Alsharizard, Fusion3000 de Mélody

« OU EST-ELLE ? ! »
Le hurlement de ROBOBSKA et son coup de poing porté sur la table laissa tous ses agents de marbre, blancs comme tel, d'ailleurs. L'homme au crâne dépourvut du moindre cheveu était rouge de fureur. Alsha, plus connue sous le nom d'Alsharizard dans cette entreprise, avait été envoyée il y avait de ça plusieurs heures détruire une petite secte de rien du tout, et n'était toujours pas de retour. Elle n'avait pas pour habitude de traîner quand elle avait une mission. Un (très) courageux agent quitta sa paralysie et proposa :
« Et si ça lui avait prit plus de temps que prévu ?
-Laissez-moi vous expliquer quelque chose, commença ROBOBSKA, vous devez être nouveau ou très mal renseigné, car sachez que mon Alsha ne mettrait pas plus d'une heure à se débarrasser d'une secte s'abritant dans une ville où les fusions à puissance presque comparable à la sienne sont si rares qu'on pourrait dire inexistantes ! De plus, elle était accompagnée de nouvelles recrues, des fusions très prometteuses, alors je doute que ce retard doit dût à sa mission, il s'est passé quelque chose, j'en suis sûre !
-Vous recrues si prometteuses sont toutes mortes, chef. » grinça une voix féminine sûrement contrariée.
L'homme chauve se retourna et se retrouva face à sa fenêtre ouverte, devant laquelle se dressait Alsharizard, les mains sur les hanches et le regard toujours aussi sombre et froid. Tous les agents tressaillirent et sursautèrent quand la dragonne posa sur eux ses yeux menaçants. Seul ROBOBSKA semblait parfaitement à l'aise. Il fit un signe de main à ses hommes qui leur signifiait de partir (ils ne se firent pas prier) et se trouvait désormais seul, face à sa créature préférée.
« Au rapport, qu'est-ce qui t'a ainsi retardée ? demanda-t-il sur un ton mi-déçut, mi-inquiet.
-La mission est un catastrophique échec, chef, répondit Alsha, tous mes compagnons sont morts et un jeune homme fusionné avec un Brasegali a réussit à me mettre au tapis. C'est tout juste que je vous revient, chef, j'ai faillit y rester.
-… Bien… »
ROBOBSKA savait qu'Alsha n'avait aucun humour mais il espérait que ce qu'il venait d'entendre était une blague, car cela voudrait dire qu'il existerait une fusion plus puissante que sa préférée, et donc qu'il lui faudrait créer une autre machine à tuer pour remplacer Alsha. Seulement, cela impliquait d'autres choses : la jalousie était un des plus gros défauts d'Alsharizard et elle n'allait peut-être pas très bien accepter sa retraite prématurée ou le fait qu'elle serve juste d'accompagnement à la nouvelle super recrue, donc elle se vengerait sûrement avec grand plaisir de ce qu'elle qualifierait peut-être comme étant la traîtrise d'un homme en qui elle avait toute confiance. Le chauve baissa la tête. Il s'apprêtait à dire quelque chose mais Alsha le devança :
« Il n'empêche que cette mission m'a beaucoup apprit… Notamment le fait que je devrais mieux choisir mes alliés.
-De quoi parles-tu ? s'interrogea son patron, inquiet.
-Il paraît que grâce à moi, beaucoup de sectes contre la fusion ont disparut. »
ROBOBSKA était devenu blanc, de surprise et de peur. Où avait-elle put savoir ça ? Il avait toujours essayer de la tenir à l'écart du monde, de manière à ce qu'elle n'apprenne pas qu'elle travaillait contre son camp, mais pour une raison qu'il ignorait, elle semblait avoir apprit la vérité au sujet de ce que l'on l'envoyait détruire. Il commença à bafouiller :
« Mais… Qu'est-ce que tu racontes ? Tu sais bien… Que la fusion me répugne ! Quand je t'ai hébergée, j'ai sentis en toi cette vengeance qui te rongeait l'âme et qui ne demandait qu'à être exécutée… Tu as été fusionnée contre ton gré et tu sais qu'à cause de ça tu as perdu un être cher… Je voulais t'aider à te venger, moi qui comme toi exprimait cette même rage contre les fusionnistes…
-Bravo, tu as une bonne mémoire, railla Alsha, tu m'as sortit à peu près la même chose à mon réveil dans cet endroit, quand tu m'as soignée. Mais maintenant je sais tout… Tu t'es servit de mes trous de mémoire, de mon désespoir, de ma soif de vengeance pour mettre à ton profit ma force, quand tu as sut que déjà sans le fluide spécial que tu m'as donné pendant mon fusionnement je serai une fusion hors du commun, tu as tenu à ce que je sois « parfaite »… Tu as effacée ma mémoire, ou du moins ce que tu voulais que j'oublis, de cette façon, il a été facile pour toi de me manipuler, j'ai raison ? Je pense que oui, vu que mes nouveaux potes et moi on s'est « débrouillés » pour se renseigner au bureau des… renseignements.
-…
-Tu peux avoir peur, mon mignon, je tenais la vie de cette femme entre mes mains, soit elle vidait tout son sac, soit elle n'aurait plus jamais l'occasion ni de le vider ni de le remplir d'avantage… Alors faut dire qu'elle a vraiment voulut coopérer… Maintenant, à nous deux, on a des comptes à rendre… »
Une sirène d'alarme se fit soudain entendre, Alsha fut si surprise qu'elle lâcha sa proie des yeux, qui en profita pour filer. La dragonne enragea : il avait dut appuyer sur le bouton d'alarme sans qu'elle s'en rende compte. Quand elle se lança à sa poursuite, l'homme avait dévalé l'escalier et se trouvait sur le toit, prêt à monter dans son hélicoptère, qui n'allait pas tarder à arriver. Alsha allait prendre ce même escalier quand une main munie de trois doigts griffus se posa sur son épaule : Aurélien. Il était essoufflé et avait du mal à aligner trois mots à la suite :
« Alsha… Pff… Cof… Qu'est-ce qui… se passe ?
-Bah à ton avis… Ils ont sonnée l'alarme… soupira Alsha.
-Pff… Arf… souffla Aurélien. Il est où… truc muche de mes deux…
-Il est sur le toit, répondit Alsha avant qu'Aurélien ne termine sa phrase, allez, remues-toi, il faut qu'on en finisse avant qu'il ne s'échappe !
-Arf… Passe devant…
-Femmelette ! »
Alsha tira sur la poignée de la porte si fort qu'elle arracha la porte au passage, mais elle s'en fichait pas mal et la lança au loin, manquant de donner un coup à Aurélien, qui la regardait comme si elle était folle. La dragonne grommela et se mit à monter les marches de l'escalier quatre à quatre.
Pour ne pas se donner la peine d'atteindre la porte pour l'ouvrir (et aussi parce que de toute façon elle avait déjà défoncée celle du bas de l'escalier), Alsha avait lancé son lance-flamme en courant pour qu'il s'occupe d'elle. Prise dans la vitesse emmagasinée dans la montée des marches, la fusion dragon dut faire un dérapage en arrivant sur le toit, ralentissant donc. Elle se redressa et eu juste le temps de voir la portière de l'hélicoptère se refermer, ROBOBSKA au visage blanc comme neige. J'ai la moutarde qui commence à me monter au nez… pensait Alsha. Elle serra fort son poing, si fort qu'elle commençait à saigner quand elle le rouvrit, une boule de feu dans la main.
« Prends ça ! » hurla la combattante en envoya sa boule de feu aussi fort qu'elle le pouvait.
Le gaz enflammé frôla l'hélice arrière mais partit exploser sur un immeuble derrière. En rogne, Alsha rugit sa rage, et se lança à la poursuite de l'hélico en volant. Soudain, quelque chose lui attrapa le pied et la ramena puissamment au sol, avant de lui coller un beignet. La bête de feu mit du temps à reprendre ses esprits, pendant ce temps de remise, son assaillant avait put lui donner une puissante attaque poing éclair dans la ventre. Alsha manqua de tomber de l'immeuble et ses releva difficilement, crachant le sang. Elle s'essuya la bouche et redressa la tête, juste à temps pour pouvoir arrêter une autre attaque de son adversaire. C'était une blonde, fusionnée avec un Pikachu. Elle blanchit quand Alsha réussit à arrêter avec une main le pied de foudre que la blonde s'apprêtait à lui fourrer sur le nez. Lui rugissant de colère dessus, la dragonne, tenant fermement cette cheville, colla la femme aux cheveux dorés au sol et lui tordit le genou.
« HAAAAAA ! ! hurla la blessée avec douleur.
-La ferme ! ordonna Alsha. C'est ta faute ! Pourquoi tu m'as retenue ? ! Qui es-tu ? ! Réponds et je te remets la jambe droite !
-Haaa ! ! Je ne pouvais pas… pleurait la blonde. J'ai réussis à t'en empêcher… Ne t'approches pas du maître ! ! HAAAAAA ! ! !
-Le maître, c'est ROBOBSKA ? demanda Alsharizard en tordant un peu plus le genou de la femme.
-Haaa ! ! Arrête !
-REPONDS !
-C'est lui ! Ne lui fait pas de mal ! Ou tout est fichu !
-De quoi ? continuait l'enflammée en menaçant de continuer ses horreurs.
-Le remède ! ! Contre la fusion ! ! Laisse-moi ! ! »
Un remède contre la fusion ? ! pensa Alsha. Ca existe ? ! Un jeune homme en plumes oranges et jaunes fit son entrée sur le toit et eu un haut-le-cœur en voyant sa nouvelle « amie » et la blonde. Retenant une galette, il s'approcha :
« C'est qui ? Pourquoi tu lui fais ça ?
-C'est ROBOBSKA qui conçoit ce remède ? demanda Alsha sans prêter attention à Aurélien.
-Oui ! ! Il sait que j'ai été fusionnée contre mon gré… Il veut concevoir un remède, pour toutes les fusions qui ont subit ça !
-C'est faux ! s'indigna Aurélien. Ca ne peut pas être vrai ! Alsha… Toi-même, tu as été fusionnée par ROBOBSKA, et tu n'es pas la seule, c'est lui qui a effacée ta mémoire, et il en est très heureux, crois-tu vraiment qu'il perdrait son temps à faire ce remède ?
-Il me l'a promit ! renchérit la blonde.
-… T'es forte pour un Pikachu… constata Alsha, qui commençait à se douter de quelque chose. Tu fais quelque chose pour ROBOBSKA ?
-Oui, quand il sort, je suis un de ses gardes du corps ! HAAAAA ! !
-Cherche pas, toi aussi t'as été conçue par ROBOBSKA, et il voulait t'embobiner pour ta puissance, comme moi… soupira Alsha en redressant la jambe de la femme. Arrête de chialer, j't'ai remit ta jambe droite !
-Ca fait mal ! ! »
Son genou était en sang et un os sortait de la jambe. Aurélien, tout pâle, prit la blessée dans ses bras, pendant qu'Alsha regardait avec rage le ciel. Pas un hélico en vue. Rouge de colère, le cri qu'elle poussa brisa toutes les vitres alentours. Elle se tourna vers la blonde, déterminée à lui faire payer son geste, à cause duquel sa vengeance n'avait pas été entendue. Aurélien l'en dissuada d'un regard plein de reproches. La rousse aux cheveux presque rouge feu se contenta alors de grogner doucement en regardant la fauteuse de trouble avec des yeux revolvers. Elle s'assit et rumina son courroux, ne se relevant que pour les cent pas, le front entre les main, le visage écarlate.