Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Peu importe la distance de Pikachette



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Pikachette - Voir le profil
» Créé le 07/12/2008 à 11:40
» Dernière mise à jour le 07/12/2008 à 11:40

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
La musique d'une future Ceriflor
Tandis que les vagues léchaient paresseusement le sable doré dans la lumière brillante du coucher de soleil et que les feuilles des palmiers environnants se balançaient sous la légère brise estivale de fin de journée, une délicate mélodie, sifflée par une flûte, s'élevait dans l'air. Elle était si douce que des Goelises et des Nirondelles s'étaient posés sur le toit de la hutte de branchages d'où provenait la musique. L'ambiance était presque magique et, un Loklass aurait pu accoster sur la plage, les Pokémon ne se seraient rendu compte de rien tellement ils étaient envoûtés par les belles notes qui s'échappaient peu à peu de la masure à travers la fenêtre ouverte.
Lorsque l'air s'arrêta, l'enchantement mit quelques minutes avant de prendre fin et, peu à peu, les oiseaux s'envolèrent pour retourner à leur nid avant que la nuit ne tombe. A l'intérieur de la cabane, la Pokémon responsable du charme s'installa à son bureau de bois clair, prit une partition vierge et un crayon de papier à la mine affûté et commença à écrire quelques notes qui composeraient dans un certain temps une magnifique symphonie.
Quand la première étoile vint éclairer le ciel nocturne, Cerise alluma la lumière de sa chambre pour continuer son travail de création et ce ne fut qu'à une heure avancée de la nuit, au moment où des milliers d'étoiles scintillaient dans les cieux, que la Ceribou se coucha dans son lit douillet. Elle trouva rapidement le sommeil et ses rêves furent peuplés de clefs de sol et de fa qui dansaient au son d'une jolie musique allègre.
Au petit matin, les Goelises et les Nirondelles de la veille étaient revenus. Ils patientaient calmement dans la pâle lueur de l'aube que la musicienne joue un air, comme elle avait prit l'habitude de le faire depuis les cinq jours qu'elle vivait là. Leur attente ne s'éternisa pas et, un instant après avoir entendu les froissements de feuilles, ils entendirent à nouveau la splendide chanson que la Pokémon était en train d'écrire. Seul le bruit des flots cristallins venant s'écraser sur les rochers des falaises avoisinantes venait perturber la superbe mélodie.
Elle dura environ dix minutes et on sentait, dans chaque note, vibrer une tristesse et une mélancolie très profonde. Cependant, il y avait toujours ces petites touches d'espoir et de gaieté qui donnaient à cette musique lancinante une résonnance particulière. Cerise avait eu l'idée d'écrire cette symphonie pour la jouer à ses amis dès son retour à la clairière.
Malgré le fait qu'elle avait une foule de choses à faire durant la journée, elle écrivait inlassablement les notes et les rythmes qui réussiraient le mieux à transmettre ses sentiments sur des partitions vierges. Sans qu'elle y fasse vraiment attention, son ouvrage avançait vite et elle n'avait presque jamais à recommencer une partie car tout allait merveilleusement bien ensemble.
Cerise habitait chez dans la maison de ses grands-parents avec les huit filles de ses oncles, son père et sa mère. Bien que les tâches quotidiennes comme laver le linge, cuisiner les repas et faire la vaisselle et le ménage étaient fatigantes et ennuyeuses, ce qui embêtait le plus la jeune Ceribou, c'était ses cousines.
Toutes plus âgées, elles avaient la fâcheuse manie de faire ce que bon leur plaisait. Les adultes ne les réprimandaient jamais et cette injustice blessait profondément la petite Pokémon qui, elle, devait effectuer toutes les corvées ingrates alors que les autres ne faisaient rien de leur journée. Elles avaient ce soi-disant job dans un Beach-Bar à un kilomètre de là. Le pub était dirigé par un de leurs amis d'enfance qui leur avait donné le boulot pour qu'ils puissent passer du temps ensemble. La famille était très orgueilleuse de ces femelles qui, à peine adultes, entraient déjà dans le monde du travail et qui, malgré le fait qu'elles ne faisaient aucune besogne domestique, représentaient la fierté de tout la maisonnée.
Pour échapper à la monotonie des jours, Cerise se plongeait entièrement dans la musique. Pour elle, s'était le remède miracle, qui marchait à tous les coups. Et, pour l'instant, jamais elle n'avait été déçue de ce côté-là. Malheureusement, dans son entourage, c'était quelque chose à ne pas aborder, presqu'un tabou. Les parents de la Pokémon détestait tout ce qui y avait attrait, leur parents à eux étaient à moitié sourds et les cousines n'avaient qu'un mot à la bouche : PokéAcadémie, une calamité selon Cerise qui estimait qu'on ne pouvait pas qualifier de chanteurs tous ces idiots que l'on y inscrivait.
Mais ce n'était pas pour se disputer avec sa famille au sujet de ses goûts que la jeune Pokémon avait dû déménager temporairement sur l'île secrète des Ceribou. Non, si elle avait fait le voyage, c'était pour une raison très spéciale : la Ceriflorisation. C'était ainsi que se nommait son évolution. Cette occasion particulière était née d'une très ancienne coutume que la famille de Cerise respectait scrupuleusement. Autrefois, tous les Ceribou vivaient sur la même île et étaient tous voisins et amis. Dès que l'un d'entre eux évoluait, on organisait une grande fête qui durait neuf jours et neufs nuits. Tous les habitants de l'île participaient aux festivités et aidaient le ou la Pokémon à s'adapter.
Tous les matins, la mère de Cerise observait sa petite boule dans laquelle se stockaient les nutriments nécessaires à sa croissance mais, malheureusement, elle restait résolument pleine et n'avait visiblement pas l'intention de faner en signe d'évolution prochaine. Le père était si anxieux que, tôt le matin, il alla consulter un médecin avec sa fille pour être sûr qu'elle pouvait évoluer.
_ Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, dit le docteur après les analyses, votre enfant se porte comme un charme. C'est juste qu'elle n'a pas atteint le niveau requis pour devenir une Ceriflor.
_ En est-elle loin ?
_ Hum… elle est au niveau 19 et il lui faut parvenir au 25.
_ Combien de temps cela prendra-t-il ?
_ Si elle s'entraine régulièrement, c'est-à-dire quelques heures par jour, elle attendra ce niveau dans une semaine.
_ Si tôt que ça ? demanda Cerise. Vous en êtes sûr ?
_ Oui, répondit le thérapeute, tu as beaucoup de puissance en toi que tu n'as pas encore eu l'occasion de libérer. Dès que tu commenceras à t'exercer, cette force va se montrer et tu apprendras très vite, c'est une certitude.
_ Parfait, reprit le père, je vais veiller à ce qu'elle y travaille.
_ Par contre, un entrainement intensif comme celui que s'apprête à entreprendre votre fille nécessite un grand calme et beaucoup de repos.
_ Ce qui signifie…
_ Nourriture équilibrée, sieste quotidienne, un passe-temps comme la lecture, le dessin, la musique ou le chant et, surtout, plus de tâches domestiques.
_ Plus… de tâches domestiques ? répéta le Pokémon.
_ Plus aucune.
_ Je… est-ce obligatoire ?
_ Si vous voulez qu'elle évolue, en effet.
_ Eh bien je crois que je n'ai d'autre choix que d'obéir à ce traitement. Au revoir, et merci, docteur.
_ Au revoir.
_ De rien c'est mon métier, à la prochaine !
Sur le chemin du retour, Cerise entendait son père marmonner d'énervement car, maintenant qu'elle était dispensée du ménage et des autres corvées, il fallait que quelqu'un d'autre s'y colle. Ce n'était pas ses nièces qui allaient le faire, ni ses parents, ni même sa femme qui avait appris au début du moi qu'elle était en pleine grossesse. Il n'aurait d'autre choix que de s'y mettre. A cette pensée, son enfant se réjouit et pensa que c'était mérité comme punition.
Au dîner, le père les mis au courent et personne ne parla plus durant le reste de la soirée. Cerise, gênée par ce silence troublant, retourna dans sa chambre pour continuer sa mélodie, qui avancerait plus vite car elle ne serait pas sans cesse dérangée par la maisonnée. Elle prit aussi le temps d'écrire, sur cinq cartes postales qu'elle confectionnait elle-même, ses amitiés à Myu, Peluche, Sheli, Pipo et Fany et son vœu de les revoir le plus rapidement possible. Elle mit ses missives sur le rebord de la fenêtre, sachant que, le lendemain, elles auraient disparu, emportées par une de ses cousines qui avait le devoir de porter le courrier à la poste.
Le dimanche matin, elle fut réveillée par le son agréable des oiseaux venus l'écouter jouer de la flûte. Elle s'exécuta et, comme elle trouva que ce qu'elle avait composé la veille allait très bien avec le reste, elle rangea ses affaires de musique puis se dirigea à la cuisine pour boire un verre de jus de fruit avant d'entamer son entrainement. Elle s'était préparé tout un programme et celui d'aujourd'hui consistait à apprendre à maitriser parfaitement l'attaque Charge.
Après avoir petit déjeuné, elle se rendit dans le jardin où elle avait repéré une pile de vieux troncs d'arbres. Elle les planta, assez profondément, à la verticale dans le sol, à une distance à peu près égale les uns des autres. Elle utilisa Charge contre le premier, qui ne bougea que très légèrement.
_ OK, fit-elle à personne en particulier, je ne travaillerai mes autres attaques que lorsque j'aurai réussi à dégager complètement un tronc.
Elle s'exerça toute la matinée en observant trois minutes de pause à chaque heure. Elle avait plusieurs fois réussi à fendre en deux le bout de bois mais aucun de s'était laissé retirer du sol. Cerise, persévérante, décida de reprendre l'après-midi.
Après le repas de midi, elle s'accorda une heure de sieste pour la digestion, puis s'entraina pendant deux heures sans s'arrêter. Elle n'avait toujours pas atteint son objectif de la journée. Elle goûta, se détendit au son des vagues s'échouant sur le sable de la plage, puis reprit ses exercices. Elle était si concentrée qu'il ne s'était pas passé un quart d'heure avant qu'elle envoie un tronc à trois mètre d'elle. Essoufflée mais satisfaite, elle rentra chez elle en se promettant de réitérer cet exploit le lendemain, prit une douche et ce fut seulement à ce moment qu'elle aperçut une lettre qu'on avait déposé tôt le matin sur son bureau. Elle était de Myu. La Pokémon eu les larmes aux yeux en la lisant et prit l'important décision de devenir une puissante Ceriflor pour rendre joyeuse la Minidraco, qui lui souhaitait de réussir cette épreuve de la vie.