers les autres orphelins.
-Toi aussi tu es Travis ! Toi aussi ! Toi aussi !
Elle regarda Etienne droit dans les yeux et le montra froidement du doigt.
-Tu… es…. Travis !
Sous les yeux effarés de la foule, des autres autour, de Linda et Lionel abasourdis, Etienne se leva, s'avança et souleva violemment la fillette, une pointe de fureur et de folie dans les yeux.

-Il va falloir qu'on demande de l'aide aux garçons…
Estelle regarda Judith en soupirant.
-Tu veux devenir indépendante ?
-Bah oui mais ça nous couterait bonbon de demander l'aide d'un peintre, d'un charpentier…
-Tu as de l'argent et Jonathan a une super paie depuis qu'il est champion. A nous deux on peut le faire !
-Utiliser l'argent de nos maris pour ouvrir notre salle de concours ? Estelle, quand même…
-Eh, on est des femmes ! Quand j'ai participé à ma première manifestation féministe, j'ai volé de l'argent à mon père pour manger sur place ! Bon, il est mort quelques temps après et je l'ai regretté mais… Sur le coup ça m'a paru normal de prendre l'argent d'un homme pour faire un truc de femme !
Judith soupira.
-Je suppose que tu as raison !
-On va gérer cette salle de concours. Ca va être super ! On va se faire du pognon et vivre notre passion ! C'est pas le pied, ça ?
Judith hocha la tête, enjouée.


-C'était très sympa ! Merci d'être venus !
Estelle et Jonathan sortaient de chez Etienne et Linda après le Noël passé chez eux comme promis. Chacun tenait un de leurs enfants.
-C'était un plaisir ! sourit Jonathan.
-Ouais… De revoir tout le monde, c'était bien.
-Et personne ne t'a collé la pression ! sourit Linda.
-Non. Mais ça n'empêche que…
-Ca viendra, j'en suis sure.
Estelle soupira et hocha doucement la tête.
-Peut-être, peut-être pas. Tu peux m'appeler Judith ?
Linda acquiesça. Judith arriva.
-Euh… Il faut que je m'excuse en fait…
-C'est bon, rien de grave…
-Quand même… Ca t'embête si je reviens avec toi ?
Judith secoua la tête.
-Y'a toujours de la place, je ne t'ai pas remplacée avec quelqu'un d'autre… Si ce n'est avec moi-même !
-J'suis désolée… Ecoute, je reviens et je fais des heures en plus…
-Mais non, mais non, contente-toi de revenir pour que je puisse rentrer tôt et voir mes enfants !
Estelle acquiesça. La famille Ludges prit congé. Jonathan regarda Estelle en souriant.
-Quoi ?
-Tu es… resplendissante !
-Oh je t'en prie, tu sais ce que je pense des flatteries le soir de Noël !
-En attendant c'est le meilleur Noël qu'on ait passé. En famille, avec les amis… C'était idéal ! En ce qui me concerne du moins !
Estelle regarda Jonathan qui attachait les petits à leurs sièges auto pendant qu'elle chargeait les cadeaux offerts ce soir là.
-Tu es resplendissant toi aussi… La dernière fois que je t'ai vu comme ça c'était…
Ils se regardèrent.
-… Il y a bien trois ans…
Une fois Kate attachée, Jonathan sortit de l'arrière de la voiture, ferma la porte et embrassa sa femme avec tendresse.
-Il y a trois ans c'était aussi notre premier baiser, tu te souviens ?
Estelle hocha la tête.
-Vivement que tu pardonnes à ton frère et qu'on reprenne une vie normale.
Estelle soupira.
-Pas demain la veille non plus ! On s'est pas parlé de la soirée je te signale.
Elle alla s'installer dans la voiture alors que Jonathan soupira.


Travis fermait les yeux et priait.
Il n'avait jamais cru en Dieu ni en quoi que ce soit mais il priait qu'on vienne le sauver. Son agresseur l'avait assit et placé entre ses jambes un Voltorbe gonflé à bloc pour qu'il se tienne tranquille.
A tout moment la chose pouvait exploser.
Si Smirnoff lui avait dit qu'on pouvait être aussi sadique avec des Pokémon…
« Smirnoff…
Il est où, lui, au fait ?
Surement à s'en foutre de moi, oui voilà, maintenant qu'il sait que je suis un bâtard né de son beau-père…
Putain dire que je suis le fils de l'enfoiré qui a fait du mal à Linda, qui a mené la vie dure à Etienne…
Ma seule existence est un immondice !
Voilà ! Je suis une merde !
On me prend, on me balance sur quelqu'un et c'est juste une insulte !
On me pose dans un sachet devant une porte, on me brûle et on attend que l'abruti l'écrase du pied et se couvre de merde !
On m'envoie par colis pour signifier une animosité !
Je suis juste ça… de la matière fécale.
Je mérite tout ce qui m'arrive là.
Mais je voudrais mourir plus vite quand même.
Personne ne me sauvera.
Ils ne doivent même pas avoir conscience que j'ai disparu.
Tout le monde s'en fout.
Tout le monde s'en fout.
Tout le monde s'en fout.
Tout le monde s'en fout.
Tout le monde s'en fout…. »
Travis se remit à pleurer.

-Tu n'étais pas obligée de faire ça !
Linda soupira.
-Je ne voulais pas que tu t'en prennes à une enfant !
-JE N'ALLAIS PAS M'EN PRENDRE A ELLE !
-TU L'AS SOULEVEE ET TU AVAIS UN REGARD DE FOU ! OSE ME DIRE QUE TU N'ALLAIS RIEN FAIRE !!!
Etienne regarda ses mains reliées par la sécrétion d'Iphigénie. Il regarda le Papilusion sur l'épaule de Linda.
-Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu l'avais récupérée ?
-Que je LES avais récupérés !
Elle sortit Eoko. Etienne sourit.
-Ce bon vieux Corey a évolué.
-Hm. Je suis désolée de m'en être séparée…
-C'est rien, tu avais tes raisons…
-Même pas… On pourrait éviter de…
-Comment ça, même pas ?
Linda soupira.
-Je les avais relâchés pour me convaincre que je ne t'aimais plus… Or il semble que… Je ne t'ai jamais détesté comme je l'aurais voulu.
Etienne hocha la tête.
-Mouais… On s'est fait du mal.
Linda hocha la tête.
-Vivement que tout ça soit fini…
-Hm. Désolé de nous avoir embarqués dans tout ça.
Linda soupira.
-Quand-est-ce que Lionel nous laissera partir ?
-Ca a l'air de s'agiter.
Lionel semblait en effet dans tous ses états.
-On a un suspect !!
Etienne et Linda approchèrent.
-Dans les témoignages, on a seulement un truc qui se recoupe au sujet de Travis : Un des surveillants le détestait, semble t-il du moins qu'ils avaient un certain antagonisme. Il s'agissait d'un certain Hiram Wesley !
Etienne s'étonna.
-Il ne m'a jamais parlé de lui…
-En l'occurrence, ses amis du foyer et les autres surveillants ainsi que le directeur confirment cette thèse. On doit aller faire une perquisition chez Hiram, j'attends juste un mandat.
-Et… Et le camion ? demanda Linda.
-Il est pris en chasse par nos voitures.
-On peut partir ?! soupira Etienne.
Lionel poussa un énorme soupir de lassitude.
-Non. Je vous ordonne de rester jusqu'à ce que vous réalisiez à quel point de bêtise vous vous êtes enfoncés ! Vous devriez passer un petit coup de fil à un de vos amis, ça vous remettrait les idées en place.
Etienne et Linda se regardèrent, surpris.

BOUM !
Il défonça les portes et retomba au sol. Le camion continua sans lui.
« Libre ! Je suis libre ! »
Bon, il était toujours ligoté, bâillonné, le visage et le corps en sang, il souffrait terriblement de ses multiples blessures, mais quoi qu'il en soit, il était libéré de l'emprise de ce monstre. Il rampa sur le sol poussiéreux.
Au bout d'un court moment, on l'attrapa par la peau du cou.
-Ou tu croyais aller ?
-Hmmmmmmmm….
Travis se remit à pleurer en regardant la cagoule noire qui lui faisait face.
-Sale petit con ! Retourne dans le camion !
Travis eut beau s'agiter, l'agresseur le maintenait toujours. Il le jeta dans le camion et l'enferma avec un Krabby.
-Force Poigne ! grommela l'agresseur.
Le Krabby saisit les chevilles de Travis entre ses pinces et commença à presser, presser… Et les hurlements étouffés de Travis de retentir dans la camionnette alors que l'agresseur remontait au volant.

-En tout cas vous avez une très jolie maison, monsieur et madame Heine !
Judith observait en évitant d'être trop curieuse comme Kenneth le lui avait recommandé. Mais à première vue tout se passait bien avec les parents de son mari..
-En tout cas, Kenny, je suis contente que tu nous aies ramené les petits !
-C'est tout naturel, maman…
Hermann tenait Malcolm tandis que Rachel était sur les genoux de sa grand-mère.
« Pourvu que ça ne leur tienne pas mauvais présage… » soupira intérieurement Kenneth.

Une fois le couple parti de la demeure familiale, Hildegarde soupira.
-Qu'y a-t-il encore, Hilda ?
Elle regarda la voiture partir.
-Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas osé nous dire que ce n'étaient pas les leurs !
Hermann s'étonna.
-Mais… Voyons Hilda, comment tu peux dire ça ?
-Je suis la mère de Kenneth. Je peux te dire que ces deux là ne sont pas des vrais Heine !
Hermann soupira.
-Hilda sans commérages, ce ne serait pas Hilda…
-Oh voyons Hermann !

Kenneth et Judith partaient de Mérouville.
-Hmmm…
-Hm.
-Tes parents sont très sympathiques…
-Maiiiiis…
-Mais également… très louches !
-Je t'avais prévenu !
-Enfin, autant ton père est gentil, autant ta mère… Rachel doit avoir les doigts paralysés à force de s'être fait tapoter sur les doigts pour ne pas toucher ci ou ça !
-Quelque chose me dit qu'elle a autre chose qui va être moins paralysé à l'avenir…
-Comment ça ?
-Maman, j'veux une glace !
Kenneth hocha la tête en soupirant. Il passa devant la maison des Smirnoff qui était devenue un refuge pour Pokémon.
-Oh…
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-R… Rien… C'est l'ancienne maison d'Etienne.
-Ah bon ? Ouah… Elle est grande !
-Ouais. C'est la plus grande maison de la ville. Dans tous les sens du terme. Allez, on repart.

Hermann se rendit dans son bureau. Il ouvrit un livre de comptes.
« Je n'en sortirais jamais… »
Il écrivit quelques chiffres en débit et crédit. Puis il regarda le titre au sommet de la page du livre-journal (Bah alors révisez votre compta ! Ndla)
« Team G – Double comptabilité »
Hermann fit son travail sans sourciller.


-Bonjour !
Kenneth s'étonna quand il aperçut Cynthia face à lui.
-Oh… Bonjour, Miss Karashina. On vous aperçoit souvent ces derniers temps.
-Je sais, je n'arrête pas de faire des allers-retours pour voir ma copine.
-Votre copine ?
-Agathe bien sur ! Vous n'êtes pas au courant ? Nous sommes ensemble !
Kenneth haussa un sourcil étonné.
-Alors c'est vous… Sa « Meuf » ?
-Oui voilà !
-Ahon…
-Elle m'a beaucoup parlé de vous !
Kenneth déglutit difficilement.
-C'est-à-dire que…
-Vous la surnommez… Lesbienne-Super-Diesel, Lécheuse à roulettes, Camion-citerne… Goudou-Pouffiasse-Saphisme…
-Oh vous savez ce sont des boutades entre collègues…
-Vous savez ce que je fais aux hommes qui bafouent les femmes ?
Kenneth secoua doucement la tête. Cynthia approcha son visage de Kenneth.
-Je les tue. J'éradique la vie qui est en eux, je les transforme en cadavres, je les étripe, je les expose à tout le monde et une fois cela fait je les jette aux égouts. C'est très mignon, très décoratif. Ca s'appelle : Insulte encore ma copine, connard… Et je t'arrache les couilles !
Elle se leva promptement devant un Kenneth mortifié.
-A plus taaaaard ! s'écria la blonde avec engouement et joie.
Kenneth resta hébété quelques secondes avant que Linus et Norbert ne le rejoignent.
-Tout va bien, Mr Heine ?! s'étonna Linus. On jurerait que vous avez vu la mort en face !
-Kenny ?! s'étonna Norbert.
-C… Ca va ! Ca va très bien ! Vous... Alors cette journée ?


Etienne et Linda étaient face au téléphone.
-C'est stupide.
-On a toujours eu besoin de son avis dans des situations de ce genre. Kenny est notre voix de la sagesse !
-Hm. C'est vrai.
Kenny répondit, Malcolm dans ses bras.
« Oui ? Oh salut ! »
Etienne et Linda, bouche bée.
« Oh ! Je vous présente mon fils, Malcolm. Seulement, là il dort alors… »
-Oh Kenny il est trop choupineeeet !! s'enjoua Linda.
Judith arriva devant le visiophone avec Rachel.
« Judith, voici ma meilleure amie Linda, Linda je te présente Judith et notre fille Rachel ! »
-Enchantée ! Vos jumeaux sont magnifiques ! sourit Linda, émue.
« Kenny m'a beaucoup parlé de vous ! »
-Etienne aussi m'a parlé de vous, en bien !
« J'ai hâte qu'on se rencontre ! »
-Moi de même !
-Oui bon, euh, les commérages on va arrêter là…
Regards noirs de Judith et Linda. Soupir d'Etienne qui s'adressa à Kenny.
-Et attends les envies bébés quand on va cesser la communication !
« L'horreur commence pour toi ! »
-Hm… Bref, Kenny, je vais te raconter ce qui s'est passé et tu nous donneras ton avis !

Entretemps, Lionel obtint son mandat et alla, avec ses hommes, perquisitionner le domicile des Wesley.

De même, le camion se dirigeait vers les chutes Tohjo.

-…et voilà ou on en est maintenant. Et merci de payer les vingt-cinq minutes de communication ! sourit Etienne.
Kenneth regarda Judith, puis il regarda Etienne et Linda.
« Vous êtes mes amis, il y a ma femme et mes enfants alors je resterais poli… Mais vous êtes deux gros débiles ! »
Etienne et Linda s'étonnèrent.
-C… Comment ça ?
-Enfin, Kenny, tu comprends que…
« Et moi, ma mère, c'est une femme bien, peut-être ? Et si vous aviez dû me juger par rapport à elle ? »
Linda et Etienne se regardèrent.
« De même ne me dites pas que la seule vue de Norbert vous insupporte à cause du peu que vous avez vu de son père ! »
-Euh…
-Mais c'est pas pareil !
« En clair : On ne juge pas quelqu'un par rapport à ses parents !! Enfin Etienne, tu te rends compte des bons moments qu'on aurait raté ensemble si tu m'avais jugé par rapport à mes parents dans ma jeunesse ? Linda ?! »
-Euh…
-Ouais…
« C'est ignoble ce que vous avez fait ! Travis est juste né, il n'a pas à subir ce que vous lui faites subir en ce moment ! Il doit se sentir affreusement détesté, haï, monstrueux, SEUL !… Votre rejet est tout au plus compréhensible, mais franchement pas pardonnable ! »
-Kenny, c'est le fils de Ian !!
« Et moi je suis le fils d'une femme qui prétendait que tu te lavais avec du fumier ! C'est mieux ? »
-… Bah non…
« Et Linda, si tu avais rejeté Etienne à cause de son beau-père ? C'aurait été normal ou correct ? »
Linda sembla dépitée.
« Bref. Vous deux, je compte sur vous pour arranger ça. Dites à ce… Travis, que vous l'aimez tel qu'il est, même si c'est le fils d'un horrible type. Lui ce n'est qu'un enfant ! Ou est-il ? »
Etienne et Linda se regardèrent.

Lionel entra dans la maison Wesley après avoir forcé la serrure, personne ne répondant.
-Mr Wesley ? Madame Wesley ?
On descendit les marches. Les policiers se mirent en position.
-QUI VA LA ??? Cria Lionel.
La personne descendit, et à la surprise générale, il s'agissait… D'un homme !
-Qui êtes-vous ?
L'homme, inquiet et semblant légèrement névrosé, regarda les policiers. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux.
-Je… Je… Je suis Hiram Wesley ! Ne… Ne m'attaquez pas ! J… J'ai rien fait ! Pitié !
Lionel écarquilla les yeux.
-V… Vous êtes là ?! Ce n'est pas vous qui…
-Je… Je… J'ai un énorme problème, messieurs les policiers, je… Oh seigneur !
-Calmez-vous, Mr Wesley ! Que vous arrive t-il ?
-C'est ma femme ! Elle… souffre de troubles bipolaires ! Elle a un traitement mais elle ne l'a pas pris ce matin !! Je vous en prie ! Ne lui faites pas de mal !
Lionel plissa les yeux.
-On a un putain de gros problème…
-Comment ça, inspecteur ?
-Monsieur, comment s'appelle votre femme ?
-Ruth… C'est… C'est ma Ruthie ! Ruth Wesley !
Lionel se décomposa. Les policiers le regardèrent.
-Inspecteur Maloney ?
-Un problème ?
-Elle… Elle est connue des services. Ruth Chasteté Bradbury. Qui s'est donc mariée… Elle souffre d'importants troubles bipolaires, c'est une dangereuse psychopathe, sadique, absolument inqualifiable. Elle aurait dû être enfermée, seulement une industrie pharmaceutique lui a procuré, pour faire sa publicité évidemment, un traitement sensé réduire ses crises. Seulement ce que personne n'a pu anticiper c'est que Mademoiselle Bradbury contrôlait parfaitement son rythme de médication. Graduellement elle arrivait à se faire cesser puis à se faire reprendre son traitement. Un cas unique, classé dans les cas médicaux les plus exceptionnels. En l'occurrence, chaque arrêt de médication s'est achevé par un meurtre terriblement violent suivi d'une rémission à la justice… Qui évidemment lui pardonne à chaque fois à cause de sa folie. Et la vioque sait s'entourer d'avocats requins…
Hiram s'effondra contre un mur en sanglotant.
-Ruthie, ma Ruuuuuth…
-C'est une catastrophe, geignit Lionel. Cet enfant va… très probablement mourir !

L'agresseur encagoulé sortit Travis du camion.
-Nous avons semé la police, Nicolas !
Elle le débâillonna. Il était hagard, fatigué et épuisé. La douleur le tiraillait.
-Aid… Aidez-moi…
Plus la force de crier sinon des « AAAAH ou des « OUUUUCH ! »
-Hiram s'il te plait… Arrête.
L'encagoulé regarda Travis.
-Mais mon pauvre Nicolas ! Je ne suis pas Hiram !
Elle enleva sa cagoule et révéla son visage : Ruth Wesley, la douce et gentille femme d'Hiram. Travis trouva la force d'écarquiller de grands yeux stupéfaits.
-C'est moi ! TA MAMAN !!! Tu aimes ta maman hein ?
Et Travis ne trouva qu'une chose à penser :
« C'est un cauchemar… C'est juste un putain de cauchemar !!! Je vais me réveiller ! AU SECOURS MERDE !!! »