L'échec d'un mauvais père
La père des deux jeunes fugueuses descendit en même temps que le soleil dans le ciel et, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte, des rires se firent entendre sur le seuil. Il comprit que ses autres filles rentraient du travail et, lorsqu'elles passèrent devant lui, il vérifia que Flora et Lila ne s'étaient pas glissées parmi elles. Une fois sûr que ce n'était pas le cas, il sortit et se dirigea naïvement vers l'hôtel. Une fois arrivé, il se rendit compte que les seuls employés présents étaient les gardiens de nuit et une vieille Pokémon qui assurait la permanence de nuit. Il alla à l'accueil.
_ Bonjour, enfin bonsoir.
_ Que puis-je pour vous ?
_ Est-ce que vous avez eu une réservation au nom de Plantini pour ce soir ou cette semaine ?
_ Je vérifie ça, fit-elle en se tournant vers son ordinateur, non, il n'y en a aucune.
_ Et une au nom d'un certain Vermeil ?
_ Il y a trois réservation de Pokémons nommés Vermeil.
_ Ce lui donc je parle est un Caratroc.
_ Oui, il a une réservation.
_ Pourrais-je avoir de plus amples informations ?
_ Je regrette, ce sont des données confidentielles.
_ Je suis un ami intime du directeur de cet hôtel et je lui ai récemment fait un don considérable. Je pense qu'il sera assez mécontent de savoir que vous avez refusé de me renseigner.
_ Euh… très bien, je vais voir cela. Il s'agit d'une réservation au nom de la PokéFédération en « all inclusive » mais c'est Vermeil qui en profite car il a gagné un concours. Il est dans une chambre une place jusqu'à mercredi prochain et le retour est à ses frais. Ah non, attendez, il y a eu une modification concernant cette réservation. Il ne s'agit plus d'une chambre mais de la suite pour quatre personnes.
_ Qui a fait cette demande ?
_ Je regarde. Il s'agit de Flora Plantini, notre intendante.
_ Comment a-t-elle payé ?
_ Hum… si mes souvenirs sont bons, je crois que c'est la personne qui l'accompagnait qui lui a donné l'argent nécessaire.
_ De quel Pokémon s'agissait-il ?
_ Un Noadkoko mâle, j'en suis sûre maintenant.
_ Je vois, dit-il, très contrarié, et où se trouve la suite en question.
_ Monsieur, avec tout le respect que je vous doit, il ne m'est pas possible de vous donner cette information.
_ Je suis le père de la moitié des Joliflors qui travaillent ici et en particulier de Flora, j'estime avoir le droit de savoir où elle dort !
_ Je… je ne savais pas. Malgré tout, il y a une demande de confidentialité et je ne peux pas la violer. Votre fille est majeure et elle a tout à fait le droit à son intimité. Je ne peux pas vous aider, si vous souhaitez vraiment avoir ce renseignement, allez voir le directeur en personne.
_ C'est ce que je compte faire.
Le Raflésia s'éloigna rapidement et alla au bureau du directeur. Heureusement, celui-ci travaillait tard ce soir là et il était encore à l'hôtel. La père raconta son histoire et le directeur, quoique gêné par cette requête délicate, accepta de l'accompagné à la suite. Une fois qu'il se trouva devant la porte, il commença par se calmer un peu puis il essaya d'entendre se qui se disait à l'intérieur. Des rires lui parvinrent et il décida de mettre fin à cette comédie au plus tôt. Il toqua. Ce fut Koko qui lui ouvrit pensant qu'une des femmes de chambre avait oublié son matériel dans la suite.
_ Euh… dit-il, surpris de cette visite inattendue.
_ Koko ? Qui est-ce ? fit la voix de Flora qui provenait de la salle de bain.
_ C'est pour vous les filles, répondit Vermeil, un peu tendu.
_ J'arrive, j'arrive, chantonna la Joliflor, persuadée qu'une de ses sœurs venait lui apporter des affaires personnelles.
_ Tu n'as pas honte de te montrer dans cette tenue devant un mâle inconnu ?! laissa échapper le père malgré ses résolutions.
Flora se figea en reconnaissant la voix désagréable de son géniteur. Elle était en effet nue sous sa sortie de bain et une serviette retenait les fleurs de sa tête.
_ Il est vrai que Koko me regarde à la dérobée mais ce n'est pas un inconnu pour moi, donc non je n'est pas honte.
_ Eh bien tu devrais, continua la père, étonné du ton calme de sa fille, où est ta sœur ?
_ Dans la chambre à côté, répondit Vermeil, qui avait laissé Lila seule car elle se mettait en pyjama.
_ Faites-là venir ! ordonna-t-il à son futur gendre sur un ton qui se voulait autoritaire.
_ Ne bougea pas Vermeil, Lila n'est pas concernée par sa venue, dit-elle en montrant d'un signe de tête son parent.
_ Bien sûr que si ! réplica le Raflésia. Ta mère est en train de faire un dépression nerveuse à cause de votre fugue. Je suis venu pour vous faire rentrer.
_ Mais tu sais que je ne rentre pas.
_ Oui, alors je suis venu pour…
_ Mettre Lila au pas, termina l'aînée. Il en ai hors de question. De toute façon, elle ne veut pas partir.
_ Et tu t'imagine que je vais te croire ?!
Sur un nouveau signe de tête de Flora, Vermeil quitta la pièce et revint une minute plus tard avec, à son bras, Lila, en robe de nuit. Elle avait exactement la même expression de révolte que sa sœur sur le visage. Cette attitude insoumise blessa le père qui tenta malgré tout sa chance avec la cadette.
_ Lila !
_ Que veux-tu ?
_ Tout ceci n'est pas sérieux, allons, rentre avec moi, je suis sûre que ta mère te manque. Tu n'es pas obligée de faire tout ce que ta sœur te dit ! Tu es libre.
_ Tu l'as dit toi-même, je suis libre. Je n'ai peut-être pas la majorité, mais j'ai 16 ans et, selon la loi, j'ai le droit de quitter la demeure familiale. Bien sûr que maman me manque mais si je rentre, pourrais-je me marier avec Vermeil ? Tu connais la réponse à cette question, donc tu connais aussi la mienne. Maintenant, va-t-en, Flora et moi ne voulons pas de toi ici.
_ Nous enverrons des lettres, des photos et des fleurs à maman, soit en certain, alors fait ce que Lila viens de te dire.
La Raflésia, vexé par le ton de la voix de ses deux filles, s'avança dans la pièce et essaya, dans un mouvement rapide commandé par sa colère et sa peur de revenir bredouille chez lui, d'attraper le bras de la shiny pour la forcer à rentre.
Malheureusement pour lui, Vermeil prit Lila dans ses bras pour l'empêcher de l'emmener loin de lui et Koko entreprit rapidement de le faire sortir « manu militari ». Avant même que le parent ai le temps de comprendre ce qui lui arrivait, Flora fermait déjà la porte à clef.