Peu importe la distance de Pikachette

Myu,
Comment ça se passe de ton côté ? J'espère que tu arrive à tenir le coup loin des autres, parce que, moi, je n'y arrive pas. Toutes les nuits, je rêve de la clairière et de nous six. Dans ce songe, on se promène et on joue ensemble, comme avant. Sheli raconte une bonne blague qui nous fait rire et donne une tape dans le dos de Choupi, qui est tout gêné et qui rougit. Tu te mets alors à rire aux éclats devant la timidité de Peluche et tu n'arrive plus à t'arrêter. Fany intervient alors en te réprimandant avec un sourire, puis nous éclatons tous de rire une nouvelle fois et je ressens tout plein de joie et d'amour en moi. Mais je finis toujours par me réveiller et me rendre compte que vous n'êtes plus là. Je sais que c'est tout aussi dur pour toi et que lire ce que je viens de t'écrire te fera sans doute de la peine mais il fallait que je le partage avec quelqu'un.
Là où je suis maintenant, je n'ai pas d'amis. Mes parents m'ont envoyé ici pour que j'apprenne à me débrouiller tout seul. Ils m'ont sans cesse répété qu'ils ne seraient pas toujours là pour moi et que la vie me séparerait de vous cinq un jour. Pour eux, la seule solution était de m'inscrire ici.
Au début, mes journées sont devenues un vrai calvaire. Aujourd'hui c'est dimanche, le seul jour où j'ai la matinée de libre, et tout est très calme. Les autres font la grasse matinée alors ils ne m'embêtent pas pendant que je t'écris.
D'après ce que tu m'a écris, tu n'as pas grand-chose à faire et que tu attends avec impatience la moindre nos lettres. Je vais donc m'appliquer à te détailler ce que je fais depuis une semaine pour que ta lecture soit longue.
Je suis arrivé lundi dernier, plein de bonne volonté, pour ce stage. Je savais que c'était un endroit très rustique mais j'ai été très surpris de trouver un campement, au bord d'une rivière, constitué d'une vingtaine de tentes kaki. Au milieu, il y avait les vestiges d'un grand feu de bois, entouré par une demi-douzaine de morceaux de bois ayant sans doute servi de sièges. Dans mes bagages, j'avais mon sac de couchage, la lampe torche de l'Union, mon pyjama rayé avec le dessin de Papilusion dessus et tous mes doudous : Sabelette, Mystherbe, Tetarte, Magneti et, mon préféré, Chamallot. Le chef du camp, un très grand et très fort Charkos shiny, m'a attribué la tente la plus éloignée du centre du campement. J'ai mis mes affaires dans ma nouvelle maison et, comme la nuit tombait, j'ai rejoins M. Tank, le Charkos et il m'a présenté les autres. Il y avait un Musteflott du nom de Brash, toujours suivi de deux Mustebouee, Plaf et Bredge, ainsi que Mel, une Tritosor rose et brune à l'air revêche et orgueilleux, un Cradopaud qui paraissait bien plus âgé que moi appelé Bourgue, un Dambal le Dimoret et un magnifique Lucario qui s'appelle Jeff. On a tous rapidement mangé un repas végétarien préparé par Hippodocus, le cuisinier, et on s'est couché.
C'est mardi, qu'a commencé le cauchemar. Aux aurores, Brash et ses deux sbires sont venus me réveiller avec un Aqua-jet hyper puissant ! Après ça, on a dû se laver dans la rivière. Elle était glacée ! Comme je ne sais pas très bien nager, je suis resté près du bord et m. Tank la remarqué. Il m'a soulevé par une patte et m'a jeté à l'eau. J'ai failli couler à pic ! Heureusement, j'ai reçu l'aide inespérée de Mel qui, grâce à ses ondes Vibraqua, m'a sauvé. Quand je l'ai remerciée, une fois sorti de l'eau, elle m'a juste dit « c'est rien » et elle est partie. Après le bain, on n'a pas mangé mais on a fait de la musculation. Le Charkos nous a fait une démonstration et on devait faire pareil. Ce jour-là, c'était les pompes. J'ai eu beaucoup de mal à faire les exercices mais je n'ai pas eu de problème avec le chef cette fois. On a déjeuné à 11h puis on est tous parti chercher du bois dans la forêt pour le feu. Après deux heures de recherches, je suis revenu avec près de dix kilos de branches. J'ai été félicité par M. Tank et le Lucario m'a regardé avec, je ne pense pas me tromper, respect. Lors du dîner, Mel m'a confié qu'elle été dans ce camps depuis trois ans et que Lucario été là avant elle. Il parait qu'il est très sérieux mais aussi très gentil.
Mercredi, je me suis réveillé juste à temps pour que Brash ne m'arrose pas et j'ai essayé de nager un peu, sans grand succès. Après on a commencé l'entrainement, il fallait perfectionner une de nos attaques. Comme je ne savais pas trop ce qu'il fallait faire, j'ai observé les autres. Le Lucario démolissait un arbre avec des Charge-Os parfaitement maitrisés, Mel s'en prenait aux Magicarpe de la rivière avec Plaquage, Brash, Plaf et Bredge s'exerçaient ensemble avec Aqua-jet, le Charkos apprenait Boue-Bombe à Bourgue et Dambal enchainait des Vive-Attaque de plus en plus rapides. Je me suis souvenu que j'avais appris une nouvelle attaque que je ne maitrisais pas très bien : Roulade. J'ai commencé mon entrainement et personne n'ai venu me déranger pendant que j'effectuais mon attaque. Après avoir mangé, on a continué les exercices. C'était tellement fatiguant qu'on est tous allé se coucher sans manger, sauf Jeff.
Jeudi, on est parti très tôt pour une excursion en forêt. M. Tank nous a donné une tente à monter dans un sac et il a dit qu'il fallait qu'on vive à la dure. Il a cependant composé des équipes pour que chacun apprenne de son camarade. J'ai pensé que c'était une bonne idée parce que j'allais très certainement avoir des difficultés et que je ne serai pas seul. J'ai vraiment eu de la chance ! Le Charkos m'a dit de faire équipe avec Jeff, génial ! Plaf et Bredge se sont mis ensemble, ainsi que Dambal et Bourgue. Là où le chef a fait une erreur, c'est en mettant Brash avec Mel, elle n'avait pas l'air contente du tout. J'ai demandé au Lucario se qu'il en pensait et il m'a répondu que, selon lui, M. Tank faisait passer une épreuve plus compliquée à la Tritosor parce qu'elle a plus d'expérience que les autres et que ce serait trop facile si elle avait été mise avec quelqu'un qu'elle apprécie. Je pense qu'il a raison. Après la répartition, on a enfin su qu'elles seraient nos tâches. Chaque équipe doit atteindre un point précis avant la nuit en se repérant grâce à la nature, ensuite, il faut qu'elle monte la tente et dîne avec des aliments trouvés sur place. Le lendemain, il y aura un autre endroit à trouver mais, cette fois, se ne sera pas la localisation qui sera compliquée mais les embûches semées sur notre chemin. J'étais bien content que le chef m'ai mis dans le même groupe que son meilleur élève, ou, du moins, de son plus ancien élève. C'était une journée sensationnelle ! Jeff m'a montré comment ne pas me perdre dans les bois grâce au soleil, du vent et de la mousse sur les arbres. On a trouvé la petite clairière qui nous était attribuée sans grande difficulté, mon équipier m'a expliqué comment monter convenablement une tente et nous nous sommes mis en quête de la nourriture. Le Lucario m'a demandé d'aller chercher le bois et lui a trouvé des baies Zalis et Babiri. On a mangé vite fait et on est allé se coucher. Je voulais en savoir plus sur mon camarade mais je n'avais plus de force et je me suis endormi tout de suite.
Vendredi, Jeff m'a réveillé un peu trop tôt à mon goût, on a terminé les baies et on s'et mis en route. Notre premier obstacle ne s'est pas fait attendre, il s'agissait d'un Pomdepik à l'air menaçant. Je me suis tout de suite mis en posture de combat. Je savais qu'il était de type insecte et que la capacité que j'avais apprise et étudiée récemment était roche. Je pouvais donc lui causer beaucoup de dégâts. J'ai effectué ma Roulade et il a été KO du premier coup ! J'ai monté d'un niveau et mon camarade m'a félicité. Le reste de la journée s'est déroulé dans le même style. Quand j'avais l'avantage, Jeff me laissait faire, sinon, on combattait à deux. C'est fou le nombre de techniques que j'ai assimilé en un jour ! Le soir, au point de rendez-vous, j'étais fatigué mais j'ai réussi à parler à mon équipier. Il m'a dit qu'il était orphelin et qu'il voulait appartenir à un dresseur hors-pair. C'est pour cette raison qu'il s'entrainait dans le camp depuis près de quatre ans. Il a dit que j'avais beaucoup de potentiel, ça m'a fait très plaisir !
Samedi, on est rentré et on est arrivé en premier. On a donc attendu les autres et, quand M. Tank est revenu, il s'est brièvement entretenu avec le Lucario puis est venu me dire que j'avais fait de gros progrès. Il m'a dispensé de travaux manuels et m'a dit d'aller aider Hippodocus en cuisine.
Maintenant que je commence à avoir l'habitude, je supporte plus facilement tout ce que l'on fait ici bien que ça reste difficile. Je me suis fixé un objectif : celui de gagner le prix du meilleur élève de la saison au camp, si je l'obtiens, on pourra l'exposer dans la clairière.
Affectueusement,
Ton Phanpy préféré.