Le retour des perdants
Lorsqu'un mécanisme électronique libère un neutron à pleine vitesse, ce dernier détruit les atomes en deux sur son chemin. Chaque moitié d'atome cassé va ensuite casser un autre atome en deux parties qui feront de même. C'est ce que l'on appelle le mécanisme de fission, celui utilisé par les bombes atomiques.A l'annonce de l'armement nucléaire des psy, on perdit assez le moral pour comparer celui-ci à une poignée de terre pourrie. Certes, tout n'était pas perdu. Malheureusement, la disparition de l'armée impériale ne laissait plus que le corps des tortues, c'est à dire, nous, et la flotte poiso-aciéenne pour défendre efficacement les humains. Autant vous dire, que tenter de résister était aussi facile que de décrocher la lune. Et encore. La confusion générale régnait. La plupart voulaient se fortifier, moi y compris. Mais se fortifier dans les ruines de Safrania, c'était s'exposer aux tirs de ceux qui apparaîtraient en haut des collines. Plantons le décor : Safrania était aussi moderne que la massue de bois. On pouvait juste trouver des plaques de béton et de goudron. Les chefs, voyant que nous étions aussi calme que si nous étions dans un bain de mygales, décidèrent de rejoindre les pokémon aciers, maintenu au calme par une forte garnison psy. Les libérer correspondait à multiplier nos chances de victoire par quatre. La route qui nous menait à Lavanville (où étaient confinés les aciers) était tellement sûr, que les fourmis avait déserté l'endroit depuis longtemps. Mais là, nous avions un avantage. Le poids d'objet en métal que nous avions trouvé dans les ruines se comptait en tonne. Le tout, fondu dans des fours de fortune, fut placé dans le mortier, lui-même placé face à la route. Tous les pokémon archers dont nous disposions furent placés en ligne, prêts à tirer. Une vingtaine de kilos de fer fondu s'abattit sur le paysage tranquille. Soudain, de nombreux soldats psy, sortirent des buissons et fourrés, le corps brûlant. Les flèches sifflèrent et transpercèrent. La route fut dégagée ainsi, après plusieurs tirs. Une petite victoire trop petite, absolument rien de réconfortant. La marche fut longue. Nous avancions dans la boue, la tête baissé, découragé par les rêves de l'artillerie nucléaire. Soudain, Lavanville. Une pluie de flèches s'écrasa assez près de nous. Des psy firent leur apparition devant, barrant la route. Pensant qu'ils avaient tué tous nos frères, amis et compatriotes, plus rien ne nous retint. Surtout pas nos chefs. Une charge terrifiante fut improvisée, enfonçant de dix mètres, les rangs de l'ennemi mal préparé. Ces intellectuels, misant sur la ruse, pensaient que le fait de voir les assassins de tous ceux que nous connaissions, s'attendaient à la panique. Mais c'était sans compter sur la fureur et le courage des poisons. Ce fut une bataille courte, efficace et barbare. Après avoir hésité, l'état major se jeta aussi dans la bataille. Après une demi-heure de combat, on arrivait à trente psy tués pour un poison. Et une fois la bataille finie, on déplorait la perte de vingt poisons, contre onze mille psy et presque autant de prisonniers. La bataille avait porté autant de fruit qu'un jeune pommier au milieu de l'été.Mais cela ne s'arrêtât pas là. Les prisonniers se révoltèrent après une demi-heure et s'enfuir par téléportation. S'il n'y avait pas eu de pertes, l'ennemi était maintenant sur ses gardes. Les idées se mêlaient les unes aux autres. Attaquer, défendre, fuir, l'attaque était très appréciée. En fait, nous arrivâmes après deux heures de marche, devant une immense descente. En bas, se trouvait l'armée psy, bien en rang. Ces guerriers s'attendaient à une bataille rangée, nous n'allions pas lui faire la fleur de le faire. La charge fut sonnée. L'ennemi pris peur, recula de quelques mètres. Nous, les Nidokings, nous n'avions pas d'autres idées que de tout casser, tuer exterminer. L'ennemi pris d'infinies précautions à ne pas céder une pousse de terrain. Puis les cracheurs de poisons furent lâchés. Cette fois, l'ennemi lâcha pied et se replia à la manière "déroute complète". Nous avions mieux à faire que de les poursuivre. En fait, nous devions rapidement trouver les aciers où la victoire ne servait à rien. Un éclaireur ramena que les aciers se cachaient dans une grotte très sombre au-dessus de la ville. Je m'y précipitais, accompagné du reste du commando numéros un. Une fois là, au lieu de trouver les fiers Cizayox de la garde impériale, ce furent des épaves vivantes. Les douze milles pokémon, affamés, maigres, les yeux presque aveugles à cause du noir. On les fit sortir, on leur donna à manger en abondance. Ces êtres désespérés reprenaient peu à peu leur force, mais il faudrait bien un mois pour que les aciers soient de nouveaux sur pieds, et un autre sans doutes pour rejoindre les insectes.Les insectes figuraient actuellement, la force la plus puissante et la plus considérables que l'on connaissait. Rien ne pouvait changer cette réalité. Non pas que ce soit un type diversifié, mais parce qu'ils se multipliaient et grandissaient très vite. Ils pouvaient donc, en quelques mois, lever une force considérable et anéantir presque tout. Le problème, c'est que les psys étaient plus puissant. Suite à la chute du bastion de défense d'Argenta, les insectes avaient du se replier sur les hauteurs du mont sélénite. Et ce n'était pas rien de dire que les psys étaient puissants. Finalement, deux mois passèrent. Deux mois où nous fûmes constamment harcelés par des soldats venus l'île de carmin sur mer. Cet ancien port avait été, il y a deux mille ans, la victime d'un raz de marée qui avait coupé les routes, et créé un bras de mer entre elle et le continent. C'est ce même raz de marée qui avait réduit de moitié la superficie de Cramois'île.Deux mois, donc, s'étaient écoulés, et les aciers avaient repris leurs forces. Prenant tout ce que nous pouvions d'utile y compris notre fameux mortier, nous entamâmes notre progression vers le nord. Ruines après ruines, le mont sélénite apparaissait au fond de l'horizon, comme peint sur la voûte céleste. C'était la plus haute montagne de la région. Mais le vent amenait la violente odeur de souffre, de sang et de chair putréfiée. La marche s'accéléra, en prévision du pire. Le camp fut installé à flanc de montagne. Le lendemain, nous devions faire une percée dans les rangs des psys pour que les insectes puissent encercler le perpétuel ennemi. L'appréhension était grande. Le destin de cette guerre allait se jouer sur nos armes et sur les valeureux insectes. L'issue de la bataille déciderait de l'avenir. Si nous perdions, les hommes et les pokémon étaient perdus. Si nous gagnions, la plus grande force pokémon serait libéré, ce qui sonnerait le début de la fin des psy. Ainsi, Mew serait capturé et on le forcerait à aider les hommes. Pour l'instant, nous n'avions besoins que de dormir. Demain allait être une journée dure.