Le journal de Fany : une nouvelle vie
Le 25/01/10, Cher Journal,
C'est aujourd'hui que je commence ma nouvelle vie et j'ai décidé de m'y adapter. Pour me donner de la stabilité, je m'engage à t'écrire tous les soirs et je promets de ne pas craquer, quoi qu'il se passe. J'espère que tu sauras garder les secrets que je te confierai à l'intérieur de ta belle reliure.
Le 26/01/10, Cher Journal,
J'ai enfin fini de m'installer, il était temps ! Toutes ces allées et venues me rendaient folle ! Pour l'instant, j'ai ordre de rester dans ma chambre et d'attendre qu'on me dise ce que je dois faire. C'est d'un ennui !
Le 27/01/10, Cher Journal,
J'ai rencontré du monde aujourd'hui. Madame Guenarde, la gouvernante, est une vieille Demolosse aigrie. Elle ne m'a pas souhaité la bienvenue, elle m'a juste emmenée à son bureau, m'a fait m'assoir et m'a dit de patienter jusqu'à l'arrivée d'une certaine Mademoiselle Lacrevarde, surveillante de l'étage où se trouve ma chambre. J'ai dû attendre une bonne heure sur cette chaise en bois dur ! La pionne est arrivée et m'a donné une tonne de papiers soi-disant importants. C'est ainsi que j'ai reçu mon emploi du temps, la liste de mes professeurs et de mes salles de cours, les plans de l'établissement et d'autres fiches administratives qui n'ont pas réussi à attirer mon regard plus d'une seconde et demie. Ça a duré tout la journée et maintenant je suis super fatiguée. Je vais me coucher de bonne heure, de toute façon je n'ai pas trop le choix vu que l'extinction des feux aura lieu dans dix minutes d'après l'horaire que l'ont m'a attribué.
Le 28/01/10, Cher Journal,
Je sais que j'ai fait une promesse mais je crois que j'ai été téméraire en jurant de tenir bon. Je vais t'expliquer ma journée et tu vas vite comprendre pourquoi je te dis ça. J'ai dû me lever à 5h pour ranger ma chambre, me laver et petit déjeuner avant 6h30, heure à laquelle commencent les classes. Pour commencer, je me suis perdue et je suis arrivée en retard à mon cours de bonnes manières. Dès que je suis entrée, je n'ai même pas eu le temps de voir que mes camarades étaient toutes des Ponyta, le professeur, Madame Criande, m'a mis deux heures de retenue pour m'a conduite et j'ai passé le restant de la leçon au coin, comme les tout petits. Dès que j'ai entendu la sonnerie, à 8h30, j'ai couru pour être bien l'heure en biologie. Les sciences naturelles, c'est ce que je préfère, j'avais envie de faire bonne impression. Quand nous sommes entrées, je me suis assise à la table la plus proche du tableau, étonnée de ne voir aucun matériel spécifique de la matière, et j'ai été rejointe par une Ponyta shiny que je n'avais pas remarqué avant. Je voulais la saluer mais une énorme Rapasdepic a fait son entrée et j'ai dû me taire. Au moment de sortir, à 9h30, j'étais très déçue parce que j'avais compris qu'on ne faisait aucune expérience dans ce cours et qu'on se contentait d'écrire ce que Madame Ferg nous dictait de sa voix monotone et soporifique. Après une demi-heure d'étude sensée nous servir de « récréation éducative », j'ai assisté au cours le plus ennuyeux du monde : la médiation par les flammes, dirigé par Madame Guenarde elle-même. Pendant deux heures, la seule chose constructive que j'ai faite, c'est remarquer l'absence de ma binôme de biologie. Je ne l'ai revue qu'au déjeuner. Je me suis assise à côté d'elle en pensant que j'allais enfin pouvoir lui parler. Eh bien je m'étais une fois de plus trompée car il est interdit de discuter à table. Une heure après, on est retournées en salle d'étude pour la « digestion éducative » qui s'est étirée jusqu'à la fin des classes parce que notre enseignant d'arithmétique avait une réunion. Je croyais qu'on était libre après mais on a deux heures d'étude qui se nomment « travail éducatif », c'est-à-dire qu'on fait nos devoirs, et j'ai eu encore deux heures de « punition éducative », c'est-à-dire que j'ai répondu aux 72 questions stupides que Mme Criande m'a ordonné de faire en colle. Elles portaient toutes sur les règles de vie au quotidien. Il était 20h30 quand j'ai enfin compris qu'avoir une retenue incluait de ne pas avoir de dîner, c'est donc le ventre vide que je suis retournée dans ma chambre et que je me suis dépêchée de préparer mes affaires de cours pour demain avant l'extinction des feux, qui s'effectue dès 21h.
La 29/01/10, Cher Journal,
Le vendredi c'est le jour des conseils disciplinaires et, aujourd'hui, il y en avait cinq, du coup, on n'a pas eu cours de la journée et je me suis lancée à la recherche de la shiny. Comme je ne l'ai trouvée nulle part, j'ai écrit une lettre à mes amis de l'Union qui me manquent terriblement et à ma cousine Gena, la seule personne de ma famille à penser à moi de temps en temps. Dans la soirée, des Racaillou sont venus installer un deuxième lit dans ma chambre, j'ai prié Arceus comme on le faisait avec Myu quand on avait beaucoup de chagrin pour lui demander de faire en sorte que celle qui partagera mon dortoir deviendra mon amie.
Le 30/01/10, Cher Journal,
Ce matin je faisais la grasse matinée quand Lacrevarde est venue me tirer de mon sommeil réparateur. Je ne vois pas très bien pourquoi il faut se lever aux aurores le samedi mais bon. J'ai passé ma journée à la recherche de la Ponyta de l'autre jour sans obtenir aucun résultat, vivement le prochain cours de sciences !
Le 31/01/10, Cher Journal,
Après avoir passé cinq heures entières debout dans la chapelle pour la messe du dimanche, j'envisage sérieusement de m'excuser d'avoir pensé que la méditation par les flammes est une calamité. J'ai commencé à graver le banc devant moi, j'y ai écrit les deux premières lettres de l'Union avant que la mère Florizarre ne me fixe d'un regard insistant. Le déjeuner était triste et morne, il n'y avait même pas la shiny !
Le 01/02/10, Cher Journal,
Aujourd'hui, comme je n'étais pas collée, j'ai eu mon heure de temps libre quotidienne et j'ai pu rencontrer d'autres élèves. Je me suis faite une amie : Bella. Elle dirige un petit groupe de Ponyta : les Rebelles. Elles sont cinq et j'ai appris que c'était leurs conseils qui avaient occupé les profs vendredi. Bella m'a proposé de les rejoindre et j'ai demandé un peu de temps pour y réfléchir, elle a accepté et m'a complimentée pour ma réaction. Il parait que je serai soumise à un test sur trois jours pour savoir si je suis digne d'entrer dans le club. Je vais essayer de rester naturelle pour qu'il n'y ait pas d'embrouilles. En tout cas, je suis contente de cette journée.
Le 02/02/10, Cher Journal,
J'avais prévu de demander de plus amples informations sur le groupe de Bella avant de m'engager définitivement mais la surveillante m'a donné une retenue parce que je ne m'étais pas levée avant 7h le samedi. J'ai envisagé de sécher mais j'y ai finalement renoncé car Lacrevarde a dit que ma punition sera d'écrire trente fois « Je ne dois pas me lever tard », donc je ne manquerai pas le dîner puisque je suis assez rapide et que j'aurai fini ça en moins d'une demi-heure. Malheureusement pour moi, Monsieur Lenflure, mon professeur d'arithmétique, nous a donné une interrogation surprise et j'ai eu une sale note. J'ai donc été convoquée chez la gouvernante pendant la « récréation éducative » et elle m'a dit qu'elle voulait, pour demain, un texte de mille mots sur mes résultats en mathématiques et sur ce que je pourrai faire pour les améliorer. C'est un triste bilan. Heureusement, j'ai reçu une lettre de Pipo, qui me dit à quel point je lui manque, de Peluche, qui est sûr que je peux réussir à faire face aux problèmes auxquels je suis confrontée et de Myu, qui m'envoie plein d'amour et de courage.
Le 03/02/10, Cher Journal,
Il s'est passé beaucoup de choses aujourd'hui. D'abord, j'ai accepté la proposition de Bella, le comportement de nos supérieurs est vraiment excessif. Tu sais que Pauline, une fille des Rebelles qui est en deuxième année, a été privée de dîner parce qu'elle a éternué un cours de méditation par les flammes ? Madame Guenarde lui a aussi donné un écrit de trois mille mots sur son comportement à rendre dans une semaine et si elle dépasse ce délai, elle sera renvoyée pour toujours ! C'est horrible ! Bella pense que la gouvernante veut expulser les Rebelles parce qu'elles représentent un danger, raison de plus pour en faire partie. On m'a annoncé officiellement que mon test commencera dès demain. J'ai un peu peur des résultats mais je vais faire un effort pour chasser cette pensée de ma tête, comme me l'a conseillé Pauline. Après le déjeuner, on a appris que Madame Ferg était malade et qu'on était libres, j'en ai profité pour suivre en douce la shiny. Je me suis retrouvée à la bibliothèque et je me suis assise à côté d'elle. Comme la Nidoqueen qui veille sur les livres n'admet pas que l'on fasse le moindre bruit dans son antre, ma camarade et moi, on se passait des mots. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Perle et m'a avoué que si on ne s'était pas vues en cours, c'était parce qu'elle était malade. En plus, comme c'est une shiny, l'administration ne voulait pas qu'elle dorme dans le même bâtiment que les autres Ponyta. Heureusement, Lacrevarde a remarqué qu'il y avait une place de libre et a fait installer un lit pour elle. Et c'est dans ma chambre que Perle va dormir maintenant ! Génial ! Je suis sûre qu'on va bien s'entendre elle et moi, on adore lire toutes les deux et il parait qu'elle entretient une correspondance très vive avec James, son petit ami. J'ai hâte de faire plus ample connaissance avec elle mais, en attendant, je remercie Arceus de tout mon cœur pour avoir exaucé mon souhait. Pour finir, Cerise a répondu à ma lettre et elle y a ajouté la partition de la Chanson de l'Union en me disant que ça pourrait peut-être me servir. J'ai en effet repéré une salle de musique avec un piano dans le bâtiment des sciences, je me souviendrai sûrement des bases que Gena m'avait apprises et je pourrai y jouer mon air favori ! J'ai aussi découvert le moyen de veiller après l'extinction des feux ! Je me sers de ma lampe torche pour éclairer tes pages et le tour est joué ! C'est une idée de Perle.
Le 04/02/10, Cher Journal,
Madame Guenarde est vraiment une horrible vieille peau ! Je ne la supporte pas et elle non plus d'ailleurs. Je ne sais pas si c'est lié au fait que je vais peut-être rejoindre les Rebelles d'ici deux ou trois jours qui l'a met dans cet état mais elle n'avait aucune raison de me priver de dîner ! Je n'y peux rien moi, si son cours de médiation me donne envie de dormir ! Quand je pense qu'elle m'a fait toute cette scène pour un bâillement ! J'entends encore ses atroces hurlements dans ma tête, « tu n'es qu'une sale petite bête sans cervelle ! tu ne dois pas bailler en cours ! tu donnes aux autres envie de bailler et si tout le monde fait comme ça mais où va-t-on je te le demande ! tu ne pense qu'à dormir et te reposer ! je viens de lire ta punition ! c'était nul, pourri, sans intérêt, à refaire ! » et elle a déchiré sous mes yeux le devoir qui m'avait empêché de souper puis me l'a lancé à la figure. C'en était trop, je lui ai dit m'a façon de penser. Je lui ai rappelé que tous les Pokémon naissent et grandissent libres et égaux et qu'aucun d'entre nous n'était une pauvre bête. Je lui ait dit qu'elle ne savait pas ce qu'elle voulait et qu'elle n'avait pas le droit de m'empêcher de dîner ou de me forcer à recommencer un travail qui m'a valu deux heures d'efforts sous prétexte que j'avais eu un coup de pompe durant se qu'elle appelle un cours. Et c'est là qu'elle m'a vraiment énervée, elle s'est emportée et m'a hurlé « tu n'es pas en mesure de me dire ce que je peux ou ne pas faire car le suis celle qui dirige ici alors que toi tu n'es pas capable de diriger quoi que ce soit ! ». Au lieu de lui dire que j'ai été la cheftaine de l'Union pendant près de cinq ans et que je m'en étais plutôt bien sortie, j'ai claqué la porte de son bureau. Là je suis tombée nez-à-nez avec les Rebelles qui avaient, visiblement, épié cette conversation par le trou de la serrure, et Bella m'a dit, le sourire aux lèvres, que j'avais réussi le test et que je faisais maintenant partie de son groupe. Quelle joie ! Je vais enfin pouvoir me battre contre cette Demolosse qui se croit tout permis aux côtés de Ponyta plus expérimentées que moi ! Je suis sûre que les Rebelles vont lui en faire voir de toutes les couleurs à cette abrutie de gouvernante !
Cher Journal, merci de ton attention, écrire mes sentiments m'aide à avancer et c'est grâce à toi, je t'en suis très reconnaissante.