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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 30/12/2008 à 01:20
» Dernière mise à jour le 07/03/2009 à 02:18

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 23: Au bout du monde
Le bateau continua sa route sans encombres et même sans Sophie au commandement, son remplaçant assura cette charge avec brio. Aurore, comme convenu, passait pas mal de temps à l´infirmerie pour soigner des malades. Finalement, cette occupation avait du bon car elle avait acquis la sympathie des gens. Elle leur faisait croire que leur guérison, quasi-miraculeuse pour certains patients, venait de médicaments qu´elle leur administrait. En fait, ce n´étaient que des placebos mais conjugués à son pouvoir, ils avaient des effets quasi-magiques sur les patients. Elle avait entendu pas mal de rumeurs alors qu´elle soignait des gens et ca nous faisait d´autant plus d´informations au final.

Une semaine plus tard, le bateau arriva en vue de Hoenn...

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//// 24 jours après le début des opérations ////

Il devait être aux alentours de treize heures, treize heures trente au maximum. J´étais sur le pont supérieur quand je crus voir un scintillement au loin, sur la ligne d´horizon. Tout d´abord, je pensais à un simple reflet, et puis quelques minutes plus tard, je n´eus plus aucun doute.

"Bon sang, c´est Hoenn... On est arrivé, c´est Hoenn !"

Courant au travers des coursives, je criais ma joie en frappant à toutes les portes et en répétant à tout va:
"Réveillez-vous, c´est plus l´heure de la sieste, on est en vue de Hoenn !"

Finalement arrivé dans notre cabine, je sortais Antoine de sa léthargie digestive et le poussais à se bouger un peu, pour une fois. Je fourrai toutes mes affaires dans mon sac, et bientôt, nous fîmes tous la même chose, dans l´espoir de quitter ce bateau au plus vite. En quelques minutes, nous étions prèts, j´avais récupéré mes balls, mes habits et j´avais fourré le 9mm de Sophie au fond de mon sac. J´eus un moment une pensée émue pour la capitaine, qui, si elle avait eu ce pistolet aurait peut-être pu s´en sortir, vu que ce grand imbécile de Mikhaïl semblait croire qu´elle était trop apeurée pour tenter quelque chose.

Lorsque nous ressortîmes tous, fin prèts pour partir, bien plus de gens étaient sur le pont et l´île d´Hoenn s´était encore rapprochée de nous. Déjà, on discernait des immeubles, et les flancs du Mont Chimnée dont la fumée qui sortait le rendait toujours aussi imposant au milieu du paysage.

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Je repensais avec nostalgie à tous ceux que nous avions laissé, les membres de l´Alliance, Mars, et les autres que nous avions un peu trahi même ("Tu devrais bien t´en tirer, si tu as à t´enfuir, du côté du Mont Chimnée." m´avait conseillé Sophie. Voilà que j´avais cette montagne en face de moi, mais Sophie, elle n´était plus là.)

"Je crois que nous avons honoré les termes de notre accord, fit une voix derrière nous."

Je me retournais, c´était le lieutenant.

"Et j´ose espérer que la qualité des soins d´Aurore vous aura satisfait.
-De ce côté là, je n´ai rien à vous reprocher. Nous arrivons à Hoenn, comme promis, et j´aimerai être sûr que vous tiendrez votre promesse à votre tour.
-Vous avez ma parole, fis-je.
-Venant de vous, ca me suffit. Notre équipage a pensé qu´il pourrait accueillir sur le cargo des réfugiés de guerre, comme il sera coincé au port. Si vous nous ramenez notre capitaine, nous essaierons de les faire partir d´ici. Pensez-vous qu´à Sinnoh, on nous accueillera ?
-Il faudra qu´on prévienne la Ligue Pokémon mais une fois celà fait, ils vous prendront en charge. Nous sommes là pour accélérer les choses, il se peut qu'on n'ait pas à vous ramener chez nous en inventant un stratagème, mais bien en toute légalité."

Je paraissais bien plus sûr de moi que je ne l'étais en réalité. C'est sans doute celà qui l'avait convaincu...

"Très bien, nous vous remercions. J´aurais aimé vous rencontrer dans des circonstances plus calmes, vous tous, mais la guerre empèche souvent celà. J´ai été heureux de pouvoir vous aider, fit-il en tendant sa main.
-Et nous de même, répondis-je en la serrant."

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Le bateau fut vite à quai, et une fois immobilisé, seuls les passagers qui descendaient à Hoenn partirent. Les autres restèrent bien au chaud dans leurs cabines alors que le lieutenant Charles et son équipage me faisaient un dernier signe de la main.

"Papiers, s´il vous plaît !"

L´injonction du garde me rappella à la réalité. En lui tendant mes faux-papiers, je notais que je ressentais une certaine tension. Même si les papiers étaient irréprochables, si ca ne suffisait pas, on serait arrêtés tout simplement. C´était ca la guerre...

"Tout est en ordre, fit-il en me les rendant. Bienvenue au bout du monde..."

Récupérant tous mes amis, nous descendîmes dans le port alors que je comprenais finalement le sens de la phrase sybilline du soldat. Ici c´était une zone de non-droit. Des gens crevaient de froid au sol alors que d´autres leur faisaient les poches, d´autres encore, ivres morts, racontaient des choses incompréhensibles. Les drogués étaient légions également, et vu le nombre de seringues qui traînaient, je me dis qu´il y´avait bien des gens qui, faute de partir d´Hoenn, etaient déjà partis ou partiraient rejoindre la mort dans un dernier trip sur un nuage moelleux.

"Restez tous groupés, fis-je. Et si l´un des ces gars s´approche de nous, vous me prévenez illico."


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Mais finalement, nous réussîmes à quitter les abords du port sans encombre et je reconnus le paysage dévasté qui s´offrait à moi, le paysage de la guerre. Une escouade de soldats faisait sa ronde dans les alentours alors que plus loin, on entendait le bruit des marteaux frappant le fer de quelque chose qui deviendrait certainement un canon ou un mortier, le tout sur fond d´explosions et de longues colonnes de fumée en arrière plan.

"Bienvenue au bout du monde, répétais-je pensif.
-Clair, à côté, le Mont Couronné, c´était peace and love, fit Antoine... On va où ?
-Lavandia, fis-je en reprenant conscience du rôle que nous avions à jouer ici. C´est là, d´après Sophie, que se trouvait le QG de la Nouvelle-Armée la dernière fois qu´elle était venue ici.
-Dans ce cas, fit Silver, c´est tout droit."

Les panneaux de direction étaient pour la plupart désarticulés quand ils n´étaient pas complètement détruits ou à terre.

"Comment sais-tu où il faut aller ? demandai-je. Y´a plus aucun panneau potable ?
-Le Nord magnétique, fit-il... je fonctionne comme une boussole en me basant sur le Nord magnétique. et comme, aux dernières nouvelles, Lavandia était au nord de Poivressel, c´est par là."

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Sans un mot, nous le suivîmes, traversant des quartiers peu recommandables. Des gens essayaient tant bien que mal de voler de l´argent, de la nourriture ou d´autres choses vitales, mais je vis que ce qui était le plus important pour eux, c´était de trouver des papiers d´identité. En les modifiant, ils espéraient sans doute quitter le front au plus vite. S´ils s´avaient seulement que le seul bateau qui pouvait les sortir de là était consigné au quai...

Puis nous quittâmes finalement la ville et le bruit laissa la place au silence, un silence de mort. Nous n´avions aucun vélo, et je ne savais pas où dire à mon Nostenfer d´aller, donc nous ne pouvions pas voler non plus. Il ne restait plus que la marche dans les herbes hautes. En chemin, nous croisâmes ce que je crus reconnaître comme étant les ruines de la maison du maître des pièges. Même ce lieu de divertissement, loin de tout, avait succombé.

En chemin, les Pokémon ne semblèrent pas vouloir nous causer de tracas. Soit ils avaient tous été capturés par les soldats, soit les survivants les craignaient trop pour se montrer.

"C´est mort ici... fit Iris.
-J´ai cru remarquer ça, confirma Silver. Ca doit te déstabiliser, non ? Les plantes, habituellement c´est la vie, la beauté, et tu dois te sentir un peu mal dans cette ambiance."

Silver voulait absolument protéger sa petite amie de ce fléau qu´était la guerre. D´ailleurs, à trop vouloir la couver, il allait finir par l´agacer. Cependant, pour le moment, Iris se laissa faire et s´enveloppa des bras protecteurs de l´élu de l´acier.

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Nous continuâmes notre chemin. L´absence de bruit me stressait de plus en plus et me mettait sur le qui-vive. Kim brisa ce silence morbide.

"On a bien fait de ne pas prendre la piste cyclable, regardez."

Du doigt, elle montrait la piste qui se tenait au dessus de nous. Enfin, qui devait s´être tenue... car entre deux poteaux, il y´avait un grand vide. Plus de piste à cet endroit, probablement à cause d´un bombardement ou autre joyeuseté.

"Plus ça va, moins je me sens bien, fit Aurore.
-C´est le métier qui rentre, fis-je pour détendre l´atmosphère."

Tout le monde riait, mais d´un rire forcé qui revélait bien l´extrème tension à laquelle nous étions sujets. Sur le chemin, nous croisâmes les restes d´un arbre sur lequel une baie semblait perdue dans cette dévastation comme une étoile au milieu d´un ciel noir.

"Oh, tu t´es perdue toi ? fit Iris à la plante. Tu sais que tu es très belle ? "

Parler aux plantes pouvait sembler bizarre mais en tout cas, c´était mieux que de ne rien dire. Iris la cueillit et la ramassa dans son sac. En tant qu´experte des plantes, je savais qu´elle pourrait faire des vergers entiers avec cette baie. C´était déjà ça d´acquis et celà sembla lui remonter le moral.
Un tournant plus loin, nous étions à Lavandia...

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Une fois arrivé dans la ville, la même impression d´apocalypse que dans Poivressel régnait sur cette ville. De mémoire, je me rapellais que les appartements de la Nouvelle-Armée étaient derrières l´ancien casino. Problème, en contournant le casino en question...

"Oh non, c´est pas vrai, ne me dites pas qu´on a fait tout ça pour rien ?
-Qu´est ce qui se passe ? demanda Antoine.
-C´était là que se trouvait le bâtiment de la Nouvelle-Armée quand j´étais venu."

Et à la place du bâtiment, il n´y avait qu´un champ de ruines. Des pans de murs entiers s´étaient effondrés sous le coup des bombes et les soldats faisaient leurs investigations en toute impunité dans les décombres.
Nous nous éloignâmes des débris, et surtout des soldats, et je pus enfin lâcher tout ce que j´avais sur le coeur.

"Ils étaient tous là,... Il y´a tout juste plus d´un mois. Et si Sento est en train de fouiller ces décombres, ca veut dire qu´ils savent qui habitait ici. Et dans ce cas,... ils sont tous morts. Tous ceux qui étaient là."

Dans ma tête, je passais en revue tous les gens que j´avais croisé ici. Bien évidemment, Pierre et Ed, mais aussi Blanche, Bastien, Voltère, Marc... Tous avaient du y passer. Je ne pus retenir mes larmes. Cette mort était aussi la mort de la résistance.

Tout à coup, un bruissement se fit entendre dans les fourrés. Une voix le suivit:
"Psssttt... Par ici !"

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Tout le monde se retourna vers les buissons. A quatre pattes, des enfants en sortirent, un garçon et une fille.

"Ne craignez rien, on est pas armés, fit le garçon."

En effet, il disait vrai. Il aida sa jeune amie à s´extraire des fourrés et s´adressa à nous.

"Nos parents ne savent pas qui vous êtes mais ils sont prèts à vous faire confiance. On sait que vous n´êtes pas du côté de Sento.
-Mais, qui sont tes parents ? demandai-je.
-Ca c´est pas important continua la fille. Ici à Lavandia, on connaît tous Voltère, c´est lui qui a donné vie à cette cité. Les gens d´ici ont accueilli la Nouvelle Armée et c´est pas parce qu´ils ne sont plus là qu´ils sont tous morts..."

La nouvelle enleva un gros poids de mon coeur. Peut-être avaient-ils survécu, finalement.

"Continue, fis-je impatient.
-Les soldats ont lancé des assauts à Eternara et ici il y´a une ou deux semaines. Mais ils ont raté leur cible. C´est pour ça qu´ils ont proposé ce débat à Pierre et aux autres, pour les faire sortir de leur trou. Mais ils ont réussi à s´en tirer encore une fois.
-Et toi, tu sais où ils sont ?
-Evidemment, fit le petit garçon avec un rire. C´est la ville qui leur fournit la nourriture. Ils sont... Ils sont à New Lavandia, continua t´il, un ton moins fort. La petite île sous la piste cyclable."

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Disparaissant aussi vite qu´ils étaient arrivés, les gamins s´enfuirent dans le fourré au moment où un garde sortit de derrière un mur.

"Qu´est ce que vous faites là ? Et pourquoi vous pleurez, vous ? "

Maintenant que je savais que Ed et les autres étaient toujours en vie, ca allait bien mieux. Mais il fallait continuer à jouer le jeu encore un peu.

"Je viens d´apprendre que ma grand-mère que je croyais disparue a été recueillie dans un camp de réfugiés, fis-je larmoyant. Et le batîment qui devait l´abriter est en ruines derrière nous alors… alors je pense qu´elle est morte... fis-je en rajoutant quelques sanglots."

Je fondis en larmes devant le garde qui était face à nous.

Il posa sa main sur mon épaule et me fit:
"Jeune homme, le camp de réfugiés est à Poivressel, ici c´était le siège d´une cellule terroriste. Votre grand-mère est toujours en vie si elle est là bas..."

J´avais réussi à le berner, et en plus à l´apitoyer sur mon sort. C´en était presque risible. Le remerciant de tout mon coeur pour son aide incommensurable (enfin, n´exagérons rien...), je courus avec mes amis vers la route qui menait à Poivressel (et surtout à New Lavandia) en lançant un dernier "Merci !" au garde qui me souriait bêtement en nous faisant un signe de la main.

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Quittant la ville et traversant l´étendue d´eau, nous arrivâmes finalement à New Lavandia, dont le nom était écrit sur une pancarte branlante. C´était en fait un tumulus, duquel s´ouvrait un trou qui faisait penser à une grotte. A l´intérieur, une lourde porte nous empéchait de passer.

"Bon, on y est, fis-je. Maintenant, comment on rentre ?
-Qui va là, répondit une voix féminine derrière la porte.
-Nous sommes de votre côté, fis-je à cette voix que je n´avais jamais entendu.
-C´est ça, et moi, je suis la reine d´Angleterre."

Antoine se mit à côté de moi.

"Toi, tu ne connais sans doute pas cette voix, mais moi, il se trouve que je l´ai déjà entendue une fois."

Derrière la porte, la voix féminine fit:
"Partez tout de suite, ou j´appelle des renforts !"

Antoine, sans se sentir inquiété le moins du monde, lança:
"Si on n'était pas avec vous, on serait de Sento, et donc on vous aurait déjà envoyé l'artillerie lourde, ma grande. Et puis, maintenant, pour t'aider, si je te dis que c´est grâce à nous que tu as retrouvé la mémoire, tu nous remets ?
-Non, ce... c´est... impossible.
-Impossible n'est pas Sinnoh ! Allons Flora, je sais que j´ai l´habitude de toujours raconter n´importe quoi, mais j´aurais du mal à faire croire que je suis quelqu´un d´autre. Et Aurore ne serait certainement pas d´accord pour que je sois autrement que ce que je suis."

La serrure tourna dans un cliquetis, et la porte s´ouvrit en grand.


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Derrière, une jeune fille se tenait, aux cheveux mi-longs, couverts d´un bandana rouge et aux grands yeux, écarquillés de nous voir ainsi.

"Antoine, Aurore, c´est vraiment vous ?
-Je ressemble à la reine d´Angleterre ? demanda Antoine en esquissant une révérence princière..."

Je n´avais pas reconnu la voix de cette fille tout simplement parce que quand j´étais ici, elle était à ma place à Sinnoh. C´était Flora, la fille du professeur Seko. Elle sauta dans les bras d´Antoine le déstabilisant presque, puis elle enchaîna avec Aurore.

"Laisse-moi te présenter celui sans qui on ne se serait pas connus, fit Antoine en me montrant. Voici Lilian, l´incompétent de la téléportation sans qui tu serais toujours amnésique... Et nos nouveaux alliés, Iris, Silver et la petite Kim.
-Enchanté, fit-elle. Le professeur n´est pas avec vous ? "

Un silence succéda a ces paroles.

"Plus de nouvelles de lui depuis qu´on a quitté Sinnoh, fis-je attristé. On pense qu´il est dans une geôle à Sento avec d´autres personnes comme lui. Mais on est quasiment sûr qu´il était vivant il y´a une semaine.
-Oh, je suis désolée pour vous, répondit-elle avec une réelle compassion. Mais ne restez pas là, entrez donc !"